lundi 25 juillet 2011

chroniques : HIGHT ASHBURY + JUNGLE FEVER

HIGHT ASHBURY
Here in the golden rays
CD, Lime Rds - Socadisc
Des chansons comme des mini symphonies à la Phil Spector, une sorte de brillant salmigondi de Shoegaze ‘léger’, avec des voix qui font très Blonde Pop (à la Darling Bubs) et dont les inspirations remontent jusqu’aux Mama’s & Papa’s / Carter Family. Plus une grosse touche late 60’s ambitieuses et malades façon ‘Pet Sound’, ou Velvet Underground.
Cette tambouille qui sort de nulle part est jubilatoire et RARE. Même si comme la chantilly ça peut s’avérer légèrement écœurant à haute dose. Car honnêtement il y 2 titres de trop pour que ce disque soit PARFAIT.
Mais son irréelle beauté (un peu niaise comme sur la BO de ‘O’Brothers’) peu allé jusqu’à faire mal. Mais on est capté par ces chansons qui sont de vrais tubes (quand vous aurez écouté ‘Freeman town’ leur 1er single vous partagerez mon avis). Même si, malheureusement, nous serons peu nombreux à les jouer en boucle…
[BT]


JUNGLE FEVER
Maja Thrup
LP, ou CD, Autoproduction
Twist-A-Billy j'aime bien comment ils définissent leur style.
Sur les titres instrumentaux ça peut rappeler les Juanitos du 2ème album. Avec aussi l’utilisation de plein d’onomatopées qui vont bien avec leur nom : Jungle Fever.
Sur ceux en anglais on pense au Washington Dead Cats. Des références de très hauts niveaux, dont les Jungle Fever se montrent dignes !
Comme ils se montrent à la hauteur des groupes qu’ils reprennent sur ce 2ème album : Warum Joe, Thee Milkshakes. Pourtant là aussi la barre est élevée !
Et les chansons en français sont très bien (alors que normalement je déteste ça). Surtout quand la voix est sous mixé. Bien que le chanteur soit bon dans tous les registres… Beaucoup de morceaux en français mais ça ne vire jamais Yéyé, ni Rock alterno, ni festif. Donc très bon.
Et le reste du groupe aussi. Quant à la production c’est le Kaiser aux manettes, donc bien sûr ça le fait et ça sonne ROCK’n’ROLL.
Il y a des titres où on entend le public… sont-ce de vrais live ? En tout cas ils donnent vraiment aussi envie d’aller partager un moment avec Jungle Fever sur scène.
[BT]

mardi 19 juillet 2011

Chronik : FIFTYNINERS+MASHROOMS+HILLBILLY MOON EXPLOSION

FIFTYNINERS
Psychorama
CD, Twelve Records
Premier véritable album pour ce trio italien, après une démo en 2005 et un 10’’ en 2007, et quelle réussite ! Venant du Rockabilly les Fiftyniners (avec un nom aussi cliché, quoi d’autre ?) amène ce style un peu ailleurs. Un côté ‘à la Tom Waits’ (période Black Rider), un peu d’Indie moderniste, mais rassurez-vous presque rien, enfin sûrement trop pour ne pas faire grincer des dents aux puristes, ce qui pour moi est toujours un très bon signe.
D’une grande richesse musicale (ils sont capable de mettre du banjo par-dessus une slide boogie dans le même morceau), avec un très gros travail au niveau des voix : chœurs, contre point, etc. Instrumentaux, chanson en italien (un titre très ‘arrabiati’), on ne s’ennuie jamais, et cet album de 13 morceaux n’a AUCUN temps faible remplit qu’il est de superbes chansons.
[BT]

MASHROOMS
S/T
LP et digital, Wild Love Records
Post Math Rock avec des passages par la Pop non-populaire. Utilisant violon, violoncelle et piano en plus d’une instrumentation Rock traditionnelle, ce qui gonfle la musique et les arrangements pour donner plus de souffle  et de profondeur. Ça ne se fait pas sans une inutile prétention, notamment perceptible à travers les extraits de films ou les textes lus qui enrichissent (ou surchargent) encore cette ‘œuvre’, eh oui Godard ça en jette, mais peut-être est-ce un peu Too Much dans cet ensemble. Malgré tout Mashrooms arrive à assembler tout ces éléments disparates de façon judicieuse, cohérente et pas trop artificielle (ce que j’avais craint dans un premier temps), le tout aboutit à un album qui reste finalement dans une obédience Post Indie actuelle assez typique de nos années 10. Les titres sont parfois longs mais jamais trop. On peut penser par moment à de l’illustration sonore pour le cinéma. Le son est, d’ailleurs, vaste est respirant, ça change très agréablement des trucs ultra compressés qui sont communs à cette époque. Un disque pompier mais qui nous sort du tout venant.
[BT]


HILLBILLY MOON EXPLOSION
Buy beg or steal
CD, The Freed

Ce groupe italien à deux visages : un ‘aseptisé’ quasi commercial (mais très bien fait) sur les titres interprétés par la chanteuse. Qui a d’ailleurs on jolie voix et un jolie minois. Dans un monde parfait on entendrait sur toutes les ondes  leur cover de cette vieille scie qu’est ‘Broken heart’ (dont ils tentent heureusement de tirer une version différente de l’originale, bien qu’à mon avis on soit toujours vampirisé par une chanson de cet acabit), ou celle de ‘Enola gay’. Et même si ce disque bénéficie d’une grosse distribution (je l’ai vu à la Fnac) pas sûr que Hillbilly Moon Explosion trouvent son audience, trop mainstream pour nous les fans de Rock, et pas assez catchy pour le grand public. L’autre visage est plus Rockabilly avec le chant du contrebassiste. Mais bien sûr la demoiselle se taille la part du lion.
Un album clean, mélancolique, très arrangé et beau. Avec de superbes moments comme cette chanson Swing 40’s en italien. Un poil trop propre pour moi, mais très réussit.
[BT]


François KERSAUDY
Winston Churchill
Editions Tallandier
(564p + les annexes, 23 euros)
Au moment où les éditions Tallandier éditent  une nouvelle traduction des ‘Mémoires de guerre’ de tonton Winston, on republie cette biographie. Hagiographie serait plus près de la réalité. L’auteur à quelques formules dont il est très fier, il s’en gargarise, et nous les ressert encore et encore. Je n’avais pas lu de bio depuis deux décennies (*), mais celle-ci ne donne pas envie de me pencher sur cette passion actuelle des librairies. Je ne voudrais pas tirer de conclusions hâtives à partir d’un seul exemple, mais comme ce livre à obtenu en 2001 le Grand Prix d’Histoire de la Société des Gens de Lettres il est manifestement représentatif de ‘ce qui se fait’.
Je ne pense jamais que ‘c’était mieux avant’ (notre mémoire est sélective, et nous étions plus jeunes, c’est tout), mais franchement cette bio m’a déçue.
Souvent léger, dans tous les sens du terme, Kersaudy ne rend pas justice à son sujet. Et manque de modestie. En effet un personnage aussi ‘bigger than life’ que Winston Churchill n’à pas besoin qu’un biographe lui passe de la pommade posthume. Comme tous ceux qui ont exercés une fonction de haut gouvernement il a fait des choix terribles qui ont eut des conséquences désastreuses pour ses contemporains. Churchill a exercé durant les deux conflits mondiaux donc ses mains sont rouges. Mais peut-on faire autrement pour gagner une guerre ? De là à passer sur son rôle dans un crime de guerre comme le bombardement de Dresde (**) en une simple toute petite phrase comme dans ce bouquin… Je ne crois pas que le personnage ait besoin de ça. L’homme est fait de parts d’ombres et les balayer sous le tapis c’est forcément raté son sujet !
Ça se lit vite (mais c’est un défaut pour moi) et bien. Mais bon…
Ceci est une biographie grand public sans plus d’intérêt que cela.

(*) À l’exception très notable de « Ces extravagantes soeurs Mitford : Une famille dans la tourmente de l'Histoire » (eh oui encore mon anglophilie galopante), chez J’Ai Lu. Par Annick Le Floc'hmoan un écrivain qui ne se pense pas plus important que son sujet.
(**) J’ai conscience que le bombardement de Dresde est utilisé par les néo nazis comme justification d’à peut près tout, mais il n’en reste pas moins c’était un crime de guerre dont se sont rendu coupable le bomber command et les différents chefs qui l’ont approuvés.
[BT]

lundi 11 juillet 2011

Chroniques : The KITS + VAGINA TOWN

The KITS
Lead us to temptation 
CD, Pop Crime Rds / Cargo
J’avais raté leur premier album chez Dirty Water Rds, mais grâce à des amis j’ai rattrapé mon retard, et je sais maintenant que ce premier effort était déjà très bon !
Comment décrire la musique de The Kits ?
Une partie de l’album pourrait faire penser aux Black Angels en moins prétentieux / défoncés / sombre, mais tout en restant assez aérien grâce à de jolies mélodies fleurant bon les légères années 60 commençantes, avec une touche à la Dum Dum Boys dans leur versant le plus Pop.
Mais parfois aussi sur cet album de The Kits on pourrait penser à Joey Ramones qui aurait rejoint un groupe de Garage Indie qui se la jouerait relâché, mais sans l’immense infatuation de cette tendance actuelle.
Et il y a aussi pour faire bonne mesure une paire de chansons plus musclées, mais attention The Kits ne jouaient jamais aux barbares.
L’enchaînement des cinq premières chansons est-ce que j’ai entendu de plus brillant ce semestre. Et le reste atteint presque toujours cette perfection.
The Kits imposent SON style grâce à une rythmique qui sans démonstration est là avec son beat, en fait c’est assez indéfinissable mais avec des éléments que tous le monde connait voici un album remarquable, remplis jusqu’à la gueule d’une musique qui n’appartient qu’à eux. Et c’est un bonheur à écouter !
[BT]


VAGINA TOWN
LSD
CD, Kizmiaz Rds
Garage Punk bricolo meets Electro Clash ?
Ce duo mixte, mixe instruments et sons venant (apparemment) d’ordinateur. Le tout sonnant rétro, et surtout CRU.
On pense au Dum Dum Boys ou à certains trucs solos d’Alan Vega. Le garçon et la fille se partagent le chant sur la chanson inaugurale qui est un véritable tube. A l’instar de celle qui clôture ce mini 4 titres. Et comme la troisième est très bonne aussi… Comme est bonne la découverte de ces Vagina Town (superbe nom, non ?), mélodique, tubesque même, ET bruitiste.
[BT]

lundi 4 juillet 2011

chroniques concerts : PAINS OF BEING PURE... & Brian SETZER

The PAINS OF BEING PURE AT HEART, vendredi 24 Juin, Le Sonic, à Lyon

Prenez le meilleur des Cure donc 'Desintegration'
le meilleur de My Bloody Valentine, leur période Pop : donc 'Exstasy & wine' (et si vous pensez que ‘Loveless’ et ce qu’ils ont fait de mieux : je vous pisse à la raie)
prenez le meilleur de Suede donc Brett Anderson
le meilleur de Dinausor Jr, donc 'Green Mind' (leur seul bon album)
aggloméré le tout grâce à un joli brin de talent et vous aurez :
The PAINS OF BEING PURE AT HEART...

Un groupe qui assume qu’il fait de la POP
Et ne se croit pas obligé de saloper ses mélodies avec des tonnes de trucs de branleurs pour garder une crédibilité Indie, comme… là je ne donnerai aucun nom sinon je vais me fâcher avec tous mes amis !

Malgré :
le retard accumulé
le fait d’avoir été seul au concert (j’ai acheté le dernier ticket en ville, MERCI Dangerhouse)
le groupe de 1ère partie plutôt bon dans le genre Indie Pop fin 80 early 90’s (The Young Michelin, avant d’être obligé de changer de nom) mais moi le chant en français je ne peux pas
et le début de larsen sur la voix lead durant tout le concert (il a rien compris le sondier) et le sous sous sous mixage de la voix de chœur
malgré le public lyonnais qui se prend pour des grenoblois et reste comme assis sur son piquet de parc

j’ai passer un grand moment
juste de la musique qui donne du bonheur !

je sens bien qu’ils vont être bientôt mangé par la fée business alors faut en profiter très vite !

Brian Setzer Rockabilly Riot!
jeudi 30 juin, l’Arcadium, Annecy

Sympathique moment de R'n'R
Le lieu est très grand, très 'froid' et très laid... pire que du temps du palais des sports...
Surtout le 2ème trio. J'ai trouvé le premier assez fastidieux, avec un son hideux, pas mauvais mais n’ayant rien de définit et un sondier qui utilisait sa table comme un bucherons, genre : ah là il ne joue pas de guitare alors je vais monter la contrebasse à fond... vu le volume de la salle, notamment en hauteur le son se dilue et se perd beaucoup, en plus dans se premier set la gars Brian nous fait plein de solo, alors il est fort c’est sûr mais bon moi ce que j’apprécie particulièrement dans le Rockabilly c’est le côté court et percutant.
Ensuite c'était bien mais vu le répertoire il ne prenait pas grand risque.

J'ai surtout aimé le + jeune (et de loin) des contre bassiste qui lui avait VRAIMENT l'air de s'amuser et qui ressemblait à une goule capable de se laisser allé à une certaine frénésie... son nom : Chris ‘Nomad’ D'Rozario et il jouait dans Firebird (http://www.firebirdtrio.com) avant de rejoindre le Brian Setzer Orchestra, et aussi de faire partie de l’aventure
contrairement aux renards des planches qui nous ont fait du bon entertainment américain où on joue à avoir l'air de s'éclater... de bons zicos qui en font des tonnes au ravissement du public venu (beaucoup de vieux, de fans de Harley -la plaie- et de gens qui seront aussi là pour Eddy Mitchell).
Bon jouer les hits des Stray Cats dans des versions + ou moins bonne c'est quand même l'assurance de pas se planter

Belle fin sur la réunion des 2 trios.

Débuts poussifs, fin très bien !
On rallume les lumières à 22h30 que les vieux dans mon genre puisse aller se coucher tôt en ayant eut l'illusion d'un frisson R'n'R... enfin ce qu'il en reste et ce qu'ils peuvent désormais se payer.

Bertrand Tappaz