BMX Bandits
In space –
LP, CD,
Elephant
Records
Attention, le titre d'ouverture
va vous happer : un amalgame étrange et formidablement réussit de leur
style premier, avec une touche de Sisters Of Mercy (mais sans le gras) de
M/A/R/R/S (sans rythme) le tout produit dans la stratosphère par Joe Meek. Et après
c'est mort : on devient très vite accro à cette Pop spoutnik. Beauté, élégance,
finesse, intelligence, richesse et surprise voilà ce qu'est cet album ! Inattendu,
long (15 chansons), complexe et formidable.
Ceci venant d'un groupe dont je
n'espérais plus de nouvel album. Mais finalement rien que de très logique : la K 7 redevient à la mode, et donc
les BMX Bandits sont de retour. Sauf que la période C86 est enterré depuis
longtemps et les BMX dont la musique à toujours évoluée d'album en album, font
désormais une Pop très arrangé, et je dirai même 'adulte' si ça ne sonnait pas grossier.
A la première écoute il faut
quelques titres pour y retrouver ses petits, mais vite on se glisse dans cet
univers chaud et accueillant avec son côté rétro qui semble emprunter au
meilleur de la musique populaire des années 40 et 50 sans aucune touche de
revival : l'inspiration pas la copie. Sur une chanson comme 'All around the
world' on dirait un croisement entre Abba (ce qui pour moi est un grand
compliment) et les Kinks de la période 'Arthur'. Avec des arrangements
luxuriants : cordes, bois, cuivres, voix... Une prod' gigantesque, mais sans
démesure, plus une judicieuse touche de mélancolie. Un équilibre risqué mais
maîtrisé.
Certaines chansons pourraient
avoir été composées par le Tom Waits de la première période, d'autres par
Costello, mais le tout à la sauce BMX BANDITS !
[BT]
Darsombra
Climax community – LP, CD,
Digital
Exile On Mainstream Rds 6
Differ-Ant
Big trip baby ! 4 titres en
75 mn… donc on joue sur la longueur, on a (et on prend, parce qu’on se le donne)
le temps de se poser et de planer. De plus chaque morceau semble se déverser
dans le suivant pour créer un ensemble qui ressemble à une grosse, longue et
copieuse pièce qui fait bouger les lignes et vous emmènera dans de nombreux endroits
différents ! Difficile de décrire ce projet musicale ‘instrumental’ et
sans batterie… quelque part entre le plus planant du Sludge, la musique
répétitive, et le plus extatique de kraut, plus des touches psyché et prog…
Avec une densité et une personnalité forte, car il est difficile de faire du
name dropping sur la musique de Darsombra.
4 pièces musicales assez
différentes les une des autres mais formant un grand tout. On va du Drone
planant quasi atone à des passages à la guitare acoustique qui rappèlent le
formidable album solo de Wino (sortit sur ce même label). Les 23 mn de la pièce
d’ouverture sont comme des vagues et vaguelettes successives d’effets, de
drone, de lamentations qui laissent une grosse place à votre imagination. Bref
une expérience musicale qui se décrit peu, mais se vie beaucoup !
[BT]
The Setting Son
Before I eat my eyes & ears – LP
Bad Afro Rds
Pour ce 3ème album les Setting
Son calment le jeu et trouvent une nouvelle voie pour leur musique, qui se
caractérise désormais par un travail qui implique à fond les deux guitares et
l’orgue qui s’entremêlent, s’entrelacent dans des sonorités aiguës et
aigrelettes qui servent d’écrin aux voix. Beaucoup de voix sur ce disque !
Le lead vocal ayant une voie de tête assez aigu lui-même. Et il est soutenu
quasi en permanence par une chanteuse et par beaucoup de chœurs. Tout ceci
donne un énorme caractère à la musique des Setting Son : entre Pop 60’s,
Garage Pop, Blonde Pop, Pop Psyché… Un album des CHANSONS, courtes, élégantes,
mélodieuses, et très construites, qui s’enchaînent toutes pour constituer une
sorte de mini Pop Operata ! Du pur bonheur en branche ! Chaque
chanson prise individuellement est un hit.
Et assemblées, ces 10 titres constituent un des albums les plus
stimulant de la fin 2012.
[BT]