mercredi 26 décembre 2012

Chroniques:BMX BANDITS+DARSOMBRA+The SETTING SON


BMX Bandits
In space – LP, CD,
Elephant Records
Attention, le titre d'ouverture va vous happer : un amalgame étrange et formidablement réussit de leur style premier, avec une touche de Sisters Of Mercy (mais sans le gras) de M/A/R/R/S (sans rythme) le tout produit dans la stratosphère par Joe Meek. Et après c'est mort : on devient très vite accro à cette Pop spoutnik. Beauté, élégance, finesse, intelligence, richesse et surprise voilà ce qu'est cet album ! Inattendu, long (15 chansons), complexe et formidable.
Ceci venant d'un groupe dont je n'espérais plus de nouvel album. Mais finalement rien que de très logique : la K7 redevient à la mode, et donc les BMX Bandits sont de retour. Sauf que la période C86 est enterré depuis longtemps et les BMX dont la musique à toujours évoluée d'album en album, font désormais une Pop très arrangé, et je dirai même 'adulte' si ça ne sonnait pas grossier.
A la première écoute il faut quelques titres pour y retrouver ses petits, mais vite on se glisse dans cet univers chaud et accueillant avec son côté rétro qui semble emprunter au meilleur de la musique populaire des années 40 et 50 sans aucune touche de revival : l'inspiration pas la copie. Sur une chanson comme 'All around the world' on dirait un croisement entre Abba (ce qui pour moi est un grand compliment) et les Kinks de la période 'Arthur'. Avec des arrangements luxuriants : cordes, bois, cuivres, voix... Une prod' gigantesque, mais sans démesure, plus une judicieuse touche de mélancolie. Un équilibre risqué mais maîtrisé.
Certaines chansons pourraient avoir été composées par le Tom Waits de la première période, d'autres par Costello, mais le tout à la sauce BMX BANDITS !
[BT]

Darsombra
Climax community – LP, CD, Digital
Exile On Mainstream Rds 6 Differ-Ant
Big trip baby ! 4 titres en 75 mn… donc on joue sur la longueur, on a (et on prend, parce qu’on se le donne) le temps de se poser et de planer. De plus chaque morceau semble se déverser dans le suivant pour créer un ensemble qui ressemble à une grosse, longue et copieuse pièce qui fait bouger les lignes et vous emmènera dans de nombreux endroits différents ! Difficile de décrire ce projet musicale ‘instrumental’ et sans batterie… quelque part entre le plus planant du Sludge, la musique répétitive, et le plus extatique de kraut, plus des touches psyché et prog… Avec une densité et une personnalité forte, car il est difficile de faire du name dropping sur la musique de Darsombra.
4 pièces musicales assez différentes les une des autres mais formant un grand tout. On va du Drone planant quasi atone à des passages à la guitare acoustique qui rappèlent le formidable album solo de Wino (sortit sur ce même label). Les 23 mn de la pièce d’ouverture sont comme des vagues et vaguelettes successives d’effets, de drone, de lamentations qui laissent une grosse place à votre imagination. Bref une expérience musicale qui se décrit peu, mais se vie beaucoup !
[BT]

The Setting Son
Before I eat my eyes & ears – LP
Bad Afro Rds
Pour ce 3ème album les Setting Son calment le jeu et trouvent une nouvelle voie pour leur musique, qui se caractérise désormais par un travail qui implique à fond les deux guitares et l’orgue qui s’entremêlent, s’entrelacent dans des sonorités aiguës et aigrelettes qui servent d’écrin aux voix. Beaucoup de voix sur ce disque ! Le lead vocal ayant une voie de tête assez aigu lui-même. Et il est soutenu quasi en permanence par une chanteuse et par beaucoup de chœurs. Tout ceci donne un énorme caractère à la musique des Setting Son : entre Pop 60’s, Garage Pop, Blonde Pop, Pop Psyché… Un album des CHANSONS, courtes, élégantes, mélodieuses, et très construites, qui s’enchaînent toutes pour constituer une sorte de mini Pop Operata ! Du pur bonheur en branche ! Chaque chanson prise individuellement est un hit.  Et assemblées, ces 10 titres constituent un des albums les plus stimulant de la fin 2012.
[BT]


mardi 18 décembre 2012

Chronik:The MOHAWK LODGE+DIG IT Fanzine, n°56+SUBSONICS


The MOHAWK LODGE
Damaged Goods
LP, White Whale Rds
Imaginez : la brillance d'Arcade Fire, l'excitation Pop énergique que savait créer les MC4 au meilleur de leur forme, et, l'élégance de composition d'Elvis Costello, et la profondeur de champ / de chant hérité du Loner. Rassemblez le tout, voici : Mohawk Lodge. 10 chansons. 10 merveilles ! Dont une paire pourrait faire des ravages sur les grosses radios. Du moins dans un monde de rêve.
L'équilibre idéal entre Pop Song up-tempo stimulantes et, mid-tempo profonds et lumineux, où on prend le temps de se poser. Mohawk Lodge c'est une facilité mélodique, de gros arrangement qui semblent  pourtant invisibles, et des voix partout où il faut !
Juste un grand album de Pop pour clôturer 2012, avec plein plein de grandes chansons. Un ravissement pour l’âme et les oreilles. Je ne connaissais pas les Mohawk Lodge, maintenant je vous conseil de ne pas les ignoriez plus longtemps !
[BT]

DIG IT Fanzine, n°56
En tant qu’abonné dès que je vois dans ma boite aux lettres l’enveloppe kraft avec le tampon Toulouse qui m’amène le nouveau Dig It je suis tout excité. Ce numéro 56 est un de leur meilleur ! Supérieur au précédent qui était déjà terrible !
Le sommaire avec les groupes interviewés est alléchant : Movie Star Junkies, Ashtones, Cheater Slicks, Galileo 7, que du super (des disques soit que j’aime, soit que je vais acheter), le dossier One Man Band avec : King Automatic, I Am A Band, The Venus Fly Trap One Girl Band, Sherrif Perkins, Bud McMuffin, Chicken Diamond montre la diversité des genres regroupés sous se vocable… très intéressant. Sans oublier la suite de la rencontre avec JJ Rasler (ex DMZ entre autre, qui bosse chez Rounder Rds, donc il a des anecdotes terribles à raconter). On fini la biographie d’Arthur Alexander avec les dernières années de sa vie, surement les moins connues mais peut-être pas les moins intéressantes…
Comme à chaque fois il y a une palanqué de chroniques que je passe mon temps à surligner pour diriger mes prochains achats. Un long article sur « Rêves de gloire » la formidable uchronie Rock signée Rolland C. Wagner (je suis en train de dévorer les 800 pages de ce roman, donc je vais en reparler très bientôt, merci Dig It pour cette découverte ! et pour les autres !!).
Depuis quelques mois Monsieur Patrick (Tad) Foulhoux a rejoint l’équipe et comme j’adore ses choix et son style d’écriture je dirai : voici un excellent Mercator ! (Il tient son propre blog que je vous recommande : http://patrickfoulhoux.over-blog.com/).
Si vous êtes fans de Garage et de Rock sans œillères, alors vous devez lire Dig It.
Abonnement : seulement 18 euros pour 4 numéros
DIG IT
C/o Armadillo
32 rue Pharaon
31000 Toulouse
[BT]

SUBSONICS
In the black spot
LP, CD, Slovenly Rds
Il y a toujours un risque, quand un ami que vous n’avez pas revu depuis plus de 5 ans passe une journée chez vous, que la ‘magie’ qui vous liait se soit évaporée. Mais rien de tel avec le nouveau Subsonics. Un groupe que j’ADORE depuis que j’ai découvert ‘Everything is falling apart’ un de mes albums préférés des 90’s. Rien de moins ! Je pensais que les Subsonics avaient raccrochés les gants… Alors quand un nouvel album a été annoncé, surtout chez Slovenly Rds, un label qui ne se trompe pas, autant vous dire que j’étais sur des charbons ardents. Et ce fut mon album préféré de cette rentrée 2012. J’ai bien pris le temps de l’écouter, le ré écouter… Et depuis que j’ai fais l’acquisition de la version LP je sais : ceci est un putain de grand disque.
On retrouve les Subsonics tels qu’en eux même : Garage Rock bricolo mais non trendy. Caractérisé par cette voix androgyne, ce jeu de guitare fluet, risqué, sur le fil du rasoir, et unique ; posé sur un drumming totalement débarrassé de l’idée de virtuosité (voir du sens du rythme) les chansons des Subsonics sont un ravissement à ranger à côté de celles des Swell Maps, The Fall, et Television Personalities. Oui, à ce niveau là !
Le trio est complété désormais par un ex Man… Or AstroMan? autant dire rien qui ne fasse baisser la singularité du groupe et de sa musique. Magique. Car les Subsonics sont les seuls représentants de LEUR style musical. Une musique qui ne copie personne, et touche au cœur !
[BT]

mardi 11 décembre 2012

Chroniques:ANDREA VAN CLEEF+JIM JONES REVUE+LA Faute à Qui ? n°14


ANDREA VAN CLEEF
Sundog
LP, GreatMachinePistola Rds
Parcours chargé pour cet italien qui sévit depuis le début des années 2000, dans le Garage Punk d’abord avec The Bogartz puis Thee Jones Bones, avant de virer plus ‘expérimental’ avec Brother K. Désormais en solo il sévit avec classe et talent, dans une musique Folk d’envergure. Rappelant un chouya Stuart Stapple et Mark Lanegan pour la profonde, mais mélodieuse, voix de baryton ; et beaucoup Johan Asherton pour l’univers musical. Andrea Van Cleef a aussi assimilé les leçons de Neil Young concernant la spatialisation du son.
Voici un album profond, beau et intense dans les émotions.
La voix trône au milieu d’une musique folk où la guitare acoustique tient la première place, mais où les couches de guitares électriques gorgées d’effets tissent un tapi qui soutient les chansons. Et où un orgue, des congas… s’invitent judicieusement.
Syncrétisme d’une tradition Folk, d’une Pop sixtiesante (par petites touches) de Psyché 70’s (de façon infinitésimale), d’un peu d’American (mais sans lourdeur) et d’Indie / Anti Folk actuelle (mais avec grâce) ce disque est un PUR RAVISSEMENT !!!
[BT]

The JIM JONES REVUE
The savage heart
CD, PunkRockBlues Rds / PIAS
Apparemment là encore je vais me faire des amis (si tant est que des gens lisent vraiment ces chroniques) : moi, je trouve que cet album du JJR est leur meilleur !
J’avoue : comme tout le monde j’avais été bien excité par ce groupe qu’on il est apparu. Mais :
D’une part ils étaient allés aux limites de leur ‘première manière’
D’autre part si j’aime bien Little Richard ou Esquerita, je ne m’en relève pas la nuit…
Dès la pochette, fort réussie, on sent que les choses ont changées pour les JJR : moins bourrins à fond tout le temps, plus de variété, de dosage & de subtilité.
Le screamer en chef essaye lui aussi de nouvelles voies pour son chant et c’est bien agréable un peu de modulation.
Ce nouveau JJR me convient mieux, avec son état d’esprit ‘à la Gallon Drunk / Flaming Stars’ (2 groupes que j’adore).
Quand dans la presse musicale ils ne savent pas quoi dire d’un disque ils appellent ça ‘l’album de la maturité’, ce qui a tendance à signifier : sans intérêt. Là, c’est tout le contraire. Le Jim Jones Revue se réinvente pour se construire un futur !
[BT]

La Faute à Qui ? n°14
28 pages A4 pour 3.80 euros port compris à : lafauteaqui@wanadoo.fr
L’organe d’information des Reims City Rockers revient enfin avec un top sommaire ! Des interviews : The Decline (Celtic Punk de bretagne, leur 1er album est fort réussit !), The Headliners (entre Street Punk et Power Pop, une super découverte pour moi), et Streets of Rage (Oï / Street Punk du grand Est) plus un historique de 4 pages sur les Decibelios un des groupes très important de la scène Oï catalane des 80’s.
Ça c’est déjà bien mais il y a toujours les rubriques : ‘Cinémaniac’ pour les fans de séries B à  Z, ‘Steph sème sa zone’ sur les dérives droitière de la scène… Et bien sûr pléthore de chroniques disques, fanzines et livres, des news... Si vous aimez le Punk Rock, le Street Punk et que vous êtes partisans de l’état d’esprit ‘Lucia Y Fiesta’ alors vous allez vous régaler avec ce numéro d’un fanzine que personnellement j’aime lire à chaque fois.
[BT]



mardi 4 décembre 2012

kroniks:The CROWMAN+PAINT FUMES+SECRET AFFAIR+TRUCKFIGHTERS live


The CROWMAN
Songs from the three-eyed crow
CD, Twist Rds
Le truc avec les one man band, c’est soit ça fonctionne immédiatement (et le plus souvent je m’en lasse vite), soit il faut que ça décante un long moment. Les 19 titres de ce 1er album couvrent une pléthore de styles : R’n’R fifties et rural, trash Blues, Garage Punk, Acid Folk ; avec une instrumentation qui semble (seulement) simple DONC il faut du temps pour tout emmagasiner.
En fait ces chansons faussement simples et dépouillées fonctionnent pour certaines immédiatement, grâce à la voix très attachantes, mélodieuse et distincte. L’ampleur du son et la qualité des chansons vous font rentrer la plupart d’entre elles dans la tête très vite. Le côté enjoué et up tempo donnent envie de rejouer cet album souvent.
Et là, on entend : le violon, le bandjo, les choeurs, le bouzouki et autres instruments bizarres. Il y a même des balades là-dessus.
Bref pas un album de one man band traditionnel : une seule idée, un seul style, un seul rythme, mais quasiment tout le contraire. En mieux.
Un des éléments marquant de cet album (qui décidément a beaucoup de qualité) : c’est le son de la guitare (4, 5 ou 6 cordes) très typique du gars ! Bref Crowman une fois que vous y aurez goûtez vous ne risquez pas de le confondre avec qui que se soit.
[BT]

PAINT FUMES
Uck life
CD, Slovenly Rds
Voilà un trio qui manifestement pense que les Gories et les Oblivians c’était meilleur quand ils étaient les plus primitives & trash. Mais ils ne copient aucun des deux. On pourrait aussi penser au budget Rock des Mummies quand ils étaient vraiment fauchés (et cependant talentueux), voir aux Rip Offs. Enfin vous voyez le genre : Garage Punk Trash sans être pour autant lo-fi inaudible, mais bien brutal. Le trio de Caroline du Nord (batterie et 2 guitares) avec en son sein un ex Tandoori Knights de King Khan, me fait aussi un peu penser aux Chrome Cranks.
Même si être brutalisé n’est pas toujours mon truc j’aime beaucoup cet album qui est complet et divers, à tel point que selon mon mood mes titres préférés changent. Parce que les Paint Fumes ont un évident talent de composition, et donc on ne s’ennuie jamais tout au long de ce percutant album.
[BT]

SECRET AFFAIR
Soho dreams
CD, I-Spy Rds / Area Pirata
Putain si je m’attendais à un nouvel album de ce groupe qui fut un des piliers du revival Mod de 79. En 2012 deux des membres originaux sont accompagnés par 6 (ouai 6) musiciens dont une section de cuivres. De prime abord on pourrait s’attendre à ce qu’ils soient tombés dans le Pub Rock, mais que nenni. Juste ils ont sortit un album qui a l’ambition (et l’emphase) de ‘Quadrophenia’ (disque qu’il faudra bien un jour que vous envisagiez sans œillères, pour ce qu’il est : une grande œuvre). Avec parfois une touche Soul, un peu de Folk, et surtout la persistance de la capacité de composition qui a toujours marquée Secret Affair. Donc 11 titres dont une reprise bien accaparée de ‘I don’t need no doctor’ (et pourtant normalement je trouve que reprendre un classique est toujours une mauvais idée). Bon parfois la pléthore de musiciens disponibles les entraine vers une sorte d’Adult Rock un peu balourd comme Paul Weller nous l’a longtemps imposé.
Heureusement il y a un grand nombre de chansons au rythme enlevé (prenez des amphet’ il en restera toujours quelque chose même 30 ans après), et là, c’est du bonheur.
Bref un album pas complètement réussit, mais quand même une excellente surprise ! Et en plus il se bonifie à chaque écoute !!!
[BT]


TRUCKFIGHTERS + The SOCKS
Dimanche 2 Décembre, le Brin de Zinc, Chambéry / Barberaz

Bon et ben voilà : c’était LE MEILLEUR CONCERT de l’année !

The Socks j’avais laissé de côté mes à priori et écouté quelques titres sur leur site, donc je savais que le groupe tenait la route sur disque. Ensuite quand j’ai vu le bassiste arrivé sur scène avec une Rickenbaker et un t-shirt Russian Circles je me suis dis qu’on était sur la bonne voie. The Socks joue sur les archétypes du Stoner, mais avec intelligence, doigté et efficacité ! Une mini touche Metal, des passages 70’s qui sans être du tout une copie de Grand Funk Railroad donnent envie de réécouter les albums, et l’utilisation d’un orgue sur certaines plages de certains titres donnent un beau côté Purple parfois. J’ai aussi beaucoup aimé les parties à 2 voix.
Intéressant ? Bien plus que ça : stimulant !
Plus qu’un échauffement, une mise en train qui aurait enterrée beaucoup de tête d’affiche !

Mais pas Truckfighters.

Le trio suédois est une machine de guerre sur scène ! Précis, intense, efficace, ultra pro, et sur-excitant !
Les compositions sont incroyables.
D’ailleurs je me demandais comment ils retranscrivent sur scène les passages les plus ‘spaciaux’ des albums. Et la réponse est : les doigts dans le nez !

TRUCKFIGHTERS ne sont pas le meilleur groupe de la planète comme le dit Josh Homme dans le film documentaire (‘Fuzzomentary’) qui leur est consacré. Ils ne sont pas LE Stoner. C’est plutôt comme si ils étaient en train d’inventer le STONER là, sous vos yeux et pour le ravissement de vos oreilles.

Tout y passe : stop & go, ralentissement, accélération, passages planants, d’autres fait pour secouer le snake pit…

Comme une GIGANTESQUE baffe de 1h30 qui fait sauter en l’air, gigoter, secouer la tête, agiter les genoux et tout le reste !

Juste du BONHEUR.
[BT]


mardi 27 novembre 2012

Kro:FILIAMOTSA SOUFFLANT RHODES+ROCKANDYS+ZULUS+CRUSADERS OF LOVE live



S/t
CD, Vand’œuvre
Ce groupe est la version ‘extend’ de Filiamotsa : le duo violoncelle – batterie, additionné ici d’un clavier, d’un trombone et d’un saxo. Pour une musique à la croisée de la Noise, du Psyché 70’s, du Jazz Free, et de la musique improvisée contemporaine (mais toujours dans un esprit « écoutable par des fans de Rock ») . Ce mélange débouche sur de beaux et longs morceaux qui puisent aussi parfois dans certaines gammes orientales.
Toujours sur le fil du rasoir mais sans jamais se couper ni devenir pénible ou abscond.
Comme une jam session entre Zu, Magma et Dog Faced Hermans, une musique crissante, vibrante, stimulante et, excitante. Avec un son enveloppant qui donne l’impression d’être assit au centre avec les musiciens tout autour. Ces 6 pièces de longueur différente évitent tous les pièges de la musique de musiciens. Ça ne se tire jamais sur la tige avec complaisance. Au contraire les 5 instrumentistes jouent les uns avec les autres afin de produire le plus d’intensité.
[BT]

The ROCKANDYS
The Breaking Dawn Will Crown The One Who Let The Morning Glint To Come
CD, Echo Orange
Je suis tombé sous le charme de ce groupe dès ses débuts, malgré les maladresses de leur 1er mini album. Le 2ème confirmait largement se que j’avais vu dans leur musique, avec une collection de formidables chansons Psyché Pop ayant enfin un son digne d’elles.
C’est rien de dire, donc, que les RockAndys jouaient gros avec ce 1er album.
Enregistré à Berlin chez, et par, Anton Newcombe (qui leur a également demandé de composer avec lui pour son album en français), ce qui confirme l’intérêt suscité par le groupe.
Résultat : 11 compositions extrêmement goutues et ambitieuses, quelque part entre Rock et Pop avec de grosses doses de Psychédélisme dedans. Des chansons plus ou moins longues avec des circonvolutions qui font voyager loin, sans être chiantes ou pompier. Des arrangements riches, mais pas m’as-tu vu ; il faut même beaucoup de temps et des écoutes très attentives pour tout appréhender. Ses arrangements ne sont pas là (comme chez certains) pour cacher la misère, mais au contraire pour sublimer les mélodies.
Si il n’y a pas de temps faibles sur ce 1er album des RockAndys, il y a surtout des chansons qui ressemblent fortement à des mini tubes. Et ils réussissent l’exploit d’avoir sût préserver leur innocence tout en prouvant leur grand talent de compositeurs.
La personnalité qu’on subodorait émerge totalement sur ce 1er album qui régal de bout en bout !
[BT]
En concert : Mercredi 12 Décembre : STEREO TOTAL (Légendes, Indie Pop autrement, France / Allemagne) + The ROCKANDYS (Psyché Pop), au Marché Gare, à Lyon

ZULUS
Self Titled
LP, CD, Aagoo Rds
Je pourrais vous dire que les membres de ce jeune groupe de New York ont déjà joués dans Prsms ou Battleship et même participés à la reformation de Rice… mais alors seulement les plus pointus d’entre vous pourront voir qu’ils viennent de la scène ‘Post Hard Core’.
La particularité de Zulus c’est que leur batteur occupe ce poste pour la première fois de sa vie. Son drumming, forcément assez simple, donne le ton aux morceaux du groupe qui sont souvent minimaux et directs (mais pas simplistes et frustres comme ceux d’une certaine scène Hc). Ces 8 titres ne sont pas dénués de musicalité, de mini break et autrement joués que ‘à fond dans ta gueule’.
De plus leur chanteur : CHANTE ! De façon puissante et assez agressive, mais il chante (dans un registre qui n’est pas éloigné de celui de John Lydon). Zulus c’est une musique puissante et ambitieuse qui vous enveloppe, vous embarque et qu’il est difficile de comparer avec celle d’autres groupes. Je découvre et je suis conquis.
[BT]

CRUSADERS OF LOVE + The BUVETTES
Vendredi 23 octobre
Au Centre d’Art Bastille, à Grenoble
On commence (au milieu des œuvres de l’exposition en cours) avec The Buvettes, un trio de jeunes gens dont certain(e)s ont déjà un long passé dans des groupes du coin ou de pas loin. Et, à l’écoute de se court mais revigorant set (effectué après seulement quelques répétitions) je me dis : cette fois se serait bien qu’ils ne se dispersent pas trop et continuent à bosser leurs titres. Musicalement The Buvettes pratiquent un Garage Punk cru qui a pour base une version trash du R’n’R fifties, mais tellement salit qu’on a peine à en reconnaitre les structures, et c’est bien !
Un super démarage.
CRUSADERS OF LOVE sont de Lille, mais on s’en fout ils pourraient être de Boston, ou de L.A et y vivre à la toute fin des 70’s. Sur scène ils reprennent les Real Kids & Paul Collins Beat, et les chansons de leurs 2 albums sont construites à l’aune de ses références. Live  ils ont aussi un petit côté Ramones, dans l’exécution, comme dans l’homogénéité du look… Et malgré un son qui manquait un peu de définition du fait de l’acoustique du lieu (manifestement Vauban n’avait pas prévu qu’on ferait hurler des guitares dans son fort), ils enchainent les mini tubes qui rentrent immédiatement dans la tête et qu’on se retrouve à siffloter sous la douche.
Bref de la pure Power Pop et du pur bonheur.
D’ailleurs il y a un signe qui ne trompe pas, leur stand de merch a été dévalisé !

Ce concert était aussi l’occasion de s’informer et de soutenir le Centre d’Art Bastille, (ce que vous pouvez continuer à faire ici : http://www.cab-grenoble.net/). Se genre d’initiative devrait se multiplier pour médiatiser les difficultés de se lieu et engranger des soutiens…
[BT]

lundi 19 novembre 2012

Chronik:COWBELL+GALLOWS+JON SPENCER BLUES EXPLOSION+TURBONEGRO


COWBELL
Beat stampede
CD, Damaged Goods Rds
Une fille à la batterie, un gars au chant, à la guitare et parfois à l’orgue… difficile alors d’échapper à l’ombre tutélaire des White Stripes. Mais ceux-ci ont désertés le marché… Et les Cowbell sont excellents ! Après 3 singles ils se lancent dans un 1er LP (enregistré tout en analogique sur du matos vintage comme il se doit) et sortent 10 titres impeccables sur 10.
En plongeant dans les racines profondes de la musique rurale américaine (comme certains britons l’ont déjà fait avant eux), ramenant vers le Garage Rock de 2012 un peu de Soul et de Rhythm & Blues agricole. Le tout amalgamé par un vrai sens de la mélodie accrocheuse, ce qui produit au final une vraie bonne mixture fabriquée au claire de lune par un duo de distillateur qui à trouvé la bonne recette. Avec cet album succulent Damaged Goods Rds marque son retour en forme et révèle à la face du monde un groupe formidablement stimulant.
[BT]

GALLOWS
S/t
CD Venn Rds / PIAS
Quand après une déjà assez longue carrière (totalement passée au dessous de mon radar) un groupe intitule son album de son propre nom, c'est, qu'en général il veut signifier à ses fans une sorte de nouveau départ. Car les derniers mois ont été rude pour les britons : départ de leur chanteur et ils ont été virés de leur label...
Rock ultra costaud, entre Punk et Post Hc, avec un chanteur qui a une voix souvent arrachée, mais chante aussi, et bénéficie du soutien d'autres voix. Production puissante, son vaste, et clair (très clair même pour se style là, mais sans perdre en agressivité). Superbe effort sur la présentation du disque.
De prime abord on se prend les 11 titres en pleine gueule, comme un parpaing balancé avec rage. Et, bien que ça dépote un max, à la réécoute on découvre des titres construits, écrit et exécutés avec soins ; et des efforts vers une certaine "accessibilité" (un peu comme le font les Fucked Up). Bref de quoi faire bisquer tous les intégristes du genre. Au final un 'bien bon disque ma foie', pas révolutionnaire, mais solide de bout en bout, et, qui a un peu l'envie de se sortir d'un chemin balisé par d'autres… Mais surtout un disque électrisant qui secoue les cervicales et l'âme comme il faut !
[BT]

JON SPENCER BLUES EXPLOSION
Meat and bone
LP, CD, BRONZE RAT Rds
Je n'aurai pas misé un copeck sur le retour du JSBE avec un excellent album. Si ce "Meat and bone" a du mal à totalement rivaliser avec ses plus grandes œuvres de début de carrière (on ne peut pas redéfinir les règles du Rock tous les jours), il est très largement au dessus de ses derniers albums, qui n'étaient pas seulement nuls, mais aussi, ringards. Et ce nouvel album remet aussi la nouvelle génération à sa place : derrière le boss. Bon, ça n'invente rien, on se retrouve même en terrain connu, avec plein des thèmes habituels du JSBE : les hooks, les cris, le thérémine, l'obsession Rolling Stones. Mais…
on retrouve surtout une musique redevenu EXCITANTE ! Et aussi…
un putain de GROS SON ! Une production puissante, chaude, vaste et sexy. Un truc idéal à écouter au casque, mais, encore plus face à ses enceintes le volume à fond. Claire, généreux, incisif, Jon Spencer a construit un son idéal pour mettre en valeur les nouvelles compositions du JSBE. Et celles-ci pourront s'intégrer à la set list des concerts sans dépareiller avec les classiques du trio !
[BT]
En concert : Jeudi 29 Novembre : JON SPENCER BLUES EXPLOSION (légendes) + MAGNETIX (Garage Noisy), à l’épicerie moderne, à Feyzin

TURBONEGRO
Sexual harrasment
CD,
Je sais bien que je vais me faire plein 'd'amis' en disant ça, mais jusqu'ici je trouvais se gang scandinave incroyablement surestimé. Et que, sans le décorum, les gimmicks homo érotique et le mascara ils n'auraient pas été grand chose (sans oublié le soutien sans faille d'un fan club puissant & passionné comme on n'en à plus vu depuis la Kiss Army).
De plus je n'ai jamais aimé un de leur album. Une paire de... chansons sur chacun d'eux. Mais rien de plus.
C'est pour ça que l'idée de se retour me laissait un peu circonspect. Même si le 1er titre posté sur les réseaux sociaux était dans la lignée des tous bons du groupe. Et pour une fois mon instinct ne m'a pas trompé, j'ai acheté cet album sur un coup de tête et je ne le regrette pas un instant. Car pour moi ce 'Sexual harrasment' et tout simplement ce qu'ils ont fait de mieux ! Et il enterre l'intégralité de leur discographie passée.
D'abord je trouve le nouveau chanteur beaucoup beaucoup bien meilleur ! Ensuite cet album contient 10 titres qui sont TOUS des killers ! Puissant, formidablement construits, et interprété avec hargne. Le tout est mis en son de façon magistrale. Jusqu'ici je trouvais leurs productions précédentes brouillonnes et / ou balourdes. Mais pas cette fois-ci. C'est affûté et précis comme une aiguille de seringue qui viendrait vous inoculer la RAGE !
[BT]



jeudi 15 novembre 2012

Chroniques:The OUBLIETTES+FEELING OF LOVE+GRIZZLY FAMILY



The OUBLIETTES
Lil’ One-arm
CD, Master At Paradise / Up For The Crack Rds / Bronze Rat / Rhythm Island / Socadisc)
Voici le nouveau groupe de Matt Verta Ray et d'Ali Smith, soit le couple des Speedball Baby. Le duo pratique maintenant une sorte Garage Indie Rock bricolo plutôt dans l'air du temps (façon New York fame) avec de vraies Pop songs un peu cradifiées, et des trucs entre le Velvet et le slowcore de Mazzy Star. Un album hétéroclite, partagé entre ces 2 tendances, avec une paire d'instrumentaux plaintifs, et alternance du chant principale...
13 titres en 35 mn, qui partent dans toutes les directions (normale avec une double reprise de Sonny Rollins), donc. Ce disque ne brille pas par sa cohérence, mais le talent de composition des compères les place au sommet du panier ! Et l’album regorge assez d’éléments excellents pour donner la bonne dose de plaisirs auditifs.
[BT]

The FEELING OF LOVE
Disolve me
LP ou CD, Born Bad Records - PIAS
Passé la surprise suscité par la première écoute de ce deuxième album, vu le changement d’orientation musicale, j’ai vite sentis que j’allais être longtemps sous le charme de ce disque. Sûrement ce qu’ils ont fait de plus aboutit, intéressant et personnel. On y retrouve, mais sans que se soit envahissant, des éléments de la scène Neo Kraut actuelle, le tout passé à la moulinette Garage Noisy Bricolo qui caractérisait les œuvres précédentes de Feeling Of Love. On est là avec un album riche & sexy, et, plus totalement réussit que ce qu’ils ont fait jusque là, intéressant & dense de bout en bout, avec une collection de petites perles parfaitement étonnantes et succulentes à l’oreille. A chaque fois que je me balance cet album je suis abasourdi par sa qualité, tous les titres sont intéressants. Même celui chanté en français (qui est la preuve qu'on n'est pas obligé de faire chiant quand on mélange le Rock actuel et la langue d'ici). Et puis la production est très ciselée, mais pas du tout aseptisé.
http://www.philscrotum.org/
[BT]
En concert : Vendredi 16 Novembre : Born Bad Festival,: CHEVEU (Lo-Fi Symphonique ?) + FRUSTRATION (Post Cold Wave ?) + The FEELING OF LOVE (Post Kraut Rock ?), à l’Usine, à Genève

The GRIZZLY FAMILY
Don’t mess with the Grizzly
(CD, Crazy Times Rds)
Le premier souvenir que j’ai de la Grizzly Family c’est un mini CD empaqueté dans une pochette de 45 tours, sortit chez Larsen Rds, en… 1994. Un groupe qui avance à son rythme, ayant finalement une discographie restreinte avec 4 albums. Et qui fait sa musique, à sa façon. Du R’n’R 50’s / Rockabilly, mais où ce qui compte c’est plus la chanson que le respect d’un dogme ou de tables de la loi. Pas d’attitude de puriste nauséabonde, mais l’esprit plus que la lettre. On joue avec les images et l’iconographie du genre, mais on n’en fait pas des clichés Cet album ne déroge pas à la tradition de qualité instaurée à la fois par le groupe, et par son label ! Dès les deux premiers titres on est dans la salle de répèt avec les Grizzly Family. Et plein d’autres se succèdent laissant une belle empreinte dans votre cortex ! Son et jeu onctueux, pour ces 15 titres, dans le registre où je les préfère : celui des tempos plutôt moyen où la voix si particulière donne toute son ampleur, et où chaque instrument a la place de s’exprimer. Le son particulièrement ciselé et méticuleux met tout ce beau monde en valeur. Au final le mieux à faire c’est ré-appuyer sur play. C’est tellement bon pourquoi s’en priver ? ça ne fait pas grossir, et même, à force de gigoter dessus vous allez faire fondre votre tour de taille ! 
en concert : Samedi 17 Novembre : THE ROCKIN GÔNE PARTY 9 - Festival International de Rock'n'Roll 50 Rockabilly - Country - Rhythm'n'blues, avec : SANDY FORD (Uk) + ROCKIN’ BONNIE & THE MIGHTY ROPERS (Italie) + The ROCKETS (Suisse)  + The GRIZZLY FAMILY (France), à partir de 20 heures à la salle polyvalente de Saint Rambert D’albon (26)
Et à 16 heures festival Off au bar le Bibiyou (entrée gratuite) avec : PETE & THE STARPHONICS (France)
Toutes les infos sur www.rockarocky.com

mercredi 7 novembre 2012

Chroniques:The NITS+METZ+The AUTHORITIES


NITS
Malpensa
CD, Werf Rds
Est-ce que ce monde frénétique et désincarné peut laisser une place à un groupe aussi fin et élégant que les NITS ? Peut-être (probablement) n’en ont-ils rien à fiche ! Et c’est pourquoi ils continuent à sortir, en magnifiques artisans, ces albums qu’on ne peut rapprocher d’aucun autre. Les Nits ayant toujours eut, depuis leur début de carrière, une personnalité extrêmement forte et totalement UNIQUE. Ce qui ne les à pas aidé à avoir le gigantesque succès que mérite leur musique (si on fait abstraction de la parenthèse ‘In the dutch mountains’). Mais en revanche cela leur a permit de sortir quelques albums excellents (et certains décevants, en comparaison). Là nous somme en présence d’un grand cru. Ce que l’on perçoit dès le titre qui peut être sujet à plusieurs interprétations, et qui désigne bien la musique protéiforme des Nits. L’emballage est également superbement conçu. Quant à la pochette si elle n’est pas terrible au moins n’est-elle pas putassière. Musiciens voyageurs les Nits glanent des éléments musicaux autour d’eux et les assemblent à leur façon. Créant une voie dont ils sont les seuls arpenteurs. Pop mélancolique, automnale, sentant son spleen fin de siècle Mitteleuropa, mélangées aux volutes mélodieuses moyenne orientale, une musique d’un monde-monde qui n’aurait jamais sombré dans la médiocrité. Un rêve d’absolu inatteignable !
[BT]

METZ
s/t
LP, CD, Sub Pop
Chaque titre de cet album me fait penser : « ah ouai ! Celui-là c’est le meilleur ! ». Peut-on réussir un disque avec QUE des meilleures chansons ? Metz en tout cas s’y attel. Quelque part entre une version Post Noise des Black Keys qui auraient enfin remis la main sur leurs couilles, et des petits trucs à la Sonic Youth. Metz ramène un bout des 90’s en plein dans les années 10, en faisant sonner ça ultra contemporain. Si le son de cet album est puissant & précis, il n’est pas, au contraire de la majorité de la production actuelle, aseptisé. Ça charcle et sa braille quand et comme il faut. Un album d’un bloc qu’on se prend en pleine gueule, mais l’effet est revigorent ! Et putain j’aime ça !!!
[BT]

The AUTORITIES
Kung Pao au go-go
LP, CD, Get Hip Recordings
Fondé en 1979 en Californie les Autorities font partie de la 1ère vague Punk/Hard Core américaine. Ils se sont séparés en 89, et reformés en 2010. Si comme moi vous doutez de l’intérêt de ses ‘retours’ et bien en écoutant se percutant album vous vous direz que décidément il n’y a pas de règles qui n’aient son (ses) exception ! The Autorities pratiquent une sorte de Goof Punk qui aurait eu raison de redevenir sérieux ! Du Punk Rock mélodique mais vénère ! Avec plein de super chansons, puissantes, avec parfois une petite touche New Wave, que renforce la présence d’un sax’ judicieux et excitant ! Une musique joyeuse et entraînante, mais qui reste très ‘sociale’ dans ses textes qui sont réalistes sur la situation économique actuelle !
[BT]

mardi 30 octobre 2012

Chroniques:MOVIE STAR JUNKIES+SUDDEN DEATH OF A STAR


MOVIE STAR JUNKIES
Son of the dust
(LP & CD, Outside Inside Rds / Wild Honey Rds) Pour ceux qui découvrent le quintet italien avec ce 3ème album (veinards, vous en avez deux de plus à déguster impérativement), les Movie Star Junkies pourraient sembler, à la 1ère écoute, cloner Nick Cave & sa bande (ce qui met la barre très haut). C’est vrai que la voix du chanteur est dans le même registre, que, musicalement les deux groupes sont marqués par l’héritage Blues Swampy épais, sale… avec moment d’ensoleillement pour les italiens. Les Movie Star Junkies ont de très nombreux arguments en leur faveur. Comme le prouve cet album, qui est plus posé que les 2 précédents, donc il faut plus de temps pour laisser maturer les choses dans vos oreilles… mais quand c’est fait… Les deux dernières fois que je les avais vu sur scène ils jouaient déjà certaines de ses chansons, qui putain, s’impriment fortement dans le cerveau & dans le cœur ! Bref bien heureux d’avoir cet album entre les mains, et, curieux d’écouter la suite. http://www.moviestarjunkies.com/
[BT]
En concert : Mercredi 31 Octobre : MOVIE STAR JUNKIES (Swampy Garage) + LA TERRE TREMBLE () + DJ 24H/JAMAIS, au C.B.G.C, à Gigors (26)
14h : entrée libre : expo + marché aux jeunes créateurs + vin chaud et soupe.
18h : projection du film de Yann Debailleux : État des lieux.
20h : Concerts.

SUDDEN DEATH OF A STAR
Getting Up, going down
LP, CLOSE UP Rds
Un super nom, une très belle pochette ça met immédiatement dans de bonnes dispositions au moment de poser le 33 tours sur la platine. Et je ne suis pas déçu avec la musique. Je sais bien que la mode est au psychédélisme, mais Sudden Death Of A Star ne font pas dans le genre Indie Garage Psyché rebattu. Mais plutôt dans la Pop aérée/aérienne et Psychédélique. Imaginez les early Byrds de Roger McGuinn qui en plus des harmonies vocales & des 12 cordes auraient fait main basse sur un gros stock d’orgues, de cithares & tablas (et les produits qui vont avec). Cependant ici foin de revivalisme, car ça sonne comme un disque de maintenant, bien qu’étant fait comme autrefois. Neuf chansons plus ou moins longues pour exploiter/explorer plusieurs rythmes, ambiances et climats ça donne un album complet qui s’envoie d’une traite et parait même trop court tant il est bon ! Une œuvre succulente, rythmée pour faire s’agiter le corps, et densément musicale pour faire travailler les oreilles et le cerveau qu’il y a entre.
[BT]
En concert ¨ Dimanche 11 Novembre : SUDDEN DEATH OF STARS (excellente Psyché Pop) + 1ère partie, à Krazpek Myzik, à Lyon

lundi 22 octobre 2012

Chroniques:OWUN+The JUNCTION+RAINY DAY SAINTS

OWUN
Le fantôme de Gustave
CD, Autoproduction
Premier contact : la pochette qui bien que très sobre prépare au voyage onirique qu’est, en partie, ce nouvel album d’Owun.
Leur retour sur scène l’année dernière était très impressionnant. Sans doute supérieur à ce qu’ils faisaient, déjà très bien, il y a 15 ans. Donc ça laissait espérer au moins d’un bon album. Mais pas à ce point là !
Deuxième contact : le son. Très puissant. Clair. Compact. Respirant aussi. Impressionnant surtout !
Dans les 90’s Owun jouait de la Noise à sa façon. Dans les années 10 ils amènent le style vers une nouvelle direction.
Avec un formidable travail sur la captation de la vibration du son, sur la résonance des guitares. Mais sans verser dans le drone pour autant. La voix couverte d’effets semble se diluer dans les guitares, et c’est bon. On peut retrouver de façon très parcimonieuse du Neo Kraut. Un peu de polyrythmie. Et parfois, du stop & go. Désormais qualifier la musique d’Owun est devenu un vrai challenge. Elle se déguste juste à plein volume ou au casque afin d’être entouré, enfermé dans tous ces sons.
Se plaçant sur un segment long qui va de Psychic Paramount à Meshuggah (sans le côté Metal) Owun à trouvé SA place, avec cette œuvre unique. Sombre. Riche. Profonde. Et, belle.
[BT]
En concert : Lundi  29  Octobre : OWUN (Noise, gigantesque) + The ROCKANDYS (Rock Psyché, release party of the first album) + CÂLIN (Post Indie) + The SQUARED CIRCLE (Psyché), à l’Ampérage, à Grenoble
gagnez vous places en envoyant un mail à : concours@campusgrenoble.org
mot de passe : BISOU


The JUNCTION
Let me out!
CD, Dischi Soviet Studio
La chanson inaugurale de ce 1er album nous plonge dans une Indie Pop (Post) Arctic Monkeys matinée d’Art Brut. Le 2ème titre ressuscite le fantôme des Pixies (on n’appel pas sa chanson ‘Alisson’ impunément). The Junction sont plein de fougue Power Pop très très moderne, et, de bien bonnes mélodies, accrocheuses à souhait. Ils pratiquent une musique qui ne dépareillerait pas dans la vague Indie Pop-Rock actuelle. De part son côté fièrement hâbleur, plus que pour un côté slacker/prétentieux, heureusement absent de se disque.
Pas un chef d’œuvre, juste un de ses albums enthousiasmants et attachants qui vous donnent envie de sortir de chez vous pour vous précipiter chez le disque ; puis de rassembler vos amis autour d’une bonne bouteille de Bordeaux moelleux pour leur faire découvrir. De la joie dans les sillons quoi !
[BT]
 
RAINY DAY SAINTS
All these strange ghosts
CD, Get Hip Recordings
Dès la pochette on voit qu’ici on est loin de l’univers habituel des groupes de chez Get Hip, en effet ce 4ème album de Rainy Day Saints nous place quelque part entre Teardrops Explodes et les early Flaming Lips, revisités par un song writer au talent à la Robyn Hitchcock. Car cet album est plein de saveurs Psyché héritées des 60’s, 70’s, des 80’s (le Paisley Underground, mais plein de champignons) et même des 90’s. Puisque c’est là le projet de Dave Swanson… ex Death of Samantha, Cobra Verde et Guided by Voices. Mais attention ici on n’oublie pas d’intégrer les mélodies de la Pop, et l’énergie du Rock. On trouve aussi dans cet album la présence, importante, du sax ce qui nous sort des conventions habituelles du genre et rajoute un petit côté froid années 80 qui est très important sur la duré du disque. On ne se perd pas dans les volutes et circonvallations absconses, et on s’éclate juste avec des chansons qui sont aussi un trip !
[BT]

lundi 15 octobre 2012

Chroniques:SEDDY MELLORY+DUM DUM GIRLS+The KAAMS

SEDDY MELLORY
Fake as your mom’s orgasm
CD, Kandinski Rds
Formés en 2005 ce quatuor italien aura prit son temps pour accoucher de ce 1er album, n’éditant jusque là que 3 EP (les deux 1ers ayant été regroupés sur un CD par Tisyn Kyodi Rds).
Seddy Mellory pratiquent une sorte de Power Pop ultra contemporaine, et très personnelle. Avec pléthore de mélodies, d’arrangements luxuriants (mais pas rococo), de chœurs, et de voix féminines. Ils empruntent un peu à l’héritage (Kinks for ever), ou à des choses plus récentes (Beck ?), voir très actuelles. Et si les gars de pitchfork avec de l’humour, la chanson « Cheeck to cheek » serait un tube !
Parfois sur cet album on assiste à la collision, dans le même morceau, entre les Black Crowes et les Arctic Monkeys ! De ce crash nait un autre bon moment à mettre au crédit des Seddy Mellody… qui en produisent beaucoup !
Un disque complet de bout en bout, ce qui est la parfaite définition d’un très bon album ! Selon moi.
Espérons que Seddy Mellory ne se perde pas dans la pléthorique et insignifiante sur-production actuelle.
[BT]

DUM DUM GIRLS
End of daze
CD, Sub Pop
Sûrement ce que le groupe à sortit de mieux. Croisement idéal entre Shoegaze & Blonde Pop. 5 chansons impeccables de bout en bout. Du rêve & du bonheur. On dirait un hommage au label Lazy Rds qui à la toute fin des 80’s avait à la fois édité My Bloody Valentine, et, The Primitives. Et bien ce formidable mini album est pile entre ces deux groupes. Avec en plus le charme habituel de la musique des Dum Dum Girls !
Parmis ces cinq chansons, une reprise de Strawberry Switchblade (souvenirs, souvenirs) ce qui situe assez bien l’inspiration de ce mini album.
C’est beau et triste, comme un paysage d’automne ou un tableau de Turner, mais ça n’est pas complaisant, passéiste, ou dépressif. C’est un disque façonné pour cette saison, mais c’est aussi un disque stimulant et qui donne la pèche !
[BT]

The KAAMS
Uwaga!
CD, Boss Hoss Rds / Area Pirata
Décidément l’Italie ne cesse de sortir d’excellents groupes dans l’univers ‘Garage Rock’ : Movie Star Junkies, Sick Rose, Love Boats, The Rippers, et donc The Kaams, qui sont loin de faire baisser le niveau, au contraire. Certes ils ne viennent pas non plus révolutionner le genre. Mais si vous n’avez rien contre une rasade de Garage Punk tirant vers le R&B alors vous allez aimer cet album : réjouissant et sans baisse de régime. Et qui sait être sauvage & soyeux tout en même temps. Pas mal non ?
12 chansons impeccables pour remuer du popotin (ou mieux : faire bouger celui des filles), secouer la tête et trembler les genoux. Impeccable, avec de judicieuses interventions d’harmonica et / ou de saxo. Dynamique et euphorisant. Un top disque de feel good music. Le coup de pied au cul qu’il vous faut pour partir bosser.
[BT]