vendredi 27 février 2015

Chroniques : STÖMB + A PLACE TO BURY STRANGERS + KILLER BOOGIE + PASCAL COMELADE + Les LIMINANAS



STÖMB
The Grey, CD, Digital
Autoproduction
Ah ben merde alors en voilà un sacré bon album ! Ce jeune quatuor sort son 1er album (après seulement un EP) et se pose comme un grand nom du Prog Metal instrumental avec une musique extrêmement bien construite, ciselée, interprétée et produite. Tout de suite le très haut niveau.
Un disque immédiatement impressionnant et également convainquant sur la longue des réécoute. Les titres (10 en 69 mn) de Stömb ont des développements qui vous emmènent dans un voyage mental et musical vaste et emballant.
Imaginez un Meshuggah qui ne vous bassinerait pas avec une surenchère de polyrythmie rencontrant un Mogwai qui n’aurait pas peur de jouer musclé sous l’égide d’un Klone prêt à planer. Car c’est bien la force de la musique de Stömb : ne pas se cantonner à reproduire un genre ou un son (comme c’est bien trop souvent le cas dans les différentes scènes Metal), mais, au contraire : se montrer inspirer et aventureux pour laisser la musique se développer et s’envoler sans jamais tomber dans les vains délires de musico.
Un Metal puissant et cérébral au lourd pouvoir d’évocation et de voyages intimes.
L’exercice de la musique uniquement instrumentale (quelques voix apparaissent ici ou là mais sont utilisées pour leurs sonorités bien plus que comme chant) est assez casse gueule mais grâce à son univers quasi cinématique Stömb s’en tire haut la main avec cet album qui s’explore écoute après écoute !
[BT]


A PLACE TO BURY STRANGERS
Transfixiation, LP, CD, Digital
Dead Oceans – Pias
Putain il fait pas rire le nouveau A Place To Bury Strangers !
J’avais découvert ce groupe par hasard au Nouveau Casino en 2007 et je m’étais manger une énorme tarte. Au point de faire de ce concert un de mes 3 plus marquants de cette décennie ! Rien de moi.
Le problème étant que jusqu’ici leurs albums manquaient de quelque chose pour les rendre vraiment palpitants à mes oreilles… un poil plat (en comparaison de la tornade live, mais également de façon relative). Cependant celui-ci montre leur façon palpitante, urgente, puissante, intense ! Limite violente.
Brut et bruitiste. Noisy au meilleur sens du terme. Acéré et puissant. Avec des titres réellement marquants. Doté d’un son énorme. Consistant et roboratif. Parfois robotique et froide souvent organique et incandescente leur musique vous emplafonne comme il convient !
Oh oui ! Et même bien mieux que ça !!!
[BT]
En concert : Mardi 14 Avril : A PLACE TO BURY STRANGERS (Noise, New York), au Marché Gare, à Lyon


KILLER BOOGIE
Detroit, LP, CD, Digital
Heavy Psych Sound
Entre le nom du groupe le titre de cet album et le patronyme de leur label on se retrouve d’emblée avec pas mal d’indications de ce à quoi on doit s’attendre. Et la pochette ne vous trompe pas plus sur la marchandise.
Heavy 70’s tirant un peu sur le psyché mais pas trop, et d’autres fois allant vers une certaine idée du Stoner primitif avec pas mal de plans Heavy Blues mais sans excès, les titres n’ayant pas tendances à s’éterniser et à devenir trop bavards.
Le premier album de ce trio italien possède au final tout ce qui manquait au dernier Radio Moscow : de la sève, de la niaque, des titres accrocheurs et pas trop indolents. Killer Boogie a déjà pas mal d’atouts dans sa manche : un son assez particulier pour qu’on le remarque, ce qui est également le cas pour le chant, les morceaux qui rentrent vite dans l’oreille et y restent agréablement. Alors certes ça ne s’éloigne pas trop des canons du genre mais tout est ici fait avec intelligence, malice et talent. Suffisamment pour rassasier les fans du genre !
[BT]


PASCALE COMELADE + Les LIMINANAS
Traité de guitarres triolectiques (à l’usage des portugaises ensablées),
Because Music
Normalement je me montre toujours circonspect face à ce genre d’album collaboratif ou de rencontre entre divers artistes, parce que le plus souvent ce qui apparait comme une  bonne idée sur le papier accouche d’une sourie.
Mais pas là !
Cela vient assurément du fait que ce n’est pas la 1ère rencontre entre ces 2 entités qui se sont déjà fréquentées et ont déjà jouées ensemble.
Je ne connais pas vraiment la carrière de Comelade, mais par rapport à ce que j’en sais, je dirai que bien que leur nom apparaisse en second sur ce disque, celui-ci est très proche de l’univers musical des Liminanas, et ça n’est pas moi qui vais m’en plaindre tant je suis fan de leur disques. Donc celui-ci peut s’ajouter à la liste. Avec ravissement.
Psyché Pop bordélico bricolo toujours à marcher au bord du précipice mais sans jamais y tomber, en équilibre parfait, avec toujours ce style unique et inimitable !
16 titres instrumentaux ou presque uniquement, avec une orchestration remplie d’ajouts de ‘petits’ instruments qui nous sortent du moule guitare/batterie… Beaucoup de piano et d’orgue sur cet album (la patte Comelade entre autre)… pour des relectures véritablement réinterprétées de classiques du Garage Rock : Green Fuzz, Primitive, To Find Out, I’m A Living Sickness, et même Ramblin’ Rose et du Soft Machine. Le reste étant signé par chacune des 2 entités, ensemble ou séparément et interprétée conjointement.
Cet album est un ovni, et c’est tellement rare que je le rejoue encore une fois, une fois, une fois…
[BT]



mardi 24 février 2015

Chro:Sur la route avec les Ramones + CJ RAMONE + JEFF AIRSON DUNE + SEVERED LIMB



MONTE MELNICK + FRANCK MEYER
Sur la route avec les Ramones
Editions Rytrut
312 pages entièrement en couleurs avec un foisonnement d’illustrations impressionnant et salvateur. Un beau format pour les reproduire (19 x 23,5 cm) et un texte qui rend justice à l’excitation que crée la musique des RAMONES !
Monte Melnick peut légitimement être crédité comme étant le 5ème Ramones puisqu’il a été avec eux depuis avant leur 1er concert en mars 1974 et jusqu’après leur dernier en Août 1996 partageant la route avec eux sur 2263 gigs en tant que road manager, chauffeur, technicien, homme à tout faire, nounou…
De sa rencontre avec Franck Meyer (journaliste Rock et surtout membre des excellent Streetwalkin’ Cheetahs) est né ce livre. Et c’est une vraie réussite.
Sur le fond comme sur a forme.
Les photos et repros sont terribles, la mise en page sobre et redoutablement efficace (comme les Ramones somme toute).
Et le texte rend parfaitement compte de la vie du groupe.
Constitué de courts extraits d’entretiens avec des proches des Ramones, des membres du groupes, d’autres musiciens… regroupés en chapitres thématiques. Cette forme est à la fois très éclairante grâce à la diversité des points de vue et extrêmement rapide et fluide (comme les Ramones somme toute) à lire.
Un livre qui rend bien hommage au quatre new yorkais à travers leurs différentes incarnations, à leur musique, leur œuvre et leur empreinte fondamentale dans l’Histoire du Rock. Il monte aussi à quel point l’entourage a été important et fidèle au groupe. Quels ont été les réussites et les mauvaises décisions qui ont ‘empêchées’ les Ramones d’accéder à un vrai succès commercial (notamment aux Usa). De plus on a droit à une analyse poussée de la personnalité de chacun des membres primordiaux du quatuor. Et bien entendu on termine par la liste exhaustive des 2263 concerts des Ramones.
En plus de tous ces intérêts même en tant que gros fan j’ai appris pas mal de chose grâce à cette lecture, par exemple que « It’s Alive » le gigantesque double live de 1979 (qui a changé ma vie et celle de tellement d’autres personnes) n’avait été publié aux Usa qu’en 1995…
Un grand livre Rock !
[BT]


CJ RAMONE
Last Chance To Dance, LP, CD, Digital
Fat Wreck Chords
Whaoo quelle bonne surprise de retrouver CJ Ramone, surtout avec un album aussi réussit (merci à Bruno Dangerhouse une fois encore pour ce conseil judicieux). J’avoue avoir un gros faible pour CJ (et pas seulement parce que je l’avais interviewé en compagnie de Johnny Ramone, na na na nair) mais parce que je partage le point de vu plusieurs fois évoquer dans « Sur la route avec les Ramones » : son arrivée dans le groupe a prolongé sa vie de plusieurs belles années, aboutissant à un de mes albums préféré des faux frères « Mondo Bizarro ».
A propos d’album revenons à celui-ci, le premier que j’écoute signé de son nom, en même temps ça n’est que son deuxième.
Déjà quel line-up : Steve Soto (guitare/voix, des Adolescents ex Agent Orange, entre autre), Dan Roots (guitare/voix lui aussi des Adolescents), David Hidalgo Jr (batterie, actuellement dans Social Distorsion), il y a même Tony Cadena (Adolescents toujours) qui vient chanter sur un titre !
Tout ça, et le fait que ce soit sorti sur Fat Wreck Rds,  pourrait faire penser à un disque de Hard Core mélo. Et bien non. Ok on n’en est pas loin. Mais d’une part on reconnait pas mal du côté Ramones, c’est bien le moins, sans que ce soit étouffant ou même malhabile. D’autre part on retrouve ici aussi des influences Surf Pop, Punk 77, Bubble Gum, et early Hard Core Us. Voir même Power Pop / Pop Punk. Sans côté une paire de chansons qui iraient parfaitement sur les meilleurs albums de The Boys.
Bref, un album qui fait plaisir, et où on le sent tout le monde c’est bien amusé !!! Un BON ALBUM comme on disait dans le temps (celui où cela suffisait, sans qu’on assaisonne avec des superlatifs inutile).
Si vous aimez ce genre-là sachez que vous voici avec le nouveau CJ Ramone en possession de bien autre chose qu’un disque de plus ;
[BT]


JEFF AIRSON DUNE
Full mono, CD, Digital
Autoproduction
Voici un disque gentiment cintré de la tête. Weird Psyché bricolée en duo à la maison loin des clichés proprets trendy actuels, mais avec une fragrance qui rappelle l’innocence d’une certaines scène tape trading des années 80. Celle qui bricolait ses disques chez soit avec peu de matériel et une maitrise technique rudimentaire mais où la vérité était bien plus importante que la compétence, où les morceaux ne connaissaient pas les limites de recettes scolaires. Bref quelque chose de joliment aventureux… Surement plus proche de l’esprit Psychédélique que tous les revivalistes scolaires & bon teint !
Ce duo enregistre tous les instruments et produit des disques depuis 2007… J’étais tombé sous le charme de leur album de 2014 (leur 4ème quand même) et ce nouveau mini 4 titres enfonce le clou ! Bien profond dans le cerveau & l’inconscient ! Le son est aigrelet les synthés d’un autre temps, mais la musique assez unique pour être très addictive.
Ils préparent un nouvel album et sont à la recherche d’un label pour les accueillir. Sérieusement mettez vos 2 oreilles sur la musique de Jeff Airson Dune elle en vaut franchement la peine. Ils sont également ouverts à toute proposition de compilations !!!
[BT]


The SEVERED LIMB
If you ain’t livin’ you’re a dead man, LP, CD, Digital
Damaged Goods Rds
Rétro putain c’est sûr mais quel charme ! Commencé comme un trio de Skiffle The Severed Limb à rapidement et beaucoup évolué, devenant un sextet. L’instrumentation s’est développé et leurs nourritures musicales également les emmenant sur un paquet de continent du globe…
Rockabilly, Cumbia, Soul, R&Beat, Exotica, Garage, Calypso (is like so!), Zydeco… les îles, la New Orleans, Londres, l’Afrique, les mauvais garçons du Pirée, le swing de Paris 1945… La contrebasse, l’accordéon diatonique
Frais, vivifiant, fun mais aussi profond parfois. Surtout très malin l’assemblage est du meilleur goût, apportant une ivresse comme une valse Rock’n’Roll virevoltant entre les époques, une danse sans fin et tellement addictive !
[BT]




vendredi 20 février 2015

Chro : QUAI D'ORSAY + RISING STEEL en concert le 26.02 à la Bifurk + CATALOGUE en concert le 28.02 à Saint Etienne



QUAI D’ORSAY
S/t, CD, Digital
Autoproduction
Ce premier mini album du trio grenoblois est bien plus qu’une simple carte de visite, c’est une balade dans l’univers musicale bien marqué du groupe. Un univers riche des influences de ses  différents membres et qui évolue entre Pop à l’anglaise, Rock dans la grande tradition des années allant de 66 à 82, une touche Indie 90 et peut-être même des côtés un peu plus groove venant d’une certaine idée du Rhytm&Blues. Et eux ajoutent quelques références Prog…
Ces jeunots n’en sont pas à leur première expérience musicale et prouvent d’emblée qu’ils maitrisent parfaitement leur sujet : compos et interprétation excellente. Mise en son précise et raffiné. Quai d’Orsay ne se cantonne pas à recopier ce qui a déjà été fait, ils mélangent plusieurs héritages pour trouver leur voie. Il en résulte 5 chansons fraiches et innocentes qui passent bien l’épreuve du temps !
Bonne nouvelle ils préparent déjà leur 1er album !
[BT]


RISING STEEL
Warlord, CD, Digital
Autoproduction
Constitué de 5 musiciens ayant un lourd passé dans la scène Metal (mais pas que) ce groupe récemment formé démontrent d’entrée de jeux avec ce 1er mini album où il veut aller. True Heavy Metal dans la grande tradition des années 80. Ecole anglaise, mais avec des éléments venant de ce qui s’est fait d’excellent dans le genre à travers le monde depuis (Usa, Allemagne, Suède…) mais les frenchies prouvent qu’ils ne sont pas des manches et qu’ils savent y faire !
4 titres puissants et mélodiques à la fois qui démontre une déjà forte personnalité grâce à un rythmique qui sort un peu des standards du genre du fait de son batteur qui n’est pas issu de la culture Metal et qui apporte un jeu moins stéréotypé que la moyenne. Grace à 2 guitaristes qui élèvent leur jeu au niveau d’excellence indispensable pour ne pas paraitre ridicule dans le genre. Grâce au chant particulier, légèrement éraillé qui n’est pas sans évoquer (mais sans copier) Kyle Thomas de Trouble. Grâce à une production massive, forcément !
Ceux qui n’aiment pas ça parleront de clichés, les fans les plus exigeants répondront : classiques. A vous de choisir votre camp !
[BT]
En concert : Jeudi 26 Février : La Cuvée Grenobloise Vol. 14 released party, avec : CAMEL SPIDERS (Rock Métal) + QUAI D’ORSAY (Rock Pop) + RISING STEEL (True Heavy Metal), à la Bifurk, à Grenoble


CATALOGUE
S/t, CD,
Relax-O-Matic Vibrator Rds
Premier album pour le trio marseillais après un EP 4 titres en 2013. Une basse, 2 guitares, une boite à rythme et une voix féminine. Pour une musique qui évoque la froidure des 80’s le Post Punk la Noise et une certaine scène Indie brooklyenne des années 00. Créé par des membres de Human Toys et d’Elektrolux, deux excellents groupes, dans une perspective live Catalogue pratique un Rock cinglant évoquant parfois Wire, métronomique rythmé et un peu déshumanisé auxquelles le chant féminin ramène un peu de chaleur. Un contraste qui est une des grandes forces de cet electro Rock qui parait totalement appartenir à notre époque. Catalogue déclare être surtout porté sur le live, mais cet album éponyme prouve qu’ils sont aussi fait pour produire des disques qui ont un gros effet sur les auditeurs ! Oui clairement cet album  est une réussite, voilà pourquoi il est revenu un gros gros paquet de fois sur ma platine depuis sa sortie il y a plus de 6 mois. Et il ne s’use pas. Au contraire il se bonifie bien !!!
[BT]
En concert : Samedi 28 Février : CATALOGUE (Post Punk) + The NORMA JEANS BAKER’S UNDERWEARS (Noisy Garage Blues), à l’Assommoir Pub, à Saint Etienne


mercredi 18 février 2015

Chroniques : JOHAN ASHERTON’S DIAMONDS + UP The ZINES n°15 + BITCH QUEENS + COLMAN



JOHAN ASHERTON’S DIAMONDS
S/t, CD, LP
EDK / Pop The Balloon Rds
A very soulful Rock serait un bon sous-titre à ce lumineux album. Johan Asherton de retour avec un groupe et donnant dans le Rock ses fans s’en réjouissent, d’autant plus que cet album est tel qu’on pouvait l’espérer : fin, brillant, élégant, intense, magnifiquement ciselé et avec 9 chansons qui régalent !!!
Car oui nous voici bien en présence des diamants de la couronne ! Pour sûr il n’y a aucunement tromperie sur l’intitulé. Du Rock avec guitares à la fois électrique (wha wha discrète dans un coin) et acoustique, une section rythmique qui connait le sens du terme finesse, et des voix. Oh oui quelles voix ! Celle d’Asherton bien sûr comme élément constitutif de la chanson, bien souvent renforcée, soutenue, magnifié par des backing vocaux placé avec parcimonie mais tellement d’intelligence !
On reconnaît ici ou là la passion de Johan pour la fin des sixties (remember The Froggies ?) et la première moitié des 70’s (on n’écrit pas impunément une bio de Marc Bolan) avec à la fois un petit côté anglais mais je trouve aussi pas mal de choses venant d’Amérique (Gospel, americana…). Ce qui donne un album complexe, et équilibré. Qui aussi est construit, avec une progression entre les chansons, et le mood du début n’est pas celui de la fin, c’est cela et le talent évident de toute cette bande qui fait aimer ce disque et le rejouer !
[BT]

UP The ZINES n°15
60 pages A5 noir & blanc, 2 euros + 4 timbres industwetrust@aliceadsl.fr 
La 1ère chose que j’ai fait quand j’ai reçu ce fanzine sur les fanzines c’est de me saisir d’un surligneur et d’attaquer la copieuse section chroniques pour sélectionner ceux que j’allais me procurer parmi les 46 comptes rendu de lecture signé par JF. Celui-ci est un lecteur exigeant et il a souvent la dent dure dans ses écrits. Mais comme il développe à chaque fois généralement sur un demie page et qu’il argumente son point de vue, ça me parait une attitude très défendable. Pour moi c’est une part essentielle du travail d’Up The Zines : la recension de ce qui se fait en matière de presse underground ‘Punk’ en France en ce moment. Indispensable ! L’autre gros morceau ce sont les interviews : longues intéressantes et fouillées. Ici on attaque plein but avec NO GOVERNMENT sur 14 pages ce qui est largement mérité vu qu’en 50 numéros ce zine à couvert la 2ème partie des 80’s jusqu’à début des années 00. 14 pages c’est aussi le tarif pour les 3 rédacteurs de SEX BEFORE SUICIDE qui sont bien à l’image de leur publication (provo, bordélique et assez malin). Encore une livraison hyper chiadée pour Up The Zines. Comme d’habitude je dirais. Mais ça fait partie des habitudes très satisfaisantes !


BITCH QUEENS
Kill your friends, CD, LP, Digital
Lux Noise Rds
Heavy Glam Punk… on les croirait suédois. En tout cas le patronyme de ce quatuor Suisse est parfaitement trouvé et ne trompe pas sur la marchandise. Quelque part entre les Backyard Babies et les Datsuns. Ou comme si AC/DC avait biberonné au Glam et au Punk 77. Que des titres hyper solides plein de guitares griffues et de refrains accrocheurs. Massif et carré. Fun et vif. Classique et sexy. Une bonne dose de High Energy R’n’R qui n’a pas oublié l’héritage des Ramones ni son âme Rock’n’Roll.
Plus l’album avance meilleurs semble les chansons, et pourtant les premières sont loin d’être inconsistantes.
[BT]


COLMAN
Play To Lose, CD
Autoproduction
Voici un album qui nécessite que vous lui portiez une grande attention, d’une part parce qu’il est vraiment très bon d’autre part parce que son instrumentation est varié & soyeuse, subtile & méchamment efficace.
1er album solo de l’ex bassiste et chanteur d’Insanity Wave, produit par Mich Easter (ce qui explique pas mal l’étendu du spectre de musicalité de l’ensemble) on navigue ici entre Rock, Soul, Garage, et Power Pop. Sans pour autant appartenir à aucune chapelle revivaliste. Plutôt on baigne dans le clacissisme Rock éternel et élégant. Comme si une réactivation de 2015 des Heartbreakers de Tom Petty s’accoquinait avec les Only Ones en se rappelant du bon temps des premiers Bob Seger… ceci étant donné simplement pour indication, et pas du tout en tant que références envahissantes.
De plus les 11 chansons ici présentent sont surtout des mid tempo qui vous laissent le temps de les déguster. Et c’est un ravissement, car quelles compositions de haut vol ! Et ces arrangements comme un rêve (orgues, cuivres, pedal steel, mandoline, bottleneck, guitares acoustiques, choeurs…). Avec ce premier album Colman fait montre d’un vrai talent, et de déjà d’une grosse personnalité.
[BT]


mardi 17 février 2015

Emission Spe + Chronique DEAD BROTHERS en concert vendredi 20.02 à La Bobine à Grenoble

Emission spéciale consacrée au concert de
The DEAD BROTHERS + CAVALERIE du
Vendredi 20 Février
A La Bobine à Grenoble
Mercredi 18  Février à 6h30
Jeudi 19 Février à 17h30
Et
Vendredi 20 Février à 16h30
 Diffusion sur
RADIO CAMPUS GRENOBLE 90.8
Et en direct sur

Ecoutez l’émission et gagnez vos places pour le concert :
Vendredi 20 Février : The DEAD BROTHERS (Funeral Rock’n’Roll Orchestra, Voodoo Rhythm Rds) + CAVALERIE (Folk banjo), à La Bobine, à Grenoble


The DEAD BROTHERS
Black moose, LP, CD
Voodoo Rhythm Rds
Cet album a mis du temps à me capturer, mais maintenant que c’est fait je sais qu’il ne va plus me lâcher ! Longtemps je suis resté sur l’idée que ce « Black moose » est moins bon que son prédécesseur « 5th sin-phonie » qui hante ma platine depuis sa sortie en 2010. Mais maintenant j’ai compris qu’il n’en est rien. Ce 6ème album du groupe suisse protéiforme est terrible ! Leur musique n’est pas aisé à rentrer dans une case, c’est bien ce qui les rend si unique et indispensable.
Death country, fanfare fantomatique, Rock trash, Blues maladif, folklore : des Balkans, du Mali, Schweiz, de la Mitteleuropa, australien, du bayou… comme si leurs âmes ne reconnaissaient pas de frontières dans leur chemin vers l’élévation. Une fois encore l’instrumentation est complexe, variée ; les sources d’inspirations vastes et pas uniquement musicale, pour aboutir à une musique qui est tout autant un voyage à travers les époques, les  espaces, qu’à l’intérieur de sa caboche et de son cœur !
Merveilleux !
[BT]

mardi 10 février 2015

Chronique: PETE ROSS & The SAPPHIRE + MSL JAX + CORLEONE + ROCK HARDY n°46



PETE ROSS & The SAPPHIRE
The Boundless Expanse, LP, CD, Digital
Beast Rds
Dès le premier contact on voit une différence avec l’album précédent du trio australo-néo zelando-italien, sur leur album précédent on voyait une photo du couple, ici cette photos d’une boule de cristalle en plein nature (une constante dans l’univers du groupe) avec son effet intérieur est très révélatrice du changement dans la musique. Changement mais aussi continuité. Et plutôt évolution que véritable changement. Enrichissement surtout.
Avec toujours très présent leur côté Rock Folk qui avait fait de leur premier album une telle réussite, cette fois agrémenté d’inclinaisons Blues, Psyché et même prog Rock (ils citent Tama Shud et Kahvas Jute comme sources, si ça vous parle). L’amalgame est tout simplement prodigieux !
Nous voici avec un disque conçu comme l’étaient les concepts albums des late 60’s à travers le monde, c’est-à-dire pour permettre une grande aventure musicale sans limites. Un disque complexe et riche, sans entrave où le chant de Sapphire prend un peu plus de place qu’avant et plus d’assurance également, comme une félicité. Les orgues, claviers et autres sonorités du même type font une importante apparition servant même de base à certaines chansons qui s’étirent un peu plus que par le passer tant on sent le lien musical entre eux s’être épanouie !
Cependant nous ne sommes pas là en présence d’un exercice ou d’un disque de zicos pour zicos, simplement d’un GRAND ALBUM pour véritable amateur de musique. Où on fait le pari que l’intensité, la densité et la passion qui sourde de ces 9 compositions vont vous faire voyager et vous embarquer dans le nouveau vaisseau de Pete Ross & The Sapphire ! Une navette qui fait décoller haut !!!
Ils viendront nous visiter plusieurs fois ce printemps et cet été ce qui me réjouit tant en plus ils excellent sur scène !!!
L’Album du mois pour VOIX de GARAGE !!!
[BT]


MSL JAX
Several ends of world, CD
Kicking Rds / Furne Rds
Celui-là je ne l’ai pas vu arriver ! Pourtant ce super-band n’en est pas à son coup d’essais, puisqu’ils ont déjà publié 2 EP et 2 LP avant celui-ci. Super-band parce que constitué de Jérôme Bossuyt (Café Flesh, Glasnost), de Rachtaïa (Glasnost), de Benjamin Bisserier (The Milons) et Romain Arnault (Falcon Fever) et d’une grosse ribambelle de guests ayant un lourd passif dans la scène Rock actuelle.
Musicalement MSL JAX c’est une musique à la confluence de plein de choses ce qui rend l’album très éclectique, dense et intéressant. Un peu de Pop Punk, un peu de Power Pop, un peu de Grunge (un petit peu, mais c’est bien), un peu de song writing Rock éternel tendance Only Ones, pas mal de Pop très burnée à la You Am I si vous voyez le genre.
Avec tout ça et toutes ses guests l’album pourrait paraitre décousu, mais pas du tout. Il se descend comme une bouteille de Southern Confort ! Par rasade ou cul sec ! A vous de choisir !!!
[BT]


CORLEONE
Acid, CD, Digital
Low Men Rds
Le premier album de ce trio (un ex Sloy, 2 membres de Dionysos, et 2 membres des formidables 69) montrait un groupe qui aimait ajouter des ambiances (westernisantes mais pas que) à son Rock Pop, pour donner un disque inaugurale très excitant.
Pour celui-ci la musique à un peu changé, devenant une synthèse de beaucoup, beaucoup d’influences, et aboutissant à quelque chose de très actuel, une sorte d’Indie Pop post moderne tendance 2014/2015.
Post Punk, Pop, Funk blanc, Glam, Indie 90… Un peu de ci un peu de ça. Quelque chose des 60’s, des trucs des 70’s, pas mal des 80’s et des 90’s, et même des années 2000. Ça pourrait faire un gros globiboulga, mais en fait il en résulte 8 titres qui sont des mini hits et servent d’écrin à une voix très caractéristique qui renforce le côté unique de CORLEONE. Un groupe inédit dans le paysage français mais qui fait la nique à toutes les hype de Brooklyn de la planète.
Une bouffée d’air pur !!!
[BT]


ROCK HARDI n°46
68 pages A5, couverture couleurs + CD sampler 18 titres, 7 euros
Ben ouai il y a pas à dire Rock Hardi ça le fait toujours. Persistant, continuellement passionnant et passionné ! On dirait même qu’ils ont trouvés une nouvelle vigueur depuis 3 ou 4 numéros,  en tant que lecteur ça fait bien plaisir.
Chez Rock Hardi ils sont très fans de BD / comics et donc ça se ressent dans le soin apporter à la couverture, à chaque numéro ils demandent à un illustrateur de réaliser un dessin exprès pour eux. Cette fois-ci c’est Samy The Kay qui s’y colle et que c’est réussi. Il est bien entendu interviewé dans le zine dommage que son groupe Les Guillotines ne soit pas présent sur le CD sampler parce que vu l’univers du bonhomme il y a toutes les chances que son groupe me branche bien.
Ce n°46 commence par un dossier sur les New Christs vu à travers le témoignage d’un certains nombres d’activistes de la scène française qui sont fans de ces australiens. Une super idée (pas uniquement parce qu’ils m’ont demandé mon avis sur les Aussies). Autre dossier celui consacré à Daniel Darc constitué par une interview de 2 de ces biographes : Pierre Mikaïloff et Christian Eudeline.
Egalement au sommaire des interviews de : HEAVY TIGER (plus 2 titres sur le sampler), FUZZY VOX (un titre), DON JOE RODEO COMBO (deux), HEAD ON (un), The CURSE (un), Les VIRGANAUTES (deux), CRUSADERS OF LOVE (un), BEAST Rds, LOS SAICOS (deux), DRAGSTER (deux), SKIN A BUCK (deux), ATOMIC ROTORS. Et encore sur le CD sampler 2 morceaux de DOUBLE CHEESE.
Pour vous garantir encore plus de plaisir et de découvertes Rock Hardi c’est comme toujours des tonnes de savoureuses chroniques disques, livres et BD / comics.
Bref ça vous fera un chouette week-end de lecture et des heures de recherche pour compléter votre discothèque !
[BT]




lundi 9 février 2015

Emission spé + chronique FUMAçA PRETA / Narco Terror, en concert jedui 12.02 à La Bobine, à Grenoble

Emission spéciale consacrée au concert de
FUMAçA PRETA et NARCO TERROR du
Jeudi 12 Février
A La Bobine à Grenoble

Diffusion sur
RADIO CAMPUS GRENOBLE 90.8
Et en direct sur
MARDI 10 Février à 17h30
MERCREDI 11 Février à 17h30
Et
JEUDI 12 Février 0 6H30

Ecoutez l’émission et gagnez vos places pour le concert :

Jeudi 12 Février : FUMAçA PRETA (Pop Psyché Electronico barrée, Amsterdam/Brighton) + NARCO TERROR (Noise Rock), à La Bobine, à Grenoble.


FUMAçA PRETA
S/t, LP, CD, Digital
Soundway Rds
Etrange idée de départ : monter un groupe qui mélange musique tropicaliste du Brésil et Rock Psyché, qui plus est chanté en portugais, à Amsterdam. Et on aboutit à un étrange premier album.
Parfois même gravement barré… Au moins on est loin des trop sages minets de Frisco. Piquant à un gros paquet d’influences qui vont donc de la musique des plages Sud-américaines à l’Acid Rock le plus perché, avec des passages qui pourraient figurer sur un disque de Painkiller, et d’autres empruntés aux maîtres de l’Afrobeat sous champignons.
Ce disque de petits blancs cultivés pourraient virer au grand n’importe quoi avec démonstrations instrumentales vaines limite Jazz Rock (soyons franc ils flirtent avec la limite à un moment ou deux) mais il reste toujours du bon côté du Rock.
En tout cas voilà un album plus qu’intéressant avec une musique véritablement surprenante. Bref un disque rare ! http://fumacapreta.com

[BT]

mardi 3 février 2015

Chroniques : WHITE ASS + MOUNTAIN BIKE + DIG IT n°62 + DEAD HORSE ONE



WHITE ASS
S/t, LP
Frantic City / Kizmiaz Rds / POUet / Inchalla Rds
Avec un patronyme comme celui-là vous vous doutez bien que ça ne prétend pas faire de la poésie. Mais bien plutôt du Garage Punk bien sale, Noisy, rampant, trash / dégueu, qui reste malgré tout écoutable pour des oreilles non entrainées aux Rip Off style !
Comme une sorte de Psy Punk qui est bien plus nerveux et moins trendy que la scène de San Francisco actuelle. Ça pourrait aisément sortir chez Slovenly / Black Gladiator Rds.
Les White Ass balancent un paquet de mini hymnes secs, accrocheurs et qui vous agitent de partout jusqu’à vous faire lever votre gros cul pour allé rejouer ce Lp encore et encore ! Et encore. Oui c’est ça l’effet White Ass !
[BT]


MOUNTAIN BIKE
S/t, LP, CD, Digital
Humpty Dumpty Rds – La Baleine
Je connaissais l’exil politique, fiscal, professionnel, je découvre l’exil Rock’n’Roll. Constitué de plus ou moins ex ou actuels membres de Thee Marvin Gays et Warm Toy Machine ce quatuor c’est installé à Bruxelles pour trouver les meilleures conditions à sa créativité (bon ok apparemment une majorité des membres sont Belges)…
Après un 45 tours ils enchainent avec ce 1er album éponyme qui est affreusement addictif ! Pourtant j’ai tout essayé pour m’en débarrasser, mais que ce soit en l’écoutant à haute dose dans son intégralité du début à la fin, de la fin au début, titre par titre ou avec la fonction random pas moyen de trouver un morceau faible parmi les 11 présent ici.
Pop catchy + Garage Rock, plus Punk trendy saupoudré par un San Francisco qui n’aurait pas oublié ses couilles à la consigne… difficile de les cadrer trop, ça peut rappeler le talent immédiat des Buzzcocks du début sans y ressembler le moins du monde.
Un album plein et roboratif, joyeux, malin et foutrement bien torché !
[BT]


DIG IT n°62
52 pages A4 noir et blanc, 5 euros
En tant que fan de Garage Punk je suis un lecteur assidu de Dig It (et un auditeur de leur radio show) depuis bien longtemps et un abonné fidèle, ayant conscience que ce sont les abonnements qui permettent à la presse (magazines et fanzines confondus) de perdurer ! Ainsi à chaque fois qu’il atterrit dans ma boite aux lettres je me sens tout émoustillé.
D’autant plus que nous voici avec une excellente cuvée !
On commence et on finit par une tétra chiée de chroniques. On poursuit avec une interview des brillants BRAND NEW HATE (si t’as pas leur albums j’te cause plus), ça enchaine dans le balaise avec mister SEASICK STEVE,j63.7741 ktgqon poursuit avec les indispensables chroniques de Monsieur Patrick Foulhoux (en 2 parties tellement y en a du bon). Vient un compte rendu du Cosmic Trip 2014. Une interview des WEIRD OMEN, une des RADIO CITY SHAKERS, un dossier de 7 pages sur le festival de BINIC (avec compte rendu et  interview des organisateurs de ce bien bel événement qui pourrait me convaincre de rajouter une 2ème étape dans mon court périple dans les festivals annuels). Avant le toujours savoureux papier ‘JJ says’ signé par JJ Rassler (ex DMZ entre autre, là, même en étant malade il est bon), on a une interview de CHICKEN DIAMOND, puis on rencontre PERROSKY un groupe chilien dont certains membres organisent aussi des tournées pour les groupes étrangers, tiennent aussi un label et une boutique de disques, bref ils ont des trucs à raconter.
Enfin on finit très fort avec les KEITH RICHARDS OVERDOSE et The ELECMATICS…
Voilà quand je vous disais qu’on peut pas s’en passer !
Abonnement 20 euros les 4 numéros.
Renseignements sur le Dig It fanzine sur le Mighty Dig It Radio Show etc. ici : http://digitfanzine.chez.com
[BT]


DEAD HORSE ONE
Without Love We Perish, LP, CD, Digital
Dead Bees Rds / A Quick One Rds
Premier album pour ce quatuor sudiste qui pratique un Shoegaze qu’on pourrait qualifié de ‘canal historique’. Le choix de se faire produire par le mec de Ride étant très signifiant. Cependant leur musique ne sonne pas passéiste avec ses côtés tranquillement Psyché, ses faux airs d’Oasis intelligent, sa petite touche énigmatique et ses vrais moments de Pop lumineuse, ils sont même pas mal dans l’air du temps. C’est-à-dire regardant beaucoup dans le rétro : c’est ça le modernisme actuel, mais depuis les Mods à la toute fin des 50’s il y a une quête d’un âge d’or perdu qui est semble-t-il consubstantiel à toute musique ou presque. Et certaines chansons me font penser à l’innocence de la Touching Pop (les Mary Goes Round et leur dépouillement…).
Un des gros attraits de cet album c’est le contraste entre les différentes chansons dans l’écriture, l’instrumentation et le traitement sonore. Ce qui produit un album cohérent mais où les titres sont suffisamment variés pour ne pas écœurer ce qui est souvent le cas dans cette scène Shoegaze : l’excès de chantilly et de pédales d’effets peut parfois faire trop. Ici se sont les chansons qui priment et ça rend l’album ultra solide !
[BT]