samedi 10 novembre 2018

Chronique : KING BROTHERS + FASCINATING + Les OLIVENSTEINS + Les LULLIES + HYSTERY CALL


KING BROTHERS
Wasteland, LP, CD, Digital
Hound Gawd Rds
Ce label aime bien les disques de furieux et ça n’est pas le nouvel album des japonais de King Brothers qui va faire abandonner cette impression.
Musicalement alors qu’ils attaquent leur 3ème décennie de carrière avec ce Wasteland le trio (sans basse, d’où la comparaison fréquente qui est faite avec le JSBE et le fait que Matt Verta-Ray ai produit leur 1er album) balance une musique ayant une forte personnalité.
Très Rock’n’Roll des grands espaces vide (c.f. cette pochette, ce titre d’album) mais en se tenant très très éloigné de tous les clichés qui s’associent à ce genre de références…
Certes ils utilisent souvent un harmonica mais celui-ci sonne Noisy / bruitiste. Parfois le jeu du batteur s’inspire du travail de certains de ces confrères du Jazz des années 50 (Hard Bop meets Free Jazz). Quelques compos sont assez frénétiques comme celles des Woodentops à leur meilleur, d’autres sont bien rampantes comme la rouille qui ronge l’acier dans les quartiers pourris d’une métropole en décomposition (en gros ce que Jon Spencer et ses boys ne sont plus capable de produire, à part dans leur fantasmes, depuis de trop longues années).
On retrouve dans leur musique également un chant typique de la scène Rock japonnaise qu’on a tellement aimée (genre Thee Michel Gun Elefant).
Parfois la chanson est construite autour d’un orgue late fifties ou d’un piano qui se rêve bien Soul mais toujours tendu et Rock.
Les 10 chansons de cet album sont agencées de façon à ce que chacune maximise son impact en réaction avec sa devancière.
Un disque touffu, tendu, vaste et complexe. Qui n’a pas peur du déluge sonore, et des courts clin d’œil. Les morceaux sont souvent bref mais touffu et ne craignent jamais de faire preuve de complexité pariant sur la capacité d’attention de leurs auditeurs. Ceux qui écouteront véritablement ce disque en seront très largement récompensés !!!
[BT]
FASCINATING
Communist Power,
Quality Time Rds
Étonnant album, avec un titre qui ne doit pas être facile à porter dans l’amérique de Donald T. Et étonnant démarrage avec sans doute (en tout cas à mon goût) la chanson la plus quelconque du disque. En revanche ensuite les titres (courts) s’enchaînent avec délectation !
Car Fascinating à joliment l’art de trousser des chansons qui s’accrochent à votre mémoire.
Mais bon comment vous décrire ça ?
Disons : Dan Treacy (des TVP’s) qui assurerait le chant dans les My Boody Valentine de la période de Exctasy & Wine, sous la haute surveillance de Mark E Smith dans une ambiance très Sunglasses after dark pleine de guitares noisy cotonneuse qui doivent autant au post post shoegaze, qu’à une certaine idée de la scène Psyché Garage bricolo actuelle (les Subsonics,(un groupe primordial pour moi et donc que je ne dégaine pas pour tout le monde).
Les 12 chansons ici rassemblées sont vives, euphorisantes en dépit de leur côtés sombres dans les sonorités et l’ambiance générale assez poisseuse.
Une vraie découverte !!! Foncez !
[BT]
LES OLIVENSTEINS
Inavalable, LP, CD
Smap Rds
Très belle pochette assez iconique de l’ambiance de cet album de ces ‘feignants’ de Olivensteins. Une photo ancienne et en noir et blanc sur laquelle a été collé des éléments de couleurs qui la rend si post post moderne. Ce qui est bien en phase avec la trajectoire de ce groupe séparé en 1980 et réactivé en 2013.
Ce ‘Inavalable’ (qui est pourtant long en bouche et plein de divers sens) est donc le 1er véritable album des Olivensteins.
Le groupe a toujours un très grand sens de la composition, les 10 chansons sont toutes très joliment tournées, avec un joli paquet de mélodies, riffs, rythmes, arrangements très efficaces et immédiatement la chanson vous emballe.
Si la musicalité de chaque titres est évidente c’est surtout la voix bien posée sur cette écrin, et ses textes très précisément écrit qui rendent cet album si réussit !
Des Olivensteins comme tout le monde je connaissais leur iconique ‘Fiers de ne rien faire’, et, ici ils réussissent à rester à la hauteur de leur passé, sans saloper leur légende ils pondent enfin un album étier qui reste dans leur veine moqueur, cynique mais pas trop et en phase avec les temps modernes !
Fidèle à leur personnalité, mais sans nostalgie et totalement de ce monde et de ce moment ce ‘Inavalable’ prouve qu’on peut encore faire en 2017 un disque de Rock en français qui soit vraiment Rock avec des textes à contenu mais qui sonne et qui devrait passer en radio !
[BT]
Les LULLIES
S/t, LP, CD, Digital
Slovenly Rds / Differ-Ant
Je dois confesser qu’il m’a fallut 4 écoutes de ce 1er album du jeune quatuor français avant de sombrer sous son charme. Mais d’un coup le voile s’est déchiré et patatra je me le suis mangé en pleine gueule ! Sans doute étais-je un peu conditionné par cette pochette décevante, convenue, banale en somme…
Pourtant jusqu’ici j’avais été très emballé par les Lullies : leur Eps, leur concert, à chaque fois que je voyais leur nom j’étais convaincu par ce que j’entendais.
Et lors des premières écoutes de cet album je me disais : « ouai il est bien » mais ça manquait un peu d’enthousiasme de ma part.
Jusqu’à ce que je l’écoute dans ma bagnole . Et là d’un coup je me suis pris dans la gueule le jeu et le son de la basse. Sans être envahissant celle-ci est très présente dans la musique des Lullies mais sans être envahissante. Il n’en demeure pas moins qu’elle propulse les chansons.
Les Lullies maîtrisent toujours leur art et pondent des petites pépites entre Punk 77 Garage Rock et Power Pop. C’est tendu comme mon slip, bien plus sexy que celui-ci et bien addictif comme on aime. Avec la bonne capacité à faire chanter les refrains, gigoter des genoux et siffler la mélodie…
De l’excellent boulot !
[BT]
HYSTERY CALL
Road movie, CD, Digital
Autoproduction
Il tape fort et précis d’entrée cet album des survivants du Rock lyonnais. Avec un patronyme comme le leur tu ne peux pas rester dans la demie mesure ! Cependant il est loin le groupe étiqueté Psychobilly des débuts (20 ans déjà).
Cependant ils sont toujours verts ! Très verts même. Avec ce gros son qui tire un peu vers le Stoner mais sans les clichés et où s’entend beaucoup leu amour pour le Rock’n’Roll des pionniers !
Ce n’est pas commun un groupe qui est capable de vous balancer 13 titres comme ça d’un coup en pleine gueule ! 13 chansons qui s’accrochent à vos oreilles et à ce qui reste de votre cervelet. D’autant que cet album est scientifiquement conçu pour un impact maximal ! 5 premiers titres hyper impactants et puissants puis des chansons plus calmes avec une vraie variation de rythmes… plus l’alternance et / ou l’entremêlement des voix d’homme et de femmes enrichissant une musique qui est plus variée que ce à quoi on s’attend de prime abord.
Un album grandement réussit. Oh oui !
[BT]
En concert : Vendredi 16 Novembre : HYSTERY CALL (Rockabilly) + COCKSUCKERS (Rock’n’Roll Punk), à La Marquise, à Lyon. Entrée gratuite.

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