Le Mistral Palace (une vraie salle dédiée au Rock, avec une équipe, une programmation et des conditions qui font envies à beaucoup de rockers du pays) affichait presque complet pour cette superbe affiche qui rend hommage à un style trop mésestimé en France : la POWER POP.
On attaque tout de suite dans le dur avec The Laughing Chapel, jeune quintet valentinois qui donnait là son premier concert, alors que la chanteuse les avait rejoints il y a 15 jours seulement. Et la claque fut d’autant plus forte qu’inattendue ! Très en place sur les 5 titres interprétés, quelque part entre les Dickies, Argy Bargy (pour le côté chant féminin/masculin assez viril pour être repris au stade) et avec des traces de Post Hard Core’n’Roll, mais sans les longueurs… Il faut qu’ils enregistrent quelque chose très vite se serait dommage de laisser retomber le soufflé.
Ensuite on attaque le gros de la soirée, après ce super hors d’œuvre, deux groupes réunis par Pop The Balloon Rds (
qui a sortit un single FOR MI DABLE de chacun d’eux !Brand New Hate : la classe des London Cowboys avec l’énergie des Backyard Babies (avant qu’ils deviennent un groupe de HR bas de gamme), la fascination pour les poupées de New York qui va bien. Et juste les chansons des Brand New Hate, et ça, c’est terrible ! Le pied ! Si seulement tous les groupes français tenaient aussi bien une scène on serait parfaitement lotit par ici. J’adore leur premier album, mais sur scène avec l’énergie qu’ils y amènent ça transcende. Ils parlent de retourner en studio début 2012, ça fera une année qui commence bien.
The Adjusters ont les couilles de monter chaque soir sur scène après le ‘C’mon feel the noize’ de Slade sans être ridicule. Le quintet à l’arrogance des anglais mais à se niveau là c’est de l’art. Avec l’insouciance de leurs 20 ans ils survitaminent leur Power Pop avec la Volonté des early Girlschool. Paient leur tribu aux Ramones, donnent une version brouillonne mais tellement fraîche de T Rex et ravissent le chaud public. Le freluquet derrière sa batterie finit par l’assommer définitivement à force de la cogner, le chanteur tient tout le monde dans le creux de sa main, et les guitaristes ferraillent comme si demain ne viendrait jamais.
Même les plus blasés ou ceux qui comme moi en attendaient beaucoup ont été bien secoués par cette puissante soirée !
[BT]
DAVID LODGE
L’auteur ! L’auteur !
(Rivages, 414 pages)
Bien qu’ayant été un étudiant en Histoire j’ai une certaine aversion pour les romans historiques tant il me semble que leurs auteurs nous font payer leurs longues heures de recherche par d’assommantes descriptions de la forme des couverts ou du motif du tissu des rideaux, le tout dans un style compassé (présent et futur – Desproges’ rules) emplit de vocabulaire désuet pour se donner un genre.
Parenthèse (dorée) dans l’œuvre de David Lodge ‘L’auteur ! L’auteur !’ est une biographie (à peine) romancée d’Henri James, couvrant la période de ses tentatives pour devenir un auteur de théâtre, puis son retour à la littérature. Démarrant par la mort de Henri James pour revenir 20 ans avant, on pourrait craindre une démonstration de mæstria littéraire. Il n’en est rien. Lodge se glisse dans les pantoufles de James, dans sa tête et dans son cœur, en restant aussi lourd qu’une bulle de champagne, mais avec profondeur. En parlant des affres de la création, des déceptions, des auteurs, de la vie comme elle est. De James dans son temps et de ses amis. Lodge reste à la hauteur de son personnage et ne nous écrase pas de son savoir ou de son talent. Pas d’esbroufe.
Du bonheur.
Si tout ce que je lis pouvait être du même niveau…
Si tout ce que je lis pouvait être du même niveau…
Oui quel bonheur. Un livre qui donne envie de lire. D’autres romans de Lodge, et pour moi, de découvrir Henri James.
[BT]