lundi 31 octobre 2011

chroniques : concert BRAND NEW HATE / ADJUSTERS + DAVID LODGE

29.10.11- The ADJUSTERS! + Brand New Hate + The Laughing Chapel. Mistral Palace, Valence
Le Mistral Palace (une vraie salle dédiée au Rock, avec une équipe, une programmation et des conditions qui font envies à beaucoup de rockers du pays) affichait presque complet pour cette superbe affiche qui rend hommage à un style trop mésestimé en France : la POWER POP.
On attaque tout de suite dans le dur avec The Laughing Chapel, jeune quintet valentinois qui donnait là son premier concert, alors que la chanteuse les avait rejoints il y a 15 jours seulement. Et la claque fut d’autant plus forte qu’inattendue ! Très en place sur les 5 titres interprétés, quelque part entre les Dickies, Argy Bargy (pour le côté chant féminin/masculin assez viril pour être repris au stade) et avec des traces de Post Hard Core’n’Roll, mais sans les longueurs… Il faut qu’ils enregistrent quelque chose très vite se serait dommage de laisser retomber le soufflé.
Ensuite on attaque le gros de la soirée, après ce super hors d’œuvre, deux groupes réunis par Pop The Balloon Rds (http://www.poptheballoon-records.fr) qui a sortit un single FOR MI DABLE de chacun d’eux !
Brand New Hate : la classe des London Cowboys avec l’énergie des Backyard Babies (avant qu’ils deviennent un groupe de HR bas de gamme), la fascination pour les poupées de New York qui va bien. Et juste les chansons des Brand New Hate, et ça, c’est terrible ! Le pied ! Si seulement tous les groupes français tenaient aussi bien une scène on serait parfaitement lotit par ici. J’adore leur premier album, mais sur scène avec l’énergie qu’ils y amènent ça transcende. Ils parlent de retourner en studio début 2012, ça fera une année qui commence bien.
The Adjusters ont les couilles de monter chaque soir sur scène après le ‘C’mon feel the noize’ de Slade sans être ridicule. Le quintet à l’arrogance des anglais mais à se niveau là c’est de l’art. Avec l’insouciance de leurs 20 ans ils survitaminent leur Power Pop avec la Volonté des early Girlschool. Paient leur tribu aux Ramones, donnent une version brouillonne mais tellement fraîche de T Rex et ravissent le chaud public. Le freluquet derrière sa batterie finit par l’assommer définitivement à force de la cogner, le chanteur tient tout le monde dans le creux de sa main, et les guitaristes ferraillent comme si demain ne viendrait jamais.
Même les plus blasés ou ceux qui comme moi en attendaient beaucoup ont été bien secoués par cette puissante soirée !
[BT]

DAVID LODGE
L’auteur ! L’auteur !
(Rivages, 414 pages)

Bien qu’ayant été un étudiant en Histoire j’ai une certaine aversion pour les romans historiques tant il me semble que leurs auteurs nous font payer leurs longues heures de recherche par d’assommantes descriptions de la forme des couverts ou du motif du tissu des rideaux, le tout dans un style compassé (présent et futur – Desproges’ rules) emplit de vocabulaire désuet pour se donner un genre.
Parenthèse (dorée) dans l’œuvre de David Lodge ‘L’auteur ! L’auteur !’ est une biographie (à peine) romancée d’Henri James, couvrant la période de ses tentatives pour devenir un auteur de théâtre, puis son retour à la littérature. Démarrant par la mort de Henri James pour revenir 20 ans avant, on pourrait craindre une démonstration de mæstria littéraire. Il n’en est rien. Lodge se glisse dans les pantoufles de James, dans sa tête et dans son cœur, en restant aussi lourd qu’une bulle de champagne, mais avec profondeur. En parlant des affres de la création, des déceptions, des auteurs, de la vie comme elle est. De James dans son temps et de ses amis.  Lodge reste à la hauteur de son personnage et ne nous écrase pas de son savoir ou de son talent. Pas d’esbroufe.
Du bonheur.
Si tout ce que je lis pouvait être du même niveau…
Oui quel bonheur. Un livre qui donne envie de lire. D’autres romans de Lodge, et pour moi, de découvrir Henri James.
[BT]


mardi 25 octobre 2011

Kronik:The PACK A.D.+BABY WOODROSE+FIFTYNINERS

The PACK A.D.
Unpersons
CD, Cornflake Zoo / Platinium Rds
Putain 4ème album pour ce duo de canadienne, guitare batterie évoluant dans le genre Indie Garage Rock à la White Stripes / Black Keys, et je n’en ai jamais entendu parlé. Mais je suis sous le charme dès la première écoute de cette machine à tubes. Les titres courts et hyper catchy s’enchaînent s’en est effrayant. J’imagine aisément que certains pourraient cartonner sur les gros réseaux musicaux de la planète comme le ‘7 nation army’… dont l’ombre plane fortement ici. C’est ce vieux renard de Jim Diamond qui leur a fait le son pour ça ! Sans être putassier cet album est clairement radio compatible (si j’étais le boss de leur label je sais quel titre je sortirai en premier single… la question est : est-ce que ce label à la surface pour permettre à The Pack A.D. de passer le palier immense qui sépare un beau succès dans le milieu Rock et la rencontre du grand public).
Un gros sens mélodique et leur capacité à trouver des hook efficaces sort cet album des limites du genre guitare/batterie. La variété rythmique, des influences diverses, une deuxième face plus mélodieuse et l’utilisation de petits arrangements rendent tout ça excitant à écouter !
Un album qui met très en train le matin. Et tout au long de la journée !
[BT]
Mercredi 23 Novembre : The PACK A.D (Indie Garage, Vancouver) + The ROCKANDYS (Psyché) + Modern Folk (Folk), à l'ampérage, à Grenoble

Samedi 3 Décembre : The PACK A.D. (Indie Garage, Vancouver), à Kraspek Music, 20 Montée Saint Sébastien, à Lyon

BABY WOODROSE
Love comes down
LP / CD, Bad Afro Rds
Retour dans les eaux Garage Punk (pour cette réédition de l’album ‘perdu’ de 2006) après les superbes incartades psyché du dernier sortit. Une prod’ et des titres dynamiques. Un son touffu et généreux qui plaira aux fans de le première heure. Plus des passages un poil psyché dans certaines chansons pour ravir ceux de la 2ème époque du groupe (ou de Dragon Tears puisque ce sont les même). Pas mal de voix ‘aiguës’ pour soutenir le chant principal. Ainsi commence cet album puis viennent quelques chansons plus ‘envapées’, contournées, posées avec une orchestration assez planante. Puis Baby Woodrose fait la synthèse de ces/ses 2 tendances dans une direction prioritairement faite de titres courts, rythmés et percutants. 14 chansons terribles pour un album encore très réussit de Baby Woodrose. Qui jusque là n’avait jamais déçu malgré un niveau d’attentes à chaque fois plus élevé. Sûrement que les die hard fans se crêperont le chignon pour savoir ci celui-ci est meilleur ou pas que leur préféré. Car une fois de plus on atteint des sommets. Seules les années diront si cet album est leur meilleur, ou si juste il égale le meilleur.
[BT]

FIFTYNINERS
Psychorama
CD, Twelve Records
Premier véritable album pour ce trio italien, après une démo en 2005 et un 10’’ en 2007. Et quelle réussite ! Venant du Rockabilly les Fiftyniners (avec un nom aussi cliché, quoi d’autre ?) amène le style vers autre chose. Un côté ‘à la Tom Waits’ (période Black Rider), un peu d’Indie moderniste, mais rassurez-vous presque rien, enfin sûrement trop pour ne pas faire grincer des dents aux puristes, ce qui pour moi est toujours un très bon signe.
D’une grande richesse musicale (ils sont capable de mettre du banjo par-dessus une slide boogie dans le même morceau), avec un très gros travail au niveau des voix : chœurs, contre point… Instrumentaux, chanson en italien (un titre très ‘arrabiati’), on ne s’ennuie jamais, et cet album de 13 morceaux n’a AUCUN temps faible tant il est plein de superbes chansons.
[BT]


François KERSAUDY
Winston Churchill
Editions Tallandier
(564p + les annexes, 23 euros)
Au moment où les éditions Tallandier publient une nouvelle traduction des ‘Mémoires de guerre’ de tonton Winston, on ressort cette biographie. Hagiographie serait plus près de la réalité. L’auteur à quelques formules dont il est très fier, il s’en gargarise, et nous les ressert encore et encore. Je n’avais pas lu de bio depuis deux décennies (*), mais celle-ci ne donne pas envie de me pencher sur cette passion actuelle des librairies. Je ne voudrais pas tirer de conclusion hâtive à partir d’un seul exemple, mais comme ce livre à obtenu en 2001 le Grand Prix d’Histoire de la Société des Gens de Lettres il est manifestement représentatif de ‘ce qui se fait’.
Souvent léger, dans tous les sens du terme, Kersaudy ne rend pas justice à son sujet. Et manque de modestie. En effet un personnage aussi ‘bigger than life’ que Winston Churchill n’a pas besoin qu’un biographe lui passe de la pommade posthume. Comme tous ceux qui ont exercés une fonction de haut gouvernement il a fait des choix terribles qui ont eut des conséquences désastreuses pour ses contemporains. Churchill a exercés durant les deux conflits mondiaux donc ses mains sont rouges. Mais peut-on faire autrement pour gagner une guerre ? De là à passer sur son rôle dans un crime de guerre comme le bombardement de Dresde  en une simple phrase comme dans ce bouquin… Je ne crois pas que le personnage ait besoin de ça. L’homme est fait de parts d’ombres et les balayer sous le tapis c’est forcément raté son sujet !
Ça se lit vite (mais là c’est un défaut) et bien. Mais bon…
Ceci est une biographie grand public sans plus d’intérêt que cela.
[BT]

(*) À l’exception très notable de : « Ces extravagantes soeurs Mitford : Une famille dans la tourmente de l'Histoire » (eh oui encore mon anglophilie galopante), chez J’Ai Lu. Par Annick Le Floc'hmoan un écrivain qui ne se pense pas plus important que son sujet.



mardi 18 octobre 2011

Chroniques : The TYPES+MAYBESHEWILL+concert

The TYPES
Chicks & tricks
LP, Copase Disques / Cargo Germany
La Russie serait-elle le nouvel Eldorado en matière de Garage Punk ? En tout cas cet album indique qu’il faut garder les deux oreilles orientées vers l’Est.
Garage Punk Sixties avec farfisa, fuzz, relents Beat, et, parfois R&B. Donc des chansons qui sont dans le respect de la métrique plus que dans la sauvagerie (même si le duel guitare / orgue est souvent sanglant). On entend aussi parfois des sons hérités de la Surf. The Types comme le nom le laisse penser jouent avec les clichés du genre, mais comme la pochette le montre ils y apportent une touche perso qui rend cet album très excitant.
13 titres et pas une reprise ! Produit par Jorge Explosion & Mike Mariconda aux Circo Perotti Vintage Studios, soit LE ticket pour une prod’ précise et onctueuse qui ne sombre pas dans les excès, mettant en valeur l’instrumentation qui subtilement sert d’écrin à ces superbes compos. Pas une œuvre majeure, plutôt un disque qui rend neuneu les amateurs du genre. Et on se retrouve à poser sur la platine juste pour le plaisir de s’agiter avec joie en l’écoutant ! Un disque qui en outre contient son quotta de superbes petites chansons qui restent pour toujours quelque part en vous et ressurgiront avec bonheur à chaque réécoute. Pas de moment faibles, comme le prouve la chanson ‘Baby R’n’R’ qui commence de façon assez insignifiante mais qui est transformée par son refrain très accrocheur ! Bref un VRAI album pour les fans.
[BT]

MAYBESHEWILL
I was here for a moment the I was gone
CD, Function Rds
Pour ce troisième album le groupe s’est enfin décidé à aller en studio et à faire mastériser son disque par un ‘gros pro’: résultat une production ciselée qui met en valeur les ‘tubes’. Notamment ‘Red paper lanterns’ qui est un instant hit qui fera danser les pitshfork addict et les fans de The Chap.
Bien que Maybeshewill propose une musique qui est aussi autre chose qu’une machine à tube. D’abord il n’y à pas de chant. Et ces instrumentaux planants font pas mal penser à une version réactualisée du Mercury Rev post ‘Desert song’ avec cette belle surenchère un peu maniériste d’arrangements, que perso j’adore. Le tout plus rythmé et avec des influences Post Rock sans le côté lénifiant. Quelques tics bien actuels cependant et une production clinquante pourraient en détourner certains, se serait un tort car cet album est une BELLE réussite qui malgré son ambition n’est jamais prétentieux.
[BT]


Un chronique vite fait sur le concert d’hier : Samedi 15 octobre au Planetalis, place Robert Schumann, derrière la gare de Grenoble, un bar toujours aussi ‘improbable’ (pour être aimable).  Mais il faut se contenter de ça à Grenoble, il ne faudra d’ailleurs pas manquer : Mercredi 26 Octobre : MIKE WATT (légende, ex Minutemen, Stooges) + PAPIER TIGRE (Excellent Indie Rock avec des couilles) +  June Ashes (Rock indie à découvrir), au bar le Planetalis, place Robert Schumann, derrière la gare de Grenoble

Ça commence fort par les CROCODILE TEARS jeune quatuor grenoblois (c’était leur 2ème vrai concert), un putain de Rock solide, bien carré avec un batteur qui tient la maison, des guitares qui ferraillent puissamment et un chanteur qui assure déjà ! Pour vous situer musicalement le concert fini en force avec deux excellentes versions de ‘I got erection’ de TurboNegro, et ‘Godzilla’ du Blüe Öyster Cult (des gens de goût donc). Si les petites souries ne les mangent pas ils devraient s’ajouter à la liste des très bons groupes du cru.

Maria Goretti Quartet trio belges qui joue un puissant Space Rock (le batteur est impressionnant)… j’avoue que les longues invectives entre le groupe et leurs potes dans le public m’ont fait sortir assez vite de ce concert. Ça joue fort, technique, pour aller où, je n’ai toujours pas trouvé…

SEXY REXY avec tout le retard accumulé le duo italien n’a pût jouer que très peu de temps… Dommage moi j’ai adoré leur Psyché Noise Kraut bien barré avec l’injection de plein plein de bruits suraigus dans tout ça… Bizarre, mais assez fascinant. Le fait que le duo soit un peu dépassé par la quantité de pédales d’effets qu’ils utilisent ça rend le résultat un peu limite, bricolé, et pas totalement maîtrisé mais attachant.