samedi 28 novembre 2015

Chro : MOONRITE /The JACKETS + TALIA + KYLESA + MATHIAS ENARD



MOONRITE + The JACKETS, mercredi 4 novembre, le Maily’s, Grenoble
Le pédigrée des deux frangins faisait bien saliver par avance. Ce qui fut confirmé par les deux titres révélés sur leur Facebook. Et par ce deuxième concert de l'histoire de Moonrite. Pour le moment tout marche par deux chez eux, le talent aussi est double !
Musicalement on oscille entre une inspiration qui vient du 60's Rock, entre Organ & Garage et via le Crazy World Of Arthur Brown (ça fait plaisir de tomber sur un groupe qui se revendique d'eux) on bascule vers des titres plus sombre tribal horrorifique qu'on verrait bien en bande originale de film de sorcières des 70's flamboyante, et qui pourraient allé vers la musique que certains groupes de Shock Rock comme on l'aime chez Rise Above Rds.
Enfin ça c'est pour donner un cadre assez large, qui devrait être confirmé par leur 1er album à venir chez Soundflat Rds (attendu impatiemment ici) pour le prochain printemps. En attendant ils étaient là devant nos yeux et plein nos oreilles au Maily's et putain quel pied !
Puissance et mélodie, danse et tripale... Comme du Garage Kraut Stoner Punk mais avec la  saveur unique que leur donne leur formule.
J'espérais que ce concert serait bon.
Il fut colossal !!!


Après ça je me disais qu'il ne serait pas évident au trio suisse d'enchainer devant un public venu nombreux mais quand même beaucoup par curiosité pour découvrir Moonrite.
Mais bien sûr il n'en fut rien !
The JACKETS sont sans conteste LE meilleur groupe live de la scène Garage Punk européenne.
Une rythmique acérée, puissante et précise (genre les Woggles de la meilleure époque)
Et une guitariste qui utilise la Fuzz de façon parfaitement mélodique et accrocheuse qui sert des chansons qui sont des instant-hit.
Et bien sûr il y a sa voix ! C'est tellement mieux pour un groupe d'avoir LA chanteuse idéale pour son style. D'autant que c'est en plus une bête de scène capable de conquérir toute l'assistance sans en faire des tonnes. C'est d'ailleurs une des immenses qualités des Jackets : la justesse de ce qu’ils font : AU MAX sans jamais trop tirer la couverture à soi !!!
Il y a 7 ans je voyais les Jackets pour la 1ère fois sur scène et ça reste un des 20 concerts (sur presque 1500) que j'ai préféré dans ma vie !
Ce soir-là à Grenoble ils / elle ont tout simplement confirmé cet état de fait !
J'ai dansé, sauté, chanté, hurlé comme un crétin ! Une pure libération !!!
Retour à la maison les fringues direct dans le tambour de la machine à laver et le bonhomme sous une douche brulante pour éliminer toute la sueur qui avait coulé à flot...
Je suis tellement heureux d'avoir vu un concert de ce type et 2 groupes aussi excellent que ça à Grenoble.
Bravo à tous ceux et celles qui ont rendu cela possible
Et VIVEMENT LE PROCHAIN !
(Merci à Monsieur Chris Youks pour les photos)
[BT]


TALIA
Thugs they look like angels
Send The Wood Music / Season Of Mist
3ème album pour ce trio qui est une découverte pour moi. Et quelle belle découverte !
Une sorte de collision musicale entre les Pixies, Fall Out Boys et Jimmy Eat World. Je sais que ces deux derniers n’ont pas une grosse cote par ici, pour autant ceux qui aiment les mélodies musclées un peu amer et les chansons qui ont du fond savent de quoi je veux paarler.
Talia me rappelle aussi  parfois Buffalo Tom quand ils se concentraient sur des titres directs et tendus.
A sa réception puisqu’il est distribué par Season Of Mist je m’attendais à un album orienté Métal, pourtant la pochette aurait dû me mettre sur la voie, comme le titre de ce disque…
Alors Talia un groupe Post Emo Core qui aimerait la Power Pop et l’Indie Rock sauce 90’s ? Indéniablement !
Tout autant qu’un trio qui perpétue la tradition du Power Trio qui balance avec élégance et brio un Rock musclé et bien Pop, avec l’obsession de ciseler des chansons intelligentes et efficaces. Le tout en faisant valser les étiquettes !
[BT]


KYLESA
Exhausting fire, LP, CD, Digital
Season Of Mist
Pour les grincheux qui pensent que rien ne s'invente de nouveau en musique, ce début de 21ème siècle montre le contraire avec l'émergence de cette très excitante scène ‘Post Métal’. Si certains de ces ses membres déçoivent depuis quelques temps (Baroness est devenu très ennuyeux, Mastodon est rentré dans la norme depuis 2 albums) KYLESA prouve une fois de plus leur maitrise, leur ambition et leur talent.
Ici les titres s'enchainent ce qui donne un côté concept album et fait partie des éléments qui apporte un vent un peu Progressif à ce disque. Pourtant les parties Métal et Post Hard Core sont toujours bien là ! Cette fois Kylesa semble avoir encore plus synthétisé ce qui fait son unicité : le côté légèrement polyrythmique grâce à la présence d'un percussionniste en plus du batteur, les duels de guitares Noisy, que pondèrent parfois les claviers, et cette alternance entre les voix. Féminine et masculine, mais aussi entre les passages mélodieux parfois feutrés et les moments hurlés qui restent cependant toujours en accord avec la musicalité du titre. Ici ça ne beugle pas, au contraire Kylesa a développé une technique et une sonorité de chant où l'agressivité et l'harmonie cohabite : impressionnant !!!
Une fois encore le travail sur le son et les tessitures sont subjuguant !
Tout ceci concourt à rendre cet album perçant, vibrant, remuant, tout à fait hors de la norme, ambitieux, grand et grandiloquent (dans le sens le meilleur de la chose).
Sa richesse harmonique, rythmique et l'étendue de son spectre en font une œuvre qui se redécouvre à chaque écoute, loin des disques cleanex qui pullulent.
Depuis 'Static tensions" Kylesa s'est clairement lancé dans une nouvelle direction musicale bien plus technique et ambitieuse, le chemin est beau et à chaque étape ils me donnent envie de les accompagner sur leurs pas de géants...
Voici le disque que j'ai le plus écouté / disséqué / aimé ces 2 derniers mois avec le Clutch. Un album plein sans aucun moment lassant.
Bien sûr ce qui marque dès le 1er passage c'est la gigantesque relecture façon Mazzy Star du 'Paranoid' de Black Sab, qui aurait pu totalement fagocité l'album tellement ils / elle refont un nouveau tube de cette chanson iconique. Cependant dès la 3ème écoute il apparaît que cette reprise n'est pas, et loin s'en faut, le meilleur titre de "Exhausting Fire".
Un album TITANESQUE !!!!
[BT]


MATHIAS ENARD
Boussole
Actes Sud
Voilà c'est la 1ère fois de ma vie que je lis un Goncourt (même si je l'ai fini la nuit précédant l'attribution du prix) mais au moins je suis sûr que celui-ci est très largement mérité.
Ça faisait peut-être 10 ans que je ne m'étais pas fait embarqué à ce point par le livre d'un romancier que je découvrais... Les derniers m'ayant fait cet effet-là ont été 'L'homme dé", et "Les rois écarlates" de Tim Willocks (avant que les critique ne le persuade qu'il est un grand écrivain et qu'il nous ponde des gros livres au lieu de grands livres).
Au niveau de la façon de tordre les phrases et d'utiliser le rythme ce 'Boussole' me fait un peu penser au meilleur de Nick Tosches ou à Philippe Garnier, 2 écrivains qui sont au sommet de mon panthéon. Comme eux Mathias Enard est un homme issu d'un monde ancien (perdu ?) où l'érudition était une valeur.
A travers ce roman il nous raconte cette époque révolue mais pas si lointaine, morte étouffée par l'ultra consumérisme égoïste, les réseaux sociaux et leurs réactions ultra conservatrices et barbares.
Je n'ai jamais rien lu de Mathias Enard avant cela et si j'ai ouvert ce roman c'était dans l'objectif de préparer une émission sur la rentrée littéraire. Bien m'en a pris !
On avance un peu lentement dans ce livre vaste comme un monde, et même comme plusieurs, qui vous écrase et vous englue... comme le désert.
Evidement ce roman trouve son origine dans la situation actuelle du Moyen Orient, c'est elle qui déclenche aussi la longue insomnie du narrateur qui est également, plus que clairement, la nôtre !
L'insomnie et la maladie, tout comme la décrépitude du corps de celui qui raconte ce sont les symboles de notre situation collective face à un monde qui nous fil entre les doigts et auquel on ne comprend plus rien !
Après avoir emprisonné la planète entre ses griffes l'occident est devenu un vieillard arthytique qui n'est plus capable de retenir les fils du pouvoir.
Pour une fois la 4ème de couverture est brillement écrite sans excès ni exagération c'est d'ailleurs ce qui m'a convaincu de lire ce roman. Et sachez que les excellentes critiques obtenus par ce sur-brillant roman ne sont pas exagérées.
Oui il y avait bien longtemps que je n'avais pas été aussi emballé et embarqué par un livre. Et encore plus longtemps qu'une écriture singulière n'avait pas fait entendre sa voix avec une telle force.
C'est aussi le récit d'un rat de bibliothèque qui a malgré tout la tentation et un peu d'élan pour partir se confronter au réel, mais est trop veule pour vivre vraiment sa vie et sa passion pour une femme à la très forte personnalité. Et qui donc la regarde et la raconte par procuration.
Une ode à l'intelligence, consolatrice dans ce monde où les cons ont pris le pouvoir. Sans doute parce que nous avons abandonné le combat.
[BT]



mercredi 25 novembre 2015

Kro: KEITH RICHARDS OVERDOSE + VIBROMANIACS + The BRATCHMAN + NICK HORNBY



KEITH RICHARDS OVERDOSE
Kryptonite is alright, LP + CD inclus, Digital
Closer Rds
Vu le pédigrée des loustiques qui composent ce groupe je m'attendais à entendre un disque de Punk'n'Roll à la Marseillaise. Mais pas du tout !
Il s'agit de bien autre chose et de tellement mieux !
Du ROCK avec l'esprit, l'âme, l'attitude et la class !
Musicalement il faut imaginer un Chuck Berry de 2015 en pleine collision avec le Status Quo de la période héroïque (au mi-temps des années 70 quand c'était la plus grosse machine à produire de la pure sueur Rock'n'Roll) sous l'égide de David Johansen.
Soit plutôt des références auxquelles on ne fait pas souvent appel, donc c'est tellement frais. Et surtout inattendu dans ce contexte de revival Psyché outrancier. Mais plus encore incroyablement excitant. Ça secoue les genoux et les hanches. 10 chansons parfaites, iconiques, substantielles, perperspicaces et performantes, et j'ose le mot ; JOUISSIVES ! 
https://blogger.googleusercontent.com/img/proxy/AVvXsEjx_WamkmhNYYnc7bBaB9QlWNTU144GF7ZaU5CRe7jE6kEI5T9INq5a8P2VDORuWID99Bn54qi9b9kE-T6YSlolXEe5JLKuWaaSRZf1w1nB0wP0IeLfWBFxKOa5jPSY-tdspPKo35VmhaagQqi2_m2UGQjdAF2ZNdBislIx=s0-d-e1-ft[BT]
En concert : Mercredi 2 Décembre : KEITH RICHARDS OVERDOSE (Heavy Garage PunkAbilly), au Trokson, à Lyon. Entrée libre. http://www.trokson.com


VIBROMANIACS
Lost in the time tunnel, LP (+ download code)
Nova Express
A l'heure où toute la scène Garage semble virer mode et se réorienter Indie Psyché Garage Pop Bricolo pour coller au standard du temps et espérer un peu de succès, il est salutaire qu'un album comme celui-là sorte !!!
Les Vibromaniacs restent fidèles à leur nom, à leur style et à leurs convictions.
Toujours dans une veine Sixties Garage Punk avec orgue type Farfisa, sans nous servir un ramassis de clichés les Vibromaniacs développent leur personnalité qui par moment me fait penser au Reverend Beat Man si il avait derrière lui ses Monsters qui auraient adoptés l'organiste des Staggers.
Ce qui donne bien l'idée du spectre musical étendu sur lequel naviguent les Vibromaniacs, sans se renier et en se coltinant de bien belles vagues sur lesquelles ils surfent avec assurance pour ramener leur barque à bon port et délivrer ce 3ème album pour le plus grand plaisir des afficionados.
Oscillant entre des chansons qui sont des mini hits de pur 60's Garage Punk et des titres plus rampants qui s'insinuent aux limites de l'inquiétant !
Balaise !!!
[BT]


The BRATCHMAN
Until the very end, LP + CD inclus, Digital
Closer Rds
El Bratch des inégalables Dum Dum Boys continue à dévider le fil de son obsession pour les mélodies et une certaine idée du Rock, et, de la Pop de la fin des 50's et des early 60's. Une sorte de croisement entre Girl Group, Beach Boys et le Velvet mais dans un versant qui reste ensoleillé.
Sur cet album le gars Bratch à réunit autour de lui une équipe assez pléthorique au background varié et au talent indéniable qui servent toutes et tous à mettre en valeur ses chansons donnant au disque un accent Lee Hazlewood goes Noisy Pop absolument convainquant !
Jolies instrumentations (du thérémine aux cuivres), mélodieuses toujours, lancinantes et / ou poisseuses parfois. Grâce et retenue, mais jamais de mièvreries !
Des arrangements simples et cependant très riches, perpétuellement au service des CHANSONS !
Une de ces œuvres consolatrices dont il ne faut assurément pas se priver !
[BT]


NICK HORNBY
Funny girl
Stock
Ce que j'aime (entre autre) dans les romans d'Hornby c'est leur élan vitaliste ! En tout cas dans ceux que j'ai lu et tellement adoré / dévoré : « Haute-Fidélité, Carton Jaune, A propos d'un gamin, la bonté mode d'emploi ».
Dévoré comme les 400 pages de celui-ci. Le titre annonce la couleur et ne trompe pas sur la marchandise. Funny girl = funny book. Dans la forme de vrai faux documentaire, la présentation et le contenu. Un livre plein de plaisirs. Souvent drôle dans un esprit assez similaire à celui de David Lodge, cependant les gens drôle sont aussi de temps en temps profonds et spirituels,  Hornby lui, l'est souvent.
Le rythme de sa phrase rend parfaitement la tonalité de l'époque qu'il raconte, celle du mi-temps des années 60 au moment où le monde bascule du N&B à la couleur. Pourtant nous ne sommes pas là avec un énième galimatias de poncifs sur le Swinging London (loin s'en faut), ce roman éclaire parfaitement cette période d'entre deux : le frémissement de ce qui allait devenir ses Sixties si souvent fantasmées.
Nick Hornby raconte ici la vie d'une 'troupe' concoctant une série télévisuelle humoristique qui va contribuer au commencement du changement de paradigme de la société anglaise. Sa création, son apogée, et son dépassement par d'autres programmes encore plus aventureux. L'un des intérêts de cette narration s'est de montrer le work in progress et à quel point quand on est sur l'impulsion l'extérieur est peu présent dans le processus de création, ainsi que le retour du réel.
Un monde en plein bouleversement, mais où chacun à des aspirations et des angoisses simples et réalistes. Comme toujours chez Hornby ce qui compte ce sont les personnages qui sont vu et raconté avec bienveillance dans leurs bons côtés et leurs travers.
Certains disent qu'on ne peut faire de la bonne littérature avec de bons sentiments, Nick Hornby prouve que si, il faut simplement en avoir le talent ! Celui de transmettre de nombreuses choses avec générosités, et peut-être même faire passer une certaine forme de message, sans s'appesantir, sans pathos, sans donner de leçon, ni emmerder son lecteur.
Une certaine façon de créer et de concevoir le roman qui une fois encore m'a ravie !


dimanche 22 novembre 2015

Chroniques:The CITY VIEWS + HOLLY GOLIGHTLY + WINDHAND + The LAST MORNING SOUNDTRACK


The CITY VIEWS
Debut Ep, CD, Digital
Egomaniac Music
La réactivation de Egomaniac Music le label de Monsieur Joe Algeri aura produit en quelques mois une jolie collection de succulent EP qui possèdent tout pour charmer les amateurs de mélodies Pop. Et surtout à chaque fois on se retrouve avec des disques onctueux, euphorisants, courts mais riches. Comme ce "Debut EP" de The City Views qui nous ramène en plein rêve 90's Noisy Pop, un pied du côté des MC4 un autre chez le REM de la période IRS. 5 chansons qui viennent frapper gentiment à porte de votre cervelet pour s'y installer douillettement et pour longtemps.
The City Views devrait forer profond chez tous ceux qui comme moi se sentent orphelin des Lemonheads, ne sont pas insensible à l'espièglerie des Muffs, craquent sur la Jangle Pop, Guadalcanal Diary, ont encore quelques bons souvenirs de la période Pop des Cure et révèrent toujours le Paisley Underground !
Le Pouvoir de la Pop : sans aucun doute !
[BT]


HOLLY GOLIGHTLY
Slowtown now, LP, CD, Digital
Damaged Goods Rds
Je dois dire que je n'ai suivi la carrière solo de la dame qu'avec parcimonie, ce que l'écoute de son nouvel album me fait regretter amèrement. Mais je me console avec l'écoute intensive de ce "Slowtown now".
J'ai dû prendre beaucoup de temps pour l'appréhender dans son ensemble tant il est fort riche et diversifié derrière son apparente simplicité.
J'ai dû prendre beaucoup de temps pour être capable de bien écrire dessus. Car il n'est pas aisé de qualifier ce qu'on entend sur cet album de façon un peu plus précise que : MERVEILLEUX !
Tout d'abord le titre du disque donne de bonnes indications sur son contenu. On navigue ici dans une œuvre conçue comme un ensemble très cohérent, un peu mélancolique, et indolent. Entre Pop musique façon very early 60's, Folk, comédie musicale, Death Country, Post Mariachi... Des univers diversifiés mais qui se font tous écho et s'interpénètrent pour rendre le disque aussi foisonnant qu'une bande originale de film. Ou qu'un album de Noël, avec cette tension entre excitation, mélancolie et ravissement.
Un disque juke box où chaque chanson a le charme d'un mini hit sans que cela nuise le moins du monde, bien au contraire, à l'unité / la cohérence de l'album.
Du bonheur en sillon !
[BT]

WINDHAND
Grief’s Infernal Flower, 2LP, CD, Cassette, Digital
Relapse Rds
J’ai en permanence mes 2 oreilles ouvertes sur les sorties de chez Relapse Rds. Ça n’est pas toujours à ma convenance mais quand j’aime un de leur groupe ça n’est pas pour rien. C’est ainsi que je suis tombé sous l’emprise de « Soma » leur album de 2013 que j’ai longtemps cru être leur 1er pour finalement découvrir (grâce à New Noise Mag) que c’était plutôt leur 2ème voir même plus si on ne considère pas leur premier effort éponyme comme un mini-album…
Quoiqu’il en soit je l’ai attendu avec impatience et un peu d’anxiété se nouvel album de Windhand.
Et voilà que débarque un double en plus, moi qui suis normalement très retissant à ce format (bien que le dernier Maiden prouve qu’on peut réussir totalement un double).
Et bonne nouvelle : le disque est vraiment, une fois encore, une très grosse claque !
Toujours avec cette personnalité reconnaissable Windhand est à cheval sur plusieurs chapelles : Doom planant, Stoner bien gras, Noise Rock, Death Country, Space Rock, Heavy 70’s… sans produire une musique qui soit un salmigondis d’influences, mais plutôt en développant SON univers (et son son) !
Formidable unissons entre les guitares (qui jouent bien sur les pédales) Noisy Fuzz parfois quasi Drone, et, la voix plaintive mais extrêmement belle et mélodieuse. Ce travail réussit l’exploit de ne pas faire baisser le niveau d’intensité et de beauté vénéneuse de leur album avec 2 chansons acoustiques qui tirent à hue et à dia entre Weird Folk dépressive et Death Country. Ça s’intègre parfaitement au Doom si sombre et sonique de leur album tout en créant une salutaire respiration au milieu et à la fin.
Donc ce dialogue guitares / voix, mélodies / épaisseur des textures est très fécond, il donne aussi à croire que peut-être il y aurait un vague espoir de lumière au fond du tunnel.
Et nous voilà embarqué dans un voyage musical de 71 mn (pour 9 titres) où les cordes vocales et des guitares vibrent intensément pour vous enfermer dans leurs raies et vous faire sombrer dans un marécage sonique délectable.
[BT]

The LAST MORNING SOUNDTRACK
Promises of pale night, CD, Digital
Rival Colonia
Ce merveilleux album de Pop mélancolique tombe opportunément pour accompagner l’automne ! Comme un chaud et moelleux pull en shetland qu’on enfile pour se rouler dans les fourrures devant l’âtre rougeoyante dans les bras de l’être aimé, tout en gardant dans un coin de sa tête que rien n’est éternel.
Voici le 2ème album de The Last Morning Soundtrack, un nom parfaitement désigné pour qualifier la musique de Sylvain Texier l’homme dernier ce projet.
Musicalement voici le croisement entre une Pop mélancolique et une Folk luxuriante. Belle et fraiche, riche et dépouillée.
Beaucoup d’éléments acoustiques (guitares, piano, cordes…), beaucoup d’arrangements aussi.
Imaginez Divine Comedy en pleine descente ou les Girls In Hawaii en acoustique.
C’est très beau, c’est un peu triste mais la force de ces 11 chansons sans temps faible c’est de générer de l’envie de vie !
[BT]

mardi 10 novembre 2015

Chroniques : ATOMICS ROTORS + SOUND SWEET SOUND


ATOMICS ROTORS
Persecution, 33 tours picture disc + CD, Digital
Be Fast
Avec un patronyme comme le leur, un titre d’album pareil, et un nom de label comme celui-ci
(qui est l’émanation du Secret Place la salle Rock de la banlieue de Montpellier) il n’y a pas
moyen d’amuser le terrain. Et les Atomics Rotors ne le font aucunement !
Psychobilly (la contrebasse slap mais pas en permanence et jamais en dépit du bon sens) avec
une grosse dose de Surf et pas mal de Garage Punk, parfois même bien Punk pour ce trio qui
sort là son 1er album. Mais attention le tout est plus subtil qu’il ne pourrait y paraitre de prime
abord… avec des cotés ‘Exotica’ extrêmement bien venus dans l’album pour aérer tout ça.
Rajoutez-y une dose de pur Rockabilly et nous voici avec un album complet et complexe qui
amène à l’ivresse qu’on espérait sans forcément trop arracher la gueule.
Je me pourlèche déjà de les voir sur scène !
http://atomics-rotors.bandcamp.com/album/persecuci-n
[BT]
En concert :
Samedi 14 Novembre : WASHINGTON DEAD CATS (Légendes Psychobilly, France)
+ ATOMICS ROTORS (Psycho Surf & Garage), au CCO, à Villeurbanne (69)
http://www.cco-villeurbanne.org/accueil
http://www.washingtondeadcats.com
http://atomics-rotors.bandcamp.com/releases
Et :
Jeudi 3 Décembre : WASHINGTON DEAD CATS (Légendes Psychobilly, France) +
ATOMICS ROTORS (Psycho Surf & Garage), à La Soute, à Chambéry
http://www.apejs.org/lasoute/index.php
http://www.washingtondeadcats.com
http://atomics-rotors.bandcamp.com/releases

SOUND SWEET SOUND
Holy songs and human scenes, CD – DVD
Les Sons Du Silence / Dead Bees Rds
Dès le départ ce groupe avait beaucoup de choses pour me séduire avec son Rock
Psychédélique très puissant matinée de Noise et de Post Shoegaze… Comme une sorte de
Bardo Pond (pour la voix féminine, la flute et les passages poétiques) très actualisé !
Mais ça n’est pas le  tout d’avoir un beau flacon, il faut qu’il produise l’ivresse qu’il promet !
Et Sound Sweet Sound y arrive parfaitement.
Des chansons hyper ambitieuses soniquement mais qui ne tombent jamais dans la vacuité. Un
son hyper tranchant, des mélodies qui répondent aux mélopées. Un vrai contraste entre
puissance et fragilité. Beaucoup de beauté dans ce monde de brute…
http://soundsweetsound.bandcamp.com/
[BT]

mercredi 4 novembre 2015

Chroniques : PONCTUATION + The LONELY DOGS + BACKYARD BABIES



PONCTUATION
La réalité nous suffit, LP, CD, Digital
Bonsound / Casbah Rds
Weird Rock ? Pop Indie ? Moi je dirai : Garage Psyché bricolo plutôt en mode mid tempo, voir cotonneux, et donc de ce fait très tripant !
Le duo de frangin québécois nous délivre un nouvel album plein, chanté en français mais comme cela devrait toujours être fait par les groupes français : c’est  à dire avec la voix bien dans la musique. Souvent ils placent toutes les syllabes des mots sur leurs parties instrumentales  ce qui donne ces tempi relâchés.
Très Psyché 60’s dans le vrai esprit du truc : donc aventureux et pas du tout scolaire comme leurs trop nombreux concurrents. Pas respectueux et sans le doigt sur la couture des minets qui pullulent actuellement dans cette mouvance.
J’avais beaucoup aimé leur précédent album, et j’adore celui-ci. Il met un peu de temps à se développer en vous, mais il envahie bien tout votre cortex (si tant est qu’il vous reste un cerveau rattaché à vos oreilles).
[BT]
En concert : Mercredi 4 Novembre : PONCTUATION (Rock Garage Pop, Québec), au Trokson, à Lyon. Entrée libre.
Vendredi 6 Novembre : PONCTUATION (Rock Garage Pop, Québec), au Poulpe à Reignier (74)
Et
Samedi 7 Novembre : PONCTUATION (Rock Garage Pop, Québec), au Cabinet, à Genève
Dimanche 8 Novembre : PONCTUATION (Rock Garage Pop, Québec), au Bar le Saint Antoine, à Macon


The LONELY DOGS
Lost in the sound, CD
Autoproduction
Voilà des gens que j’ai rencontré une bière à la main dans un concert où ils ne jouaient pas… on a parlé musique toute la soirée et il a fallu plusieurs rencontres comme celle-là lors d’autres gigs pour que je découvre qu’en plus d’être charmants ils jouent dans un groupe, et quel groupe !
The Lonely Dogs, c’est un quatuor à ‘l’ancienne’ qui si un jour Pop The Balloon Rds sort un volume consacré aux années 2010 de sa série ‘Livin’ Underground - The French Rock Scene’ (le volume 1 c’est une compilation LP avec CD inclus de 22 titres de ce qu’on a réussi de mieux ici dans la fin des années 80 en matière de Rock classieux, un disque indispensable : http://www.poptheballoon-records.fr/BigBang38.php), il n’y a pas de doute que les valentinois seront dessus.
Des gens de goût qui ont choisi MONSIEUR Jean Cataldo (a.k.a Jean Cat) et son Rock On Studio$ pour enregistrer ce premier album. Ils ont pris le temps de le faire et de le peaufiner avec amour et compétence.
Et le voilà 10 chansons de ROCK élégant ! Soyeux, mais acéré ! Gouteux et remuant ! La touch of class comme une poignée de groupes de par ici l’ont cultivé depuis des décennies (disons depuis les Dogs).
Ce qui est très plaisant avec ces Lonely Dogs c’est que tout en étant indéniablement un groupe qui perpétue une tradition, jamais ils ne copient un groupe, ou une scène : ils font du ROCK, avec l’esprit, le cœur et l’âme qui convient à cela !
Comme en plus ils ont un joli sens du song writing et de l’interprétation vous comprendrez pourquoi j’ai attendu ce 1er album et que je m’en régale sans retenu !!!!!
Comme les bonnes bouteilles à chaque fois qu’on en reverse un verre ça rajoute au plaisir de la fois précédente !!!
Comme on dit dans ces cas-là : PLAY FUCKIN’ LOUD.
A découvrir et à se procurer ici : http://thelonelydogs.bandcamp.com/releases
[BT]
En concert : Samedi 7 Novembre : FLU FLU BIRDS (Folk Punk’n’Roll) + The LONELY DOGS (Rock éternel et excellent) + CAMEL SPIDERS (Rock à guitares formidable), Salle Stendhal, 5 rue Hauquelin, à Grenoble centre. 19h30.


BACKYARD BABIES
Four by four, LP, CD, Digital
Gain Music
En voilà un disque miraculeux ! Et à double titre : d’une part parce que je croyais ce groupe perdu depuis longtemps, d’autre part parce qu’il est BON. Très bon même !
Bien entendu je suis fan des Backyard Babies (et généralement des groupes à rimmel : Adam & the Ants, Hanois Rocks, Poison, Toilet Boys, Barbarellatones…). Certes les suédois ne font pas l’unanimité, mais on s’en branle des pisse froid, de toute façon tous ces groupes à fanfreluches n’ont jamais été pris au sérieux par ici. Mais ça n’enlève rien à la qualité de leur musique.
Pour les ignorants les Backyard Babies mélangent un Heavy Rock à refrains pour enflammer les stades avec une énergie Punk qui pousse les chansons au cul. Dans un mélange bourré de testostérone, un poil vulgaire en ayant un look de camion volé.
Cependant les fans savent bien que leurs chansons valent plus que ce qu’on en dit et qu’ils agrémentent leurs titres d’éléments qui doivent beaucoup à l’élégance du Rock éternel (Only Ones par exemple), à l’efficacité et à la finesse de la Power Pop ainsi qu’au côté bien Rock’n’Roll spirit du Glam !
Leur sur moi n’est pas paralysé par le concept de bon goût et putain que ça fait du bien !
Et si vous trouvez que cette musique est vulgaire sachez qu’on vous pisse à la raie.
Backyard babies assume leur héritage Heavy à l’américaine allant jusqu’à proposer une power balade… Ce qui aboutit à un album très varié, intense, complet… une réussite !
Arrogants & ironiques juste comme il faut !
Bref un très gros cru que ce Backyard Babies 2015.
Confirmation à venir sur scène…
[BT]
En concert : Mercredi 11 Novembre : The BACKYARD BABIES (Glam’n’Roll, Suède) + HEAVY TIGER (High Voltage Rok’n’Roll, Suède) + JUNKSTARS (Punk’n’Roll), à l’Usine, à Genève