jeudi 23 février 2012

Kroniks:Sunmakers+Eye's Shaker live+Patrick Foulhoux+Mods+roman Noir

Vendredi 17 Février : The SUNMAKERS + EYE’S SHAKER, au Poulpe, à Reignier

La 1ère fois que j’avais vu le duo batterie/orgue Eye’s Shaker j’avais trouvé ça pas mal. Plus de 2 ans et ½ après j’ai été impressionné ! Le son s’est épaissi et ils sont beaucoup plus détendus, donc plus à fond dedans et ça joue compact. Musicalement on dirait du Georgie Fame sans le rhythm & blues, joué plus vite et puissamment, avec pas mal d’effets sur la voix. Très très bien. Si ils virent l’inutile reprise de ‘Ace of Spades’ et les blablas ineptes entre les chansons ce sera terrible ! 5 mois après le vernissage de leur album ils attendent toujours leur disque. Du coup moi aussi.
The Sunmakers : comme j’aime beaucoup beaucoup leur album j’avais une grosse impatience sur ce concert ! Et je n’ai pas été déçu !!
1ère surprise le trio (2 gars une fille) est très jeune, alors qu’au vu de la maîtrise du disque je m’attendais à des briscards bien rodés. 2ème surprise qui ravit mes oreilles les Sunmakers se rappellent l’intérêt des aigus (en ces temps de limiteurs partout on n’en entend de moins en moins live) pas le choix quand tu es autant dans l’influence Surf qu’eux, certes, mais ça fait plaisir !!! Même si ça créé quelques petits problèmes de larsen.
Sur scène les Sunmakers c’est hyper dynamique, ça joue frénétiquement avec le staccato, ça twiste toujours un peu mais on sent moins le côté néo yéyé et beaucoup plus les effluves de Surf (reprise de Cavaliers, le batteur des Arondes avec eux sur cette tournée…).
Un vrai putain de bon moment ! La bonne baffe qui faut pour commencer le week-end !!
[BT]
Jeudi 23 février : EYE’S SHAKER (Garage Rhythm&blues, duo batterie/orgue), à l’Usine, à Genève. Prix libre.


PATRICK FOULHOUX
Le fond de l'air effraye
Abécédaire rock dérangé
(Pyromane Books)
De prime abord je n'étais pas très attiré par ce bouquin, même si je sais depuis l'époque Violence (le fanzine où il sévissait au début des 90’s) que Tad et moi on a des goûts bien compatibles et puis j'aime bien sa prose. Mais bon le côté compil moi ça m'a toujours gonflé, et je craignais l'assemblage bâclé de vieux papiers...
Mais pas du tout. On a là un court opuscule de 30 pages où, avec mauvaise foi (ce dont je me régale) Patrick 'Tad' Foulhoux défends SES groupes préférés !
Voilà, juste quelques tranches de Rock et de vie par un gars qui a bien roulé sa bosse depuis un bail (une grosse vingtaine quoi). Un presque vieux de la vieille qui a bien... un an de plus que moi, et qui défend les Nomads (notamment un de mes titres préféré du groupe), les Thugs, Union Carbide Production (oh oui oh oui), Zen Guerilla ou John King... pour moi c'est parfait !
Et la postface d'Alain Feydri est une merveille... comme une mise en bouche avant que celui-ci se livre au même exercice !?!
[BT]

François THOMAZEAU
Mods, la révolution par l'élégance
(Castor Music)
Ce petit livre pourrait n'être qu'une sorte de 'les mods pour les nuls' mais il s'avère que c'est mieux que ça. On a bien sûr une histoire du mouvement à travers le temps (et ses résurgences, notamment un bon passage sur la Northern Soul), et l'espace (hors de l'Angleterre quoi). Surtout il y a deux bons chapitres sur les influences du mouvement 'originel' qui a beaucoup puisé dans le cinéma, et un peu dans la littérature. Un des intérêts de ce petit livre ce sont les extraits d'interviews : de musiciens bien sûr (Paul Weller, l'organiste des Makin' Time, Francesco Grazza à qui l'auteur laisse pas mal de place pour payer sa dette puisque l'italien avait publié 'Mods : la rivolta dello style‘), de 'figures' du mouvement, et de quelques autres. Dommage que ce soit si court, mais sûrement qu'il n'était pas possible de publier plus long en France où le mouvement a eu si peu d'impact et si longtemps une mauvaise 'presse' de la part de l'intelligentsia... En tout cas F. Thomazeau tire le maximum de la place qui lui est dévolue.
[BT]

CHARLES WILLEFORD
"Dérapages"
(348 pages, Rivages/Noir)
J'ai bien accroché à son premier 'Miami blues', sans en garder un souvenir énorme. En revanche le deuxième 'Une seconde chance pour les morts' (comme la chanson des géniaux Flaming Stars) m'avait embarqué et tourneboulé. Voici la troisième (et avant dernière) enquête de Hoke Mosley. Un flic moyen du Miami des 80's (mais on n'y croise pas Don Johnson) à qui la vie n'a pas fait beaucoup de cadeaux. Et qui a des petits trucs de bout de ficelles qui lui permettent d'économiser 3 sous... Car une partie de l'intérêt de cette série, c'est de voir un flic qui surnage pour ne pas devenir un working poor, rester propre, digne et faire face. Même si pour cela il faut un tout petit peu s'arranger avec la loi…
S’il n'y a pas vraiment d'intrigue, si le rythme et presque inexistant et que Willeford se lance souvent dans de longues descriptions et bien... je suis scotché à ce livre et je me languis de pouvoir le poursuivre.
Et puis après sa lecture je dois laisser mon stylo au placard parce que pendant au moins un mois je vais inconsciemment tenter d'écrire dans une décalque de son style.
Publié en 1987 (à la fin des années Reagan) mais finalement ça se ressent peu, tellement la vie des gens ordinaires ne semble pas avoir changée : toujours besoin de jongler pour s'en sortir,  c'était déjà la crise... une sorte d'état permanent dans le capitalisme (depuis que je comprends l'économie j’ai l’impression de ne connaître qu’une succession de crises, il date de quand le film de Coline Serrault déjà ?), sans doute parce que l’insécurité économique est la meilleure méthode pour maintenir les dominés à leur place ! Une histoire comme celle-là devait paraître assez inédite à l’époque. Elle commence par un inspecteur qui tombe en dépression. Un des narrateurs est retraité (et ça de toute façon c'est, même maintenant, quasi inusité dans un roman)…
Bref pas vraiment avec le polar banal. Après, ça vous parle ou pas. Moi beaucoup. Et il me reste un volume à la série à m'enquiller. Elle est pas belle la vie ?
[BT]


lundi 13 février 2012

Chroniques:HEAD ON ELECTRIC+MY HAND IN YOUR FACE+WYLDFYRE

HEAD ON ELECTRIC
Sleep slaughter sheep
LP, Dusty Medical Rds
Entre Jack Of Heart & 13th Floor Elevator, avec aussi quelques morceaux rythmés voir sautillants. Touffu, presque brouillon. Un son pas totalement défini qui contribue au charme de cet album, une sorte de nuage sombre et vaguement menaçant. Plaira aux fans de J.C. Satan, ça tombe bien, j'en suis. Mais ne peut pas être résumé à : un groupe de plus de la scène Indie Garage Psyché actuelle... Parfois un peu d'harmonica s'invite pour nous amener vers les grands espaces américains à la suite des Head On Electric. Et il y a tellement de diversifiées et excellentes, dans la forme & l'inspiration, chansons (une nous ramène au temps de J&MC, mais revisité 2012) que j'adore réécouter ce disque. 95% de cet album est une TUERIE. Un putain de bon ratio, non ?
[BT]

MY HAND IN YOUR FACE
Trans Canada
LP, Theatre Rds / Rejuvenation Rds
La pochette donne bien des indications sur le dépouillement et la simplicité de cette  Folk.
Le nom du projet montre lui le côté revendicatif et offensif de ses textes. Folk à l'ancienne, façon Springsteen période 'Nebraska' avec des aspirations à la Woodye Guthrie. Un peu comme si les Bérus avaient tué la disto et la boite à rythme. Pas une once d'Anti Folk ici, mais la tradition dans son épure, son efficacité et son implication, pour t'en foutre plein la gueule. Et le cerveau ! Guitare acoustique, parfois un très discret harmonica, ou, une guitare électrique toute aussi discrète. Mais surtout, il y a : la  Voix. J'aime beaucoup quand il chante. Moins quand il parle sur son accompagnement. Quant aux morceaux en français je les ai zappés.
[BT]

WYLDFYRE
Revisit SPIKE'S ROCKIN 4
CD, I Hate People Rds
7 titres du Ep posthume de 1991 des Spike’s Rockin 4 + 7 autres du groupe actuel de leur leader : Wyldfyre. 2 versants du même style. Wyldfyre : Psychobilly dynamique ET soyeux. Qui donne un plaisir immédiat et c'est déjà pas mal. Du R'n'R de mecs, avec Pin-Up sur la pochette et chanson telle que 'She sucks like a vampire'. L’efficacité de la ‘simplitude’. Spike's Rockin 4 nous ramène au temps du Néo Rockabilly et il faut se réhabituer au son et à la prod' un peu 'étouffé' de l'époque (alors que Wyldfyre bénéficie d'un son de notre temps : percutant et clinquant qui favorise son impact immédiat). La contrebasse est bien présente avec un son assez 'mécanique' et les guitares sonnent 50's comme il se doit. Donc bon retour dans les années 80 quand tout cela était très dans l'air du temps, et même moderne. Maintenant c'est juste Post Moderne ou un truc du genre.
[BT]


lundi 6 février 2012

Kronik:ALKALYS+GREEN VAUGHAN+GUILTY PLEASURES+DIG IT n°53

ALKALYS
A pack of lies
CD, Head Rds
Je les découvre avec ce 3ème album qui voit le groupe réorienter un peu sa musique vers le Post Hard Core. Moi ça me fait penser aux groupes Avant Metal (j'adore cette étiquette) type Baroness / Kylesa, mais avec une musique quasi uniquement instrumentale. Eux citent Red Sparrow, mais je vous livre ça juste pour que ceux qui connaissent puissent situer. 5 titres assez longs donc, mais pas tous. Extrêmement bien construits et suffisamment dynamiques pour ne pas ennuyer. Exploit d'autant plus fort que le chant n’apparaît que sur 2 morceaux, ce qui peut déstabiliser. D’autant que dans Alkalys il y a (très rarement) du chant c'est quelque chose d'assez arraché, au croisement du Hard Core et du Black Metal. Alkays a autant travaillé ses compos, la prod', et l'emballage. Chacun étant réussi.
[BT]

GREEN VAUGHAN
Waiting for the prophet
LP 9 titres, téléchargement 12 titres
Duo de bidouilleurs entre Indie légèrement électro / dansable qui pourrait venir de Brooklyn,  et un Post Punk à la Radio 4. Un son ultra travaillé, efficace avec multiplication de pistes, d'instruments, d'arrangements, qui servent d'écrin aux 2 voix. Je ne sais pas si ils sont tous les 2 à chanter, si c'est le même qui utilise plusieurs tessitures ou des effets, et qui s'enregistre couche après couche, mais ce que je sais c'est que cette utilisation des voix sert énormément à la caractérisation de la musique de Green Vaughan. Un gros sens du détail, une attention portée à tous les aspects de cette création (les compositions, la musique, le chant, la production, l’emballage…) montrent un duo impliqué au maximum, ça change de tous ses projets vite fait, vite oubliés ! Une musique riche quasi jusqu'à l'overdose comme un symbole du monde actuel, mais qui à beaucoup d'intérêts ! Retient l'oreille. Donne parfois envie de danser, toujours de s'y intéresser. 
[BT]

GUILTY PLEASURES
Summer strange
LP, Dusty Medical Rds
Album perdu de ce quatuor de Bloominghton de la fin des années 90, enregistré en 2000 aux fameux Ghetto Recorders qui lui a donné un son simple et évident permettant aux chansons de montrer leurs qualités sans esbroufe ! Imaginez les Makers débarrassés de leurs nombreux tics, avec un chanteur qui connait son Johnny Lindon mais ne le singe pas, un guitariste qui pose ses licks avec distinction et sans avoir l'air d'y toucher. Plus une rythmique capable de jouer serré et d'ajouter à l'ensemble un style R'n'R sans les clichés Rockab'. Du Garage Rock soyeux, class, brillant, mélodique mais agressif quand c'est nécessaire. Une face B de tueur avec que des hits ! Et juste ce qu'il faut de Pop Power et Punk 77 lignés Boys. Sûr que s'eut été un gros gâchis que cet enthousiasmant album resta dans un carton dormant dans une cave.
[BT]

DIG IT n°53
Ça fait longtemps que je lis Dig It, qui à dépassé les 50 alors que j'avance doucement vers... Donc évidement vu le type d'émission que je fais Dig It c'est un peu la bible, surtout depuis la disparition du Larsen zine. C'est vrai que le paysage français en matière de zine Garage Punk est anémique, voir inexistant. Mais le point positif c'est que le Dig It crew (ils font aussi une émission de radio hebdomadaire très très recommandable) fait toujours du super bon boulot.
Avec ce n°53 ils se sont surpassés ! Au sommaire : un très long papier + un tour report aux Usa des Limiňanas, que j’ai découvert grâce à ça. Un papier sur les rééditions chez Norton Rds des albums originaux de Gene Vincent (ça il faut que j’écoute), les Buttshakers (chaud Garage’n’Soul), une longue interview des Fleshtones, et le début de la saga Midnight Rds. Sans oublier un gros paquet d’autres choses + les chroniques de plein de disques qui font envie ! 52 pages de bonheur pour seulement 4,50 euros.
Merde on à tellement l'habitude de le lire qu'on oublie à quel point c'est important qu'ils continuent !
[BT]