ACID BABY JESUS
Selected Recordings,
Slovenly
Rds
Oui je sais encore un groupe affublé de l’étiquette Psyché.
Mais avec les grecs d’Acid Baby Jesus on est loin des minets hipsters avec
doigt sur la couture, ici la musique est sombre, rampante, menaçante.
J’avais déjà beaucoup aimé leur premier album, mais
celui-ci est encore meilleur. On y sent une vraie progression et un groupe
soudé par les tournées.
Enregistré sur une période de 2 ans ces 11 titres enchainés
sans temps mort en 35 mn mettent l’accent sur les rythmes insidieux, souvent
lents et bizarres, où se greffent la guitare et l’orgue qui souvent ne mégotent
pas sur les effets. Ainsi qu’une belle liste d’instruments ‘exotiques’ utilisés
avec discrétion et discernement. Au-dessus de tout cela se posent des voix qui
sont là pour sublimer les chansons.
Ça fait du bien d’écouter un tel album qui revient à l’idée
première du psychédélisme : ne pas se mettre de barrières, mais sans que
ça ne vire au grand n’importe quoi. Un album, un vrai, cohérent et homogène.
Une vraie réussite, surtout !
[BT]
En concert : Dimanche 31 Mai : DELACAVE (Gloomy Wave - Triple alliance
internationale de l'est / Crest) + ACID
BABY JESUS (Psych Garage Trash, Grèce, excellent),à La Griotte, à Die (26)
https://www.facebook.com/pages/%C3%80-La-Griotte/171105996283706
http://sebnormal.bandcamp.com/album/lp-run-straight-to-them-and-grunt
http://sebnormal.bandcamp.com/album/lp-run-straight-to-them-and-grunt
MILES OVER MATTER
The Vagabonds of Psychedelia:
The Anthology 1980 – 82, CD
Detour
Rds
Etrange disque que voilà : une compilation
d’enregistrements disparates (14 en studio et 6 live) qui montre un groupe qui
est certes rangé sous l’étiquette Psyché mais qui appartient en plein aux
années 80. Miles Over Matter ayant fait partit de l’ephémère mini mouvement
londonien du second summer of love et avaient mis 2 titres sur la fameuse
compil « Splash Of Colour » de 1981.
Résultat : une musique qu’on pourrait
qualifier de croisement entre Proto Punk, Revival Psyché, Post Punk… par moment
ça me fait penser aux Banshees (sans Siouxie) ou au 1er album d’Adam
& The Ants, à d’autres moments je pense aux Easybeats de la période flamboyante.
Voir aussi à Material flirtant avec les limites du Dub blanc. Ou encore au
jeune Costello, voir au JAM.
Bref carrément le grand écart… ce qui, en
ces temps de formules musicales scolairement recrachées, apporte un salvateur
vent de fraîcheur ! Un grand !!
Evidement ça rend le disque un peu
hétéroclite mais jamais lassant.
Miles Over Matter a été une sorte de
précurseur de la scène de Madchester. Comme un ovni certes, mais le genre qu’on
laisse bien se glisser dans nos oreilles trop blasées.
Une vraie bonne grosse découverte !!!
[BT]
MANILLA ROAD
The Blessed Curse, 2LP, 2CD
ZYX
Music
Pour les die hard fans (comme moi) chaque
nouvel album de Manilla Road est une grosse attente. D’autant que depuis le
milieu des années 2000 le groupe de Wichita est très en forme !
Donc forcément celui-ci je me suis jeté
dessus. Et franchement une fois encore j’ai bien fait !
Comme depuis 4 ou 5 albums Manilla Road
joue avec une partie de son propre héritage musical en brodant autour de
mélodies et harmonies caractéristiques de leur style totalement unique, tout en
additionnant cela de choses nouvelles,
pour proposer des disques vraiment intéressants.
Sur ce ‘The Blessed Curse’ il en est ainsi
aussi !
Au rayon des différences : un son de
guitare qui, si il reste totalement unique et propriété exclusive de Mark
Shelton, à légèrement évolué dans sa sonorité. Suffisamment pour que ce soit
perceptible dès la première écoute, sans que ce soit choquant.
On note aussi un gros travail sur les
voix, leur addition / multiplication, leurs textures qui apportent une
profondeur aux morceaux et une épaisseur au son.
L’alternance guitare saturé et acoustique
au sein de pas mal de titres amène une vibe particulière et respirante à
l’ensemble. Ainsi qu’une vivifiante complexité.
La rythmique tire le Heavy Metal Epic si
unique de Manilla Road vers une dimension un peu plus ‘moderne’, sans,
heureusement, tomber dans les travers du son totalement clinique qui sévit
actuellement.
Quelques effluves Psychédéliques viennent
colorer certaines chansons. Avec une utilisation inédite pour le groupe de
gammes et mélodies orientalisantes.
Bref entre tradition et nouveautés Manilla
Road propose avec ‘The Blessed Curse’ un très grand cru et une des pépites immanquables
parmi sa longue discographie (17 albums au compteur) !
Un album rythmiquement et stylistiquement
varié mais homogène, parfaitement équidistant entre le clacissisme de son style
et renouvellement. Une sorte de solution à la quadrature du cercle.
Tout ceci aurait été suffisant pour
rassasier leurs très exigeants fans et en conquérir de nouveaux, tellement cet
album est brillant.
Mais comme un bonheur ne vient jamais seul
le 1er Cd est accompagné d’un 2ème sous-titré ‘After the
muse’ contenant 6 titres inédits (pour 50 mn de musique) de différentes époques
de l’histoire du groupe, qui constituent bien plus qu’un banal disque bonus. Loin
d’être des fonds de tiroirs ces morceaux restés inachevés sont présentés là
dans des versions totalement abouties grâce à l’apport d’une paire de guests et
surtout suite à la visite des muses de la création… (comme l’explique Mark
Shelton dans les notes qui occupent la moitié des 12 pages du livret
accompagnant le disque).
Si ‘The Blessed Curse’ n’est pas à
proprement parlé un concept album cependant certains de ces titres ne
trouvaient pas leur place en son sein, d’où ce 2ème CD. Hétéroclite
certes mais tellement fort. Sur celui-ci Manilla Road montre que depuis les
années 70 il a bousculé l’histoire du Heavy Metal pour imposer sa
signature !
Un deuxième disque qui respire la
liberté : de formes et de sonorités. Il propose quelques explorations
musicales incroyablement fortes, vastes et excitantes. Ici on entend du Heavy
Epic et Psyché, des digressions guitaristes incroyables avec parfois des plans
acoustiques qui nous portent jusqu’au bord de la Weird Folk. Des passages
planants alternent avec des plans plombant… je dirais le versant le plus Free de
la musique de Manilla Road.
Certains morceaux se développant
délicieusement sur près de 10 mn ce qui laisse le loisir à Mark Shelton et à
ses gars (dont une paire de guests et d’anciens membres du groupes) l’occasion
de bien démontrer à quel point ils sont un groupe unique !
La guitare si typique, la voix
(voie ?) personnelle et le style inimitable de Manilla Road montre une
fois encore ce qui le différencie de 99% de la production musicale !
Un nouveau disque avec deux facettes
différentes pour doubler le plaisir !
[BT]