lundi 26 février 2018

Chronique : STRANGER FLOWERS + BROADWAY LAFAYETTE + MUDWEISER + ELLA MAILLART




The STRANGE FLOWERS
Best things are yet to come, 2CD, Digital
Area Pirata
Publié une rétrospective c’est toujours un peu prendre un risque, car rien au final ne permet d’être sûr qu’on ne s’ennuie pas à l’écouter.
Mais avec les Strange Flowers il y a aucun souci de ce genre. En plus tout au long de ces 30 chansons pour célébrer les 30 ans du groupe (dont 5 totalement inédites qui ont été remixées et remastérisé pour une meilleure homogénéité) on voyage de façon chronologique à travers les 7 albums du groupe italien. Et on y découvre des perles (et pas seulement une ou deux, mais un gros paquet, même pour moi qui possède plusieurs de ces albums).
Fleuron de la scène Néo Psyché italienne (qui a produit tant de brillants groupes en plus de 4 décennie) les Strange Flowers montrent sans jamais faiblir une capacité de composition et une élégance dans l’interprétation qui rassasiera les fans les plus exigeants.
Entre Psychédelia, Indie 80, Pop Sixties, Power Pop, Néo Garage, Jangle Pop, Paisley Underground… ce qui transparait de façon terriblement évidente se sont les CHANSONS !
De plus la pochette de ce superbe double CD ne trompe pas et nous avons ici une collection de titres un peu mélancolique comme la fin des vacances à la plage.
Si les Strange Flowers n’oublient jamais que le Psychédélisme c’est avant tout la liberté, ils ne sombrent pas pour autant dans les délires complaisants de zicos. L’influence Pop (Sixties, Indie, power…) les maintient toujours du bon côté de la route : celui où l’on a le désir de composer de bonnes chansons. Et sur ce point les Strange Flowers sont ultra performant !
Voilà ce que nous rappel brillement cette rétrospective.
Un Must Have !
[BT]


BROADWAY LAFAYETTE
Subway Zydeco, LP, CD, Digital
Hound Gawd Rds
Né de la rencontre des 3 membres de Mama Rosin’ avec Mick Collins (Gories / Dirtbombs) enregistré chez et avec Matt Verta Ray (Speedball Babies, Heavy Trash) et sa femme Rocio dans leur studio new yorkais. Le trio suisse m’avaient parlé de ces enregistrements il y a déjà un bon moment (2015). Et je ne pensais jamais les entendre un jour vu comment ça a trainé, et que chacune des personnalités impliquées dans ce groupe est passé (plusieurs fois) à autre chose. Et puis finalement un jour sans prévenir le voici qui déboule !
Alors un beau casting n’ayant jamais garantis un bon film j’ai découvert cet album avec un peu d’angoisse… Mais finalement… ça le fait et même bien !
Si cette belle bande de fans de musiqueS s’est fait plaisir en jouant avec les codes du zydeco on est loin d’un revivalisme traditionnaliste… comme on peut s’y attendre en regardant les noms impliqués dans ce projet.
Le plaisir de jouer ensemble transparait dans cette belle collection de chansons variées, aux moods changeants où les voix (chants, contre chants, chœurs, cris, interjections…) se taillent la part du lion (de l’alligator pour rester dans l’ambiance bayou).
Je comprends pourquoi cet album a enfin été publié après aussi longtemps : parce qu’il est trop bon pour rester dans des cartons !
[BT]


MUDWEISER
So, said the snake, LP, CD, Digital
Head Rds / La Baleine
Voici un album purement immersif ! Plus on est plongé dedans plus on s’y noie (de bonheur). Comme des sables mouvants qui vous engloutissent la musique des Mudweiser est grasse et gluante !
Leur nom est une véritable déclaration d’intention ! Et la pochette de ce 3ème album vous met immédiatement dans l’ambiance ! Du Rock de cul-terreux du Sud profond (Montpellier comme une métaphore de Savannah…).
La chaleur qui suinte de leur Stoner / Southern Heavy Rock donne soif et fait honneur à leur patronyme !
Chez les Mudweiser on aime les riffs bien gras et on sait en pondre d’excellents ! A tel point que plus cet album avance moins il y a moyen de se le sortir de la tête ! Ça vous assomme comme un pack de 6 en plein cagnard, mais ça fait tellement de bien !
[BT]
En concert : Vendredi 23 Mars : MUDWEISER (Stoner) + WALNUT GROVE DC (Stoner Metal) + NOISS (Grunge), au Brin de Zinc, à Chambéry – Barberaz


ELLA MAILLART
Oasis interdites, 240 pages
Editions Payot
C’est la première fois que je lis un récit de voyage, mais j’ai eu la main heureuse ! Très heureuse ! J’ai été vraiment emballé et emporté par ce récit, et depuis j’en parle beaucoup autour de moi et pas mal de mes amis ont déjà lu Ella Maillart qui est une référence dans le domaine.
En 1935 la suissesse quitte Pékin en compagnie de Peter Fleming (le frère du futur écrivain) qui est correspondant pour le Times alors qu’elle écrit pour un journal français.
Cet étonnant attelage de 2 très fortes personnalités plus habitué à effectuer leurs périples en solitaires à travers des contrés où les blancs sont une rareté, va parcourir 7 000 km à dos de cheval, poney, chameaux et à pied à travers la Chine du Nord en pleine déliquescence, alors que les conflits et les guerres civiles entre régions et groupes ethniques / religieux sont nombreux, les frontières avec le voisinage sujettes à caution…
Je craignais un récit chichiteux et plein de pathos sur le froid, la condition misérable de ces bons sauvages… il n’en est rien le texte est sec, précis, vif, totalement enveloppant !
Et je me suis retrouvé embarqué tout au long de la piste alors que j’étais bien dubitatif avant d’attaquer la lecture… En plus d’une ‘aventurière’ patentée Ella Maillart est surtout une véritable écrivain !
Pour continuer l’expérience je viens d’attaquer ‘Courrier de Tartarie’ le récit de ce même voyage par Peter Fleming.
J’ai dû emprunter ces 2 ouvrages dans les Bibliothèques Grenobloise car ils sont épuisés. On annonce une réimpression de celui de l’ainé des Fleming, mais malheureusement rien concernant Ella Maillart… au vu du plaisir que j’ai pris en tant que lecteur c’est du gâchis !
[BT]

samedi 24 février 2018

Chronique : KYLE CRAFT + MÛ. + DUCK DUCK GREY DUCK




KYLE CRAFT
Full circle nightmare, LP, CD, K7, Digital
Sub Pop / Pias
Sachant que le 1er album de ce Monsieur aura été le disque que j’ai le plus écouté depuis 2016, dire que j’attendais ce nouvel LP avec impatience est très en dessous de la réalité ! Impatience et angoisse d’être déçu, selon le schéma : disque très espéré = déception. Sans compter que l’effet de surprise ne joue forcément plus. Sans compter non plus sur la sophomore jinx.
Hé bien dès la première écoute la magie joue à plein ! De nouveau je suis comme envouté ! Sous le charme de cette voix unique et de cette musique qui me sort tellement des schémas habituels.
Comme le faisait remarquer Monsieur Bruno de chez Dangerhouse c’est quand même incroyable parce que toutes les musiques auxquelles on peut affilier Kyle Craft sont des choses qu’on n’aime pas et pourtant paf ! On est conquis !
Ça s’appelle la grâce !
Les compositions sont remarquables, dans la grande tradition des Song Writer américain, mais sans le côté gros biscoteaux, sueur sous les bras et street credibility / roots cultéreuses… De la finesse, de l’élégance et de l’équilibre comme jamais je n’en ai entendu dans ce genre.
L’interprétation se fait avec légèreté partant du principe que l’auditeur n’est pas un crétin et qu’il n’est pas nécessaire de lui surligner les effets.
La voix est une nouvelle fois comme un miracle.
Imaginez un Lou Reed qui aurait été capable de ne composer que des chansons type ‘Perfect Day’… et bien voilà l’exploit que réussit Kylie Craft depuis 2 albums !
2018 est encore jeune mais il ne fait pas de doute pour moi que cet album sera celui que je vais le plus écouter !!!!
[BT]


MÛ.
Kerguelen, CD, Digital
Autoproduit
Ce duo mixte lyonnais sort son nouveau mini album (7 titres en 27 mn) qui montre l’étendue de son spectre musical qui les fait ranger sous l’étiquette Trip Hop parce que leur mélange d’Indie Pop de Hip Hop d’électronique, de Rock, de Post Rock… ne donne pas de vrai case où les rentrer. Et c’est tant mieux.
Les 2 voix : féminine et masculine se répartissent dans les sons, et les titres ont de l’ampleur, de l’ambition, et font voyager comme le titre du disque le laisse présager !
On n’a pas souvent l’occasion de s’enthousiasmer pour une hybridation aussi complexe et maîtrisée, parfois trop de mélanges aboutissent à un hideux gloubiboulga. Mais MÛ. (pour monde utopique) réalisent là une œuvre qui non seulement se suffit à elle, donne envie de : découvrir leurs enregistrements précédents, les voir sur scène, et fait attendre leurs prochains disques avec délectation !
Mais plus que tout ce Kerguelen se déguste jusqu’à plus soif !
[BT]
En concert : Jeudi 8 Mars : The HELIOCENTRICS (Hip Hop Psyché / Kraut, Londres) + (Trip Hop, excellent), à La Source à Fontaine


DUCK DUCK GREY DUCK
Traffic jam, 2LP, Digital
Casbah Rds / A Tree In A Field Rds
Le titre de ce double album du trio genevois est une déclaration d’intention. Les 25 chansons qu’ils proposent sur ce long et ambitieux double album sont à la croisée des chemins de plusieurs influences musicales et de plusieurs continents (réels ou imaginaires).
Mélangeant Rock Garage, nouvelle Pop Indie africanisante, Surf, Funk, Pop, Cajun… dans une sorte de sono mondiale qui doit beaucoup à la Nouvelle Orléans, au Delta Blues à la Country du Sud profond, et aux racines des pionniers du Rock’n’Roll primitif, tout autant qu’aux plages californiennes, à la mer du Japon, aux plateaux de l’Atlas ou à ceux de l’Ethiopie, en passant par les cabarets de la Mitteleuropa et aux bouges malfamés de la méditerranée (Grèce et Turquie pour le Rebetiko, mais aussi le Liban, l’Egypte…), une certaine idée de la Pop française hyper ambitieuse... Sans compter les univers musicaux qui n’existent que dans leur tête.
Si leur précédent disque était un exercice de style rétro, avec ce Traffic Jam les Duck Duck Grey Duck se décident à plonger leur musique dans le creuset mondialisé du monde dans lequel nous vivons. Et les morceaux chanté en français sont parmi les plus réussit de ce disque foisonnant (se situant aux mêmes hauteurs qualitatives que les Liminaňas).
Un album qui infuse longtemps.
[BT]
En concert : Mercredi 14 Mars : CANNIBALE (Exotic Garage, Born Bad Rds) + DUCK DUCK GREY DUCK (Garage Soul Blues Trash), à l’écurie, à Genève
Et :
Jeudi 29 Mars : THEO LAWRENCE & The HEARTS (Indie New Americana) + DUCK DUCK GREY DUCK (Indie Blues Garage, Suisse), à La Source à Fontaine

dimanche 18 février 2018

Chronique : DEAD BROTHERS + SCANERS + BELLRAYS + FUZZY VOX




The DEAD BROTHERS
Angst, LP, CD, Digital
Voodoo Rhythm Rds
Ah oui ça fait toujours plaisir de retrouver les Suisse !
Et avec ce nouvel et 7ème album ils posent une pierre supplémentaire dans leur jardin ! Un jardin musical qu’ils cultivent depuis longtemps et qui n’appartient qu’à eux ! Cette incroyable fanfare funéraire qui joue un croisement improbable de Death Country mélangé aux musiques folklorique de la Mitteleuropa, Cabaret décadent années 30, Cajun, Swing des roaring 20’s, fanfare Punk, mariachi, Rock’n’Roll roots… en fait un empilage d’influences qui aboutissent à la musique des Dead Brothers.
Une plongée dans la tête de 5 musiciens aux oreilles ouvertes largement, aux envies vastes et aux capacités instrumentales étendues. Les suisses veulent vous sortir des chemins trop balisés, ils marient les rythmes sans sombrer dans la world music en conservant toujours une vibe Rock qui n’est jamais envahissante.
7 albums et pas une faute de goût. La class tout simplement !
De la musique pour les amoureux de la musique et de la vie dans sa diversité !
[BT]


The SCANERS
S/t, LP, CD, Digital
Dirty Water Rds, Adrenalin Fix Music, Casbah Rds, Dangerhouse Skylab, Teenage Hate Rds, Stryckhnine Rdz, Trokson Rds
Il aura mis du temps à venir mais enfin il est entre nos mains le 1er album du quatuor lyonnais. Leur intention, quand le groupe s’est formé, étais si j’ai bien compris, de nourrir des influences Punk 77 par la présence d’un synthé… Jusque-là j’avais bien aimé leurs EPs, mais moi ce que je veux c’est des albums. Et des bons, ça va sans dire ! Les Scaners viennent de me contenter très largement !
Le résultat de leur mélange est trépidant, et, excitant !
Imaginez les Dickies ou les Zeros qui auraient mis la main sur des synthés et s’amusaient avec pour enrichir leur musique tout en restant sur des chansons sautillantes, euphorisantes, assez up-tempo et sexy baby ! Voilà : The Scaners.
Un parfait équilibre entre l’esprit (gouf) Punk et les synthés. Et des chansons qui font secouer la tête les genoux les hanches enfin pour ceux d’entre nous qui peuvent encore !
Ne vous demandez pas pourquoi il y a autant de labels de qualités qui se sont réuni pour sortir cet album, demandez-vous pourquoi vous n’êtes pas encore en train de l’écouter !!!
[BT]
En concert : Vendredi 23 Février : THE SCANERS (Killer Pink 2077, Release Party, 1 LP offert à chaque spectateur) + THE TOMBOYS (All Girly Power Pop Band, Japon) + MYCIAA (Electro Punk), au Sonic, à Lyon
Et :
Samedi 24 Février : THE SCANERS (Killer Pink 2077, Release Party) + THE TOMBOYS (All Girly Power Pop Band, Japon) + THE SOCIALS (Punk Rock), au Mistral Palace, à Valence


The BELLRAYS
Punk Funk Rock Soul Vol. 2, LP, CD, Digital
U&Media / Differ-Ant
On l’aura attend longtemps ce nouvel album, puisque Black Lightning date de 2010. Cependant vu que c’était le meilleur album des Bellrays jusque-là (et qu’en plus ils ont été embarqués dans d’autres side project) la pression devait être forte sur les épaule du couple magique qui drive ce groupe depuis… 25 années au bas mot.
Le titre de cet album (qui fait suite au Vol.1 qui était un EP) sonne comme une sorte de programme ! 10 nouveaux titres des Bellrays ça fait une belle rasade de bonheur !
Si on a beaucoup de plaisir à les retrouver après si longtemps (heureusement on s’est régalé de leurs concerts une paire de fois durant le hiatus) force est de constater très vite que nous sommes là en présence d’un excellent cru des Bellrays !
Autant le côté Funk est passé sous mon radar, par contre le reste de la proposition est bien au menu de cet album. Comme on l’espérait ! ça secoue et ça donne envie de bouger et de chanter sous la douche ou avec eux sur scène !
[BT]
En concert : Jeudi 22 Février : The BELLRAYS (Garage & Soul, Usa) + THEY CALL ME RICO (Blues), à l’Ampérage, à Grenoble
Et :
Vendredi 23 Février : The BELLRAYS (Garage’n’Soul, Usa) + L’EQUIPE DE FOOT (), à la Cave à Musique, à Mâcon

FUZZY VOX
No landing plan, LP, CD, Digital
On pourrait résumer ce 2ème album comme un communiqué de presse : for fans of Power Pop  / College Rock / Pop Punk / Indie 90 / Neo Mod… ce qui serait à la fois exact et très réducteur.
Exact car les Fuzzy Vox aiment et agglomèrent tout  un héritage de la Pop musclée et entrainant.
Réducteur car leur musique c’est aussi plus que ça !
Puisant parfois jusqu’aux arpèges byrdsiens ils tentent aussi de ramener toute cette longue Histoire de la Pop vers nos temps actuels, jouant leurs savoureuses chansons parfois d’une façon qui pourrait les rendre proche de King Gizzard, ou comme des Hives subtils.
Bref Fuzzy Vox torche sans complexe des Pop song qui donnent envie de sautiller, et mettent la banane jusque-là ! Et c’est tellement bon !!!
[BT]
En concert : Samedi 24 Février : FUZZY VOX (Indie Power Pop) + COUD’BAR (Rock festif) + BLACKLIST (Metal) + LEMON TREE (Pop Rock) + performance, dessins & peinture en direct, danse improvisée, JAM Session… restauration sur place & bière bio locale, à La Salle Louis Barran, à Moirans (38) https://www.facebook.com/events/151157748991598/

samedi 17 février 2018

Chronique : COOPER + GUN CLUB + BLACK BOYS ON MOPED + GENDER ROLE




COOPER
1st EP, 10’’, Digital
Kicking Rds
Merde alors ils auront attend 25 ans de carrière pour sortir un EP les hollandaise de Cooper. Mais au vu du résultat ça valait la peine d’attendre !!!
Car si la pochette est sobre et efficace, les 8 chansons présentent sur ce 25 cm (vinyle transparent, vendu avec un code de téléchargement) sont des merveilles !
C’est de nouveau Bill Stevenson (Descendents, Black Flag, All…) qui est au mixage comme sur l’album précédent du trio hollandais. Autant vous dire que le son est la production sont imparable, énergique, clair, dense, sexy.
Ce disque sort pour la Saint Valentin, eh bien si il y a quelqu’un que vous aimez autour de vous pour qui mélodie et énergie sont indissociables alors vous devez lui offrir ce disque tant il est une sorte de quintessence du genre !
Power Pop lignée 90, Pop Punk, Hard Core Mélodique, Indie Pop, 60’s fragrances… le tout tourne tourne dans une valse endiablée pour produire 8 chansons qui ravissent les oreilles et le cœur !
Probablement ce que Cooper a réalisé de plus dense, varié, ambitieux… Un disque qui touche juste !
[BT]


The GUN CLUB
In my Room, LP, CD
Bang Rds
Quand j’ai appris que ce disque allait sortir je me suis dit, oh non encore des fonds de tiroirs pourris pour exploiter un artiste (maudit) mort jusqu’au bout. Cependant comme ça sortait chez Bang Rds il y avait une petite chance que non.
Quand j’ai reçu le lien promo et que j’ai écouté il m’a bien fallu reconnaitre que non, vraiment non !
14 nouveaux enregistrements faits en studio entre 91 & 93. Avec un son direct, simple mais non dénué de charme. Et préférable très largement à certaines choses sorties du vivant de Jeffrey Lee Pierce. Qui bien sûr constitue la pièce maîtresse de ce disque. Sa voix surtout qui au-delà de la mort continu à ressembler à un fantasme de fan de Rock ayant une âme. Et puis bien sûr son jeu de guitare reste quelque chose qui lui est totalement personnel.
14 enregistrements ‘inédits’ avec des compositions et des covers. Land of 1000 dancers habité de bout en bout, Can’t Explain c’est moins ça à mon goût mais les Who sont mon groupe préféré de tous les temps…
En fait ce qu’il y a de mieux sur cet ‘album posthume’ (enfin album… entendons-nous il s’agit d’un assemblage hétéroclite de chansons disparates mais qui contient son lot de pépites), ce sont les compositions ! Et là il y a de quoi se dire que ça frise le miracle et que le moribond Jeffrey Lee Pierce à montrer jusqu’à la fin qu’il savait y faire. Et pas qu’un peu !
A noter que pour faire face à la demande une version CD a été publié par Bang ce qui dit des choses sur ce revival (commercial) du vinyle !!!
[BT]


BLACK BOYS ON MOPED
LOVE… with a little bit of Noise, LP, CD, Digital
Beast Rds
Le duo rennais publie son 1er album sur Beast Rds (ce qui géographiquement et musicalement semble totalement logique). La Bretagne ça vous gagne !
Guitare/Chant et batterie, Blues Garage parfois Trash on se dira qu’on a déjà écouté ça et que la formule commence à sentir le renfermé… pas faux, mais pas dans le cas des Black Boys On Moped. Ces petits malins ont un bon nom mais aussi un excellent titre d’album qui ne ment pas sur la marchandise. Tout comme cette pochette qui attire bien l’œil.
D’une part ils n’oublient jamais de rajouter une bonne dose de morgue Punky dans leur morceaux histoire de rappeler qu’ici on fait du Rock avec des burnes (et non pas pour les minets). D’autre part ils sont bien capables de nourrir leurs morceaux d’un zeste de Rock Indie 90. Résultat certaines de leurs chansons s’accrochent à vous et vous vous retrouver à les brailler au milieu de la rue…
Ça c’est quand même un signe qui ne trompe pas. Sans doute pas l’album de l’année, mais le genre de disque roboratif qui réconforte le fan de Rock fort !
[BT]


GENDER ROLES
About her, single
Big Scary Monsters
Ce trio de morveux anglais sort un nouveau single qui est une étape dans sa fulgurante ‘carrière’. Moi je n’aime pas les singles mais quand ils sont de ce tonneau je suis prêt à faire un effort et lever mon cul pour retourner la face !
Donc Gender Roles c’est déjà un nom brillant ! Et aussi pas mal de musique derrière eux pour des gamins qui n’existent que depuis peu. Et cette nouvelle sortie m’a aussi donnée envie d’allé en écouter plus ! https://soundcloud.com/genderrolesuk
Et également de découvrir le label qui abrite ça : https://bsmrocks.bandcamp.com/
Ce qui pourrait paraitre déjà pas mal mais ce qui compte le plus c’est le contenu. La musique de Gender Roles est une sorte de collision entre l’Indie Rock 90, le Post Punk, le Noise Rock, la Power Pop, le Grunge, le Garage Punk et presque l’Art Rock. Le tout avec une attitude qui devrait les faire qualifier de Slacker.
C’est frais, énergique, ultra bien branlé (forcément), excitant. Pas d’une folle nouveauté, mais d’une efficacité dans son genre qui pose les Gender Roles comme un groupe dont on se délecte dès maintenant mais dont j’attends la suite de la carrière et je l’espère des concerts dans le coin.
[BT]


dimanche 11 février 2018

Chronique : SUNFLOWERS + SEVEN THAT SPELLS + MONOCHROME SET + GENERAL CLUSTER


  

SUNFLOWERS
Castle spell, 2LP, CD, Digital
Only Lovers Rds / Stolen Body Rds / Differ-Ant
Ok à vous aussi on l’a déjà fait le coup du couple / duo qui donne dans le Rock Psyché. Pareil pour moi. Donc j’étais plus que méfiant quand j’ai abordé cet album. Sauf que putain il le fait méchamment bien !!!
Parfois bruitiste façon Sci-Fi 50’s, parfois tirant vers la Surf (puis virant trip LSD sur la plage), mais toujours mélodieux les Sunflowers semblent avoir mis la main sur la pierre philosophale qui permet d’écrire des chansons qui sont immédiatement impactantes et qui dans le même temps murissent bien dans l’oreille de l’auditeur…
Car j’avoue que j’ai été emballé par cet album dès la 1ère écoute, que je l’ai rejoué immédiatement 2 fois en entier. Puis que je me suis méfié de cet emballement donc je l’ai laissé reposer plusieurs semaines avant de le réécouter. Et en fait il passe formidablement l’épreuve du temps. Se réécoute beaucoup et souvent…
Certes ça reste dans une veine Indie Psyché Rock très actuel, mais indéniablement Sunflowers est au-dessus de beaucoup des minets américains encensés.
Donc je ne saurais trop vous recommander de réellement vous pencher sur le cas de ce duo car il/elle pourraient bien vous mettre la tête à l’envers !
10 titres impeccables de bout en bout pour un album excellemment construit qui distille du bonheur pendant 52 minutes pleines et entières !
[BT]


SEVEN THAT SPELLS
The death and resurrection of krautrock: omega, LP, CD, Digital
Sulatron Rds
Certes le titre de cet album donne des indications. Mais pas toutes les pistes… Ce 12ème album de Seven That Spells (qui a vu passer en son sein une soixantaine de musiciens entre les enregistrements et les tournées…) et l’épisode final de sa trilogie The Death and Resurrection of krautrock. En plus des 2 ‘tauliers’ habituels ce disque a été conçu en collaboration avec le batteur Blake Fleming (Mars Volta entre autre).
Parfois j’ai l’impression qu’ils chantent dans une langue inventé… ce qui vu le thème de cette trilogie futuriste pourrait ne pas être faux. A partir de la pochette et du titre de cette trilogie vous pouvez vous imaginer la musique qui occupe ses 5 morceaux (qui oscillent entre 4 et 19 mn).
Oui du Kraut Rock, du Space Rock, du Heavy Psyché… appelez ça comme vous voulez avec de longues plages instrumentales qui font planer et / ou voyager à travers l’espace… Une sorte de bande originale pour film de SF encore à réaliser. Les guitares s’en donnent à cœur joie, mais la basse sait montrer qu’elle existe, le batteur joue des rythmes qui nous éloignent du Rock de base, et les interventions de synthés sont discrètes mais fort utile !
J’avoue que je suis rentré de plein pied dans cet univers et que je me suis laissé embarquer dans le vaisseau spatial des Seven That Spells…
Un vrai beau trip !
[BT]


The MONOCHROME SET
Maisieworld, LP, CD, Digital
Tapete Rds / Differ-Ant
Le retour de ce groupe est dignement fêté par ce nouvel album ! Avec lequel ils viennent relever les compteurs et montrer à quel point de nombreux groupes anglais de Pop de ces 30 dernières années ont emprunté à leur héritage.
Mais ce qui compte le plus c’est qu’ils pondent ici 10 nouvelles chansons où l’élégance, la finesse et la précision vous embarque dans leurs mélodies.
La voix est toujours là et reconnaissable. L’orchestration fait la part belle à ce jeu de guitare si léger et reconnaissable. L’orgue vient réchauffer l’atmosphère sans envahir l’espace, et les cuivres soutiennent discrètement les chansons.
En étendant encore leur spectre musical (du Post Punk à l’Americana, sans renier leurs racines Pop so british) les Monochrome Set prouvent encore plus qu’ils sont un groupe essentiel !
[BT]



GENERAL CLUSTER
Greetings from Black Mountains, CD, Digital
Autoproduction
Franchement j’y croyais plus à ce 1er (véritable) album. Après tant de changements de line-up, de nouveaux faux départs… Et puis le voilà enfin qui débarque.
Ça fait un moment que je suis les General Cluster (excellent nom) et que j’espérai quelque chose de frais de leur part. Je ne suis pas déçu par ce « Greetings from Black Mountains » ! Déjà le choix du titre est excellent, et l’attention qui a été portée à la pochette est un préambule à celle qui a été portée au son, aux compos, à l’interprétation, aux voix… Pour leur grand retour les ‘grenoblois’ ont mis la barre haute et surtout porté attention à tous les détails pour être sûr de réussir cet album !
Après ce qui compte c’est la musique !?! Et là non plus je ne suis pas déçu.
Grosse voix (mais qui se module souvent en fonction de la chanson ou du moment dans la compos), grosses guitares qui aiment les riffs et les solos (mais sans jamais tomber dans l’excès), et une putain de rythmique qui n’est pas là pour rigoler !
Du Stoner / Southern Rock qui tire vraiment vers le Metal. Avec de vrais éléments de Heavy et de Thrash dedans. Mais amalgamé de façon particulière, dans un dosage qu’on retrouve rarement (voir pas) ailleurs. Et pourtant des groupes qui sont étiqueter (souvent trop vite) Stoner je m’en mange beaucoup. Les General Cluster ont non seulement une recette personnel, mais surtout balancent à la face du monde un putain de vrais bon album qui est là pour vous écraser les neurones (avec style) mais quand même quel pied !!!
En tout cas c’est un album marquant qui est là pour rester !
[BT]
En concert : Samedi 17 Février : OHMS (Noise / Stoner) + HTB (Rock Metal) + GENERAL CLUSTER (Southern Rock excellent), à l’Engrenage, à Grenoble.


samedi 10 février 2018

Chronique : DRAGON RAPIDE + LINDA GUILALA + BUTTSHAKERS + CUELLO


DRAGON RAPIDE
See the big picture, LP, CD, K7, Digital
Freemount Rds
Whaoo la vache pour un 1er album il calme grave celui-là !
Si vous rêvez du Weezer de la grande époque (il y a bien longtemps) alors jetez-vous sur cet album de Dragon Rapide ! Si on est loin de la copie, le trio de Clermont-Ferrand balance 13 chansons qui sont une merveille qui ensoleille la vie !
Dans une veine Power Pop modernisée, circa mi 90. Mais pas uniquement. Bien dans la veine des petits jeunots brillants, malins, ayant une grosse culture musicale et une maitrise bluffante.
Moi normalement je trouve que 13 chansons c’est trop. Mais là pas du tout, et quel pied !!! Car elles sont toutes réussit !
Ce disque est euphorisant. Des mélodies comme les meilleurs savent en pondre. Et un vrai chanteur. C’est direct, efficace et sur brillant !!!
Plus je l’écoute plus je me régale et je suis emballé. Ils font une reprise de Built To Spill et ça me donne envie de me repencher sur le cas de ce groupe…
Enfin un disque qui peut se comparer avec le meilleur de Teenage Fan Club ! Et oui ce niveau-là ! Précipitez-vous un album de cette teneur c’est une rareté précieuse !!!

[BT]

LINDA GUILALA
Primavera Negra, 7’’, Digital
Elefant Rds
Je ne suis pas un accro au single. Mais des 45 tours comme celui-là ça fait du bien !
Pop Noisy chanté en espagnol (on peut encore dire ça ?), qui nous replonge dans la toute fin des 80’s / very early 90’s anglaise. Mais pas seulement… On sent aussi dans la musique de Linda Guilala un petit côté Post Rock mais dépourvu du côté dépressif, un peu de musique de film, et même presque un peu de Pop psyché (vraiment très peu).
Ce single est certes un hommage au Shoegaze, et à la scène C86. Avec en plus des sonorités Dream Pop, un petit peu proto électro mais souriante et presque dansante… ça me ramène aux grandes heures de Laika et Moonshake.
Le chant féminin est comme toujours chez ce projet/ groupe (et sur ce label) magnifié, les nappes de sons et les mélodies sont incroyablement inter pénétrantes. Et les 2 chansons imparables !
[BT]

The BUTTSHAKERS
Sweet rewards, LP, CD, Digital
Underdog Rds / Differ-Ant
Avec ce nouvel album les Buttshakers font un pas de géant en tant que  groupe. Car ici il n’est plus question d’être un groupe qui surf sur le vague revival Soul, avec un background Rock. Non, là l’ambition est de produire un GRAND disque qui rivalise avec les maîtres du genre !
Si depuis leurs débuts on sait que les Buttshakers sont un des plus torride groupe du Revival Soul du continent, avec ce nouvel album les lyonnais gravissent plusieurs paliers d’un coup (une sorte de Giant Step).
Manifestement avec ce Sweet rewards ils/elle avaient pour ambition de réaliser un disque qui soit un classique du genre. Et c’est réussi !
La voix à pris ce petit quelque chose en plus qui la fait entrer dans une nouvelle dimension.
Les cuivres ne sont plus ici utiliser comme enluminures collé sur les riffs ou la mélodie mais bien pour donner plus de profondeur aux chansons, comme un élément constitutif décisif !
Le soin apporté au son de (des) orgues et des chœurs sont également primordiaux dans la totale  réussite de cet album !
Les Buttshakers étendent en plus leur spectre musical avec une petite incursion vers l’Afro Beat, des pointes de Funk qui s’additionne à leur SOUL toujours pleine de l’héritage Rock !
Un disque au top !!
[BT]
En concert : Vendredi 16 Février : The BUTTSHAKERS (Soul Garage, Release Party), au Marché Gare, à Lyon

CUELLO
Regalo doble, LP, Digital
Bcore Disc
J’ai un gros faible pour ce groupe espagnol, et ça n’est pas ce 4ème album qui va me faire changer d’avis.
Cuello c’est un véritable groupe d’amoureux de la musique fait pour ceux qui sont encore capable de prendre le temps d’écouter un album pour s’en délecter.
Car lors des deux premiers passages de ce Regalo Doble peuvent paraitre brouillon et confus.
Alors que dès le 3ème les chansons font leur travail, et s’insère en vous pour ne plus vous lâcher.
Leur leader José Guerrero à une capacité de composition qui est réellement impressionnante (et on s’en rend également compte dans ses autres projets (Betinizer, Jupiter Lion, Secunda Persona…) et ça n’est pas cette fois-ci qu’on va être déçu. Au contraire. Creusant toujours son sillon qui mélange des éléments importés du Hard Core Mélodique, de la Power Pop moderniste, du Post Hard Core façon Washington des 90’s, du Pop Core anglais et du Post Punk, Cuello intègre aussi dans ses titres des sonorités Noisy Pop flirtant parfois avec le Shoegaze, voir le Post Rock.
Une musique riche.
Dont la musicalité est mise en valeur par le travail d’un des maître du son de la scène espagnol (mais pas seulement) Paco Loco dans son Puerto de Santa Maria studio et le monsieur à de la bouteille (son CV parle pour lui ayant bossé avec les Posies, les regretté Travolta, Manta Ray, Migala, Dr Explosion, Las Kellies, G.A.S. Drummers, La Ruta, Dani Llamas et j’en passe un paquet).
Ce travail en commun a permis de trouver le juste équilibre entre les sonorités des instruments de placer la voix au bon endroit et de garder une énergie primordiale qui rend chaque chanson très excitante.
[BT]