GRAHAM DAY And The FOREFATHERS
Good things, LP, CD, Digital
Own
Up Rds
Drôle d’idée que ce nouvel album signé par
Mister Day & de ses boys.
Mais quel résultat !!!
Avec un line up qui regroupe une telle
quantité de talents, rien de plus normal !
Ces trois-là : Graham Day, Allan
Crockford et Wolf Howard se sont constitué en groupe pour être un tribute band
aux chansons signées par Graham Day à travers sa carrière. Ce qui devrait être
seulement un hommage devient un album, sorte de best of de son œuvre. 12
versions enregistrées en 2014 de certaines des plus belles chansons de Graham
Day. A mon avis ce MONSIEUR n’en a jamais écrite de mauvaises (en tout cas pas
sur les albums que j’ai, et ça commence à faire un paquet).
Ici on retrouve 6 titres des SOLARFLARES,
trois des PRISONERS, deux des GAOLERS et un des PRIME MOVERS. Enregistré vite
et tellement bien pour garder la tension nécessaire à ses chansons, le disque
montre l’étendu du travail du maitre, magnifiées par l’interprétation d’un trio
qui se connait par cœur. Les versions sont différentes des originales, dans le
même état d’esprit : just sexy. Au final que vous connaissiez déjà son
œuvre ou pas : voici un album qui régale intégralement de la première à la
dernière note.
[BT]
VIETCONG PORNSURFERS
We spread diseases, CD,
Digital
Dangerous
Rock Rds
2ème album pour ce quatuor
suédois, 12 titres de Punk’n’Roll hyper emballant ! Un croisement parfait entre
Generation X et Gluecifer avec une élégance Rock’n’Roll qui les place pas loin
des Only Ones avec un jeu tendu et enthousiaste.
Les chansons déboulent rapidement mais
cette vitesse ne prend jamais le pas sur le côté mélodieux et accrocheur.
Avec leur recette simple les Vietcong
Pornsurfers réussissent à composer des titres qui rentrent dans votre tête pour
y rester longtemps.
Le tempo enlevé joue très en faveur de
l’excitation que procure ce disque qui recèle aussi d’une petite touche de Glam
Punk’n’Roll comme en distillaient les Backyard Babies quand ils étaient
excellents ou Turbonegro sur son dernier album.
Ce 2ème album regorge de très
nombreux atouts qui devraient permettre aux Vietcong Pornsurfers de se faire
très rapidement un nom dans la scène européenne. Comme en plus ils ne chôment
pas au niveau des concerts et enchainent les tournées je pense qu’ils devraient
vite s’imposer comme un groupe important !!!
En tout cas avec un album qui régale
autant il ne peut en être autrement !
[BT]
BLACK MOTH
Comdemned To Hope,
New Heavy Sounds Rds
Ah ben merde quel putain de bon album que
voilà. Le deuxième du groupe de Leeds. Même le nom du label n’est pas
mensonger.
Ce qui marque de prime abord c’est la très
bonne voix de la chanteuse : parfois mélodieuse, agressive, à d’autres
moments elle s’adapte judicieusement au registre très étendu de la musique de
Black Moth. Qui va du Heavy Rock au Grunge, pique un peu au Nu Metal, et aux
70’s (moins que la concurrence, et tellement mieux), certains passages
pourraient évoquer un Faith No More (pour le talent dans l’éclectisme) en très
grande forme, d’autre sont une sorte de Thrash Metal quasi symphonique. On peut
aussi penser à Electric Wizard, les deux groupes partageant surement une même
fascination pour l’occulte mais chacun la traite à sa façon. Le titre de cet
album et sa splendide pochette étant une indication très pertinente concernant
la vibe de ce disque !
La production de Jim Sclavunos (Nick Cave
& the Bad Seeds, Cramps…) nous éloigne du clacissisme stérile du Metal
actuel et convient parfaitement aux compositions de Black Moth dont le registre
est fort varié le tout au service d’une très forte personnalité. Jubilatoire !
[BT]
GEORGE DAWES GREEN
JACKPOT
Le
Livre de Poche Editions, 425 pages, 13,60 euros
Il faut parfois se méfier des 4ème
de couverture, sur celle-ci on apprend que George Dawes Green est l’auteur du
roman qui a donné le film La Jurée (que je n’ai pas vu pourtant il y a Demi
dedans…) mais c’est une information qui tend à donner une mauvaise indication
concernant ce roman ci. En revanche ceci explique qu’il ait bénéficié d’une
belle édition française.
De fait j’ai appris l’existence de ce
roman parce que c’est un ami qui en a assuré la traduction : l’immense
Vincent Guilluy a.k.a Vinz ex bassiste des incroyables HOLY CURSE, actuellement
dans 3 HEADED DOGS (leur 1er et très attendu album devrait sortir
début 2015 chez rien de moins que Closer
Rds) et CHARLES DE GOAL (dont on espère qu’ils seront plus fort que la
mort), il est aussi l’accompagnateur européen de Penny Ikinger et de Ron Peno… http://3headeddog.fr/
Il avait déjà participé à la traduction de
l’autobiographie de Pete Townshend…
Enfin bref me voici avec ce très bel objet
entre les mains (la couv’, et le papier sont class ça fait quand même plaisir).
Le titre français est plus ‘judicieux’ que l’original et surtout plus explicite
et opérant de ce côté-ci de l’Atlantique !
Car ce qui est très réussit dans ce roman
c’est l’analyse des personnages, de leurs choix, et de leur mise en action
quand l’événement survient.
L’évènement déclencheur c’est le Jackpot
du titre. Parfait symbole du monde dans lequel nous vivons, où la seule
perspective, le seul espoir de s’en sortit pour qui que ce soit c’est de
réaliser un gros coup.
Ce qui rend le roman encore plus opérant
c’est le choix des personnages qui y sont mis en scène.
Car si l’histoire se passe en Géorgie en
plein Sud des Etats Unis, et qu’y déboule deux jeunes hommes partit de l’Ohio
afin de faire une virer en Floride, elle nous épargne les clichés White Trash, ici
on parle de membres de ce qui reste de la Middle Class. Celle qui craint la
paupérisation, ce qui conditionne sa vie quotidienne et ses rêves.
Tout ceci tend à lui donner une valeur
universalisant qui pourrait s’appliquer à une bonne part du monde occidental où
le capitalisme sauvage a créé de telles différences entre les plus riches et
les pauvres que ceux qui sont entre deux passent plus de temps à craindre ceux
qui sont en dessous.
C’est cette disparition de la classe
moyenne comme moteur de nos sociétés qui explique pour partie la violence de
l’époque. Violence qui surgit dans le roman au moment où apparait l’argent.
Bien sûr ce roman est aussi très américain
dans la mesure où il se déroule en plein cœur de la Bible Belt et qu’il
contient de nombreuses références extrêmement spécifiques que les notes du
traducteur éclairent de façon simple et efficace. Cependant l’élément religieux
est important dans l’intrigue mais pas primordial.
Ici pas de démonstration didactique (ça
n’est pas un roman français quoi) le message, si message il y a, est transmis
par la force du récit, en cela aussi c’est un roman très américain. Et très
plaisant.
Roman Noir à dimension sociologique avec
un bon côté page-turner mais sans obsession du cliffhanger. Intelligent mais
sans démonstration, et finalement très empathique avec ses personnages enfermés
dans un monde totalement hors de leur contrôle.
Et plus que tout, roman du plaisir de la
lecture.
Bertrand
Tappaz