Diaper island
CD, Sub Pop
Pour moi il sort de nul part ce canadien, dont voici le 4ème album, qui semble-t-il représente quelque chose dans le microcosme Indie. Et à l’écoute ce disque je comprends pourquoi ! Un album à l’ancienne, avec deux faces distinctes l’une de l’autre.
Musicalement voici de l’Indie post Arcade Fire, avec touches country folk aériennes à
la Fleet Foxes, un mélange goûteux, mais qui tient surtout grâce à la forte personnalité de Chad
Vangaalen. Une première face avec beaucoup d’arrangements (xylophone, hautbois, section de cordes, etc.) et d’harmonies vocales. Mais avant que l’on s’enfonce dans l’ennuie d’une beauté niaise et plate, arrive l’autre moitié de l’album qui est plus ‘Rock’. Avec des titres énergiques, up tempo, super catchy mais toujours très ouvragés. Tirant parfois vers un petit peu de psyché bricolé ayant payé son écot à des Screaming Trees apaisés sur les parties les plus énergiques, et, plus dépouillés que l’autre moitié. Mais toujours riches.
12 chansons totalement réussies, pour un album complet, complexe, parfaitement agencés, qui me plait beaucoup. En plus Chad
Vangaalen à prit le risque de quasi enchaîner toutes les chansons, leur diversité ne rendant jamais l’écoute ennuyeuse, et ce ‘truc’ vous garde focaliser sur le disque du commencent à la fin.
[BT]
COWBONES
To speed shock spoken irregular new verb by
CD, Ossatur Rds
Vache d’album ! Après les avoir vu live je ne m’attendais pas à un premier aussi réussit. Groupe à cagoules façon The Rip Offs pratiquant un Garage Noisy avec orgue qui les situe entre les Magnetix et un Suicide trash. Le côté instruments bricolo, le titre de cet album et le parcours ‘culturel’ de certains des membres pourraient faire craindre un disque prétentieux de petits blancs qui ont fait des études. Heureusement chez les Cowbones il y a le truc VRAI comme seuls les cultéreux savent en produire ! Une musique qui plonge le Garage Punk dans le nouveau millénaire à coup de grattes noisy, d’orgues bricolés, d’effets sur la voix, de crescendo succulents, d’empilage de couches de bruits bizarres sur 9 titres jubilatoires. Un album qui bénéficie d’un travail impressionnant au niveau de la composition, l’enregistrement, la production, le mastering et de la présentation avec une pochette qui s’ouvre et un insert recto verso qui déplié fait deux ‘posters’ étranges. Une vraie réussite, sauvage comme la gnole distillée au village.
[BT]
CHRISTOPHER PRIEST
La séparation
J’Ai Lu SF
Ce livre est une sorte d’uchronie (un what if, ou : que se serait-il passé si ? en l’occurrence si l’Angleterre et l’Allemagne avaient signée la paix en 1941 suite au ‘voyage’ de Rudolf Hess…).
Mais ce roman est bien plus que ça, une réflexion sur la perception de la réalité, d’une réalité, de réalités multiples… La narration s’intéresse à plusieurs personnages, dont deux jumeaux, et plusieurs époques, et, plusieurs pants de réalité. Mais d’une façon très ‘historique’ qui ne chamboulera pas ceux qui sont réfractaires aux univers de science fiction. On à là la guerre et sa suite comme elle s’est passé. Ou pas. Ou presque.
Il est difficile d’en dire plus sans ruiner l’intérêt de ce roman, qui a obtenu pas mal de prix prestigieux (et en l’occurrence, mérités). Les descriptions du Blitz sont incroyablement réalistes. Même si le style parfois naturaliste et légèrement bavard ralentit un peu l’intrigue (mais bon moi je suis plus habitué au néo béhaviourisme), mais il sert aussi à mettre en évidence de façon remarquablement fine certain point, comme le rôle des femmes dans l’effort de guerre.
Bref un roman qui perturbe la réalité telle qu’on la connaît, et élève un peu le niveau de réflexion. Ce que
la SF réussit parfois de mieux.
[BT]