lundi 30 mai 2016

Chroniques : MARTIN GORDON + SAVAGE RIPOSTE + COLMAN GOTA + ABUS DANGEREUX n°139



MARTIN GORDON
Gilbert, Gordon & Sullivan, CD, Digital
Radiant Future Rds
J’avoue j’ai bien craqué sur ce disque dont j’ai fait l’album du mois de Voix de Garage.
D’abord le projet était hyper excitant : rejouer les meilleures mélodies des opéras-comiques de Gilbert & Sullivan façon Small Faces. Sur le papier ça pouvait le faire. Et l’album tient ses promesses !
Ça à un charme très Old England, mais pas seulement. Les ‘orchestrations’ avec leur très léger côté ‘synthétique’ nous amène l’ensemble vers des temps actuels tout comme les thèmes abordés dans ces chansons, qui sont de sortes d’invariants : le sens du devoir étant un thème central, mais il y a aussi un traitement ironique des travers des grands de ce monde.
Alors certes connaitre l’œuvre de Gilbert & Sullivan ainsi que le contexte socio historique dans lequel ils ont composé ne peut pas être un handicap, mais on peut aussi simplement se laisser porter par la musique qui se suffit à elle-même !
Musicalement on est quelque part entre Queen façon Bohemian Rhapsody et un Electric Light Orchestra musclé. Avec par moments des relents de Roxy Music ou de T Rex. La class quoi.
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SAVAGE RIPOSTE
Time control, LP, Digital
Battle Rds / Modulor
Pour leur 2ème album le trio Lyonnais se sont donné les moyens de réussir un disque marquant : enregistrement et mixage à Los Angeles avec Greg Gordon (Slayer, Jet, Triggerfinger, Dictators…) mastering réalisé par Howie Weinberg (Ramones, Clash, Nirvana, Rancid), et en plus la pochette arrache !
Musicalement Savage Riposte c’est la confrontation tendue entre le Punk 77 et cette excellente vague Punk Garage française des années 90 (TV Killers, Wonky Monkees, No-Talents…) à tel point qu’on les imaginerait plus aisément marseillais (Gasolheads, Hatepinks…) que lyonnais.
Si ses références vous parlent alors ce disque va vous emballer !
Car en plus le groupe possède tous les avantage d’un vrai Power Trio, notamment un bassiste qui n’est pas là pour être entendu qui étale son son bien gra(ve)s et son jeu marqué sur des chansons torchées comme il convient !
L’album doit beaucoup à l’alternance du chant ça garde la dynamique et la tension tout au long des 12 titres… le mélange des langues est aussi un élément fort savoureux.
Les Savage Riposte castagnent tout en restant mélodieux. Et c’est tellement bien !
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En concert : Mercredi 22 Juin : GAS DRUMMERS (Punk, Esp) + NOT SCIENTISTS (Pop Punk) + SAVAGE RIPOST (Punk 77), à L’Ayer Boat Café, à Lyon


COLMAN GOTA
Tape, CD, Digital
Kool Kat Rds
J’avais adoré le 1er album solo de l’ex Insanity Wave, et j’attendais ce 2ème long play avec impatience, et je dois reconnaitre que j’ai mis un peu de temps pour rentrer dedans, mais maintenant que j’y suis-je m’y sent tellement bien !
Une fois encore la musique de Colman se caractérise par son élégance et sa simplicité. Du Rock éternel avec des éléments Pop pour rendre chaque chanson accrocheuse. Ça m’a fait penser aux Slow Slushy Boys du 1er album ce côté Frenchy but chic. Avec une petite touche Folk Rock, et un côté Huey Lewis & the News qui ne serait un groupe d’arrière salle de bar, pour la joie de jouer, la simplicité et le plaisir de la faire et de le dispenser.
Pourtant avec Colman on est loin d’un Rock basique, il y a même un soin pointilleux apporté aux ‘arrangements’ et instrumentations mais rien d’ostentatoire.
Une des chanson semble s’appeler « I felt in love with Rock’n’Roll ». Rien à rajouté, si : Merci !
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ABUS DANGEREUX n°139
40 pages A4 couleurs
Comme à chaque fois avec Abus Dangereux je suis tout excité quand l’enveloppe arrive dans ma boite au lettre et que j’écrive dedans n’a rien changé à l’affaire. Et avec ce n°139 en plus j’ai découvert un paquet de bons trucs.
Et tout d’abord le ‘groupe’ de couverture (super réussie cela dit en passant) : The Soft Moon dont j’avais vu passer le nom un paquet de fois sans m’y intéresser ni écouter, une erreur. Que j’ai corrigé à cause de cette inspirante et longue interview. XIXA est aussi une découverte pour moi, tout comme GIL ROSE, LENA DELUXE, et DANIELLE DE PICCIOTTO.
Concernant The JAZZ BUTCHER ça fait plaisir de savoir que le gars est toujours actif et bien en forme ! D’ailleurs c’est aussi un des thèmes de ce n°139 les commémorations : les 25 du label LARSEN Records, les 30 des WASHINGTON DEAD CATS… mais tant que les ‘anciens’ continueront à balancer des disques aussi excitants je les achèterai avec foie ! Dans le genre survivant JAMES CHANCE se plante un peu là ! Niveau talent aussi !
Parmi les ‘jeunes pousses’ au sommaire il y a KEITH RICHARDS OVERDOSE, Les AGAMEMNONZ deux groupes que j’adore ! et aussi le duo M[[O]]ON, CAMELSPIDERS, JAMES PETE JAMES, JOYLINER (oh oui), CHARLIE O., une interview du réalisateur du film Rock autoproduit ‘Le Moral des Troupes’, un article à propos du livre consacré à la ‘revue / méga fanzine’ Ninteen (par quelqu’un qui y était, de l’intérieur), des column, chroniques de livres, fanzines et 10 pages de chroniques de disques ! De quoi faire votre bonheur !
En plus il y a l’indispensable CD sampler en accompagnement de lecture avec : The SOFT MOON, LENA DELUXE, XIXA, Les AGAMEMMNONZ, WASHINGTON DEAD CATS, CAMELSPIDERS, The HEARTLAND OF JAMES PETE JAMES, JOYLINER, KEITH RICHARDS OVERDOSE, SLOW SLUSHY BOYS, DANIELLE DE PICIOTTO, The JAZZ BUTCHER, CHARLIE O., M[[O]]ON.
Et tout ça pour seulement 5 euros
Abonnement 5 numéros = 20 euros
Disponible en dépôt chez DISCO RAMA 12 rue Genin, à Grenoble
[BT]

mardi 24 mai 2016

Chroniques : ATOMICS ROTORS + ACOUSTA NOIR + LOS PEPES



ATOMICS ROTORS
Persecution, 33 tours picture disc + CD, Digital
Be Fast
Avec un patronyme comme le leur, un titre d’album pareil, et un nom de label comme celui-ci (qui est l’émanation du Secret Place la salle Rock de la banlieue de Montpellier) il n’y a pas moyen d’amuser le terrain. Et les Atomics Rotors ne le font aucunement !
Psychobilly (la contrebasse slap mais pas en permanence et jamais en dépit du bon sens) avec une grosse dose de Surf et pas mal de Garage Punk, parfois même bien Punk pour ce trio qui sort là son 1er album. Mais attention le tout est plus subtil qu’il ne pourrait y paraitre de prime abord… avec des cotés ‘Exotica’ extrêmement bien venus dans l’album pour aérer tout ça. Rajoutez-y une dose de pur Rockabilly et nous voici avec un album complet et complexe qui amène à l’ivresse qu’on espérait sans forcément trop arracher la gueule.
Je me pourlèche déjà de les voir sur scène !
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En concert : Mercredi 25 Mai : ATOMICS ROTORS (Garage Psychobilly), au Thunderbird Lounge, à Saint Etienne

LOS PEPES
All over now, LP, Digital
Wanda Rds
Alors eux ont beaucoup écouté le 1er album des Boys. Et ses enfants putatifs (Buzzcocks et Undertones). A cette bonne base ils ont rajouté pas mal de Power Pop Us originelle + du Pop Punk.
Mais surtout ce qui compte pour Los Pepes (groupe international fondé logiquement à Londres) c’est d’écrire des chansons bien rythmées / secouées qui restent assez mélodiques pour accrocher immédiatement oreilles et cortex. C’est réussi !
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En concert : Jeudi 26 Mai : LOS PEPES (Punk Garage, Uk) + The WAGS (Power Pop), au Trokson, à Lyon. Entrée Libre


ACOUSTA NOIR, jeudi 21 mai, Urgence Disk, Genève
Finalement One Man Band est-ce que ça ne serait pas plus un ‘life style’ qu’une sorte de sous genre musical ?
Voyez le truc : tatouages, barbe, poignet de force, casquette, anneaux déformants dans les lobes des oreilles… et dans le cas du gars qui nous intéresse : mini drum kit, guitare (acoustique bien sûr) et, forcément accent de l’Oregon.
Et puis surtout la Mystique de la Route !?!
Parce que si cette ‘introduction’ peut paraitre un peu acerbe & moqueuse, j’ai un vrai respect pour les mecs et les rares filles qui font ça. Ayant un peu bouffé de l’asphalte dans le petit cirque R’n’R je sais à quel point tout ça est comme une grande lessiveuse qui finit par essorer ceux qui tentent de se lancer dans ce tobogan qui parait sans fin…
D’ailleurs le gars Acousta Noir (bon nom : bon concept) à une chanson sur le fait d’être sur la route presque en permanence. Dans un pays qui a tant aimé l’esprit romantico-bohème (assez largement fantasmée) de Jack Kerouac comme la France pas étonnant que cette forme d’expression marche si bien.
Ah bon on est à Genève, et c’est en Suisse ? Ouai… pour y venir depuis plus de 40 ans je peux te dire que ça ressemble de plus en plus à l’autre côté de la frontière (la Frontière : tiens encore un grand thème américain) et pas que pour le meilleur…
 En tout cas c’est un frenchie qui à organisé cette tournée (un annécien : le 7.4 en Force !) sévissant lui-même en tant que One Man Band sous le nom de SLIM JIM (https://www.facebook.com/guillaume.girard.148116) qu’il soit ici remercié de sa passion et de son abnégation : parce que quel pied j’ai pris !
Et pourtant la formule One Man Band commence à bien me sortir par les oreilles. Mais pas ce coup-ci !
Acousta Noir : une poignée de chansons introspectives, une autre pour pleurer dans sa bière, et quelques autres pour crier ‘Yhee-Ah’ comme un crétin de garçon vaché puceau. Et puis aussi une reprise du ‘Travelin’ man’ de monsieur Hank Williams ; Résultat c’est beaucoup moins chiant que la plupart de ses confrères, et plus rythmé que ce à quoi je m’attendais à l’énoncé de son nom de scène !
Ouai le gars nous embarque pour une balade très prenante ce qui est bien le moins.
Son choix de cover tue ! Un traditionnel écossais, un medley où se mélangent Dolly Parton (oh oui !) et Johnny Cash dans une version très innervée. Une cover des Bad Seeds (tirée de Henri’s dream) une de Tom Waits, et si tu as le niveau : c’est la class ! là pas de doute Acousta Noir c’est la taille patron, Gaslight Anthem, Social Distorsion, Bad Religion…
Mais ce qui fait que les 2 heures (ouai, 2h) passent comme dans un rêve c’est que ses compositions font largement la distance et ne paraissent aucunement ridicule en comparaison. Clairement le gars installe quelque chose sur scène. Le parfait équilibre entre la musique et la relation qu’il entretien avec le public (et pourtant moi je considère qu’on gagne toujours à ne pas parler entre 2 titres en live mais Acousta Noir est bien plus qu’une exception).
Bref la baffe de ce premier semestre !
Dont vous pouvez voir quelques vidéos d’excellente qualité qui ne donnent cependant qu’une faible idée de comment c’était : https://www.youtube.com/watch?v=RGLUMQleBxY

Le samedi suivant il jouait à Grenoble, au sinistre Dock devant 4 personnes : honte à vous !
Merci à Urgence Disk et à sa formidable et éclectique programmation de show case…

Acousta Noir devrait revenir l’année prochaine en tournée européenne : je me languie déjà !
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En concert : Mardi 24 Mai : ACOUSTA NOIR (One Man Band country folk intense, Usa) + SLIM GIBB’S (One Man Band), au Brin de Zinc, à Chambéry-Barberaz. 19h00. Prix libre.
et :
Jeudi 26 Mai : ACOUSTA NOIR (One Man Band Death Folk, Usa) + SLIM GIBB’S (One Man Band), à La Brasserie Pirate, à Annecy
et :
Vendredi 27 Mai : ACOUSTA NOIR (One Man Band Death Folk, Usa) + SLIM GIBB’S (One Man Band) au Fréquence Café, 5 rue Expilly, à Grenoble
et :
Samedi 28 Mai : ACOUSTA NOIR (One Man Band Death Folk, Usa) + SLIM GIBB’S (One Man Band) + FLU FLU BIRDS (Folk Punk), au Spear Hall, Avenue du Rhône, à Annecy
Et :
Jeudi 2 Juin : ACOUSTA NOIR (One Man Band Death Folk, Usa), à Urgence Discs, 4 place des Volontaires, à Genève
Et :
Vendredi 3 Juin : ACOUSTA NOIR (One Man Band Death Folk, Usa) + SLIM GIBB’S (One Man Band) au 648 Café, à Marcellaz (74)


mercredi 18 mai 2016

Chroniques : FUZZY VOX + The MAGNETIC NORTH + KING



FUZZY VOX
No landing plan, LP, CD, Digital
On pourrait résumer ce 2ème album comme un communiqué de presse : for fans of Power Pop  / College Rock / Pop Punk / Indie 90 / Neo Mod… ce qui serait à la fois exact et très réducteur
Exact car les Fuzzy Vox aiment et agglomèrent tout  un héritage de la Pop musclée et entrainant.
Réducteur car leur musique c’est aussi plus que ça ! Puisant parfois jusqu’aux arpèges byrdsiens ils tentent aussi de ramener toute cette longue Histoire de la Pop vers nos temps actuels, jouant leurs savoureuses chansons parfois d’une façon qui pourrait les rendre proche de King Gizzard, ou comme des Hives subtils.
Bref Fuzzy Vox torche sans complexe des Pop song qui donnent envie de sautiller, et mettent la banane jusque-là ! Et c’est tellement bon !!!
[BT]
En concert : Dimanche 22 Mai : FUZZY VOX (Pop’n’Garage) + WHITE FANG (DIY Garage Punk), au Thunderbird Lounge, à Saint Etienne


The MAGNETIC NORTH
Prospect of Skelmersdale, LP, CD, Digital
Full Time Hobby / Pias
Nouvel album tout aussi merveilleux (dans toutes les acceptations du terme) que le précèdent. Si ce n’est plus. Sans doute inspiré par le concept de cet album qui est basé sur la ville de Skermersdale une ville nouvelle développée dans les early 60’s près de Liverpool où a vécu un des membres du trio.
On entend ici une multitude de voix et de chants qui donnent l’impression de foule tout en rendant bien l’isolement de ses villes déshumanisées
Pop ‘symphonique’ riche et languide, mélancolique. Tour à tour presque désincarnée et chaude. Qui raconte le naufrage de ses utopies architecturales conçues par de ‘purs’ esprits en pleine conceptualisation mais hors du monde des vivants. Et que les humains (tellement humain) qui les ont peuplés et surpeuplé ont rendus cauchemardesque.
Au contraire de cet album d’une grande beauté !
[BT]


KING
One, Maxi Vinyle
Sound Like Yeah Rds
Gonflé le gars avec ce pseudo. Mais il assure derrière. Et pas qu’un peu !
Un maxi, 6 titres, que des merveilles.
Qualifions ça de Blues proto Electro / Folk funèbre / Death Country. On croirait le disque enregistré dans une église par des Bad Seeds sous calmants, remixé par un producteur de BO façon John Carpenter sombre.
Par moment la lumière transparait dans la couche de nuages sonores, mais toujours l’intérêt des chansons mélodies ou rythmiques transparait clairement. Tellement qu’à la fin on appuie toujours sur play !
[BT]


lundi 9 mai 2016

Chroniques : MOTHERFUCKER + AVENUE Z + MISSING SOULS + RAINBONES



MOTHERFUCKER
Confetti, LP, Digital
Sick Room Rds
Trio énervé (pensez McLusky au féminin) d’Indie Rock très puissant Motherfucker puise tout autant dans le Punk, le Grunge, le Math Rock (heureusement peu), le Heavy, le Post Had Core, l’Indie 90, le Post Punk, voir le Stoner… sans se laisser enfermer dans une case. Ni que ce 1er album ne ressemble à un salmigondis hétérogène. Du fait de la voix très caractéristique de sa chanteuse, et d’un très gros sens du riff, et du rythme (parfois se serait presque dansant, presque, hein).
Un album qui aurait pu sortir sur K Rds en co-production avec Sub Pop, Rise Above et Amphetamine Reptile… si c’est ça le son de 2016 : j’achète, en double !
Parce que oui ce qui fait l’intérêt de cet album c’est que ça n’est pas que rétro grâce à l’adjonction d’éléments qui viennent de beaucoup de choses faites dans la scène Indie depuis les 90’s jusqu’à nos jours !
[BT]
En concert : Mardi 17 Mai : MOTHERFUCKER (Grunge Riot Grrrl, Usa) + BLACK CHRISTENSEN (Post Hc), au Maïly’s, 27 rue Jean Prevost, à Grenoble. 19H00.
Et :
Vendredi 20 Mai : MOTHERFUCKER (Grunge Riot Grrrl, Usa) + ALABASTER (HC Noise), au Trokson, à Lyon. Entrée libre
Et :
Mercredi 25 Mai : MOTHERFUCKER (Grunge Riot Grrrl, Usa), à La Makhno, 4 place des Volontaire, à Genève


AVENUE Z
Azimut, LP, CD, Digital
Mondo Mongo / Slovenly Rds
Je ne sais pas ce qu’il y a dans l’air actuellement avec les groupes véritablement Rock qui chantent en français, mais moi qui normalement n’aime pas ça je suis tombé sur une belle poignée de succulentes découvertes.
Dont ce Avenue Z.
Au vu du pédigrée (et du label) de ses membres ça n’est finalement pas surprenant. Ce trio est constitué des 2 Magnetix et d’un Catholic Spray, et sur son 1er album ils pratiquent un Psych Synth Garage Punk bien crac cra. Finalement proche de l’univers d’un Magnetix qui aurait surtout composé sa musique à partir de vieux synthé analogiques déglingués, bricolant tout leur matos pour arriver à un son brut qui rappel un peu le 1er Suicide (et le 1er Alan vega en solo) une sorte de proto électro punk bien vintage et sale !
Le tout avec l’innocence de la scène bricolo tape trading française de la 2ème moitié des 80s (X Ray Pop for ever). Le chant en français est noyé dans les instruments et c’est parfait. L’album contient de plus un bon paquet d’instrumentaux, et se clôture sur un titre qu’on dirait chanté en latin.
Brut voir brutaliste, mais très très réussit !
[BT]
En concert : Mercredi 11 Mai : AVENUE Z (Garage Noisy) + The DANSANT (Punk Noisy dansant), au Trokson à Lyon. Entrée libre


The MISSING SOULS
S/t, LP, CD
Dangerhouse Skylab
Après les furieux concerts que j’ai vu d’eux, et leur 1er  single j’attendais beaucoup beaucoup de ce premier album ! Et je ne suis pas déçu le moins du monde.
En dépit du fait qu’il m’a fallu pas mal d’écoutes pour rentrer complètement dedans, car le parti pris d’un son très clair et précis change beaucoup du live et du single. Cependant comme je suis généralement très favorable à cette orientation sonore je ne me plains pas.
D’autant que passé la première surprise : qu’est-ce qu’il régale cet album !!!!
Mélangeant idéalement Sixties Garage Punk et Soul musique (plus Garage quand même, la Soul étant surtout là pour le swing et le déhanché… on est loin des studieux revivalistes) les Missing Souls balancent 11 titres qui donnent furieusement envie de s’agiter.
Et comme le chant masculin et féminin alterne bien, tout comme les chansons avec orgue ou sans, chaque moment sonne frais ! Super frais.
Ça m’a rappelé les Slow Slushy Boys de la période Prettty Monster dans cette volonté d’injecter de la Black Music dans leur Garage (dixit Bruno Dangerhouse) le fait qu’on retrouve sur ces 2 albums Lester à la batterie est bien plus qu’une coïncidence !
Play fuckin’ Loud !
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The RAINBONES
Secret slave,
Nowhere Men Rds / Youz / Harmonia Mundi
Celui-là aussi je l’attendais de pied ferme ! Car le 1er album des Rainbones je l’ai vraiment beaucoup usé. Et que sur scène je les avais adorés.
Donc leur 2ème s’appelle Secret Slave… surement en hommage au 2ème guitariste qui vient de débarquer dans l’équipe. Ce qui épaissis le son des Rainbones et colle parfaitement à leur Swamp Rock Garage Trash qui rappelle un peu ce que faisaient les écossais de Primevals dans les 80 (et également actuellement le groupe étant toujours actif et très bon). Mais pas uniquement on peut penser à un Tav Falco qui aurait abandonné le tango pour muscler son jeu de jambe.
Une petite touche Death Rockabilly à la Raymen (les allemands) sans le côté rétro doigts sur la couture mais plus dans l’esprit Black R’n’R originel : sale & rampant.
Par moment on pencher un peu vers un Blues Noisy qui là plonge dans le marigot australien…
Bref une belle collection de titre qui sentent la possession et le souffre. Du Rock des origines : dangereux, crado et intense !
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samedi 7 mai 2016

Chroniques : The DRONES + UP THE ZINES n° 16 + VOX



The DRONES
Feelin kinda free, LP, CD, Digital
TFS Rds
C’est vrai que je n’ai pas les 2 albums précédents du quintet australiens (mais je vais remédier à ça très vite), que je connais plutôt leurs (intenses) disques du début, et que je me rappelle très distinctement de leur concert à Grenoble 8 ans après, mais quand j’ai glissé ce nouveau disque j’ai été très surpris. Et intrigué au point de regarder à 2 fois pour vérifier le nom du groupe sur la pochette !
Car sur ce ‘Feelin kinda free’ les Drones mélangent proto électro vintage cra-cra, bricolo et pas dansant avec leur Blues Swampy Noise profond et tripant. Pour un résultat hyper convainquant, électrisant et qui sort considérablement des sentiers battus ! En dépit de l’épaisseur du son du marigot qui émane de tout ça ce disque sonne très frais tellement il est loin des standard de ce qu’on nous rabâche depuis un moment.
Le titre du disque sonne comme une déclaration d’intentions et les Drones se montrent fidèles à leur idée de départ. Pas de limites, sortons des schémas confortables ! Pour un résultat brillant !
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UP THE ZINES N°16
60 pages A5 noir et blanc, 2 euros + port ici : industwetrust@aliceadsl.fr
J’avais loupé la sortie de ce n° là, alors que ce fanzines qui parle des fanzines et une de mes lectures préférée de la presse ‘underground’. Mais je me suis rattrapé en commandant le tout nouveau n°17.
Et, oh combien j’ai bien fait !
Au sommaire plein de longues et passionnantes interview de gars dont j’ai lu avec plaisir les zines dans le passé ou récemment :
Pierre de ‘La Salamandre Et Une Rockeuse’ le zine du Havre des années 2008 et suivante que j’aimais beaucoup.
Marc (de Condense) à propos de l’aventure du zine Silly Hornet Tribune des années 90 qui tournait autour de l’asso de concerts lyonnaise Silly Hornet (grâce à laquelle j’ai pu me régaler d’un nombre impressionnant de concerts inoubliables). Je n’avais par contre jamais eu ce fanzine-là entre les mains.
En revanche j’ai tous les numéros de son zine suivant Loose Nut (pas mal branché 60’s Sound et Mod entre autre) dont il nous parle aussi dans un autre volet de cet entretien au long cours.
L’autre gros morceau du n°16 se sont les 16 pages d’interview de Daniel du monstrueux fanzine ChériBibi (et ça n’est là que la première partie d’une très longue et riche conversation qui s’étalera sur les deux numéros suivant de Up The Zines). Daniel commence par nous parler de ces débuts dans le fanzinat et de la première période de ChériBibi et de ses pliages incroyables… Le pied !
Et bien sûr comme à chaque fois Jeff le rédacteur passionné et passionnant nous dégote un paquet de fanzines à chroniquer !
Indispensable comme à chaque fois !
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VOX
Pompidou, LP, CD, Digital
Heads
J’ai mis un certain temps à rentrer dans ce 1er album du quatuor montpelliérain, car comme sa pochette, je le trouvais un peu force. Du moins c’est l’impression que ça m’a fait dans un premier temps, puis je me suis laissé convaincre par leurs chansons.
Musicalement c’est difficile de les qualifier très clairement… ce qui est une bonne chose !
Indie Rock assez musclé, on évoque Lisa Kekaula à propos de leur chanteuse, surtout pour les bouclettes alors vu que leur registre sont assez différent même si on sent chez les deux un côté meneur d’homme. Donc un poil de Garage, un poil de Pop musclé un petit côté 90 bien assumé.
Mais ce qui compte avant tout ce sont les bonnes chansons qui sont là-dessus ! Et en plus les Vox ont pondu deux instant hit, ce qui rend ce disque furieusement attachant !

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mardi 3 mai 2016

Chroniques : ARCHIE & The BUNKERS + DIVIDERS + The LIMINANAS + GASPARD ROYANT



ARCHIE And The BUNKERS
S/t, LP, Digital
Dirty Water Rds
Merde, la vache, il claque ce disque !
Super nom, pochette iconique, dès le début ce duo de frangins capte l’attention. Après 2 EPs auto produit pour leur 1er album ils s’offrent le Ghetto Recorders studio et Jim Diamond pour mettre en valeur leur musique. Très bonne pioche (of course).
L’orgue type Farfisa prend une place incroyable et la batterie s’entrelace dedans.
Comme si un Keith Moon qui aurait abandonné les amphètes pour un groove plus apaisé se tapait une jam session avec un James Taylor ou un Booker T qui aurait eu une adolescence Garage Punk. Merveilleux mélange.
Parfois sur cet album on peut entendre la morgue de The Fall et un petit côté Post Punk mais vu ‘l’orchestration’ qui est disponible au sein de leur duo les frangins de Archie And The Bunkers sont loin de sombrer dans le revival ou la parodie ! Au contraire ils affirment une personnalité dès ce 1er album ! http://www.dirtywaterrecords.co.uk
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En concert : Jeudi 5 Mais : ARCHIE & ThE BUNKERS (Garage Punk, Usa) + DIVIDERS (Country Blues Garage), à l’écurie, à Genève http://www.lecurie.ch/program.html


DIVIDERS
Fourwalls Farewell, Lp, Digital
Beast Rds / Casbah Rds
Je dois dire que je ne suis pas loin de l’overdose de cette vague néo psyché actuelle, donc quand ce 1er album est arrivé entre mes mais je me suis dit : encore ?
Heureusement ce disque est bien plus et bien meilleur que la production de cet épiphénomène musical à la durée de vie (trop) longue.
A cela beaucoup de raisons :
D’abord Dividers injecte un gros paquet de nerfs (ou de couilles, c’est comme vous préférés) dans sa musique, bien assez pour se démarquer et, la rendre passionnante / palpitante !
D’autre part leurs sources d’inspirations ne se situent pas du côté du San Francisco actuel, mais bien ailleurs. Dans plusieurs ailleurs dirai-je même.
Indie Rock 90, Brit Pop, Freakbeat 66, Noise, Trash Blues, C86. Et bien entendu psychédélisme mais pas envisagé comme une recette, au contraire : comme une liberté possible.
On peut entendre dans leur musique à la fois du proto Shoegaze et un petit côté Dogs extrêmement réjouissant !
Enfin en agglomérant tous ces éléments ils composent des CHANSONS formidablement accrocheuses ce qui donne un album qui s’écoute de bout en bout, car il est à la fois une œuvre homogène et, un assemblage de titres percutants & excitants.
Totale réussite !
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En concert : Vendredi 6 Mai : DIVIDERS (Folk Garage Punk) + DIXMILLE (Post New Post Wave) + CASBAH TRIBE DJ SET, au Mistral Palace, à Valence.


The LIMINANAS
Malamorte, LP, Cd, Digital
Because Music
Après avoir réussi leur album ‘intermède’ avec Pascal Comelade Les Liminanas reviennent déjà au affaires avec un nouvel album. Et ça n’est pas moi qui vais m’en plaindre. Car une fois encore l’exploit de réussir le parfait dosage entre titres en anglais, chansons en français et instrumentaux palpitant est réalisé. Haut la main et avec toujours ce style et ce son identifiable entre mille.
Paf les Liminanas balancent encore un album captivant et palpitant de bout en bout, ou chaque seconde vous réchauffe l’intérieur !
Le tout en réussissant cette fois à me captiver avec un album où la moitier des chansons est en français (alors que je suis très réticent à cela). Les Liminanas balancent tous leurs morceaux avec aisance, class et évidence comme si ceux-ci étaient déjà des classiques.
UN MUST !
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GASPARD ROYANT
Have you met…, LP, CD, Digital
Jive
Après le torride premier album et le concert bouillant donné à La Source à Fontaine j’attendais ce 2ème album avec impatience. Il m’a fallu 3 écoute pour bien m’imprégner… normal j’avais tellement écouté, aimé, chroniqué, dansé, sué, chanté sur le premier que l’appropriation de sa suite se devait d’être un processus un peu plus long.
Maintenant que s’est fait : Miam Miam qu’est-ce qu’il est bon. Et j’y suis jusqu’au cou.
Encore plus immergé dans son obsession Girl Group Gaspard Royant joue et chante cette musique non pas comme un revivaliste studieux mais tout simplement comme si celle-ci n’avait jamais cessé d’être d’actualité.
Voilà un album beau, onctueux, élégant, diablement sexy, tendrement mélancolique parfois, bien secoué quand il faut et joyeusement catchy !
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dimanche 1 mai 2016

Chronique : JACK OBLIVIAN avant son concert de mardi à Saint Etienne



JACK OBLIVIAN & The SHEIKS
The Lone Ranger Of Love, LP, CD, Digital
Mony Rds
En voilà un nom qui rappel tant et tant de bons, très bons, excellents, voir encore mieux que ça, souvenirs !
Entre les albums et les singles sauvages des Oblivians ou leur monstrueux concert au Perroquet à Ugine au milieu des 90’s (pourtant enchaîner après les Country Teasers n’est pas un mince challenge), ses albums sous différents alias, et le très beau concert au Brise-glace à Annecy il y a de cela une dizaine d’années…
Donc quand je vois son nom sur un disque j’ai toujours envi de glisser sa musique entre mes oreilles.
Avec ce nouvel album Jack Oblivian prouve que l’inspiration ne se tarie pas, au contraire ! Ça s’agite et ça secoue mais pas seulement parfois, ça fouille l’âme. De plus en plus Jack Oblivian et ses boys pratiquent un amalgame qui n’appartient qu’à eux ! Synthétisant le black R’n’R originel, le R&B, la musique Populaire, le Country, le Garage Rock pour aboutir à un disque qui se refuse à se laisser classer mais qui distille un maximum de plaisir ! Et c’est bien là tout ce qui compte !!!

A ne surtout pas rater : Mardi 3 Mai : JACK OBLIVIAN & The SHEIKS (R&B / 50’s Trash Garage génie, Usa), au Thunderbird Lounge, à Saint Etienne

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