lundi 30 septembre 2013

Kroniks:OWEN TEMPLE QUARTET+OWUN+METALLEG+Antone & les Ogres


OWEN TEMPLE QUARTET
Rot in the sun
LP Casbah Rds
J’avais raté leur 1er album, et, c’est donc après les avoir vu sur scène deux fois (dont le scotchant concert de Valence) que je découvre leur nouveau. Ce qui selon mon expérience, pour peu que le groupe soit bon sur scène (et là c’est le cas, au combien !), ne joue pas souvent en faveur du disque. Mais avec ce ‘Rot in the sun’ ça n’est pas le cas du tout ! Ce que j’ai aimé en premier dans cet album c’est le mix, je trouve qu’il y a une tendance lourde à mettre la voix trop en avant, mais pas chez les Owen Temple. Elle est là où il faut pour laisser de la place aux 3 instruments. La mise en son est gonflé, mais juste comme il faut. Avec un peu d’emphase mais comme il sied à leur Rock profond et sombre (mais sans excès). Ensuite j’ai aimé les compositions qui sous des dehors de simplicité et d’efficacité laissent entendre pas mal ‘d’arrangements’ (des grelots ici, une entrée de guitare là, une trompette fantomatique sur l’intro, un sax un peu Free sur le dernier titre…) rien de plus prétentieux mais judicieusement placé. Pour ceux qui n’auraient jamais écouté les Owen Temple Quartet imaginez des Bad Seeds qui n’auraient pas mollis, ou Beast Of Bourbon toujours vivant, rencontrant un 16 Horse Power dégagé de ses côtés gonflants et doté d’une paire de couilles. Cependant ce que révèle ce 2ème album c’est un groupe qui est en train de labourer son sillon musical. Un album qui va bien aux matins fatigués comme aux crépuscules enflammés. 
[BT]
En concert : Lundi 7 Octobre : The SQUARED CIRCLE (Psyché Noisy) + SINGAPORE SLING (Dark Psyché / Nu Gaze, Islande) + SONIC JESUS (Krautgaze Rock, Italie) + OWEN TEMPLE QUARTET (Rock sombre & puissant), à l’Ampérage, à Grenoble

OWUN
Le fantôme de Gustave
CD, Autoproduction
Premier contact : la pochette qui bien que très sobre prépare au voyage onirique qu’est, en partie, ce nouvel album d’Owun. Leur retour sur scène l’année dernière était très impressionnant. Sans doute supérieur à ce qu’ils faisaient, déjà très bien, il y a 15 ans. Donc ça laissait espérer au moins un bon album. Mais pas à ce point là ! Deuxième contact : le son. Très puissant. Clair. Compact. Respirant aussi. Impressionnant surtout ! Dans les 90’s Owun jouait de la Noise à sa façon. Dans les années 10 ils amènent le style vers une nouvelle direction. Avec un formidable travail sur la captation de la vibration du son, sur la résonance des guitares. Mais sans verser dans le drone pour autant. La voix couverte d’effets semble se diluer dans les guitares, et c’est bon. On peut retrouver de façon très parcimonieuse du Neo Kraut. Un peu de polyrythmie. Et parfois, du stop & go. Désormais qualifier la musique d’Owun est devenu un vrai challenge. Elle se déguste juste à plein volume ou au casque afin d’être entouré, enfermé dans tous ces sons. Se plaçant sur un segment long qui va de Psychic Paramount à Meshuggah (sans le côté Metal) Owun à trouvé SA place, avec cette œuvre unique. Sombre. Riche. Profonde. Et, belle.
[BT] 
En concert : Jeudi 10 Octobre : OUI SABOTAGE (Indie Noise Rock) + OWUN (Noise excellente)  + HAPPY LAME SHEEP (Post Electro ?), à Eve, sur le Campus de Grenoble. GRATUIT. Dans le cadre du Festival "Vivre l'Utopie".

METALLEG
Hit of the week
12’’, Trend Is Dead Rds
Je crois qu’on peut qualifier ce court album de petit disque. Mais c’est un (très) très bon petit disque. Petit dans le bon sens du terme, car ce trio n’a pas de prétentions artistiques (pas d’Indie Bricolo Psyché Garage Rock rêvant de Frisco ici, ni de Math Rock), la seule prétention présente c’est celle de faire juste de la musique qui donne du plaisir. Pour eux et pour nous.
Ne vous laissez pas abuser par leur nom les Metalleg font plutôt dans la mélodie. Avec énergie. Un peu de punk ligné Boys (avec une touche de Ramones pour l’ambiance enjouée) mais sans le côté rétro de la scène revival Punk 77. Et Metalleg additionne à son cocktail pas mal de Power Pop sans là non plus tomber dans la redite de 1979. Un bon petit groupe qui sort un bon petit album qui est une bonne grosse dose de fun et de mélodie ! 10 chansons en 20 mn mais sans jouer démesurément vite, les chansons durent seulement le temps qu’il faut, donc on ne remet pas un refrain, un couplet et encore un refrain qui serait superfétatoire. On reste au plus prêt de ce qu’une bonne Rock Song doit être : sexy, vive, excitante, et surtout ne doit pas s’éterniser. Ça sent un peu la sueur et la peur comme parfois New York (dont est issue le trio) a su l’exsuder dans la période pré / proto Punk. JUST CLASS !!!
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Antone & les Ogres
S/t
CD, Soni è lumi
Eux ils auront fait tout ce qu’il faut pour qu’on ne l’écoute pas leur album : un nom à la con, la pochette la plus laide de 2012 (ce qui explique qu’il soit resté au fond d’une pile de CDs aussi longtemps) on dirait le visuel d’une compil techno tuning fauchée. Ils osent une cover de ‘Ring of Fire’ genre gros Rock gras & groovy. Et en plus ils sont corses. Bref rien pour eux !
Enfin si.
La moitié de cet album. Quand ils ne donnent pas dans le cliché fanfare Rock à la con, ou le Rock variétoche italien 80, ils écrivent des chansons où s’amalgament les guitares et les cuivres dans LE BON DOSAGE avec une petite touche Indie plaintive, ou Psyché. Et à ce moment là ils sont très délectables !
[BT]





mardi 24 septembre 2013

KRONIKS:BITERS+NO SHANGSA+SANTA RITA+SONS OF BUDDHA+PETE TOWNSHEND autobiographie

BITERS
S/t
12’’, Pop The Balloon Records
Pour conjurer la galère qu’avait été la publication du LP compilant les singles du quatuor américain (genre le manageur qui se barre avec la caisse du groupe et l’avance du label) Pop The Balloon Rds et les Biters remettent le couvert ensemble. Cette fois il s’agit de rééditer le premier 25 cm du groupe qui était depuis longtemps épuisé. Et vingt dieux qu’elle bonne idée !!! Cette réédition se fait en 12’’ pour un son encore plus puissant. A l’écoute de ces 5 chansons on se rend compte à quel point les Biters ont été depuis leurs débuts une machine à tubes Power Pop. Refrains ultra catchy, plein de chœurs, riffs accrocheurs et hooks imparables sur chaque chanson. IMPARRABLE je confirme ! Immanquablement je me retrouve devant mon miroir gigotant avec ma Air Guitar et chantant dans mon micro imaginaire. Que 15 mn, mais 15 mn qui donnent du BONHEUR, la pèche, de la joie de vivre.
Et de l’espoir dans l’humanité.
A ne surtout pas rater !!!
[BT]

No Shangsa
Blind-driving
CD, Gigors Electric Records
Le trio instrumental (batterie, basse, clavier) arpente les scènes depuis un très long moment mais c’est quasi par hasard que je les ai vu sur scène pour la première fois. Et là ils m’ont mit une immense baffe ! Suite à quoi j’ai longtemps pensé que No Shangsa n’arriveraient jamais à recréer sur album cette intensité. ET BIEN SI !!!
Ils pratiquent toujours leur mélange atypique, disons, un croisement de Néo Kraut (avant que ça devienne une étiquette et un revival ils étaient déjà là), Post Hard Core, Noise… qui prend une dimension totalement organique sur ce ‘Blind-driving’ ? sexy, excitant de bout en bout. Et avec juste la production qui convient : sobre, organique et puissante mais pas brutale. Pour mettre en valeur la musique de No Shangsa sans se la raconter. Bien agité malgré certains passages posés (mais pas planant).
Je me dis que la rencontre avec le label Gigors Electric (oui ceux qui organisent le Freakshow Festival et programment toute l’année au C.B.G.C à Gigors et Lozeron) est une évidence, tant ils partagent la même éthique : rien pour la hype, tout pour la musique ! Et celle de No Shangsa avec sa tension contrôlée peut vous faire monter haut. C’est organique, quasi orgiaque tellement l’intensité de ce mélange rare fait croire qu’il y a bien plus que 3 instruments là dedans ! PALPITANT, intégralement !!!
[BT]

Santa Rita
High on the seas
LP, CD, A Loud Music
Encore un disque de chez A Loud Music qui ne veut pas rentrer dans une seule case. A la fois Pop (autant marqué par les années 90 que par ce qui se fait actuellement) mais aussi Rock par son traitement musclé (mais pas bourrin) de la musique. Chant féminin qui se fait sur différents registres selon les besoins de la chanson, mais sans tomber dans la démonstration. Cet album commence presque en douceur par 2 mid tempo qui vous installent dans le décor de l’univers de Santa Rita (la patronne des causes perdues ? ce qui devrait parler à tous les fans de Rock, non ?). Pas moyen de nommer un seul groupe auquel les comparer, ou alors il faudra faire une longue liste avec un peu de ceci et un peu de cela.
En plus de ne présenter QUE des bonnes chansons pleines, ambitieuses et maîtrisées sur ce premier album le quatuor féminin espagnol pose 2 minis hits qui devraient faire le bonheur de toutes les College Radio de la planète.
Pour Santa Rita l’heure du numérique est une bonne nouvelle car leur musique doit être écouté plus que décrite. Ainsi elle se révèle : dans sa puissance émotionnelle, la force de ses compositions, l’étendu de son registre et dans le plaisir qu’elle donne. Alors à vous de goûter !!!
[BT]

Sons Of Buddha
Didoudam
LP, CD, Dirty Witch Records
Le trio qui est une sorte de super band (avec des membres de UncommonMenFromMars, Forest Pookie, ISP, Cannibal Mosquitos, Bad Chickens) sort de l’ombre de ses groupes mères et piblie ce premier véritable album. Et à l’écoute de la première chanson je me dis ‘bon sang mais c’est bien sûr’. Sons Of Buddha balancent la sauce de façon évidente ! Pop Punk + HC mélodique + Power Pop + Pop Core (remember tous ces grands groupes anglais de la deuxième moitié des 80’s : MC4, HDQ, Sofa Head…) avec une attitude détendu à la Dickies, et un son qui peut rappeler les Rentals et les Queers.
11 titres construits autour de refrains ultra évidents avec force chœurs, ouh ouh, hooks… La simplicité (apparente) au service de l’efficacité et des joies simples qui font dodeliner de la tête, chanter sous la douche, et gigoter des genoux. C’est vif, rapide mais pas bourrin, fin, frais, très mélodieux, énervé comme il faut, et j’aime ça !
[BT]
Samedi 28 Septembre : SONS OF BUDDHA (Hard Core Mélodique) + The MUSCULATORS (Young Punk), à l’Oasis Café, à Valence

Pete Townshend
Who I am
Michel Lafon, 527 pages, 22.95 euros
Comme se sont les WHO qui sont à l’origine de ma passion pour le Rock, l’autobiographie de leur guitariste ne pouvait pas échapper à mes yeux.
Classiquement chronologique, écrite à base de paragraphes vifs plus ou moins long en fonction de leur importance et qui sont une succession de souvenirs qui vont de la musique, à sa vie perso, ou des rencontres avec d’autres musiciens, cinéastes, adeptes, photographes… Pete Townshend aborde tous les aspects de sa vie, de façon décousu, mais en fait proche d’une certaines réalité où les choses ne s’enchaînent pas de façon logique… Bien sûr les Who y tiennent une place prépondérante (tu m’étonnes) mais finalement pas si centrale que ça, sans que ce soit déceptif pour moi. Comme il à toujours été extrêmement actif et créatif (sa façon de repousser une dépression menaçante ?), dans ce livre il aborde ses grandes passions pour la voile et l’installation de home studio (ce qu’il fait chez lui depuis le milieu des années 60) créant aussi son refuge et un lieu où il peut donner libre court à sa créativité. Il raconte aussi pas mal d’épisodes connus de sa carrière et de sa vie de Rock Star avec un léger détachement salvateur.
Brillement traduit par Laura Seeger-Lanchon et Vincent Guilluy (bassiste des 3 Headed Dogs, ex Holy Curse… ce qui nous dispense des approximations et imprécisions que ce genre de livres recèlent dans leur version française), voici un bien bon livre sur l’homme derrière l’icône, 500 pages qui filent à vivent allure. Pas indispensable, juste : agréablement intéressantes.
[BT]


lundi 16 septembre 2013

Chroniques:Conert Bloody Hollies/What The Fuck+The Backwards+Toundra

The BLOODY HOLLIES + WHAT THE FUCK Mercredi 11 Septembre, à Annecy.

Normalement le Bar des Tilleuls organise des concerts que le vendredi soir, mais comme l’a dit le taulier au micro après le concert : l’occasion fait le larron, et quel larron !
A cause des travaux de nuit dans le quartier je n’arrive qu’à 21h, mais comme les 2 groupes et les organisateurs (http://shitincanrecords.bandcamp.com) sont encore à table devant la scène j’ai le temps de prendre une mousse avec un fan qui est venu depuis Grenoble pour voir ce concert.
What The Fuck le trio annécien (batterie/chant, guitare/chant, guitare/chant parfois) balance son Rock très musclé où se croisent mid tempo hargneux et titres plus rapides. Entre Punk et Early HC. L’alternance des 2 chants apporte beaucoup. Ça fait 4 fois que je les vois et j’aime à chaque fois (à tel point que je leur ai proposé de venir enregistrer une session radio… à suivre). Beaucoup beaucoup mieux qu’une mise en train !

Pour moi les Bloody Hollies ce fut une découverte, bien que j’ai écouté une paire de titres sur internet. Et bien que le grenoblois avec qui j’ai éclusé une paire de bière m’ait prévenu que c’est un groupe de scène terrible, rien ne me préparait à la déflagration de leur concert !
Ça démarre comme une version punkifiée de Blackfoot (boogie agressif + bottleneck noisy) et ça évolue entre Ealy Hard Core et Fat Possum Records. Comme l’impression de voir dans un bar du fond du bush un AC/DC d’avant le premier album qui turbinerait aux amphet’. Même si chacun des riffs des Bloody Hollies hurle We are an amercican band : comme si ils avaient détournés le Mississippi pour le faire traverser New York avant de se déverser dans la Bay Area. Une sorte d’épopée du Rock Us quoi.
Avec leur 3ème album sous le bras (chez Alive Records www.alive-totalenergy.com) le quatuor de Buffalo passe pour la 2ème fois à Annecy, à chaque fois dans un bar. Et même si cette proximité avec le groupe et ces ambiances moites mes plaisent toujours je trouve ça étonnant, voir très décevant qu’une groupe de ce niveau et de cette intensité ne joue pas dans des clubs. Car les Bloody Hollies sur scène c’est une VRAIE TORNADE ! Un ouragant de sons et de feeling, d’intensité 7 sur l’échelle de Richter.
Je fini rincé, époustouflé et HEUREUX ! De cette joie que seule donne un grand concert de Rock’n’Roll ! Couvert de sueur je me rapproche du bar pour l’opération ré hydratation et j’y entends l’expérimenté et tatoué roadie du groupe dire au guitariste chanteur que c’était le pire concert qu’il avait vu d’eux. Hé ben mazette si celui-là c’est le pire il faut que je le revois !!! Quoiqu’il arrive après ce soir moi aussi je suis prêt à faire un paquet de kilomètres pour revoir les Bloody Hollies sur scène !!! Une soirée qui est restée longtemps graver dans mon corps et qui restera encore plus longtemps dans ma mémoire.
[BT]

The BACKWARDS
Eerie thoughts collections pt. 3
CD, Area Pirata Rds
En rééditant l’unique album de ce groupe italien (agrémenté de 13 titres issus de leurs démos, soit un total de 30 chansons en 78 mn, avec un son homogène, innocent, pur et précis) Area Pirata Rds nous plonge avec ravissement dans les late 80’s en plein coeur de la scène Néo Sixties du Garage Revival. Plutôt tendance Pop, parfois un peu folkisant, ligne claire et 12 cordes, mais toujours joliment psyché aussi.
Comme à chaque fois que je tombe sur une pépite de cet accabi je me demande combien de disques aussi excellents il reste à exhumer ? En tout cas celui-là est entre mes oreilles depuis avant l’été et c’est pas partit pour s’arrêter. Pour bien vous caractériser leur musique et baliser le terrain ici visité par The Backwards sachez qu’ils reprennent : The Creation, Robyn Hitchcock, The Byrds (ceux de Roger McGuinn), le Chacolate Watchband, le Velvet, et pour la courte intro de leur album un peu de Syd Barett). Sachez également qu’une de leur K7 avait été éditée dans le tout début 90 par Delirium Rds et une autre par le fanzine Crytic Tymes. Voilà qui doit vous dire où on va : dans un univers onirique fabriqué par touches délicates par des musiciens ayant un goût très sûr, un talent d’interprétation très fin, et, surtout, une capacité à écrire de magnifique morceaux de Pop Sixties Psyché sans être passéiste. Des chansons qui vous embarquent dans leur trip mais ne se perdent jamais inutilement dans la branlette de virtuose. Toujours concis, précis et fin The Backwards pratiquaient une musique qu’on à perdu l’habitude d’entendre et qui donc, sonne incroyablement fraîche et excitante. Un petit livret de 12 pages accompagne ce CD avec une présentation du groupe signée Roberto Calabrò l’auteur de l’indispensable « Eighties Colours. Garage, beat e psichedelia nell’Italia degli anni Ottanta ». Un gars à qui on ne la fait pas et un vrai passionné. Une sorte de caution, mais cette intégrale de l’œuvre des Backwards se suffit à elle-même par sa qualité jamais prise en défaut. Je crois bien qu’on peut appeler ça UN MUST !
[BT]

Toundra
III
LP, CD, A Loud Music
Ce label espagnol a sur son catalogue une poignée de groupes pas très connus mais au répertoire très intense et à la musique qui ne reste pas bloquer dans un style unique. Ça ne facilite pas mon travail pour vous décrire cet album, le 3ème donc du trio instrumental. Math Rock ? Post Rock ? Rock instrumental ça c’est clair, et du très bon, mais après pas moyen de les faire rentrer dans une seule case.
6 titres en 40 mn et l’attention qui ne décroche pas. Alors il est vrai que ça joue musclé et complexe, on peut parfois penser à un Messhugah désossé (à qui on aurait enlevé tout le gras et la polyrythmie) dans la multiplication des thèmes, riffs, rythmes et énergie déployés, sans que ça ne sonne jamais Metal. Ça joue technique avec des titres où la musique semble évoluer de son commencement vers sa fin… comme si un élément musical puis un autre venait s’additionné au thème de départ. On pourrait les mettre dans la même école que Pelican (que j’adore) sans que ça crée des conflits, mais je ne suis pas sûr que les 2 groupes se comprendrait car Toundra possède indéniablement sa propre personnalité !
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mercredi 11 septembre 2013

Chroniques:Giöbia+Don Cavalli+Nasty Werewolves

Giöbia
Introducing Night Sound, LP, CD
Sulatron Rds / Cargo
Ce 3ème album est une réussite de bout en bout ! Ça commence dès la 1ère impression donné par la sobre et belle pochette réalisé par le bassiste d’Electric Moon (autre excellent groupe Space / Psyché du même label) immédiatement on est dedans. Comme le montre bien leur logo (et son tréma intégré dans le O de Giöbia) le quatuor milanais accorde une grande importance aux détails. Le son de cet album est méticuleux mais pas aseptisé, organique et enveloppant juste comme il sied. Sur chaque titre la place des différents instruments évolue en fonction de leur importance dans la chanson, comme sur « A hundred comets » qui met en avant un tambourin et plus ou moins de guitares durant ses 6’25 (soit le titre le plus long du disque).
De la même façon la place du chant, de l’orgue (ou parfois du sitar) varie à l’intérieure de la composition, et, de l’une à l’autre. Cette façon de faire est un apport considérable à la réussite de cet album qui semble ainsi se renouveler à chaque écoute !
Entre Psyché late 60’s (reprises des Electric Prunes et de Santana… finalement c’est une bonne idée vu le résultat) et ce qui se fait actuellement mais sans le côté mièvre de la plupart. Giöbia met ce qu’il faut d’énergie, d’imagination et d’excitation dans ses chansons pour se placer bien en avant du troupeau !
Une pointe de Kraut, un soupçon de Shoegaze, une pincé de Space, voir un léger saupoudrage Prog viennent relever la base de la sauce Giöbia (Pop 60’s orchestrale & Fuzz Garage Psyché) pour un résultat qui nourrit les oreilles, le cœur et l’âme !
[BT]

Don Cavalli
Temperamental, LP, CD
A Rag / Because Music
Je découvre Don Cavalli avec ce 2ème album (alors que le 1er date de 2007) et je suis conquis ! Du Rock'n'Roll fifties mais qui ne serait pas conservé sous cloche comme dans n'importe quelle scène revival, et qui aurait intégré des éléments musicaux de toutes les décennies suivantes  tout en conservant son âme !!!
Le son et la prod’ donnent aussi à cet album son côté « intemporel mais actuel » bien que débarrassé de certains tics du moment.
Un des gros points fort de ce ‘Temperamental’ c’est la voix caractéristique, un poil maniérée (mais là, c’est bien) et chaude de Don Cavalli, qui est par 2 fois soutenu par du chant féminin, ce qui est toujours une bonne idée.
Avec son style original, unique et personnel Don Cavalli et son gang réussissent un album amusant, frais, sexy, qui vous embarque de bout en bout. 12 chansons, zéro point faible ! Une totale réussite. Cet album aussi m’a chaviré ! A écouter jusqu’à plus soif !
[BT]
En concert : Jeudi 10 Octobre : DON CAVALLI (Néo Rockabilly / Indie Folk) + BIKINI GUNS (Rockabilly), au Marché Gare, à Lyon

Nasty Werewolves
8 PM Sessions (1986 – 1987), LP
Pop The Balloon Rds
Whaooooo ! Dès les premières secondes de la 1ère chanson il est évident que l’édition de ce mini LP était INDISPENSABLE ! Il aurait malheureux que cet Instant Hit reste sur des bandes prenant la poussière au fond d’une cave.
Mais surtout, après ce choc initial il y a encore 5 formidables chansons qui vont nettoyer vos oreilles ! Entre Garage Rock (à la suédoise early 80), Power Pop, Australie, Paisley Underground, & Punk-Pub-Glam…
Bien qu’enregistré en 86 / 87 ça ne sonne absolument pas daté ! D’entrée de jeu les Nasty Wervewolves se placent au milieu de ce que la scène Rock en France à fait de mieux dans les années 80 : Dogs, Shifters, City Kids, Vindicators, Thugs, Froggies, Surrenders… (des groupes dont il serait largement temps d’exhumer l’héritage !).
Attention ce disque rend accro, en ce moment je passe mon temps à me lever pour retour la galette… C’est boooooooooon.
On en vient à regretter que les Nasty Werewolves n’ait été qu’un side project  de Yvan (Crabs), François (Crabs, Ramblers, Universal Vagrant, Animal Justice), et Bruno (Crabs, Universal Vagrant) tellement avoir entre les mains un album entier aurait été réjouissant !!! 
3 compos et 3 covers, et quand tu as la brillante idée de reprendre Frantic Romantic tu as intérêt que tes propres chansons tiennent la distance pour ne pas passer pour un petit zizi. Ici il n’y a pas ce soucis ! Un mini album rafraichissant, excitant et revigorant. INDISPENSABLE, je persiste et je signe.
[BT]





mercredi 4 septembre 2013

G.A.S Drummers+The Wodden Wolf+The Future Primitives+Telstar Sound Drone+Helen Love+Dig It Fanzine, n°58+Hermetic Delight

G.A.S Drummers
We got the light – LP+CD
Kicking Rds
On n’était sans nouvelles de ces espagnols depuis 2010 et la sortie d’une anthologie chez Lost & Found Rds. Apparemment leur collaboration avec Tim Armstrong (Rancid) sur son projet Tim Timebomb leur à remis le pied à l’étrier et les revoilà avec ce 6ème album. Un retour gagnant ! Quelque part en Pop Punk et Hard Core mélodique G.A.S Drummers se hisse au niveau du meilleur de Hüsker Dü période ‘mélodieuse torturée’. La production rend justice au jeu de batterie simple ? Apparemment seulement, percutant et efficace sur lequel se posent : basse, guitares et chant. Une super voix qui ne contribue pas petitement aux mélodies et à l’intérêt de cet album. Un son franc et clair qui sert les chansons. Quelques guest apparaissent ici et là pour apporter leur pièce à l’édifice qui se tient parfaitement. 12 chansons et pas une faiblesse, avec des titres qui s’imposent dès la 2ème écoute comme déjà des classiques du genre. Un album qui à en plus un gros goût de reviens-y !! 
[BT]

En concert : Lundi 9 Septembre : G.A.S DRUMMERS (Power Pop Punk, Espagne), au Thunderbird Lounge, à Saint Etienne
Et :
Mardi 10 Septembre : G.A.S DRUMMERS (Power Pop Punk, Espagne) + DIRECTOR’S CUT (Power Rock), au Trokson, à Lyon. Entrée libre

The Wodden Wolf
14 ballads Op. 1, CD
Press Eject And Give Me Tape Rds
Voici le disque parfait à faire écouter à tous les ronchons tenant du ‘c’était mieux avant’. Projet Folk de Mulhouse qui débarque avec son 1er album de 14 chansons, pour 64 mn. Des chansons, belles, sobres et dépouillées, un peu comme si Smog s’était mis à bien chanter, car le gars qui joue, compose et chante ici (mais ne joue pas forcément seul sur toutes les chansons) a une voix au registre étendu, ce qui lui permet de faire passer beaucoup d’émotions diverses et agrandit la palette chromatique de la musique de Wodden Wolf. Un album sur lequel il n’y a rien, de rien, de rien à jeter (si ce n’est la pochette pas très en phase avec leur musique, mais qui colle bien avec le nom du groupe, qui malheureusement fait faire fausse route aux auditeurs potentiels). D’une beauté surréelle comme suspendue hors du temps, la musique de Wooden Wolf évoque parfois le H-Burns des débuts, ainsi que Mazzy Star / Mecca Normal pour la lenteur et l’émotion. Une grosse découverte qui prouve que la musique est toujours capable d’apporter des vrais grands moments de bonheurs !
[BT]

The Future Primitives
Songs we taught ourselves, LP
Casbah Rds / Dangerhouse Skylab
Voilà un groupe sur le berceau duquel de nombreuses fées se sont penchées avec bienveillance ! Le trio du Cap (Afrique du Sud) avait sorti il y a quelques moi un 1er album chez Groovie Rds. Pour celui-ci, leur 2ème c’est Casbah Rds (le label qui est l’émanation de l’excellente émission Rock à La Casbah, et qui n’a sorti que des albums impeccables) et le nouveau label monté par Dangerhouse, l’indispensable disquaire lyonnais, qui s’y collent. Leur 3ème sortira chez Voodoo Rhythm Rds ce qui donnera lieu à une tournée européenne avec pas mal de concerts en France. Comme le titre (hommage aux Fuzztones) le laisse penser les 13 titres (en 31 mn) ici réunis sont des reprises : The Haunted, Index, The Primitives, The Chancellors, Fender IV, Milkshakes (un groupe qui semble bien obséder les Future Primitives qui les reprendront aussi sur leur prochain album), Captain Beefhearts, Link Wray, The Spades, Children of Darkness, The Human Expression, Mummies, Bo-Weevils. Cette liste vous indique assez bien l’état d’esprit. Musicalement les Future Primitives pratiquent un Garage Punk 60’s avec orgue qui a bien intégré ce que la scène Garage a fait de meilleur dans les 90’s et ces dernières années. Un disque CHAUD !
[BT]

Telstar Sound Drone
Comedown, LP
Bad Afro Rds
Formé en 2007, immédiatement splitté (après un EP), réincarné en 2011, depuis 2 de ses 3 membres jouent dans Baby Woodrose. Deux guitares, une voix, une batterie. Et une myriade de pédales d’effets : de la reverbe jusqu’aux préférées des scènes : shoegaze, psyché, space rock, et même stoner. Et puis de l’écho bien sûr. Telstar Sound Drone est quand même une sorte d’ovni dans une scène ‘néo psyché’ qui est très formatée. Mélodieux plus que drone, la musique du trio joue énormément avec les couches de sons pour produire un effet quasi transcendantal qui peut les faire se rapprocher de ce que cherchait à produire John Coltrane. Jamais mièvre, mou ou vainement planant, ce 1er album des Telstar Sound Drone se déguste tranche par tranche et il rassasie bien avec ces goûts variés et rares !
Musicalement, on survole la Surf malade, les prod’ bizarres de Joe Meek, les univers de Sonic Boom, Sulatron Rds, le Velvet, et bien d’autres. Ce ‘Comedown’ (quel brillant titre) ne se range pas dans une case. TANT MIEUX ! TANT MIEUX ! TANT MIEUX !
[BT]

Helen Love
Day-glo dreams, LP, CD
Elefant Rds
6ème album pour ces galloises, le 2ème sur le label madrilène, à l’écoute de leur musique difficile, d’imaginer un meilleur label pour les accueillir ! Très marqué synth-pop (comme le prouve la réutilisation du thème de Enola Gay dans une des chansons ici présentes), avec un truc catchy à la Blondie, des voix féminines qui rappellent les Darling Dubs / Voice of the Beehive. Et un côté entrainant et facile qui n’est pas loin de Banarama. 11 chansons  de Pop un peu electronico-disco old school up tempo et guillerettes. Un petit côté rétro early 80, avec une touche actuelle. Un mélange inusité, frais et revigorant. En préalable à cet album, Helen Love avait sorti chez Elefant rds un EP 3 titres, dont deux inédits.
[BT]

Dig It Fanzine, n°58
52 pages A4 photocopiées. 4,50 euros + port, digitfanzine@gmail.com
Dès la couverture et le sommaire je sais que, comme toujours, (c’est pour ça que je suis abonné depuis longtemps) je vais me régaler. La sélection c’est que du tout bon : JC Satàn ; Kurt Baker ; Waves Of Fury ; Grégoire Garrigues ; Asa Brebner (des Modern Lovers) ; Greg Prevost ; Mama Rosin ; The Liminanas, et les Kitchenmen sont interviewés dans ce numéro, soit la quintessence des scènes estampillées ‘Garage’.
Plus : un hommage à Reg Presley le chanteur des Troggs, l’habituel papier signé JJ Rassler, une longue présentation du coffret 3 CDs consacré à Monsieur Scott Morgan, un compte rendu signé Géant Vert du concert des Flamin’ Groovies à Perth en Avril 2013, les suisses (fin 70) The Bastards.
La 3ème et dernière (provisoirement ? vu leur prolifération, dans moins de 2 ans faudra réactualiser…) partie du dossier consacré aux One Man Band, avec : Dirty Deep ; Dusty Dandy ; Petit Vodo (un des précurseur en France) ; Birds Are Alive ; Dinitros Grand Guru ; Pedro De La Hoya, et, Fredovitch One Man Band  qui sont passés à la question.
Il y a aussi à lire des chroniques bouquins, et les indispensables chroniques nouveautés (13 pages que je couvre au surligneur pour sélectionner les disques à écouter et à acheter), et le What’s Going On ? signé Patrick Foulhoux.
Dig It : ce n’est pas le plus beau, mais ça régale quand même !!!!

Hermetic Delight
Heartbeat 12’’
Green Valley Rds
3 titre sur ce maxi 45tours en vinyl blanc par ce jeune quintet français (2 filles : chant, batterie, 3 gars : basse, guitare, guitare/clavier). Difficile de les faire rentrer dans un genre précis, musicalement ça emprunte à beaucoup de choses : Cold Wave, Post Rock, Noise, Drone, Shoegaze, et même Indie Pop parfois, et même un peu Post Punk. C’est en tout as un mélange bien intense qui au bout des trois pas très longs morceaux montre bien que Hermetic Delight a une grosse personnalité et un certain avenir. Du stop and go, des guitares, de l’orgue des effets, et même l’intégration d’une plage de silence qui monte crescendo vers une vague de sons, puis de bruit ! Parfois la voix est mixée dans la musique et noyée de chœurs nuageux, d’autre fois elle sert le dynamisme de la chanson en étant plus en avant (mais jamais trop). Puisant en émotions ! Ils / elles viennent d’enregistrer 3 nouveaux titres, je suis impatient. Hermetic Delight semble décidé à prendre son temps avant de se lancer dans l’aventure du 1er album, un choix sage, mais après tout ce que j’ai entendu d’eux, je ne me fais pas trop de soucis sur leur capacité à produire quelque chose de réellement intéressant !
[BT]