mercredi 28 août 2013

Kro:SULA BASSANA+ELECTRIC STARS+EDIBLE WOMAN+ELECTRIC BAZAR CIE

Sula Bassana
Dark days, 2LP, CD
Sulatron / Cargo
Il est primordial que vous sachiez que je ne prends jamais de drogue. Je ne dis pas ça pour amadouer mon contrôleur judiciaire mais pour que vous compreniez à quel point cet album est FOR-MI-DA-BLE !!!!!!
Le boss du label Sulatron Rds sort son nouvel album solo, un double ; 6 titres pour 72 mn. Des morceaux longs avec beaucoup de digressions instrumentales. Mais assez peu d’effets, plutôt pas mal de mélodies qui se mélangent s’entrechoquent s’interpénètrent. Avec un résultat qui tire parfois vers la ‘Pop’. Bien que comme dans toutes les œuvres de Dave Schmidt (l’homme derrière Sula Bassana, et aussi membre de Zone Six, Electric Moon, Psychedelic Monsterjam, etc.) il soit ici question de Space Rock et dérivés. Pas trop envappé, mais avec un maximum d’excellents passages qui donnent un de ces rares 2LP ou il n’y a rien à jeter !
Un peu de drone (peu) ici, des petits (petit) éléments de musique de film… beaucoup d’ambiances profondes et prenantes. Au moment où la mode psyché commence à sur-saturer il est primordial d’écouter cet album qui vous amène vers une vraie expérience sonore, qui vous projette loin ! L’auditeur se trouve submergé par la musique, les sons, les mélodies, les rythmes… comme pris dans une vague infinie.
Je ne suis pas un spécialiste du genre, je ne peux pas vous ensevelir sous des tonnes de références. Je peux juste vous conseille d’écouter ce beau disque et de vous laisser embarquer sur le navire de Sula Bassana : il tient la barre ferme et semble toujours savoir où il vous emmène !!! Et c’est toujours un sacré voyage.
[BT]

The Electric Stars
Between the streets and the stars, EP
Detour Rds – Paisley Archive
La pochette n’est pas terrible (une photo des 4 membres qui ne sont plus des perdreaux de l’année) mais comme c’est Detour qui le sort j’écoute le disque très vite tant le label anglais préféré des (néo) néo mods a rarement sortit des choses décevantes. Et ce n’est pas Electric Stars qui va faire baisser le niveau du catalogue ! Parce que le titre ‘Between the streets and the stars’ est de ces Pefect Pop Songs au pouvoir de séduction immédiat, et dont l’effet dans le temps ne se dément pas ; la mélodie se colle au cervelet et ne risque pas d’en sortir avant longtemps. Un petite touche Bristish 60’s immortelle, avec un petite (mais dans le meilleur sens du terme) production qui rappelle la Power Pop des années 80. Qui se retrouve un peu dans la simplicité, le quasi dépouillement et la sur-efficacité des chansons. La 2ème chanson est également très réussie et tire un peu vers le Glam / Pub Rock revisité Power Pop 80, avec peut-être une petite touche du Suede du début (quand ils étaient frais & excitants). Quant au morceau qui clôture ce EP, c’est un mid tempo qui a pour base un orgue (qui pourrait ressembler à un synthé mais en moins laid) ça pourrait paraître incongru comme un des morceaux bizarre du Bowie d’avant le succès mondial, mais je trouve que ça s’intègre joliment au reste. Grande nouvelle en plus de ce 3 titres, il y a aussi un album chez Detour Rds !
[BT]

Edible Woman
Nation, LP, CD
Santeria / Rough Trade
4ème  album pour ce trio italien, 10 titres en 42 mn, assez difficile à faire rentrer dans une case précise, ce qui est vraiment une bonne chose ! Une façon de définir leur musique serait de dire que ce pourrait être du Math Rock mais alors très dynamique, énergique, joyeux, quasi dansant par moment. Avec des éléments qui pourraient avoir été empruntés à Yes, mais aussi à Killing Joke (la voix peut faire penser à, mais pas seulement) ou à PIL. Un petit côté planant Psyché / Prog mais loin des clichés actuels, on sent bien que le groupe a aussi écouté des groupe comme Dillinger Escape Plan (et d’autres trucs Post Hard Core) et aussi des album de chez Noise Amphetamine Reptile. Plus peut-être des trucs funky barré, voir pourquoi pas Primus. Dit comme ça on croirait que le résultat est un brouet infâme. Mais il n’est absolument rien !
En tout cas leur musique a su convaincre Julian Cope qui en dit beaucoup de bien, et ça se comprend. Après il faut bien reconnaître que Edible Woman c’est le genre d’album auquel il faut prêter une grande attention pour vraiment le déguster dans son entièreté tant la musique est fine, technique et subtile !
[BT]

Electric Bazar Cie
Seamen and travellers, 10’’
Bazar Electric / IRFAN distribution
1er titre : une sorte de lent Rockabilly entêtant et lancinant. Suit un instru à base de mélopées orientalisantes. Vient ensuite comme une valse triste d’Argentine ou de Grèce. La 4ème chanson se situe entre cabaret, tango et Rock du marécage. Arrive la 5ème et son rythme tordu, son sax limite bruitiste (comme si les Sonics avaient piqué les seringues de Charlie Parker). On achève ce disque comme on l’a commencé par un(e sorte de) Rockabilly. Sauf que la composition du groupe : guitare/bouzouki, contrebasse, clarinette/sax baryton, batterie nous sort des sentiers rebattus du revival. On pourrait dire que Electric Bazar Cie juxtapose des styles différents, mais en fait ce qu’ils arrivent à réaliser sur ce 6ème album c’est à les mélanger. 15 ans de carrière, et c’est la 1ère fois qu’ils arrivent jusqu’à mes oreilles. Sûr que ce 25 cm donne vachement envie d’écouter le reste & de les voir sur scène !
Electric Bazar Cie font une musique difficile à catégoriser, disons une sorte de Tav Falco qui aurait plongé profond dans les traditions populaires ‘exotiques’ (Balkan, mittle europa, Turquie…) se confrontant avec Tom Waits et Charlie Feathers et un Kusturika léger.
[BT]