Sula Bassana
Dark days, 2LP, CD
Sulatron / Cargo
Il est primordial que vous
sachiez que je ne prends jamais de drogue. Je ne dis pas ça pour amadouer mon contrôleur
judiciaire mais pour que vous compreniez à quel point cet album est
FOR-MI-DA-BLE !!!!!!
Le boss du label Sulatron Rds
sort son nouvel album solo, un double ; 6 titres pour 72 mn. Des morceaux
longs avec beaucoup de digressions instrumentales. Mais assez peu d’effets,
plutôt pas mal de mélodies qui se mélangent s’entrechoquent s’interpénètrent.
Avec un résultat qui tire parfois vers la ‘Pop’. Bien que comme dans toutes les
œuvres de Dave Schmidt (l’homme derrière Sula Bassana, et aussi membre de Zone
Six, Electric Moon, Psychedelic Monsterjam, etc.) il soit ici question de Space
Rock et dérivés. Pas trop envappé, mais avec un maximum d’excellents passages
qui donnent un de ces rares 2LP ou il n’y a rien à jeter !
Un peu de drone (peu) ici, des
petits (petit) éléments de musique de film… beaucoup d’ambiances profondes et
prenantes. Au moment où la mode psyché commence à sur-saturer il est primordial
d’écouter cet album qui vous amène vers une vraie expérience sonore, qui vous projette
loin ! L’auditeur se trouve submergé par la musique, les sons, les
mélodies, les rythmes… comme pris dans une vague infinie.
Je ne suis pas un spécialiste du
genre, je ne peux pas vous ensevelir sous des tonnes de références. Je peux
juste vous conseille d’écouter ce beau disque et de vous laisser embarquer sur
le navire de Sula Bassana : il tient la barre ferme et semble toujours savoir
où il vous emmène !!! Et c’est toujours un sacré voyage.
[BT]
The Electric Stars
Between the
streets and the stars, EP
Detour Rds – Paisley Archive
La pochette n’est pas terrible
(une photo des 4 membres qui ne sont plus des perdreaux de l’année) mais comme
c’est Detour qui le sort j’écoute le disque très vite tant le label anglais
préféré des (néo) néo mods a rarement sortit des choses décevantes. Et ce n’est
pas Electric Stars qui va faire baisser le niveau du catalogue ! Parce que
le titre ‘Between the streets and the stars’ est de ces Pefect Pop Songs au
pouvoir de séduction immédiat, et dont l’effet dans le temps ne se dément
pas ; la mélodie se colle au cervelet et ne risque pas d’en sortir avant
longtemps. Un petite touche Bristish 60’s immortelle, avec un petite (mais dans
le meilleur sens du terme) production qui rappelle la
Power Pop des années 80. Qui se retrouve un
peu dans la simplicité, le quasi dépouillement et la sur-efficacité des
chansons. La 2ème chanson est également très réussie et tire un peu
vers le Glam / Pub Rock revisité Power Pop 80, avec peut-être une petite touche
du Suede du début (quand ils étaient frais & excitants). Quant au morceau
qui clôture ce EP, c’est un mid tempo qui a pour base un orgue (qui pourrait
ressembler à un synthé mais en moins laid) ça pourrait paraître incongru comme
un des morceaux bizarre du Bowie d’avant le succès mondial, mais je trouve que
ça s’intègre joliment au reste. Grande nouvelle en plus de ce 3 titres, il y a
aussi un album chez Detour Rds !
[BT]
Edible Woman
Nation, LP,
CD
Santeria /
Rough Trade
4ème album pour ce trio italien, 10 titres en 42
mn, assez difficile à faire rentrer dans une case précise, ce qui est vraiment
une bonne chose ! Une façon de définir leur musique serait de dire que ce
pourrait être du Math Rock mais alors très dynamique, énergique, joyeux, quasi
dansant par moment. Avec des éléments qui pourraient avoir été empruntés à Yes,
mais aussi à Killing Joke (la voix peut faire penser à, mais pas seulement) ou
à PIL. Un petit côté planant Psyché / Prog mais loin des clichés actuels, on
sent bien que le groupe a aussi écouté des groupe comme Dillinger Escape Plan
(et d’autres trucs Post Hard Core) et aussi des album de chez Noise Amphetamine
Reptile. Plus peut-être des trucs funky barré, voir pourquoi pas Primus. Dit
comme ça on croirait que le résultat est un brouet infâme. Mais il n’est
absolument rien !
En tout cas leur musique a su
convaincre Julian Cope qui en dit beaucoup de bien, et ça se comprend. Après il
faut bien reconnaître que Edible Woman c’est le genre d’album auquel il faut
prêter une grande attention pour vraiment le déguster dans son entièreté tant
la musique est fine, technique et subtile !
[BT]
Electric Bazar Cie
Seamen and
travellers, 10’’
Bazar Electric / IRFAN distribution
1er titre : une sorte
de lent Rockabilly entêtant et lancinant. Suit un instru à base de mélopées
orientalisantes. Vient ensuite comme une valse triste d’Argentine ou de Grèce.
La 4ème chanson se situe entre cabaret, tango et Rock du marécage.
Arrive la 5ème et son rythme tordu, son sax limite bruitiste (comme
si les Sonics avaient piqué les seringues de Charlie Parker). On achève ce
disque comme on l’a commencé par un(e sorte de) Rockabilly. Sauf que la
composition du groupe : guitare/bouzouki, contrebasse, clarinette/sax
baryton, batterie nous sort des sentiers rebattus du revival. On pourrait dire
que Electric Bazar Cie juxtapose des styles différents, mais en fait ce qu’ils
arrivent à réaliser sur ce 6ème album c’est à les mélanger. 15 ans
de carrière, et c’est la 1ère fois qu’ils arrivent jusqu’à mes
oreilles. Sûr que ce 25 cm
donne vachement envie d’écouter le reste & de les voir sur scène !
Electric Bazar Cie font une
musique difficile à catégoriser, disons une sorte de Tav Falco qui aurait
plongé profond dans les traditions populaires ‘exotiques’ (Balkan, mittle
europa, Turquie…) se confrontant avec Tom Waits et Charlie Feathers et un
Kusturika léger.
[BT]