mardi 30 décembre 2014

Chroniques : RANCID + MUCK And The MIRES + The KEYS + PRIMEVALS



RANCID
… honour is all we know, LP, CD, Digital
Hellcat / Epitaph Rds
Je sais qu’en avouant ça je vais me faire bouffer par les puristes, mais ce 8ème album est le premier disque que j’écoute de Rancid. J’avais plein d’à priori à l’encontre de ce groupe et cet album les a tous balayés, ce qui démontre une fois encore qu’il faut toujours juger sur pièce et se faire une opinion soit même.
Enfin ça à l’avantage de me le faire découvrir avec une oreille fraîche ! Et je dirais : putain quel album réjouissant ! Beaucoup plus varié que je ne le pensais.
Prenez une énorme louchée de Street Punk tradition anglaise, une autre de Punk Rock (anglais aussi, mais pas seulement) un peu de Rock très musclé à l’américaine (une des chansons me fait penser à du David Johansen énervé), seulement une minuscule pincée de vibes reggae / ska… et vous obtiendrez la recette qui cartonne sur cet album. Qui quand  je l’écoute me fait prendre conscience que pas mal de groupe de Celtic Punk ont biberonné aux disques de Rancid.
14 chansons et un énorme paquet de tubes qui devraient régaler les fans, rameuter une nouvelle génération d’afficionados et même décillés quelques vieux ringards dans mon genre !
[BT]


MUCK And The MIRES
Dial “M” for Muck, LP, CD, Digital
Dirty Water Rds
Si ce quatuor de Boston existe depuis 2000 je ne les ai découvert qu’avec leur précèdent album également sortit par les anglais de Dirty Water Rds. Comme celui-ci, et c’est une évidence tant ce groupe reconnait une grosse influence sur sa musique aux groupes de la British Invasion. Muck And The Mires c’est vraiment une machine qui agglomère un paquet de références : Garage Rock, R & B, Power Pop et, ce qui me semble clair et n’apparait jamais dans les chroniques que j’ai lu sur ce groupe le Pub Rock. Ce mélange aboutit à 12 chansons bien secouées magnifiquement écrites et interprétée par un groupe qui maitrise parfaitement son art of making, ‘arrangements’ simples et sobres (tambourin, harmonica, saxo, clap hands…) sont l’ADN de ces chansons qui flirtent avec la perfection dans le genre.
Magnifiquement mis en son par Jim Diamond (comme toujours), un album qui n’invente rien, mais qui rassasie et ravie le palet en même temps.
[BT]


The KEYS
You can’t beat me if I’m not playing, LP, Digital
Another Rds
La musique de ce jeune homme solitaire (mais très entouré) pourrait être un salmigondis bien pénible et prétentieux. Or pas du tout. Tout au contraire même.
Car Boris Paillard agglomère parfaitement autour de sa guitare aux cordes nylon énormément d’univers musicaux piochés tout autour de la planète. Pour un résultat qui tient ensemble grâce au côté Indie bricolo tirant vers les 90’s qui fonctionne à plein pour attirer dans son orbite des sonorités venues des Balkans, du Klezmer, de la Mauritanie ou d’Hawaii. Et une vaste gamme d’instruments (violon, saxo, trompettes, banjo, clarinette, mandolines…) et de chœurs féminins pour la plupart, qui viennent magnifier la voix du jeune homme qui à composer tout ça seul, mais à réunit autour de lui pour enregistrer ce 8ème album au Pays de Galles une vaste sélection de musiciens locaux qui ont parfaitement compris son projet musical !
Magnifique.
[BT]


PRIMEVALS
Tales of endless bliss, LP + CD inclus
Closer Rds
Ben ouai je sais les 5 écossais bandent encore ! Leur 1er album chez New Rose doit dater de 1984, et ils sont toujours aussi frais. Peut-être même plus fringuant et acéré que par la passé. Si si c’est possible !!!!
Les habitués de la maison se rappellent peut-être que je vous bassine à chaque nouvelle sorties de Primevals depuis qu’ils se sont réactivé il y a une dizaine d’années, faut dire que les albums en valent la peine. Et le petit nouveau qui est quand même leur 10ème mine de rien (enfin ça dépend comment on compte on peut arriver à 11…) et franchement quel pied !
Comme j’adore ce qu’ils font comme musique, à chaque fois j’espère que leur nouveau sera à la hauteur, ben ce n’est pas avec celui-là qu’ils vont me décevoir. Bien au contraire !
Garage Rock / Psyché swampy limite bluesy / un peu de Rock sombre et déstructuré / quelques incursions vers le Paisley underground / et pas mal de l’esprit libre du Freakbeat originel… avec une bonne alternance entre des chansons bien rythmées, guillerette, up tempo, et des titres plus rampants mid tempo… Du sacré bon ouvrage ! Qui donne inlassablement envie de retourner la galette et de se la rejouer encore et encore… le pied.
De plus de façon inexplicables ces 10 titres tiennent en même pas 30 mn pourtant ils envahissent tellement mon univers mental et me remplissent tellement les oreilles et le cœur que j’ai l’impression d’un album bien plus long (au meilleur sens du terme).
[BT]


dimanche 21 décembre 2014

Chroniques : MIRACULOUS MULE + The CURSE + GENTLEMEN’S AGREEMENTS + HALASAN BAZAR & TARA KING th.



MIRACULOUS MULE
Blues Uzi, CD, Digital
Bronze Rat Rds / Muletone
J’ai déjà écrit ici tout le bien que je pense de ce trio d’irlandais vivant à Londres. Donc j’attendais ce nouveau disque de Miraculous Mule avec impatience et je fus un peu désappointé en apprenant que ce ne serait qu’un mini album… qui au final propose 8 chansons en 30 mn (dont 2 issus de leur 1er mini album que je n’ai pas puisqu’il est épuisé, et qui sont là pour la 1ère fois en CD).
Le titre de ce disque est extrêmement parlant et sa pochette iconique… Il y a un an sur son incroyablement intense 1er album « Deep Fried » Miraculous Mule avait montré que pour eux le Blues n’est pas une musique morte qu’il faut rejouer avec respect, mais véritablement un état d’esprit, et que les règles sont faites pour être bousculées !
Sur ce nouveau disque le trio et ses invités : voix féminines très présentes (comme s’était déjà le cas sur les divers et excellents albums de leur front man Michael J. Sheehy quand il sévissait avec son groupe sous son nom), orgues, percussions, revisitent 3 titres (un de Blind Willie Johnson, un de Rev. Sister Mary Nelson sur lesquels ils posent de nouvelles paroles, et, un traditionnel réarrangé à leur sauce) pour montrer que leurs racines sont profondes et qu’elles ont données un arbre fort et majestueux qui est parfaitement implanté dans la réalité du 21ème siècle !
[BT]


The CURSE
World domination, LP (12 titres), CD (15 titres)
Closer Rds
Certes ça n’est pas là le disque qui va changer votre vie, mais bien le genre d’album qui vous permet de passer une journée de plus. Une semaine de plus. Un mois de plus, voir, même, plusieurs !
J’avais beaucoup aimé ce que j’avais entendu jusque-là de ce quatuor suédois. Et voilà pourquoi je me suis obstiné après la 1ère écoute qui donnait l’impression d’un gros fouillis de guitares… Alors que très vite après une paire d’écoute supplémentaire j’ai découvert un album très dense de Rock velu mais pas bourrin.
La formule du quatuor est assez simple au départ (un power trio avec un chanteur) et on en connait tous les ingrédients mais c’est le dosage pratiqué par The Curse qui fait la différence et aboutit à un Rock éternel puissant mais également racé et fin ! Qui ne se range dans aucune case pillant tout à la fois le Punk, le Glam, le Garage, le High Energy, la Power Pop… pour aboutir à une musique qui se place un peu au-dessus de la mêlée façon New Christ / Nomads sans que The Curse ne pique à aucun des deux, mais comme ces 2 phares du Rock costaud ils ne sont d’aucune coterie tant ils sont le ROCK tout le Rock et même tous les Rock !!!
[BT]


The GENTLEMEN’S AGREEMENTS
Understanding!, LP
Soundflat Rds
Ben dis donc… je m’attendais à un super 1er album de la part de ce super-band. Mais celui-ci est encore mieux que je ne l’escomptais ! Le single qui était sorti il y a déjà quelques temps était très savoureux et alléchant, mais ce LP le surpasse largement !!!
12 titres hyper sexy & excitants qui balancent bien des hanches où l’orgue Hammond et la voix du chanteur font merveille. Mais rien de cela ne serait possible sans une rythmique impeccable et un guitariste qui tire le max de sa Fuzz et autres pédales d’effets sans jamais trop déborder du trait défini de ces belles chansons.
La formule (Freakbeat / Mod / Organ / Garage / R&B / 60’s Pop) nous ramène vers ce que les Prisoners ont fait de meilleur et enterre la vaguelette des baby revivaliste Rhythm & Blues actuels.
Du bonheur, de la joie de vivre, de la musique pour faire bouger les fesses des filles sur la piste de danse… que demander de plus à un tel disque ? Rien, tout ce qui reste à faire c’est de le repasser sans cesse.
[BT]

HALASAN BAZAR & TARA KING th.
8
Moon Glyph Rds, LP, Digital
Très bel album fin élégant aérien né de la rencontre entre le groupe de Pop Psyché suédois d'obédience sixties Halasan Bazar et Tara King th. les français précieux (dans tous les sens du terme tant ils sont rare) et leur Pop milimétrèe et délicate. Résultat : un BEAU disque comme on n'en entend pas souvent ! Dans la lignée distinguée et précise de ce que Mercury Rev a fait de plus élégiaque et aboutit mais dans un genre différent.
Comme je suis la trop rare carrière de Tara King th. avec beaucoup d’intérêt, et  que j’ai également beaucoup aimé le premier album d’Halasan Bazar (ma chronique est à lire ici :
http://voixdegaragegrenoble.blogspot.fr/2014/11/chroniqueswashington-dead-cats-halasan.html) je suis heureux que la rencontre des deux univers et des deux musiques fonctionne à plein. Plus se disque passe plus il vous entoure de son cocon doux et protecteur. Un bon remède contre les agressions extérieures.
Toutes les chansons n’agissent pas de la même manière ni au même rythme mais au finale aucune ne fait faiblir l’album.
Voix féminine et voix masculine qui se répondent ou s’emmêlent, piano, flute traversières, grelots, claviers vintages… Folk, Pop, Psychédélisme… tout ça et tellement bien concocté que je suis subjugué à chaque fois.
[BT]
Mercredi 21 Janvier : JULIEN GASC (Pop rétro, Born Bad Rds) + TARA KING Th. (Pop Sixties), à Kraspek Myzik, 69001 Lyon


mercredi 17 décembre 2014

Chroniques : STRAWMAN + The MONSIEURS + NITROGODS + LOS CUCHILLOS


STRAWMAN
S/t, CD,
Autoproduction / Area Pirata Rds
Décidément la scène italienne actuelle est vraiment florissante, et formidable. Area Pirata Rds poursuit son gros boulot pour le faire savoir. Quel beau catalogue ! Entre les disques qu’ils produisent et ceux qu’ils distribuent il y de quoi se régaler de nombreuses heures.
Premier disque pour ce quatuor fondé en 2012 avec en son sein des gars qui ont sévit (ou sévissent toujours) dans King Mastino, Radiozero, Made… Soit un beau pédigrée de départ.
7 titres en 25 mn pour démarrer. Strawman (le nom du groupe est un hommage à la chanson du même nom qu’on trouve sur ‘New York’ de Lou Reed) pratique une musique qu’on peut placer à la croisée des chemins entre Garage Fuzz, Heavy 70’s tirant sur un Psyché épais et, Grunge.
Ce qui donne un cocktail pas mal agressif au palais mais assez long en bouche, un peu amer, mais très goûtu, et aux saveurs plutôt rares qui distingue Strawman de ce qu’on est habitué à entendre en ce moment, et ça, c’est vraiment agréable ! Car un des vrais intérêts de ce disque c’est que la musique qui est dessus ne se limite pas à des influences ou à un croisement de styles mais montre dès ce 1er essai une intéressante personnalité !
D’autant que le disque ce distingue par ces choix de production qui le rende encore un peu plus unique. Jetez-y les deux oreilles et faites-vous votre opinion, la mienne c’est : j’aime beaucoup !
[BT]


The MONSIEURS
S/t, LP, CD, Digital
Black Gladiator Rds
L’aventure continue pour Black Gladiator le label ‘frère’ de Slovenly Rds… un petit frère du genre sale et attardé, en tout cas perturbé… Car musicalement une fois encore pour une sortie de chez Black Gladiator on est dans le Garage Punk Trash. Du genre cradingue avec son râpeux et agressif.
Quelque part dans l’esprit Budget Rock (Mummies, Superchargers) ou des japonais colérique à la Teengenerate.
Le tout mâtiné par des influences 60’s Girl Group et Bubble Gum (dans l’esprit Ramones). Résultat un son qui vous donne envie de gratter vos furoncles jusqu’au sang, des harmonies vocales bien chiadées, et des mélodies planquées sous les guitares qui rendent chaque chanson intéressante à écouter et surtout à réécouter. 11 titres en 29 mn. Plutôt des mid tempo où The Monsieurs (quel bon nom) prennent le temps de vous ravager le cortex à base de riffs bien répétés.
Au final un disque au charme très pervers qui a un peu la saveur de l’interdit, au moins du fruit défendu.
[BT]


NITROGODS
Rats & Rumours, LP, CD, Digital
Steamhammer Rds
2ème album pour ce trio allemand de Heavy Rock bien graisseux !
On sent l’ombre du Mötörhead de la 1ère période planer sur eux, dans un esprit très R’n’R. Avec aussi quelques moments que n’auraient sans doute pas reniés le grand Blackfoot (boogie & bottleneck…). Les gars ont un passé dans la scène Hard Rock & Heavy (ex Thunderhead et Primal Fear) donc du savoir-faire et une efficacité à l’allemande, mais aussi une aisance pour écrire de bons titres assez variés entre Heavy Rock rapide et teigneux, mid tempo frisant le Southern R’n’R et Hard Rock 70’s du meilleur aloi ! Le tout avec des clins d’œil vers le Punk Rock voir même le Celtic Punk.
Ils aiment la bière et les filles, les grosses bagnoles (l’album contient 2 chansons qui y sont dédiées ou alors il y en a une sur les voitures et une sur les motos, enfin bref ils aiment les gros cu-bes). Des gars sensés quoi ! Qui n’amusent pas le terrain jouent serré et avec talent !
Le disque qui botte le cul, vous claque le beignet comme il faut ! Et en plus on en redemande !
[BT]


LOS CUCHILLOS
Isla Macabro!,
Green Coockie Rds
Los Cuchillos est  un groupe entre Surf, Garage Trash et B-Movies venant du Costa Rica qui s’est formé en 2005, ils ont déjà sorti un Ep et un album, voici le 2ème.
Même si votre espagnol est aussi nul que le mien le titre de cet album donne quand même quelques indications sur ce qu’on va trouver là-dedans… Tout comme le magnifique dessin qui illustre la pochette. Le quatuor aime les 50’s, les 60’s les films d’exploitation, et de série Z… Leur musique doit beaucoup à la Surf instrumentale (bien musclé, pas trop plage) et le Garage Punk. La grosse voix du chanteur va bien avec le style et l’ambiance horrorifique du truc !
Pas le disque le plus indispensable de tous les temps, mais parfaitement réussit dans le genre, et comme c’est sorti chez GREEN COOCKIE Rds (un label grec qui a du nez) forcément on s’y intéresse !
Du fort, fort bel ouvrage !
[BT]


TOP 2014 : disques, concerts et livres

TOP ALBUM 2014 :

1.  MARS RED SKY "Stranded In Arcadia" (Listenable Rds) https://www.facebook.com/marsredskyband

2.  GALLON DRUNK "The Soul Of The Hour" (Clouds Hill Rds)

3.  DARIO MARS & The GUILLOTINES "Black Soul" (Vàn Rds)

4.  MIRIAM "Nobody's Baby" (Norton Rds)

5.  NO STRANGE "Armonia Vivante" (Area Pirata Rds)

6.  Les RIVALS "S/T" (Casbah Rds)

7.  The BRITANNICAS "Hig Tea" (Jam Recordings)

8.  The PRIMITIVES "Spin-O-Rama" (Elefant Rds)

9.  BALDUIN "All In A Dream" (Sunstone Rds)

10. The VASELINES "V For Vaselines" (Autoproduction)


TOP LIVE 2014 :


1.       BLACK ZOMBIE PROCESSION dimanche 19 octobre, Le Ninkasi, à Lyon

2.       GASPARD ROYANT & SONNY KNIGHT And The LAKERS samedi 27 septembre, La Source, à Fontaine

3.      BARDO POND mardi 16 septembre, La Cave 12, à Genève

4.      69 jeudi 11 septembre, pour Parquet Sonore, à Grenoble

5.      The SPAZZYS / MY GREAT BLUE CADILLAC vendredi 18 avril, Le Mistral Palace, à Valence

TOP BOOK 2014 :

Ex aequo :

GEORGE DAWES GREEN « Jackpot » (Le Livre de Poche)

MAT GAZ « T’arrives ou tu repars ? » (Kicking Book)



mardi 9 décembre 2014

Chroniques: GLOWFRIENDS + The KAAMS + LAETITIA SHERIFF + MOVIE STAR JUNKIES



GLOWFRIENDS
Gather us together, CD, Digital
Jam Rds
3ème album pour ce quintet du fin fond du Michigan. 13 titres (en 42 mn) courts mais qui ne sont pas de petites chansons pour autant. Au contraire ce qui parait de la façon la plus évidente dès la première écoute : c’est à quel point ce disque est constitué de CHANSONS.
A la fois très écrite, et en même temps semblant hyper spontanées. Comme si vous étiez une petite sourie qui s’est glissée dans le local de répétition des Glowfriends. On y est bien, au chaud et on se sent en sécurité, comme dans un cocon. La production est simple, respirant et surtout pas du tout tape à l’œil. Parfaitement au service de ces chansons.
Musicalement Glowfriends est un amalgame étonnant, frais, agréable à l’oreille, et totalement réussit de Folk, Shoegaze, Pop, Americana, voir une Death Country qui saurait rester léger et aérienne, grâce à la voix féminine qui éclaire chaque titre.
Elégant. Lumineux, même au milieu des brumes de guitares, jamais appesantit sur les effets la musique de Glowfriends est une de ces découvertes réjouissantes qui me feront encore longtemps acheter des disques !
[BT]


The KAAMS
One to Six, CD, LP
Area Pirata, Boss Hoss Rds, Bedo
Décontenancé, mais pas déçu. Surpris, mais finalement ravis.
J’avais adoré leur 1er album ‘Unaga!’ sortit par les même labels en 2012. Un album de Garage tendance R&B dans l’acceptation assez ‘classique’ du terme mais excellemment fait et très excitant.
Alors évidement quand leur 2ème album ‘One to Six’ a été annoncé j’étais sur des charbons ardents, et je dois dire que la première écouté a été plutôt déceptive. Le disque semblant posé et plat.
Mais évidemment cette impression été trompeuse. En fait le nouvel album des KAAMS est lui aussi très bon ! Mieux que ça même, c’est encore une perle du genre. Simplement le groupe a évolué, certes un poil calmé le jeu, bien qu’ils n’aient jamais été des furieux sur disques. Ils ont équilibré leur musique, rajouté quelques ingrédients dedans, et privilégié le rendu des chansons.
Plus d’éléments R’n’R et Blues dans l’esprit vintage se mélange donc au R&B Garage du quatuor ce qui densifie leur musique et nécessité plus d’écoute pour s’en imprégner, mais c’est une excellente chose tant ce disque est une réussite !
The Kaams : le docteur vous prescrit les 2 albums pour bien passer l’hiver !!!
[BT]


LAETITIA SHERIFF
Pandemonium, Solace and Stars, CD, 2LP, Digital
Yotanka Rds / Difer-Ant
C’est peu de dire que je l’aurai attendu cet album et aussi un peu redouté… étant tombé sous le charme de Laetitia Shériff en la découvrant lors de son concert à la Maison de la Musique de Meylan il y a genre 5 ans.
Je dirai d’entré que cette attente a été récompensée par ce nouveau disque qui agit comme un envoutement.
Un envoutement qui doit beaucoup à la façon dont la Dame module sa voix pour l’adapter aux besoins de chacune de ces 10 chansons. Tout en lui conservant un timbre unique et reconnaissable elle peut évoquer tour à tour Kim Gordon ou Kate Bush… pour vous donner une idée de la palette émotionnelle abordée dans ce disque idéalement automnal. Beau comme des feuilles rougeoyantes tombant devant l’arrivée des premiers flocons. Parfois on peut aussi retrouver dans certaines chansons la langueur d’un Mazzy Star, bien que dans d’autres on sente la chaleur d’un soleil couchant sur le désert.
Une merveille de diversité,  de finesse, de beauté rêveuse, d’inventivité aussi.
Bref l’album que j’espérai !
Merci !
[BT]
En concert : Vendredi 6 Février : LAETITIA SHERIFF (Rock Indie, excellent), à La Bobine, à Grenoble.
Et :
Vendredi 27 Février : Festival Hors-Pistes, avec : LAETITIA SHERIFF (Indie Rock), au Brise Glace, à Annecy


MOVIE STAR JUNKIES
Evil moods, LP, CD, Digital
Voodoo Rhythm Rds / Difer-Ant
Subjugué par leur prestation lors du dernier Freakshow Festival c’est plein d’intérêt que j’attendais ce nouvel album des italiens. Et au début de la 1ère écoute je me suis dit : « bien, c’est toujours la même formule… tant mieux, au fond ! ». Ce qui s’avère être à la fois vrai, et, faux !
Vrai, parce que les Movie Star Junkies ont su depuis leur 1er album se créer un style bien personnel, qui s’identifie immédiatement, et ce ‘Evil moods’ ne déroge pas à la tradition. Cependant ce 5ème album voit le groupe évoluer vers certains grands ‘espaces américains’ avec des passages qui se trainent vers l’Americana poisseuse mais concoqueté par les Movie Star Junkies qui utilisent cet élément supplémentaire comme un apport à leur cuisine habituelle qui est toujours constitué par un Rock sombre et insidieux, limite inquiétant. Qui est parfois illuminé par la beauté d’une mélodie jouée au xylophone ou par des cuivres.
Ce nouveau disque est comme une synthèse de leurs débuts Rock et de leur récent essai plus posé. Ce qui donne un album plein qui remplit votre cerveau et votre âme !
[BT]



mardi 2 décembre 2014

Chroniques: LESTER GREENOWSKI + ACID BABY JESUS + SONNY VINCENT & SPITE + The MOBBS



LESTER GREENOWSKI
It’s nothing serious just life, CD, Digital
Area Pirata Rds
La vache il fait fort pour son premier album ! Certes il a un beau pédigrée : ex Lester And The Landslide Ladies, 8 disques au compteur, depuis la fin de ce groupe il est le bassiste, chanteur et co-compositeur avec Honest John Plain). Certes des guests de poids (Honest John Plain, Ricky Rat, Texas Terri, Wilko Zanni, Max Marmiroli, Mario Parsini…) apparaissent ici. Mais de là à poser un disque aussi réussit…
14 chansons direct jusqu’au cœur et au cerveau. Entre Punk 77 école Boys (évidement), Glam, Power Pop ligné Tommy Keene et un clin d’œil du côté des 90’s (Fastbacks) un peu de song writing à la Brendan Benson, et la même aisance  et la même évidence que le Elvis Costello du ‘My Aim Is True’.
Je suis sûr que les fans du Rock éternel des Dogs devraient écouter cet album car il va les régaler ! Toutes ces références sont données pour que vous situiez la musique de Lester Greenowski, car on n’est pas là le moins du monde dans la copie. Mais bien de la perpétuation d’une certaine idée d’un Rock élégant qui n’abandonne jamais sa capacité à se gorger de mélodies Pop musclées.
Un régal parfait !
Parmi ces projets : une 2ème vidéo à sortir autour de Noël, un split 12’’ partagé avec un autre groupe italien pour Pacques… A suivre donc. De très très près !!!
[BT]


ACID BABY JESUS
Selected Recordings,
Slovenly Rds
Oui je sais encore un groupe affublé de l’étiquette Psyché. Mais avec les grecs d’Acid Baby Jesus on est loin des minets hipsters avec doigt sur la couture, ici la musique est sombre, rampante, menaçante.
J’avais déjà beaucoup aimé leur premier album, mais celui-ci est encore meilleur. On y sent une vraie progression et un groupe soudé par les tournées.
Enregistré sur une période de 2 ans ces 11 titres enchainés sans temps mort en 35 mn mettent l’accent sur les rythmes insidieux, souvent lents et bizarres, où se greffent la guitare et l’orgue qui souvent ne mégotent pas sur les effets. Ainsi qu’une belle liste d’instruments ‘exotiques’ utilisés avec discrétion et discernement. Au-dessus de tout cela se posent des voix qui sont là pour sublimer les chansons.
Ça fait du bien d’écouter un tel album qui revient à l’idée première du psychédélisme : ne pas se mettre de barrières, mais sans que ça ne vire au grand n’importe quoi. Un album, un vrai, cohérent et homogène. Une vraie réussite, surtout !
[BT]


SONNY VINCENT & SPITE
Spiteful, LP, CD, Digital
Still-Unbeatable Rds
Et la montagne n’accoucha pas d’une sourie !
Sonny Vincent (guitare chant, ex Testor) + Rat Scabies  (batterie, ex Damned), Glen Matlock (basse, ex Sex Pistols), et Steve Mackay (saxophone, The Stooges) ensemble pour le même album sur le papier ça fait saliver. La bonne nouvelle c’est que le disque fait bien saigner les oreilles !
J’en viens même à me demander si ça n’est pas le meilleur album signé par Sonny Vincent ? Je n’ai pas la prétention de connaitre l’ensemble de son œuvre qui est assez pléthorique mais j’ai en ma possession une grosse poignée de ses disques et ce long play est ce que je trouve de plus complètement réussit, cohérent, plaisant, tendu & tenu tout au long. 14 nouveaux titres qui ne contiennent jamais de baisse de tension. Un album véritablement bien agencé avec des titres bien saignants et vigoureux dans le genre Punk (NY 75 meets London 77) qui sont judicieusement relayés par des mid tempo rampants s’insinuant parfaitement dans le rythme de l’album. La présence du saxo sur une majorité de chansons vient magnifier le style de Rock ultra solide (dans le sens le plus palpitant du terme) si particulier de Sonny Vincent.
Un disque qui a vu le jour grâce au travail de nombreuses personnes notamment celles qui gèrent le studio tout analogique en Belgique où celui-ci a été enregistré, le label qui a rendu cela possible, le gars du mastering… Une belle aventure réalisé par Sonny Vincent avec sa ‘famille de cœur’, celle qu’on se choisit, et celle avec laquelle on partage sa vie, ses espoirs et ses rêves !
Un beau rêve qui aboutit à formidable album ! 
[BT]


The MOBBS
Garage Punk For Boys
Cravat Rds
Ah ben merde qu’est-ce qu’il est bon cet album. Enlevé, excitant… jubilatoire ! Le trio de Northampton réactive le Medway Sound. Avec une dynamique qui rappel ce qui s’est fait de mieux dans le genre et sans sonner revival à fond. Bien sûr il s’agit là de Garage Punk / Rhythm & Beat bien énervé et dynamique mais qui ne manquent jamais de refrains super entrainants de hook primesautiers et de joie de jouer.
Une joie communicative. On se croirait aux meilleures heures de la Power Pop sans être revival Power Pop. Quel pied !
C’est simple et ça parait tellement naturel ! Voici leur 2ème album et il me donne furieusement envie de me mettre en quête de leur précédent et mêm du EP sortit entre les deux. Et rapidement même !
L’album idéal pour vous botter le cul !
[BT]



mardi 25 novembre 2014

Chroniques:GRAHAM DAY & + VIETCONG PORNSURFERS + BLACK MOTH + GEORGE DAWES GREEN



GRAHAM DAY And The FOREFATHERS
Good things, LP, CD, Digital
Own Up Rds
Drôle d’idée que ce nouvel album signé par Mister Day & de ses boys.
Mais quel résultat !!!
Avec un line up qui regroupe une telle quantité de talents, rien de plus normal !
Ces trois-là : Graham Day, Allan Crockford et Wolf Howard se sont constitué en groupe pour être un tribute band aux chansons signées par Graham Day à travers sa carrière. Ce qui devrait être seulement un hommage devient un album, sorte de best of de son œuvre. 12 versions enregistrées en 2014 de certaines des plus belles chansons de Graham Day. A mon avis ce MONSIEUR n’en a jamais écrite de mauvaises (en tout cas pas sur les albums que j’ai, et ça commence à faire un paquet).
Ici on retrouve 6 titres des SOLARFLARES, trois des PRISONERS, deux des GAOLERS et un des PRIME MOVERS. Enregistré vite et tellement bien pour garder la tension nécessaire à ses chansons, le disque montre l’étendu du travail du maitre, magnifiées par l’interprétation d’un trio qui se connait par cœur. Les versions sont différentes des originales, dans le même état d’esprit : just sexy. Au final que vous connaissiez déjà son œuvre ou pas : voici un album qui régale intégralement de la première à la dernière note.
[BT]


VIETCONG PORNSURFERS
We spread diseases, CD, Digital
Dangerous Rock Rds
2ème album pour ce quatuor suédois, 12 titres de Punk’n’Roll hyper emballant ! Un croisement parfait entre Generation X et Gluecifer avec une élégance Rock’n’Roll qui les place pas loin des Only Ones avec un jeu tendu et enthousiaste.
Les chansons déboulent rapidement mais cette vitesse ne prend jamais le pas sur le côté mélodieux et accrocheur.
Avec leur recette simple les Vietcong Pornsurfers réussissent à composer des titres qui rentrent dans votre tête pour y rester longtemps.
Le tempo enlevé joue très en faveur de l’excitation que procure ce disque qui recèle aussi d’une petite touche de Glam Punk’n’Roll comme en distillaient les Backyard Babies quand ils étaient excellents ou Turbonegro sur son dernier album.
Ce 2ème album regorge de très nombreux atouts qui devraient permettre aux Vietcong Pornsurfers de se faire très rapidement un nom dans la scène européenne. Comme en plus ils ne chôment pas au niveau des concerts et enchainent les tournées je pense qu’ils devraient vite s’imposer comme un groupe important !!!
En tout cas avec un album qui régale autant il ne peut en être autrement !
[BT]


BLACK MOTH
Comdemned To Hope,
New Heavy Sounds Rds
Ah ben merde quel putain de bon album que voilà. Le deuxième du groupe de Leeds. Même le nom du label n’est pas mensonger.
Ce qui marque de prime abord c’est la très bonne voix de la chanteuse : parfois mélodieuse, agressive, à d’autres moments elle s’adapte judicieusement au registre très étendu de la musique de Black Moth. Qui va du Heavy Rock au Grunge, pique un peu au Nu Metal, et aux 70’s (moins que la concurrence, et tellement mieux), certains passages pourraient évoquer un Faith No More (pour le talent dans l’éclectisme) en très grande forme, d’autre sont une sorte de Thrash Metal quasi symphonique. On peut aussi penser à Electric Wizard, les deux groupes partageant surement une même fascination pour l’occulte mais chacun la traite à sa façon. Le titre de cet album et sa splendide pochette étant une indication très pertinente concernant la vibe de ce disque !
La production de Jim Sclavunos (Nick Cave & the Bad Seeds, Cramps…) nous éloigne du clacissisme stérile du Metal actuel et convient parfaitement aux compositions de Black Moth dont le registre est fort varié le tout au service d’une très forte personnalité. Jubilatoire !
[BT]


GEORGE DAWES GREEN
JACKPOT
Le Livre de Poche Editions, 425 pages, 13,60 euros

Il faut parfois se méfier des 4ème de couverture, sur celle-ci on apprend que George Dawes Green est l’auteur du roman qui a donné le film La Jurée (que je n’ai pas vu pourtant il y a Demi dedans…) mais c’est une information qui tend à donner une mauvaise indication concernant ce roman ci. En revanche ceci explique qu’il ait bénéficié d’une belle édition française.
De fait j’ai appris l’existence de ce roman parce que c’est un ami qui en a assuré la traduction : l’immense Vincent Guilluy a.k.a Vinz ex bassiste des incroyables HOLY CURSE, actuellement dans 3 HEADED DOGS (leur 1er et très attendu album devrait sortir début 2015 chez rien de moins que Closer Rds) et CHARLES DE GOAL (dont on espère qu’ils seront plus fort que la mort), il est aussi l’accompagnateur européen de Penny Ikinger et de Ron Peno… http://3headeddog.fr/
Il avait déjà participé à la traduction de l’autobiographie de Pete Townshend…
Enfin bref me voici avec ce très bel objet entre les mains (la couv’, et le papier sont class ça fait quand même plaisir). Le titre français est plus ‘judicieux’ que l’original et surtout plus explicite et opérant de ce côté-ci de l’Atlantique !

Car ce qui est très réussit dans ce roman c’est l’analyse des personnages, de leurs choix, et de leur mise en action quand l’événement survient.
L’évènement déclencheur c’est le Jackpot du titre. Parfait symbole du monde dans lequel nous vivons, où la seule perspective, le seul espoir de s’en sortit pour qui que ce soit c’est de réaliser un gros coup.
Ce qui rend le roman encore plus opérant c’est le choix des personnages qui y sont mis en scène.
Car si l’histoire se passe en Géorgie en plein Sud des Etats Unis, et qu’y déboule deux jeunes hommes partit de l’Ohio afin de faire une virer en Floride, elle nous épargne les clichés White Trash, ici on parle de membres de ce qui reste de la Middle Class. Celle qui craint la paupérisation, ce qui conditionne sa vie quotidienne et ses rêves.
Tout ceci tend à lui donner une valeur universalisant qui pourrait s’appliquer à une bonne part du monde occidental où le capitalisme sauvage a créé de telles différences entre les plus riches et les pauvres que ceux qui sont entre deux passent plus de temps à craindre ceux qui sont en dessous.
C’est cette disparition de la classe moyenne comme moteur de nos sociétés qui explique pour partie la violence de l’époque. Violence qui surgit dans le roman au moment où apparait l’argent.
Bien sûr ce roman est aussi très américain dans la mesure où il se déroule en plein cœur de la Bible Belt et qu’il contient de nombreuses références extrêmement spécifiques que les notes du traducteur éclairent de façon simple et efficace. Cependant l’élément religieux est important dans l’intrigue mais pas primordial.
Ici pas de démonstration didactique (ça n’est pas un roman français quoi) le message, si message il y a, est transmis par la force du récit, en cela aussi c’est un roman très américain. Et très plaisant.
Roman Noir à dimension sociologique avec un bon côté page-turner mais sans obsession du cliffhanger. Intelligent mais sans démonstration, et finalement très empathique avec ses personnages enfermés dans un monde totalement hors de leur contrôle.
Et plus que tout, roman du plaisir de la lecture.
Bertrand Tappaz