TRIGGER FINGER
All this dancing around
CD ou LP, Le Son Du Maquis / Harmonia-Mundi
J’avais beaucoup aimé le précédent album mais je me rends compte maintenant que je suis incapable de savoir s’il était aussi réussit que celui-là ! Il ne m’a en tout cas pas autant marqué. Voici un album de ROCK des années 10 qui essaye de trouver une voie actuelle sans tomber dans un quelconque revival ou dans une chapelle, un peu comme le fait Grinderman.
Un album carré. Qui secoue et agite. Brillant. Même un peu show off parfois, mais n’est-ce pas là également l’essence du Rock ? Ultra efficace en tout cas. Avec des trouvailles dans chaque chanson. Un son ample et généreux. Des exécutants performants ce qui explique la grosse réputation de Trigger Finger comme groupe de scène. Au niveau intensité certains moments nous ramènent à La Muerte (autre grand groupe belge). On souhaite à Trigger Finger une carrière aussi remplit de très bons disques et, plus de succès. L’album contient une paire de tubes qui devraient ravager les play-list de radio qui se prétendent Rock autour du globe.
[BT]
SICK ROSE
Shaking Street + the double shot EP
CD, Area Pirata Rds
Je m’attendais à du Garage Punk tout en guitares barbelées, tirant vers les Stooges. C’était l’image mentale que je m’étais fait de ce groupe mythique italien des 80’s. Mais apparemment ça c’était au temps de leur premier album. Ici, sur le deuxième on est quelque part entre : les Dogs / Froggies, et les débuts des Cynics. Sur ce ‘Shaking Street’ les Sick Rose viennent d’intégrer une deuxième guitariste en remplacement de leur organiste, et la musique évolue vers la sphère Real Kids, Flamin’ Groovies (repris ici, tous les 2), et pas loin du Paisley Underground des 80’s, chemises à petites fleurs, Rickenbacker et Beatles boots. Il n’y a qu’à écouter le traitement qu’ils donnent du titre du MC5 qui nomme l’album. Ajouter un peu de Power Pop, surtout au niveau du druming et vous voici avec une réédition de 16 titres qui régalera ceux qui comme moi vibrent au early Nomads avec qui Sick Rose partage un certain sens de la compos réussit, du touché, une class inimitable, et pas mal d’influences mélangées.
[BT]
ELYSIAN FIELDS
Last night on earth
CD, Vicious Circle
Que je sois fan d’Elysian Fields je ne me l’explique pas, vu que cette Pop Indie intimiste et neurasthénique c’est normalement loin de ma tasse de thé. Sauf que comme beaucoup je suis envoûté par la voix de la chanteuse et la douceur mélodique de cette musique. Et ce nouvel album est, à mon humble avis, leur MEILLEUR. Evidement le fait que ce soit le plus dynamique de leur carrière ça me le rend attachant, mais n’allez pas croire qu’Elysian Fields aient virés Garage Punk. On est toujours avec des Pop songs ouvragées, remplit d’arrangements et avec orchestrations souvent pas Rock. Sauf que les tempos sont un poil plus remuant que sur les précédents. C’est assez subtil ; la production très claire, vaste et respirante met cette exaltation nouvelle en avant. Onze chansons splendides. Ça fait plus de deux mois que je suis sur cet album et à chaque écoute je change de titres préférés. Comme d’habitude avec Elysian Fields la richesse des arrangements rend le disque passionnant à chaque écoute puisque le cerveau y découvre toujours une nouvelle couche instrumentale. Est-ce qu’un groupe est capable avec son 7ème album de donner ce qu’il à de mieux, j’en ai toujours douté, mais Elysian Fields à réussit cet exploit.
[BT]
PUMICE
S/T
10’’, Doubtful Sounds Rds
Projet / oeuvre solitaire d’un personnage historique de la scène néo zélandaise, que j’ai découvert sur K7 avant que se format redevienne hype. Weird Pop carambolée !?! De longues divagations sonores avec des phases et des thèmes qui se répètent mais sans qu’on ait l’impression d’écouter des boucles. Bruitiste avec souvent des effets ‘sombres’ mais toujours de la mélodie et des teintes lumineuses, comme ces notes de percussions caraïbéennes qui reviennent de façon obsessionnelle sur la fin de la première plage. Une vague de son qui fait divaguer… Pumice produit cette musique seul ce qui reste surprenant tant l’ensemble sonne mature, vaste et cohérent. Les deux dernières pièces sont un peu plus courtes mais extrêmement denses. La troisième ressemble même presque à une chanson.
[BT]
Cathi Unsworth présente
LONDRES NOIR
(252 pages, Editions Asphalte)
Apparemment Cathi Unsworth est une figure artistico-mediatico-litteraro-fashion… jamais entendue parlée avant ! J’ai acheté ce recueil de nouvelles parce que Londres est une ville qui m’obsède et qui à un grand rôle dans ma vie ; et surtout pour le texte de Max Décharné (premier batteur de Gallon Drunk, chanteur des grandissimes Flaming Stars), un bon choix puisque c’est un des meilleurs du lot : une plongée très réussit dans l’été du Punk à travers un journaliste spécialisé dans le cinéma. Tellement bien que j’adorerai que ce fut un roman. Quand quelqu’un va se décider à traduire ses différents livres ? (Si il y a parmi vous un directeur de collection en mal d’inspiration qu’il note bien que j’ai diverses idées géniales à vendre).
On pourrait sous titrer ce livre : No town for poor men (et encore moins pour les femmes fauchées) !
Comme l’a rappelé de façon brûlante l’actualité estivale Londres ça n’est pas seulement le cool britania vendu par Tony Blair, c’est surtout une mégalopole qui souffre des affres de l’ultra libéralisme depuis plus de 30 ans. Voilà de quoi parlent la plupart des textes rassemblés ici. On retrouve au sommaire quelques noms importants de la nouvelle vague du roman noir britannique (Ken Bruen, un peu en roue libre sur le coup, en tout cas loin de la brillance des ses romans, John Williams toujours très bon) quelques franc tireur comme Stewart Home (lisez son Slow Death c’est un des bouquin les plus jubilatoire, inclassable et drôle que je me suis envoyé depuis une décennie), ou Barry Adamson (oui, en plus il écrit, et bien) plus quelques journalistes ou nouvellistes…
Parfois ça se rêve livre ROCK (avec play-list à l’appuis), parfois ça ressemble à un coup éditorial, vu que nous sommes devenu un marché juteux pour l’édition en France, signe que le public Rock vieillit, même si les notes de la traductrice sont à destination du grand public.
Mais c’est un peu mieux qu’un coup marketing rapidement et gentiment traduit. Certes ça à les défauts et les qualités des compilation : inégal et du coq à l’âne, ce qu’on aime est toujours trop court… Car il y a là dedans des bons moments pour chacun. Et si vous êtes plusieurs à le lire il devrait donner lieu à une vigoureuse séance de Masque et la plume R’n’R, devant une stout ou une bitter of course.
[BT]