Pete Ross & The Sapphire
Rollin on down the lane
LP,
CD, Beast Rds
Le cowboy baladin australo-italien s’est
accoquiné avec une bassiste néo zélandaise pour accoucher de ce 3ème
album. Le tout produit par le frenchy (but chic !) Dimi Dero. La chanson
d’ouverture sent son Nick Cave mélancolique ; on trouve sur cet album une
reprise de Townes Van Zandt et une
de Tom Waits ce qui situe l’univers musicale. Et aussi son niveau, car
s’attaquer à de tels sommets n’est pas à la porté du premier rocker venu. D’autant
plus que leurs compositions sont tout simplement au même niveau que celles de
ces maîtres. Ce qui donne un album constant dans sa densité, sa qualité, son
intensité émotionnelle ! Je suis capable d’écouter la chanson ’Corinne’ 10
fois par jour pendant des semaines tant c’est une gigantesque réussite !!!
Et pourtant elle n’écrase pas les autres c’est vous dire la densité de cet
album. Le travail de composition est remarquable, mais, le travail sur le son,
la tessiture, l’est tout autant ! La richesse (dans la simplicité) des
arrangements est tout simplement jubilatoire & sexy. J’ai été pas mal
déstabilisé par sa première écoute (car il est assez différent des deux albums
’solo’ de Pete Ross, même si il y a indéniablement une continuité), mais dès la
troisième je me suis fait engloutir par cet océan de beauté et d’émotions. Avec
un album comme cela on est sûr de passer 2013 au chaud, et de se régaler encore
et encore de son écoute.
Et en plus on aura la chance de pouvoir les découvrir sur
scène : mercredi 11 décembre au Brin de Zinc à Chambéry, jeudi 12
au Trokson à Lyon, vendredi 13 au Mistral Palace à Valence, et samedi 14 au
Poulpe, à Régnier
[BT]
Catherine Laboubée
Too Much
Class… Dogs, l’histoire
Editions La Belle Saison,
319 pages, 35 euros
J’ai mis un certain temps à
sortir ce bel objet (le format italien c’est toujours… class) du cellophane,
parce que je n’arrive toujours à m’habituer à l’idée de la mort de Dominique.
Bien que je n’étais pas un énorme fan de Dogs (je dois quand même avoir tous les
albums du groupe sous différent format), mais, sûrement comme beaucoup de kids
provinciaux des 80’s la chanson ‘Too much class for the neighbourhood’ a jouée
un rôle essentiel dans la construction de ma personnalité, me permettant de me
sentir appartenir à un monde qui est hors de ce monde (voyez ?) où je ne
suis pas seul, mais dans lequel vivent des tas d’inadaptés comme moi qui
partagent la même passion et des sentiments commun. Essentiel.
Finalement après 3 mois à le
regardé je l’ouvre et première bonne surprise : Catherine Laboubée (la
sœur) est une vraie écrivain qui a déjà publiée d’autres livres avant celui-ci.
Ce qui me rassure au moment de commencer la lecture.
Il faut noter que Dogs a commencé
en 1973, à Rouen. Premier papier dans Rock’n’Folk en décembre 74, signé Trashy
Phil dans la rubrique courrier des lecteurs (a.k.a Philippe Manœuvre, avant
qu’il ne devienne Philippe Manœuvre, tiens au fait il l’écrit quand son
autobiographie lui ?), à propos d’un concert de Dogs au Golf Drouot durant
lequel l’organisateur leur coupa l’électricité tant le groupe ne correspond pas
a son temps, ni au lieu… Too Much Class for…, déjà. Le groupe se sépare en 76.
Mais juste pour 6 mois, la flamme du Rock ne s’étant pas éteinte… Et elle brûlera
encore très longtemps. Assez vite après cette résurrection Dogs « auto
produira » avec le support du disquaire de Rouen son premier 45 tours 3
titres enregistrés comme il se doit dans une cave. Puis un maxi 5 titres (cette
époque leur apportera aussi 2 papiers signés Philippe Garnier, rien que
ça !), avant de signer sur une major et d’allé dans un vrai studio… Une
histoire du Rock en France au tournant des 80’s, des années qu’on à un peu
oubliées. Ce qui donnera par exemple un concert de Dogs à la Villeneuve à Grenoble
et le lendemain un compte rendu sur une page dans le Dauphiné Libéré (ici
reproduit) quelque chose de totalement impossible de nos jours.
Toute une époque oubliée ou
presque vu qu’elle a laissé une trace indélébile sur ses protagonistes, des deux
côtés de la scène. Pourtant le Rock en France dans les années 80 a aussi produit un paquet
d’excellents disques… Dont beaucoup mériteraient de vraies belles rééditions.
Par exemple maintenant que cette biographie est publiée, il serait temps que
les albums de Dogs ressortent dans un écrin digne d’eux ! Je verrai bien
Closer Rds s’en occuper… En tout cas je suis sûr de n’être pas le seul à
attendre ça.
Ce qui ne sera pas aisé Dogs
ayant été sur deux majors différentes, puis sur des indé qui ont fait faillite,
les questions de droits, de bandes master, doivent être un vrai casse tête.
Malgré tout ce qu’on peut en
dire, en ce temps là, être sur une major était quand même l’occasion d’accéder
à un public plus large. Sans ça il est presque sûr que je ne les aurais pas
découverts dans les années 80. Car j’ai entendu ‘Too much class for the
neighbourhood’ parce que j’avais acheté une compil cassette de CBS/Epic au
supermarché du bled d’à côté car je voulais écouter la chanson de Judas Priest
qui est dessus. Une chanson que j’ai beaucoup aimé, mais cette compil a été
décisive dans ma vie car (et surtout) elle contenait cette chanson de Dogs (et
dans une moindre mesure ‘Drug train’ des Cramps). En ce temps là, l’accès à la
culture n’était pas ce qu’il est devenu depuis.
Pour en revenir au livre, le
format italien permet une jolie disposition texte / iconographie (photos,
souvent superbes, dessins, repro…), sobre et élégante, comme il sied à Dogs. Le
tout est complété par des commentaires des protagonistes de l’époque. Une très
judicieuse idée étant de publier in extenso les textes, chroniques, articles de
journaux originaux. Et pas des extrais comme c’est souvent le cas dans ce genre
d’ouvrage. Judicieux surtout parce que des bonnes fées se sont penchées sur le
cas de Dogs, comme Philippe Garnier ou Jean Bernard Pouy, des écrivains, et des
hommes de goût, qui se sont fendus d’une jolie prose pour faire partager leur
passion pour ce groupe unique. A propos de textes originaux ça serait sûrement
une bonne idée un re-print du Ninteen spécial Dogs, non ?
Voilà une belle œuvre, celle que
méritait ce groupe subjuguant et totalement intemporel. Un beau livre, un beau
texte : fin et tout en retenu. Elégant. Comme il le fallait !
[BT]
Dig It! Fanzine,
n°59,
52 pages A4 photocopiées.4.50 euros
Ça commence à faire un gros
paquet d’années que je suis abonné à Dig It! Et à chaque fois que je trouve
l’enveloppe dans ma boite à lettre je suis excité comme un gosse au matin du 25
décembre !
Vu leurs pédigrées et leurs
antériorités les membres du Dig It crew reçoivent (et achètent) un gros gros
paquet de disques et donc je sais qu’à la lecture des nombreuses chroniques
(regroupées sur 17 pages) je vais découvrir une belle quantité de nouveautés
excitante.
Et puis il y a aussi à les
interviews / Owen Temple Quartet, Yannick Bourg (un gars qui à un long parcours
a été romancier, et maintenant sévit dans un One Man Band, c’était le gars qui
a lancé le mythique ‘Combo’ avec David Dufresne), Misty White (une batteuse de
Memphis qui vie maintenant en France), James Williamon (des Stooges baby), et
un super entretient mené par Patrick Foulhoux pour son livre « Une
Histoire du Rock à Clermont » (
http://undeuxquatre.jimdo.com/
que je viens de recevoir, j’en parlerai bientôt), en compagnie de Lionel
Herrmani qui tenait le disquaire de Rouen Mélodies Massacre dans les années 70
/ 80 (c’est lui avec son magasin qui ont produit le premiers 45 tours et
premier mini LP des Dogs, entre autres, cette lecture fait un bon complément au
livre de Catherine Laboubée évoqué plus haut).
Un mini dossier spécial Suède,
avec : Kenny Hakansson (ex Hellacopters), Mary’s Kids, The Sewergrooves
(oh yeah !!!!), Tyred Eyes.
Et comme chaque mois J.J. Rassler
(entre autre le guitariste de DMZ) livre son excellent papier, cette fois-ci ‘Comment
je me suis retrouvé accidentellement roadie pour Leon Russel & The Shelter
People (succulent !).
Bref, une lecture toujours
indispensable !!!
[BT]