LE MUFFE
Penna, Tornio & Salme, CD
Autoproduction
/ Area Pirata Rds
Ben voilà un groupe qui n’a pas oublié ce
que Garage Punk veut dire : une musique simple, excitante et brute. Le
Muffe rappelle un peu des early Fuzztones frustes, les Original Sins de la
période la plus furieuse, et autres groupes de la série Teen Trash de Music Maniac… tout en se démarquant des
copies standards !
Ils fleurent bon l’amateurisme et la
technique limitée, ce qui les rend précieux en ces temps où la compétence,
l’efficience et la musique lyophilisée prolifère dans la scène Garage.
Oui Le Muffe font du Garage Punk : un
truc un peu sale, avec une attitude qui rappel donc la fraicheur du tout début
du Revival des early 80’s. Parfois l’organiste joue ses mélodies à peu près
aussi lentement que je le ferai moi-même… je sais bien que décrit comme ça on
dirait que cet album craint. Or il n’en est rien. Bien au contraire ses limites
techniques sont une part de son attrait. Mais ça n’est pas la seule. Le chant
en italien joue beaucoup en sa faveur (mais ça fait longtemps que dans la scène
on sait que cette langue fonctionne à font sur le Rock et le Punk).
Le jeune trio italien est aussi capable
d’utiliser des sonorités qu’on diraient sortie d’un disque de la première heure
des musiques électroniques (genre Suicide ou un Devo primitif) pour en faire la
base d’une chanson qu’ils tirent vers le Rock. Un Rock qu’ils rendent parfois
sombre et horrifique… Ils peuvent aussi construire des chansons à partir d’idée
simple : un riff au kazoo, en piquant un thème de musique classique, ou avec
une accélération de la basse, etc.
Bref ce groupe et sa musique sont
faussement simple, et ils sont très addictifs. Oui, indéniablement avec ce
premier album Le Muffe se pose comme un groupe radicalement palpitant !!!
Carrément
le DISQUE DU MOIS DE VOIX DE GARAGE !
[BT]
MISTERY MACHINE
Sunset
fatal songs, LP 11 titres, CD 13 titres inclus
Closer
Rds
2ème album pour ce quatuor de
Nogent le Rotrou (un coin bien Rock on dirait, vu d’ici), j’ai raté leur 1er
mais il a été réédité il y a peu sur vinyle rouge par Closer Rds. Et à l’écoute de ce ‘Sunset fatal songs’ (quel bon
titre d’album) on comprend pourquoi !
Ces gars-là ont de la bouteille et un
putain de savoir-faire ! Du Rock avec des guitares qui défouraillent
rappelant l’axe Melbourne / Stockholm / Detroit / Le Havre qui turbinait à
plein régime dans les 80’s… et on pense aussi à la scène de Clermont-Ferrand
(remember Spliff Rds) avec un côté
bien sombre, Rock noir et déchiré de guitares à la Real Cool Killers (un de mes
groupe préféré de tous les temps, donc une référence que je ne dégaine pas pour
n’importe quel branleur hype croyez-moi).
En même temps les Mystery Machine sont
capable de bien autre choses que de jouer à burne… il y a pas mal de titres sur
cet album qui sont assez mid tempo rampant (avec parfois apparition d’un sax
fantomatique…). Et puis au milieu du disque ils surprennent avec une sorte de
reggae (enfin un reggae qui aurait été chanté par un Billy Idol jeune) et ça
relance bien la machine après cette petite accalmie, qui est de plus une super
chanson. Le CD se clôture par une adaptation du ‘Mongoloid’ de Devo mais
réellement adapté à leur sauce. Cependant il ne faudrait pas se focaliser sur
ces 2 titres car les 11 autres sont tout aussi TERRIBLES !
[BT]
The LAST BRIGADE
Burn out, CD, Digital
Kicking
Rds
Comment dit-on déjà ? Ah oui : A Giant Step!
Si j’avais bien aimé leur 1er
album, je suis totalement conquis par ce 2ème effort, sur celui-ci
le trio cesse de sonner comme un side project.
Et il nous plonge profondément dans les
90’s conquérantes, avec son amalgame d’Indie Rock de l’époque, de Grunge, de
Hard Core mélo, de Pop et de Power Pop… Quelque part entre Chokebore,
Lemonheads, Teenage Fanclub, et Mudhoney, tout en se distinguant.
Alternant titres musclés et mid tempo pour
produire une musique à la fois complètement maitrisée et absolument excitante.
Pas loin (dans l’esprit, et voisin qualitativement) de ce que les Dead Pop
Club, G.A.S Drummers ou Cooper ont produit de meilleur. Le nouveau Last Brigade
vous emballe dans une farandole de guitares mélodiques et énergiques qui
transmettent du bonheur !
[BT]
DULCE PAJARA DE
JUVENTUD
Triumph,
2LP, CD, Digital
BCore
Disc
Epic Pop : oui ça défini assez bien la
musique si particulière que pratique le quatuor barcelonais sur son 2ème
album ! Entre Pop Indie éthérée, aérienne, évanescente, spectrale et Post
Rock mâtiné de Math Rock… sans être jamais ni chiant ni pompier, un parfait
équilibre entre les longues plages instrumentales où les guitares ont la part
belle (mais ou les claviers / orgues / synthés… ne sont pas absents) et des
parties chantées qui ré-ancrent Dulce Pàjara De Juventud dans une Pop Noisy
belle et accrocheuses.
Beaucoup d’effets sur les sons, sur les
voix, sur les arrangements, pourtant aucune des 9 ‘chansons’ (qui s’étirent
magnifiquement sur 48 mn) ne semble surchargée. Sur le fil du rasoir cette
musique est en équilibre entre la magnificence et le néant mais ne tombe jamais
du mauvais côté.
Shoegaze cinématique, Psyché Rock, Kraut,
Pop planante, Noisy 90, musique de film, Pop sixties, Rock exploratoire…
beaucoup de chose qui placent Dulce Pàjara De Juventud au niveau des groupes
Indie les plus aventureux genre Mercury Rev (une référence que je n’utilise pas
à la légère vu que je ne me suis toujours pas remis de leur concert il y a 10
ans), Arcade Fire (d’avant le naufrage), leur label site aussi les Boo Radleys
est ça n’est pas idiot ni immérité !
« Triumph » ça pourrait paraitre
prétentieux comme titre d’album, mais ça ne l’est pas, oh combien pas !!!
Préparez-vous et jetez-vous sur cet album
c’est une totale réussite !
[BT]