mardi 28 avril 2015

Chroniques : SICK BOYS REVUE + KING AUTOMATIC + LAST KILLERS + GRANITE SHORE



SICK BOYS REVUE
Sick tales, CD
Autoproduction / Area Pirata Rds
Très surprenant ce disque et surtout extrêmement réussit !
Au vu de la pochette je pensais entendre un croisement entre Lars Frederkisen & The Bastards et The Decline… mais pas du tout. Bien que d’une certaine façon on sente dans la musique de ce groupe italien des relents  lointain de Street Punk et de Celtic Punk, on n’est pas sur une musique qui bourrine. Au contraire les Sick Boys Revue manient surtout le mid tempo bien posé. Bien posé dans tous les sens du terme. Avec beaucoup de calme et de class ! Il faut savoir qu’à l’origine en 2007 les Sick Boys Revue (quel excellent nom, non ?) se sont formé en tant que tribute band à Social Distorsion, ce qui explique cette persistance de l’élégance mélodique et d’interprétation du quatuor italien. Qui s’est bien détaché de son idée de départ tout en restant dans une certaine communauté d’esprit qui est ni un hommage ni un plagiat.
Dans cette période de frénésie des réseaux sociaux où la capacité de concentration et la patience des auditeurs se sont réduit à la portion congrue, faire, comme Sick Boys Revue, le pari du calme et de la pondération pourrait être risqué, or, au contraire ce disque est une perfection presque ‘exotique’ tant il s’éloigne du son de l’époque. Le tout est servi avec suffisamment de ‘n’Roll dedans pour régaler les plus attentifs des amateurs !
1er album après un premier EP 5 titres en 2012. Les Sick Boys Revue ont pris le temps nécessaire pour composer et laisser décanter idéalement leurs chansons. Et pour les mettre en boite avec sobriété & intelligence.
Class et élégance je persiste et je signe. Eux définissent leur style en tant que ‘Gangsta Punk’ versant gentleman cambrioleur alors. Et de haut vol qui plus est !!!
[BT]


KING AUTOMATIC
Lorraine Exotica, LP, CD, Digital
Voodoo Rhythm Rds / Differ-Ant
Ah ben merde alors !
Y a du changement chez le King Automatic ! Comme l’indique parfaitement le titre de cet album. Qui s’éloigne bien du côté One Man Band Trash Blues Garage… ça faisait déjà un moment que ça bouillait dans ce sens sur ses albums précédents mais là c’est devenu très flagrant ! Et c’est tant mieux tant cela donne un album riche ! Varié ! Où chaque écoute fait découvrir une nouvelle chanson, ambiance, arrangement…
Donc la musique du King Automatic c’est enrichie de pas mal ‘d’exotismes’ de la planète entière ou pas loin. Rocksteady, Rhythm & Blues, Folk Mitteleuropa, ‘Yé-yé’ avec plusieurs chansons en français dont des adaptations ((je ne vous révèle pas tout afin que vous conserviez des choses à découvrir en posant se formidable album sur votre platine)… le tout se mélange aux influences de toujours. Ce qui aboutit à un disque qui sort de la formule conventionnelle (et rébarbative) du One Man Band. La présence de guests sur une bonne partie des chansons est aussi un enrichissement de la palette sonore.
Au final un album où King Automatic essaye et surtout réussit à étendre son spectre musicale sans pour autant perdre sa personnalité. Impressionnant !!!
[BT]


The LAST KILLERS
Dangerous, LP + CD inclus, Digital
Closer Rds
Vous aimez le North West Sound des late 50’s ? Vous êtes accro au Jim Jones Revue des débuts ? Ben j’ai une grande nouvelle : le 5ème album des Last Killers va vous botter le cul !!!
Un disque qui tape juste et fort dès le premier coup.
Pour composer ce parfaitement nommé ‘Dangerous’ le quatuor italien a additionné un piano sauvage (qui ferait passer le jeune Jerry Lee pour une tapette) à son Garage Punk Sixtisant. Et ils déboulent en ville pour relever les compteurs. Histoire de montrer qui est désormais le taulier et renvoyer les minets néo psyché à leur ronron. Faite gaffe à votre whisky et à vos femmes…
12 titres bien furieux où soit le piano soit l’orgue alternent pour créer la trame de la chanson qui va faire saigner vos articulations  à force de gigoter.
Du pur Rock de crétin ! Oh oui !!!
Mais quel pied !
En fonction de quel claviers ils utilisent l’orientation change mais au final ça reste du putain de Rock’n’Roll sauvage comme il devrait toujours l’être !
[BT]

 
The GRANITE SHORE
Once more from the top, LP, CD, Digital
Occultation Rds
Finalement la beauté, la vraie n’est pas une chose aisée à appréhender. Parfois même je me demande si je (tout comme le reste de l’humanité) suis outillé pour cela ?
En tout cas ce 1er album (après un 10’’ et un 7’’) de The Granite Shore est tellement beau qu’au moment des premières écoutes ça me brulait l’âme.
Entre Pop ambitieuse et mélancolique (comme un Divine Comedy dépouillé de ses oripeaux) et Folk aérienne (rappelez-vous du Johan Asherton de la période ‘Trystero’s Empire’ par exemple). Nick Halliwell le compositeur auteur guitariste chanteur se réclame de la scène de la fin des 60’s qui produisait une musique progressive avec un sens des arrangements épiques et cependant mélodieux. Il dit être fans d’une certaine idée du pastoralisme des 70’s… ce qui est assez évocateurs. Et qui finalement, bien que les deux disques  soit très différents l’un de l’autre, n’est pas loin de l’univers évoqué par le dernier album en date de Pete Ross & The Sapphire ‘The Boundless Expanse’.
Toutes les chansons ici présentent paraissent si simples et évidentes pourtant, que je me demande parfois pourquoi si peu de musiciens arrivent à toucher une telle substance, une telle perfection !?!
Cette musique respire (à la fois le talent et la passion) et vous entoure, vous envahie très profondément. Et c’est tellement bien !
Dans un monde aussi laid et déceptif voici qu’apparait ce diamant de beauté qui pourrait vous faire croire à un avenir radieux pour l’être humain.
Le meilleur remède disponible à la postmodernité.
UNE GRANDE ŒUVRE !

[BT]

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