Sounds Of Yesterday, LP, Digital
Lost In Tyme
C’est avec ce 3ème album que je découvre ce quintet grec !
J’ai d’abord été très emballé par ma 1ère écoute de ce « Sounds Of Yesterday » sur le net, au point d’en diffuser un titre dans l’émission… suite à quoi le label Lost In Tyme m’a envoyé un lien de téléchargement et depuis je me régal de leur musique !
C’est typiquement ce genre de découverte qui me fait continuer à aimer la scène Garage internationale !!!! Et continuer à m’éclater au micro pour partager ce genre de petits plaisirs coupables qui me rendent la vie tellement plus supportable !
Le titre de cet album, et le nom de ce label ne peuvent vous laisser aucun doute sur le fait qu’ici on navigue en plein revivalisme Garage !!! Dans son versant 1966 for ever et escaladé par sa face Folk Garage !!!!
Mais The Basements additionne ces éléments de base d’une grosse dose de Psych Garage qui pourrait les ramener vers ce qui se fait de nos jours dans la vague Indie Psych Garage… sauf que The Basements sont bien moins mièvres que les minets finissants de ce ‘mouvement’ qui est apparu dans la décennie 2010…
Plein plein de Fuzz mais utilisé avec beaucoup de modulations au sein de chaque CHANSON, et, d’un titre à l’autre.
Un orgue très très présent, qui est lui également pratiqué avec finesse et délicatesse pour bien s’adapter aux besoins des divers morceaux !
Car The Basements composent de délicieuses chansons, le plus souvent en mid tempo, mais parfois ils musclent leur jeu, tout en se montrant également à l’aise sur des titres plus languides… ce qui donne un album bien construit : cohérent ET varié !!!
14 titres ici, dont deux covers mais qui s’intègrent tellement bien dans l’album que ça paraît tout naturel !
L’utilisation de la voix, et des cœurs, leurs tessitures, traitement sonores et place dans le mix peuvent évoquer ce que la proto scène Indie Pop anglaise du tout début des années 80 avait pu génialement bricolée avec ses petits moyen… et cette spécificité revue 2023 avec une attitude saisissante donne beaucoup de souffle à un album qui est un ravissement pour les oreilles et fait chaud au cœur et partout ailleurs !
https://www.facebook.com/lostintyme1/
https://thebasementsthess.bandcamp.com/album/sounds-of-yesterday-2
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GRAVEYARD OF THE PACIFIC
Sorcerer, LP, Digital
Alien Snatch Rds
1er album pour ce groupe fondé sur les cendres de The Hex Dispenser… ce que j’ignorais lors de mes premières écoutes, mais qui est une information qui colle bien avec le puzzle musical brillement proposé par ces Graveyard of The Pacific...
Ghost Doom Pop… Indie Post Cold Garage Wave pour 2024…
Leur musique ne veut pas se réduire à une seule étiquette, et comme elle ne vire jamais au n’importe quoi, c’est une bien belle démarche !
D’emblée, dès le court, bizarre (et très immergeant) titre d’introduction, on sent qu’on est pas chez n’importe qui !
Le trio apporte un soin tout particulier à ses rythmiques où seule officie la batterie ! Les sons de synthés utilisés apportent une dimension parfois proto Power Pop, tirant vers une certaine vision du psychédélisme libéré de ses clichés, avec évidement une constance limite Cold !
Conciliant à la fois diverses ‘traditions’ / écoles musicales et un esprit post post modern les Graveyard of The Pacific démarrent leurs aventures musicales sur un énorme banger dans lequel il faut se laisser couler, comme dans un bain épais, moite et odorant qui vous porte vers des sommets de plaisirs auditifs !!!!
https://aliensnatch.bandcamp.com/album/graveyard-of-the-pacific-sorcerer
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SUSAN SELLERS
Un oiseau de feu, 354 pages, 23,50 euros
Editions Mercure de France
Il est tentant de tirer à soi les romans que l’on lit, et de ramener l’expérience narrée vers sa propre condition tristement quotidienne…
Je reconnais que j’ai été attiré par le bandeau de couverture : « L’incroyable histoire d’amour de J.M. Keynes » !
Car après tout que sait t’on nous autres vulgum pecus de la vie du fameux économiste ? Probablement rien, les moins atteint des hominus (de plus en plus minus) tik-tokus se rappellent peut-être encore un peu de leurs vieux cours d’économie (quand l’école tentait d’inculquer quelque chose aux élèves – pour ceux qui se demandent : oui j’ai parfaitement conscience que ceci est un discours de boomer, ce qui ne veut pas dire qu’il ne décrit pas la réalité).
Donc J.M. Keynes qui jusque-là n'avait eu que des amants dans sa vie, est bien installé comme professeur à Cambridge (comme papa), est un expert que divers gouvernements sollicitent, écrit dans des revues & journaux de prestiges et d’influences. C’est aussi un investisseur le plus souvent couronné de succès (dont les conseils et les dividendes vont permettre à ses amis artistes du groupe de Bloomsbury de vivre agréablement plutôt éloigné des contingences bassement matérialistes des gens du commun).
Et puis un jour patatras il tombe en pâmoison devant… une femme. Pire, une danseuse… et abomination suprême : une ruskov !
Celle-ci Lydia Lopokova fut formée à l’école impériale de danse de Saint-Pétersbourg qu’elle quitte en 1910 pour devenir la danseuse étoile des Ballets Russes de Diaghilev ! Une femme, femme pleine de fougue et de flamme, au tempérament russe et à la réputation sulfureuse !
Mais pour une bonne part les membres de l’élite artistico-quelque chose du groupe de Bloomsbury qui n’arrivent pas à accueillir / admettre en leur sein la femme que l’un d’eux épouse parce qu’elle utilise sa corporalité plus que ses ‘réflexions’ et qu’elle exprime ses émotions sans filtres plutôt que de correspondre à une norme sociale et à la bien-pensance du temps, ça me parle pas mal… Le mépris de caste je le vois tous les jours à mon travail… pour ne pas dire plus !
Ce roman à trame historique resitue parfaitement les deux univers, leur collision, le carambolage des égos, les mesquineries de certains/certaines et la puissance du sentiment amoureux qui emporte tout comme une lame de fond !
https://www.mercuredefrance.fr/un-oiseau-de-feu/9782715255845
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