mercredi 27 juin 2012

chroniques:DELANEY DAVIDSON+Gay Anniversary+HORNY WACKERS+Movie Star Junkies+The RIPPERS

DELANEY DAVIDSON
Ghost songs
(LP, Casbah Rds)
Quand on découvre un artiste sur scène et qu’on est retourné, pas toujours évident, ensuite pour les disques d’être à la hauteur du choc initial. Mais, pour moi, avec le Néo Zélandais Delaney Davidson l’impact live et en studio est équivalent. Différent. Mais intense, similairement. Artiste solo bien plus que one man band. Avec son look funéraire ou un titre d’album comme Ghost songs on n’est pas dans la franche gaîté, mais plutôt dans un héritage marqué par les orchestres d’enterrement de la New Orleans, la Death Country et le Folk Funéraire. A travers sa voix profonde, ses arrangements vastes et importants (pour un disque d’homme seul) on est avalé par les chansons, mais c’est bien ! Guitare acoustique, banjo, violoncelle, chœurs, slide, scie musicale… servent à magnifier les mélodies. Cet album me donne envie de revoir Delaney Davidson live, mais aussi de le réécouter, à travers cet enregistrement, mais aussi à travers tous les autres !
2ème sortie pour le label Casbah Rds, l’émanation de l’excellente émission Rock à La Casbah. A écouter & podcaster ici : http://www.casbah-records.com
[BT]


GAY ANNIVERSARY
New in class
(CD, Slovenly Rds)
Nom de groupe très provoquant. Pochette à l’impact immédiat (imaginez une photo de classe de Bill Gates, avant qu’il ne devienne beau à millions, recolorisée). Le tout pour vous préparer au Punk Rock abrasif, minimal, répétitif, un peu ‘synthétique’ (on dirait une boite à rythme dans le fond), où la guitare en mode ratatinant écrase votre cortex avec ses riffs simples et martelés. Les effets sur la voix, son judicieu placement dans le mix donnent le ‘ce qu’il faut de mélodies’ nécessaire à l’intérêt des morceaux (surtout quand il y a le soutien de chœurs féminins). 8 titres en 19mn ça se termine bien avant de lasser (ce qui est normalement le gros souci de ce punk bricolé avec peu de moyens), d’autant qu’au final ces 8 chansons sont facilement distinguables les unes des autres… Ce groupe grecque très énervé (on se demande pourquoi) à écouté Big Black et en fait quelque chose d’encore signifiant en 2012 !
[BT]


The HORNY WACKERS
They are savage
(LP, Dead Beat Rds)
Découvert par hasard par un ami lors d’une fête d’anniversaire, je reçois l’info et l’album en pleine gueule ! 12 titres en 29 mn de sauvagerie vraie ! Et pas pasteurisée par la production. Une rareté ces dernières années. Entre Garage Punk & Trash Rockabilly les Horny Wackers ne tombent pas dans le piège du lo-fi à tout prix. Ils ont écrit de super chansons (souvent à base de thèmes connus pour faciliter l’appréhension par l’auditeur) et ils les ont enregistrés en se rappelant que tout ça c’est du Rock’n’Roll et que ça doit rester sauvage !!! La pochette très réussit vous pose d’entrée dans leur univers et on n’a pas envie d’en sortir. Imaginez des Meteors encore dangereux mêlés à Pussy Galore, avec une touche des Magnetix du début. Au moment où les scènes revival semblent se dire qu’en polissant leur son elles pourraient avoir un plus gros succès, ça fait un bien énorme de tomber sur un groupe qui ne trahit pas l’esprit du Rock’n’Roll !!!
[BT]


MOVIE STAR JUNKIES
Son of the dust
(LP & CD, Outside Inside Rds / Wild Honey Rds)
Pour ceux qui découvrent le quintet italien avec ce 3ème album (veinards, vous en avez deux de plus à déguster impérativement), les Movie Star Junkies pourraient sembler, à la 1ère écoute, cloner Nick Cave & sa bande (ce qui met la barre très haut). C’est vrai que la voix du chanteur est dans le même registre, que, musicalement les deux groupes sont marqués par l’héritage Blues Swampy épais, sale… avec moment d’ensoleillement pour les italiens. Les Movie Star Junkies ont de très nombreux arguments en leur faveur. Comme le prouve cet album, qui est plus posé que les 2 précédents, donc il faut plus de temps pour laisser maturer les choses dans vos oreilles… mais quand c’est fait… Les deux dernières fois que je les avais vu sur scène ils jouaient déjà certaines de ses chansons, qui putain, s’impriment fortement dans le cerveau & dans le cœur ! Bref bien heureux d’avoir cet album entre les mains, et, curieux d’écouter la suite.
[BT]


The RIPPERS
Stiff
(CD, Gigors Electric Rds)
Quand une des meilleure salle de concert du pays se lance dans la production de disque il faut écouter ça avec attention ! The Rippers ont été vite étiquetés Horror-O-Billy… et ce 1er album prouve que leur musique est beaucoup plus imaginative, vaste, riche, moderne, que ça. Si le côté sombre est présent, ainsi qu’un gros amour pour un Rock dense, l’adjonction de sons qu’on croirait tirés d’orchestrations de bandes originales de film de SF des débuts (là on dirait un théremine qui ne sonnerait pas comme un cliché, ici le vent, ou une porte qui s’ouvre…), un peu d’élément synthétique, un peu d’orgue aussi, donnent un gros supplément d’intérêt à leur musique. Qui ne rentre pas dans une seule case, et ça c’est bien. Qui n’évolue pas non plus dans le tout venant d’une production hexagonale souvent ‘classique’ et rebattue. Grâce à sa chanteuse anglaise (apportant de salutaires références extérieures), qui à une voix pas démonstrative, mais judicieuse pour cette musique, et, aussi grâce aux chansons, qui sont terribles dans le genre rampant (mais pas uniquement), on finit par se manger l’album en pleine poire ! Car si son impact n’est pas immédiat (peut-être à cause d’une production un poil sage), à la réécoute ça marque ! Un disque qui nous sort des habitudes, et putain, c’est bien !!!
[BT]