lundi 29 juin 2015

Chroniques : CANNIBAL MOSQUITOS + TRIPTIDES + VAN CLEEF CONTINENTAL + DEMON VENDETTA



CANNIBAL MOSQUITOS
Surfin love party - LP, CD
Dirty Witch Rds
Pour leur 2ème long player le trio réalise un concept album sur le sexe. Le sexe comme une allégorie de la Surf Music Instrumentale : c’est un peu toujours la même chose, mais quand c’est bien fait : QUEL PIED !
Leur 1er album montrait un groupe incroyablement doué pour jouer avec les conventions du genre et tirant son épingle du jeu avec brio, réalisant un disque complet se plaçant sur le dessus du panier.
Pour se « Surfin love party » ils se surpassent !
Parfois la Surf Music instru semble être le refuge de guitariste de Métal frustré et vainement technique, mais pas de ça chez les Cannibal Mosquitos. Ils savent jouer fin et délicat quand il faut, comme pour le sexe ils injectent de la fougue et de la passion quand c’est nécessaire !
Bref toujours très Rock et viril dans l’esprit les Cannibal Mosquitos ne débandent jamais tout au long de ces 13 titres.
[BT]
En concert : Jeudi 9 Juillet : DAIKAIJU (Surf Noisy Psyché Space, Usa) + CANNIBAL MOSQUITOS (Surf Music, excellent) + ULTRADEMON (Noise Psyché barré), au Maylis, 27 rue Jean Prevost, à Grenoble, à 20h30


TRIPTIDES
Azur, LP, CD, Digital
Requiem Pour Un Twister
Mince alors voici leur 4ème album et jusqu’alors ils étaient passés sous mon radar.
Avec son titre sa pochette et sa musique ce disque se positionne pour l’été ! Et se positionne très haut !
Un disque qui fait le pari que même l’été les véritables fans de musique prendront le temps de s’immerger dans leurs 10 chansons. Car si cet album à de l’attrait dès la première écoute sa moelle se révèle après plusieurs.
Musicalement situé entre une Surf 60’s très indolente (la chaleur ça en ralentis certains), Pop ligne claire façon C86, proto Shoegaze, et des choses assez inhabituelle et laid back type Mazzy Star… donc pas trop trépidante cette musique. Ce qui dans le monde hystérique créé par les évolutions du net et un pari risqué.
Mais ceux qui ont encore leurs cerveaux, oreilles et cœur connectés devraient prendre le temps de se laisser emporter par Triptides. Pour un voyage qui nous sort de l’ordinaire !!!
[BT]


VAN CLEEF CONTINENTAL
Unda maris, CD
Goddess Recordings Audioglobe
Ce trio italien définit sa musique comme du Hippie Metal. Et, outre le côté amusant de cette locution, je dois bien admettre que ça décrit pas mal ce qu’ils font.
Par Metal il faut bien entendu comprendre qu’ils ne sont pas insensible à cette scène qui vient du Post Hardcore, tout en aimant le Heavy 70’s. à cela s’ajoute un côté très Space Rock, planant, Fuzz Rock mais bien loin des chemins trop balisés du Stoner lambda.
Car dans la musique de Van Cleef Continental on entend de la Folk (tendance weird), des mélodies Pop, voir même en cherchant bien une fine touche de Shoegaze…
Rien d’étonnant à ça le guitariste chanteur du groupe étant Andrea Van Cleef qui avait sorti (entre autre) en 2012 ‘Sundog’ un album de Folk plein d’ampleur (www.andreavancleef.com) donc c’est une sorte d’aggloméra dans cet album qui est à la fois puissant et profond tout autant que complexe et donc se révélant par petites touches au fil des écoutes.
Cependant, ce « Unda Maris » est accrocheur dès la première écoute parce que son son, et ses titres (7 pour 36 mn IMPARRABLES) vous embarquent immédiatement pour un voyage musclé et tendre dans la stratosphère. Excellent !
[BT]


DEMON VENDETTA
Vigilant Surf, LP, CD
Productions Impossible Rds / A Monsters Tears Music
Là je crois que c’est clair : avec un titre d’album comme celui-ci on voit où on va ! Et aussi d’où on vient !
Les extraits de films utilisés tout au long de ce 2ème album du trio de l’Est posent bien l’ambiance… comme indiqué dans le titre. La musique est évidement à l’avenant.
Vu le sujet de ce ‘concept Surf Music album’ ça joue musclé. Dans une ambiance urbaine et menaçante. Ici on est loin de la Surf pour les filles et la plage.
Un peu situé entre Surf Punk et tradition des late 50’s / early 60’s… dans une façon que la scène Garage Surf des 90’s ne dénigrerait surement pas.
Ce qui rend cet album vraiment remarquable en plus de son concept s’est son unité. Et surtout la qualité de ses compos. Habituellement au bout de 3 titres les albums de Surf me font un peu gentiment bailler. Là il n’en est rien ! Que ce soit grâce à son concept fort aux rythmes plutôt soutenu mais toujours variés, au côté parfois cinématique des compos et aux mélodies tirant leurs origines de bien loin  (espagnolades, western spaghéttisant, orientalisme… et même quelques surprises).
Après un 1er album très convainquant Demon Vendetta accouche d’une œuvre qui les distingue allégrement de la concurrence !
[BT]



mardi 23 juin 2015

Chroniques : ATOMICS ROTORS + DIVIDERS + DATURA4


ATOMICS ROTORS
Persecution, 33 tours picture disc + CD, Digital
Be Fast
Avec un patronyme comme le leur, un titre d’album pareil, et un nom de label comme celui-ci (qui est l’émanation du Secret Place la salle Rock de la banlieue de Montpellier) il n’y a pas moyen d’amuser le terrain. Et les Atomics Rotors ne le font aucunement !
Psychobilly (la contrebasse slap mais pas en permanence et jamais en dépit du bon sens) avec une grosse dose de Surf et pas mal de Garage Punk, parfois même bien Punk pour ce trio qui sort là son 1er album. Mais attention le tout est plus subtil qu’il ne pourrait y paraitre de prime abord… avec des cotés ‘Exotica’ extrêmement bien venus dans l’album pour aérer tout ça. Rajoutez-y une dose de pur Rockabilly et nous voici avec un album complet et complexe qui amène à l’ivresse qu’on espérait sans forcément trop arracher la gueule.
Je me pourlèche déjà de les voir sur scène !
[BT]
En concert :
Samedi 14 Novembre : WASHINGTON DEAD CATS (Légendes Psychobilly, France) + ATOMIC ROTORS (Psycho Surf & Garage), au CCO, à Villeurbanne (69)
Et :
Jeudi 3 Décembre : WASHINGTON DEAD CATS (Légendes Psychobilly, France), à La Soute, à Chambéry


DIVIDERS
Fourwalls farewell, LP, Digital
Casbah Rds / Beast Rds
Bon ben voilà ça fait quand même un long moment que j’essaye de qualifier la musique de ce jeune quatuor toulousain qui sort là son 1er album… et j’avoue que j’en chie. Mais je suis motivé vu que ce disque est excellent !
Eux se décrivent par : « Anti Death Psyché Folk Garage »… te voilà bien avancé !
Je dirais une sorte d’Indie Garage bricolo Néo Psyché avec une touche cinématique (western spaghetti for ever) avec un poil de Pixies dedans, une bonne louchée de Folk… Parfois ça joue bien musclé avec un son acéré, d’autres c’est plus dans le feutré…
Tout ça nous amène vers un album avec un gros équilibre entre titres Pop entrainants et musclés, et chansons sur des mid tempos un poil dissonantes et arrangées.
Etonnant et délectable !
Une vraie réussite !
On comprend que 2 labels aussi prestigieux se soient penchés sur leur berceau pour sortir cet album !!!
[BT]


DATURA 4
Demon Blues, LP, CD, Digital
Alive Natural Sound Rds
Bon il m’a fallu trois écoutes pour croire qu’il y avait Monsieur Dom Mariani impliqué sur cet album tellement on est loin ici de l’esprit Power Pop qui souffle habituellement sur ses groupes (DM3, Stems..). Cela dit il en est de même pour les autres participants à ce quatuor, Greg Hitchcock (You Am I), Warren Hall (The Drone) et Stu Loasby…
Musicalement les deux premiers se sont réunis en 2011 pour partager leur amour du Blues, du Rock Psyché, des 70’s… et donc partir assez loin de leurs univers musical habituels.
Enfin pas tant que ça ! Car si cet album n’est pas loin de ce qu’on peut entendre dans la scène Stoner / Fuzz Rock / Heavy 70’s, on y trouve aussi une grosse dose de mélodies venant indéniablement de la Pop, des chœurs bien plus chiadés, justes et travaillés que chez la plupart, et une fragrance Folk Rock bien marquée.
Résultat un premier album très très marquant, qui refuse de se laisser ranger dans un petit tiroir revivaliste. Et c’est ce qui le rend si palpitant.
[BT]


vendredi 19 juin 2015

Chroniques : ACOUSTA NOIR + TOKYO SEX DESTRUCTION



ACOUSTA NOIR, jeudi 21 mai, Urgence Disk, Genève
Finalement One Man Band est-ce que ça ne serait pas plus un ‘life style’ qu’une sorte de sous genre musical ?
Voyez le truc : tatouages, barbe, poignet de force, casquette, anneaux déformants dans les lobes des oreilles… et dans le cas du gars qui nous intéresse : mini drum kit, guitare (acoustique bien sûr) et, forcément accent de l’Oregon.
Et puis surtout la Mystique de la Route !?!
Parce que si cette ‘introduction’ peut paraitre un peu acerbe & moqueuse, j’ai un vrai respect pour les mecs et les rares filles qui font ça. Ayant un peu bouffé de l’asphalte dans le petit cirque R’n’R je sais à quel point tout ça est comme une grande lessiveuse qui finit par essorer ceux qui tentent de se lancer dans ce tobogan qui parait sans fin…
D’ailleurs le gars Acousta Noir (bon nom : bon concept) à une chanson sur le fait d’être sur la route presque en permanence. Dans un pays qui a tant aimé l’esprit romantico-bohème (assez largement fantasmée) de Jack Kerouac comme la France pas étonnant que cette forme d’expression marche si bien.
Ah bon on est à Genève, et c’est en Suisse ? Ouai… pour y venir depuis plus de 40 ans je peux te dire que ça ressemble de plus en plus à l’autre côté de la frontière (la Frontière : tiens encore un grand thème américain) et pas que pour le meilleur…
 En tout cas c’est un frenchie qui à organisé cette tournée (un annécien : le 7.4 en Force !) sévissant lui-même en tant que One Man Band sous le nom de SLIM JIM (https://www.facebook.com/guillaume.girard.148116) qu’il soit ici remercié de sa passion et de son abnégation : parce que quel pied j’ai pris !
Et pourtant la formule One Man Band commence à bien me sortir par les oreilles. Mais pas ce coup-ci !
Acousta Noir : une poignée de chansons introspectives, une autre pour pleurer dans sa bière, et quelques autres pour crier ‘Yhee-Ah’ comme un crétin de garçon vaché puceau. Et puis aussi une reprise du ‘Travelin’ man’ de monsieur Hank Williams ; Résultat c’est beaucoup moins chiant que la plupart de ses confrères, et plus rythmé que ce à quoi je m’attendais à l’énoncé de son nom de scène !
Ouai le gars nous embarque pour une balade très prenante ce qui est bien le moins.
Son choix de cover tue ! Un traditionnel écossais, un medley où se mélangent Dolly Parton (oh oui !) et Johnny Cash dans une version très innervée. Une cover des Bad Seeds (tirée de Henri’s dream) une de Tom Waits, et si tu as le niveau : c’est la class ! là pas de doute Acousta Noir c’est la taille patron, Gaslight Anthem, Social Distorsion, Bad Religion…
Mais ce qui fait que les 2 heures (ouai, 2h) passent comme dans un rêve c’est que ses compositions font largement la distance et ne paraissent aucunement ridicule en comparaison. Clairement le gars installe quelque chose sur scène. Le parfait équilibre entre la musique et la relation qu’il entretien avec le public (et pourtant moi je considère qu’on gagne toujours à ne pas parler entre 2 titres en live mais Acousta Noir est bien plus qu’une exception).
Bref la baffe de ce premier semestre !
Dont vous pouvez voir quelques vidéos d’excellente qualité qui ne donnent cependant qu’une faible idée de comment c’était : https://www.youtube.com/watch?v=RGLUMQleBxY

Le samedi suivant il jouait à Grenoble, au sinistre Dock devant 4 personnes : honte à vous !
Merci à Urgence Disk et à sa formidable et éclectique programmation de show case…

Acousta Noir devrait revenir l’année prochaine en tournée européenne : je me languie déjà !
[BT]

TOKYO SEX DESTRUCTION, lundi 25 mai, Le Brin de Zinc, Chambéry
Mon souvenir des espagnols sur scène remonte à il y a 5 ou 6 ans sur le campus de Grenoble lors d’un festival sous chapiteau lors d’une soirée très froide et humide avec peu de spectateurs… le Rock à Grenoble quoi. Entre temps leur dernier album le torride « Sagittarius » est venu faire remonter mon envie de les revoir !
Et ça tombe bien ils passaient par le Brin de Zinc… On prend la bagnole et on débarque dans un vrai lieu taillé pour le Rock, et ça : ça change tout !
En 1ère partie les toujours motivés de l’asso Minimal Chords (http://www.minimal-chords.org)
avaient mis DON GLOW que je découvrais à cette occasion. Du 70’s Rock pour ce jeune trio constitué de têtes connues sévissant en même temps dans d’autres combos. C’est impressionnant de technique et de maitrise, ça joue fort ET puissamment. On sent bien que la plupart des titres sont nés de jam entre eux. Et c’est parfait pendant 40 mn, ensuite mon attention à un peu faiblit. A revoir d’ici quelques mois quand ils auront des morceaux en plus.
Après cette gouteuse mise en bouche les espagnols arrivent sur scène, enfin !
Tokyo Sex Destruction a désormais un gros line up avec une rythmique tellurique dont le bassiste est très présent tant au niveau du son de son instrument dans le mix qu’au niveau des backing vocaux forts utiles. Les 2 guitaristes sont de merveilleux pistoleros Rock’n’Roll autant capables de subtilités Soul. Et le chanteur (avec 2 micros) maltraite en plus son orgue 60’s.
Autant dire que ça joue fort !
Un baroufe ultra entrainant qui vous remue jusqu’au fond des gonades !
Une musique pour l’exultation du corps parfaitement équidistante entre le JSBE de la période ‘Orange’ et les Hives de la période meilleur groupe du monde. Avec des touches Dexys Midnight Runners et parfois même Afghans Whigs me souffle monsieur Cyril.
QUEL PIED MES AYEUX !
J’en suis ressortis tout humide !!!!!
Les deux meilleurs concerts du semestre à moins d’une semaine d’écart ! J’ai été bien gâté !
[BT]


lundi 15 juin 2015

Chroniques : BRAND NEW HATE + The CLASSMATES + BIG JOHN BATES + CATALOGUE


BRAND NEW HATE
Hangover and over, LP avec CD inclus
Vitamin Bomb Rds / Pop The Balloon Rds / Dangerhouse Skylab
Celui-là il a fallu l’attendre parce que leur 1er et savoureux album il date de 2009. Heureusement entre temps Pop The Balloon Rds (déjà) avait édité un single dont j’ai usé les deux faces dans l’émission bien souvent. Et surtout ils nous avaient secoués et retournés sur scène au Mistral Palace il y a 2 ans et demi en 1ère partie des anglais The Adjusters (ils sont devenus quoi ces excellents gamins ?).
Avant que ce 2ème album arrive jusqu’à moi j’avais obtenu par hasard des indiscrétions par Monsieur Phil Shark (de Shark Tattoo à Saint Etienne, également organisateur, entre autre, du Tattoo & Motor Show chaque mois de mai) qui était passé une paire de fois les voir en cours d’enregistrement et avait annoncé que ce disque allait faire mal. Il ne s’est pas trompé le bougre !
Donc le voilà enfin. Ok je n’aime pas la pochette (en revanche celle qui est à l’intérieure est bien meilleure et beaucoup plus signifiante du contenu, à mon avis). Mais le disque lui : putain qu’est-ce qu’il me plait !
A leur Rock’n’Roll scintillant façon New York Dolls grande cuvée les Brand New Hate ont rajouté sur la plupart des chansons (mais pas toutes) un piano  / orgue, une trompette et un saxophone et whaoo qu’est-ce que ça le fait !
10 compositions qui secouent les genoux ou le cœur. Ça fout une pêche pas possible et ça donne envie de courir les routes pour les voir sur scène et aussi de continuer à écumer les bacs des disquaires car tant que des disques comme celui-ci sortiront mon âme appartiendra au Rock’n’Roll !!!!
[BT]
En concert : Dimanche 21 Juin : GIUDA (Glam, Italie) + BRAND NEW HATE (Glam’n’Roll excellent) + TOMY And The COUGARS (Punk / Power Pop), à l’Assommoir Pub, à Saint Etienne


The CLASSMATES
S/t, CD, Digital
Area Pirata
Ce jeune trio italien sort ici son 1er album qui ressemble à un disque ideal pour l’été !
Frais, sautillant, positif, entrainant, rythmé, ensoleillé… 11 chansons en 33 mn
Puisant dans le Garage (mais pas trop), le Punk (ligné Boys / Buzzcocks soit les faiseurs de hits immédiats), la Power Pop de toutes les époques, et, peut-être même piquant un peu de son talent de compositeur à Elvis Costello les Classmates enchainent les petites perles qui donnent du baume au cœur et l’envie de s’oindre d’ambre solaire pour foncer à la plage (bien qu’ils ne soient pas dans une veine Surf).
Les Classmates c’est une sorte d’étalon de l’Indie Garage de 2015 comme Love Boat (autre excellent groupe italien) l’était il y a une paire d’année. Rien de moins.
Une vraie régalade !!!
[BT]


BIG JOHN BATES
From the bestiary to the leathering room, LP, CD, Digital
Rookie Rds
6ème album de ce groupe au style bien particulier qu’ils définissent comme  ‘Southern-gotic-death-cult’
C’est vrai que leur mixture est bien épaisse et rassasiante pour amateurs exigeants !
Americana, Cowpunk, Garage, Death Folk, Rockabilly, Blues, Jive… Imaginez un Wovenhand qui aurait cessé d’être totalement chiant jammant avec le Gun Club sous l’égide du Diablo Swing Orchestra… vous avez du mal à vous représenter ce que ça donne ? Alors jetez-vous sur Big John Bates c’est vraiment le pied, bien intense et profonde ! Découverte & coup de cœur !
[BT]


CATALOGUE
S/t, CD,
Relax-O-Matic Vibrator Rds
Premier album pour le trio marseillais après un EP 4 titres en 2013. Une basse, 2 guitares, une boite à rythme et une voix féminine. Pour une musique qui évoque la froidure des 80’s le Post Punk la Noise et une certaine scène Indie brooklyenne des années 00. Créé par des membres de Human Toys et d’Elektrolux, deux excellents groupes, dans une perspective live Catalogue pratique un Rock cinglant évoquant parfois Wire, métronomique rythmé et un peu déshumanisé auxquelles le chant féminin ramène un peu de chaleur. Un contraste qui est une des grandes forces de cet electro Rock qui parait totalement appartenir à notre époque. Catalogue déclare être surtout porté vers le live, mais cet album éponyme prouve qu’ils sont aussi fait pour produire des disques qui ont un gros effet sur les auditeurs ! Oui clairement cet album  est une réussite, voilà pourquoi il est revenu un gros gros paquet de fois sur ma platine depuis sa sortie il y a plus de 12 mois. Et il ne s’use pas. Au contraire il se bonifie bien !!!
[BT]
En concert : Samedi 20 Juin : CATALOGUE (Post Punk) + MY GREAT BLUE CADILLAC (Cold Post Punk Duo) + BORIS CRACK ORCKESTRA (Chanson Sacro-Synth) + DISTO (N’Importe Core), au Mistral Palace, à Valence. 19h30.



mardi 9 juin 2015

Chroniques : GREENLEAF + REGAL



GREENLEAF
Trails & passes, LP, CD, Digital
Small Stone Rds
5ème album pour ces scandinaves, ce groupe a démarré comme un side project, mais maintenant c’est devenu du sérieux !
Et à l’écoute de leur musique ça se comprends !
Alors que tant de groupes cherchent à sonner 70’s, ou au moins à en recréer l’esprit, Greenleaf eux n’essayent pas de faire comme si leur disque était un incunable déterré par un explorateur de bandes inédites : Greenleaf sort un disque solide de Rock, qui a écouté Free certes mais n’est pas resté bloqué là-dessus.
Le quatuor a aussi aimé plein de choses depuis dans le Rock, et pas seulement ! Résultat un album qui parait simple, à l’impact évident et immédiat, notamment grâce à la voix mélodieuse et bien Rock mais aussi au fait qu’elle se mêle agréablement aux riffs.
Parfois le guitariste nous sort l’une ou l’autre de ses pédales d’effets, mais ça ne vire jamais à la démonstration complaisante. Tout reste toujours au service du morceau.
9 titres pour une quarantaine de minutes avec pas mal de mini hits du genre, qu’on écoute maintenant et qu’on réécoutera dans 5 et 10 ans avec autant de plaisir ! Intemporel, donc  indémodable !
[BT]
En concert : Jeudi 11 Juin : GREENLEAF (Stoner, Suède) + HOLD STATION (Psyché Blues), au Brin de Zinc, à Chambéry
Et :
Vendredi 12 Juin : GREENLEAF (Stoner, Suède) + GLOWSUN (Rock Psyché) +  MONTCHARGE (Stoner Rock), au Warm Audio, à Décines (69)


REGAL
Two cycles & a little more, LP, CD, Digital
Born Bad / L’Autre distribution
Voilà un disque qu’il vaut mieux écouter fort ! Car ainsi il révèle toutes ces spécificités. 3ème album (enregistré à trois) qui agglomère Garage / Indie Rock / Pop / Psyché / Bricolo trucs & machins, mais dans le meilleur sens : celui qui n’a pas perdu ses couilles. Un peu école JC Satan (avec lesquels ils ont partagé un split single) mais sans jamais copié qui que ce soit.
J’avais déjà particulièrement aimé leur 1er album, et je suis très convaincu par celui-ci, après cependant 4 ou 5 écoutes qui m’ont laissés dubitatives, mais maintenant j’ai trouvé la clef pour rentrer dans ce disque de Regal : le volume, celui-ci permet de découvrir l’ampleur de ces 12 compositions fortement réussie !!!
Oui c’est bien de Rock qu’il s’agit ici donc ça s’écoute fort putain de merde ! Et dieu que c’est bon !
Ce que j’aime particulièrement dans cet album c’est le côté weird pop des chansons et également le fait qu’elles ne perdent pas en testostérone pour autant ! Un équilibre judicieusement dosé !!! Un putain de bon disque qui met une putain de bonne claque !
[BT]
En concert : Mardi 16 Juin : The STATCHES (Garage) + REGAL (Post Garage Country Rock) + EXTRAVAGUE (Minimal Cold Wave) + EL PULPO (Krautrock Psychédélique), au Mistral Palace, à Valence. 19h30.
Et :
Jeudi 18 Juin : REGAL (Indie Garage Pop Pysché bricolo, excellent) + The RED COUNTY (Trash Country Punk), à La Makhno, 4 place des Volontaires, à Genève
Et :
Vendredi 19 Juin : REGAL (Indie Garage Pop Pysché bricolo, excellent) + APPALACHE (Post Blues), à Kraspek Myzik, 69001 Lyon




lundi 8 juin 2015

Chroniques : DUM DUM BOYS (fois 2) + ZEMBLAS + CRIPPLED OLD FARTS


DUM DUM BOYS
Ce que j’aime dans ma relation avec ce quartet niçois (et elle commence à dater, puisqu’elle remonte à leur album chez Go Get Organisation… en 1992) c’est que je vais acheter leur disque maintenant, beaucoup l’écouter en pensant : « ben ouai, bien sûr, encore un super album des Dum Dum Boys ». Et puis…
3 ou 4 mois plus tard une petite voix me dira : « et si on se les réécoutait ce disque ? », et là :
PAN !
Plein ma gueule !
Ça m’explose le cerveau et je me traite de gros con pour n’avoir pas compris plus tôt à quel point cet album est génial !
Cependant, je me dois d’être honnête avec vous dans leur pléthorique et très variée discographie il y a en a au moins deux dans lesquels je n’arrive toujours pas à m’immerger.
Voilà que suite à la découverte de The ZEMBLAS grâce à la  lecture de l’interview de Mister Bratch dans le n° 60 du toujours impeccable DIG IT! Fanzine (http://digitfanzine.chez.com) j’ai aussi appris que les DUM DUM BOYS ont publiés 2 LPs que je n’avais pas, alors je le ai commandé aussi vite que possible !


DUM DUM BOYS
Flesh! Trash! Heat! LP
Mono-Tone Rds
Ce titre est parfaitement adéquat car il donne une bonne indication de son contenu, comme sa pochette qui elle aussi fait très ROCK ! Tout comme le contenu somme toute ! Un Rock revu et corrigé par les Dum Dum Boys, évidement.
Là on est sur le versant le plus ‘Garage et Pop’ des niçois : beaucoup de mélodies, un son aéré, des chansons immédiatement identifiables / mémorisables Un disque à impact rapide. Mais bon c’est les Dum Dum Boys, alors dans les chansons il y a aussi des graines de vices, de saletés soniques, des scories vénéneuses, un poison lent mais efficace qui rend accro. Un album quasi lumineux des niçois, mais ces gars qui ne quittent jamais leurs lunettes noires savent bien que ce qui fait la saveur du jour : c’est la nuit !


The ZEMBLAS
Too Much Too Soul, LP
F.F. Fascination Rds
Ok on peut dire : exercice de style, ou hommage à propos de ce 1er album. Surtout en cette période de vague Néo Soul 60’s. Sauf que : au vu du pédigrée des lascars qui jouent là-dedans la sincérité ne fait aucun doute. Ni le talent !
Et le résultat : c’est juste un putain de chouette album dédié à la délivrance du corps et de l’âme.
Un peu dans l’esprit de ce que les Slow Slushy Boys font depuis un moment… The Zemblas c’est du Rhythm & Blues 50’s et de la Soul joué par des gars qui ont un background Rock, de la class et savent y aller en finesse !
Ce qu’il faut, comme il faut, où il faut !!!


DUM DUM BOYS
Alive in the Echo Chamber, LP
Mono-Tone Rds
Autre album ‘récent’ des DDB, un peu plus dans leur veine Noisy, sombre, fuzzy… comme si les pédales d’effets avaient été réglées plus fort. Bien que par rapport à certains passages de leur carrière (Hypnovista…) se soit encore très mélodieux avec des chansons très catchy et courtes (elles ont souvent des fins brutes alors qu’on les imagine pouvoir continuer en longues boucles soniques et hypnotiques).
Cette orientation relativement Pop (dans le bruit) est assez bien prouvée également par le choix des reprises qui occupent le plus gros de la face B : « Bang bang » de Sonny Bono, « If I need someone » de George Harrison, et « Freedom day » signée Samuel Hobo (et Jean-Michel Jarre, extrait leur seul single fait ensemble sous ce nom, en 72), tout comme ce vibrant hommage au « Good vibrations » qui clôture le disque.
Là aussi le titre de cet album ainsi que pochette vous mettent en position de comprendre ce à quoi vous devez vous attendre avant de l’écouter.
The Scientists versus le Velvet ? Non : les Dum Dum Boys en grande forme pour un LP de boucan Pop sale et extrêmement jouissif !
[BT]
En concert : Mercredi 10 Juin : DUM DUM BOYS (Mythe vivant du Rock sonique), au Trokson, à Lyon. Entrée libre.
Et :
Jeudi 11 Juin : DUM DUM BOYS (Mythe vivant du Rock sonique), au Purple Bar, à Châlon sur saône


CRIPPLED OLD FARTS
Free drinks in hell, LP
Rejuvenation Rds / Slow Death / Gestalt / Wee Wee Rds / Falling Done Rds / Small Budget Productions
Profitant de la présence de Stéphane (leur chanteur) à la bourse aux disques de Varces j’ai acheté les deux 12’’ de son groupe (l’autre étant un split avec Unlogestic).
La présentation est méchamment chiadée : vise la pochette, (le verso est à l’avenant) et il y a un insert sous la forme d’un livret 24 pages A6 bien dans la tradition Rad Party avec photos, textes des chansons et de ‘présentation’ du disque. En plus c’est pressé en 45 tours (pour la dynamique) sur un 12 pouces en vinyle gris clair.
Ça faisait une chiée de temps que je n’ai pas réécouté de Hard Core, la période où j’ai été fan de ce(s) genre(s) / école(s) ayant été intense mais finalement limité à 7 / 8 ans car je reste toujours un fan de mélodies…
1ère écoute de la face A : ouai ! Bon ! Bien ! Bien bon tout ça !
Face B : le titre d’ouverture m’a fait rentrer dedans de plein pied. Résultat une fois le disque terminé je l’ai rejoué immédiatement de son début ce qui ne m’arrive quasi jamais !
Mais là ça a été comme un envoutement, je me suis sentis immergé dans cet univers connu mais pas revisité depuis longtemps.
Ce qui me plais beaucoup dans cet album c’est qu’il renoue un peu avec la ‘tradition’ de la 1ère vague HC, genre Germs / Circle Jerks dans l’esprit et en même temps on sent bien qu’il y a dans ce groupe quelques gros fans de la scène Pop Core anglaise du tournant des 80’s / early 90. Cette collision donne toute sa saveur à la musique de Crippled Old Farts.
Ça joue vite mais c’est pas la course contre la montre, ça avoine, ça pose un contre temps de bon aloi ici ou là et il y a assez de ‘musicalité’ pour rendre les 14 titres mémorables, avec un bon goût de : « patron : la même ! »
[BT]
En concert : Vendredi 12 Juin : CRIPPLED OLD FARTS (Punk Hard Core) + TORINO (Punk Rock), au Trokson, à Lyon. Entrée libre



mardi 2 juin 2015

Chroniques : J.C. SATAN + ASPHALT TUAREGS + GOLDEN SHOWER + GO!ZILLA


J.C. SATAN
Hell Death Samba
LP, CD, Slovenly Rds
Quand ce groupe hétéroclite (3 français, 2 italiennes) était venu nous visiter cet automne pour un des tout meilleurs concerts de 2011, cet album n’était pas encore sorti des presses. Mais comme leurs chansons sont très marquantes dès la 1ère écoute, j’avais déjà de bons points de repères quand je l’ai mis dans le lecteur. Et après un gros gros paquet d’écoutes j’en arrive à la conclusion que voici un VRAI album pleinement réussit ! Sans aucun moment faible. Une musique ambitieuse mais simple, sorte de Néo Psyché Garage Indie Bricolo qui a une gueule terrible, et une personnalité vraie !
L’alternance et/ou le mélange des voix masculine et féminine facilite le boulot et rompt la monotonie que l’écoute d’un album sur CD produit parfois. Mais rien de ça chez J.C. Satan, ce groupe prolifique (ils préparent déjà et on même commencés à enregistrer leur 3ème album) à une grande capacité à produire des chansons inoubliables, où la guitare se mélange / se répond / se confronte avec l’orgue.
Et puis se son ! A la fois abrasif et policé, puissant et clair, évident mais jamais lisse. Notamment parce que putain là on entend les aigus !!! Se son unique donne  l’impression que ces 12 chansons sont une pile de diamants.
[BT]
En concert : Mercredi 3 Juin : J.C. SATAN (Garage Punk excellent) + THICK (Garage Rock), au C.B.G.C, à Gigors et Lauzeron (26)


ASPHALT TUAREGS
Sexes, LP + CD inclus
Closer Rds
J’aime beaucoup beaucoup les Asphalt Tuaregs (quel excellent nom) dont j’avais reçu le 1er CD sans aucune indication, ce qui fait qu’il m’a fallu un paquet de temps pour découvrir qu’ils sont du Havre et formé autour de François Lebas (ex Fixed Up, et ex Backsliders… vu la musique des Asphalt Tuaregs la connexion avec les Backsliders est bien cohérente, d’une certaine façon c’est comme une suite… un gars qui a une ‘carrière’ avec une ligne directrice). En tout cas depuis ce choc initial je me jette avec avidité sur tout ce qu’ils ont enregistré.
Pour ce nouvel album les morceaux s’enchainent sans débander (rien de plus normal vu le titre), le son est épais comme la lave qui coule dans les veine du trio qui va vous engloutir dans sa densité sonique.
Du Blues urbain dangereux avec guitares barbelées comme on le pratiquait (et parfois la tradition se perpétue heureusement) à Ann Arbor / Detroit / Sydney / Stockholm / Le Havre, déjà…
Titres posés et rampant, irritants et venimeux, chansons rapides pour vous savater, le tout avec un savoir-faire qui n’appartient qu’à eux.
Asphalt Tuaregs : chaque disque est indispensables tant ils sont peu les groupes capables de produire une musique si forte et attachante.
[BT]
En concert : Samedi 6 et Dimanche 7 Juin : Tatoo & Motor Show Festival n°7, avec : Tatoo contest, Stunt, Shows burlesques, expo Hot Rods, custom bikes, muscle cars… et concert avec le samedi : CANNIBAL MOSQUITOS (Surf) + ASPHALT TUAREGS (Rock puissant, sombre et unique) + GOLDEN SHOWER (Garage Punk’n’Roll, Italie), et le dimanche : KEITH RICHARD OVERDOSE (Garage’n’Roll puissant), site de La Lombière, à Davezieux (07)


GOLDEN SHOWER
The strange case of the Alaskan Dragon Breath - CD
Area Pirata Rds
Italian do it better? Si la scène espagnole à tenue la corde pendant les années 90 (en matière de Garage Rock) c’est clairement l’Italie qui à reprit la main. Comme le prouve (entre autre) ce 3ème album des Golden Shower !
Merde dire que je n’en avais jamais entendu parler jusque-là. Ce que je regrette beaucoup tellement ce ‘The strange case of the Alaskan Dragon Breath’ est réussi !
Garage Punk avec parfois un saxo prééminent. Un genre de Wailers (ceux du North Western sound bien sûr) mais modernisé. 12 chansons en 32 mn on n’amuse pas le terrain même si ce sont plutôt des mid tempo rugueux, et, cependant, très mélodieux. Effectivement il y a une touche de Power Pop dans tout ça ! Un peu de Rhythm & Beat. Un peu de Rockabilly aussi, si on cherche. Les Golden Shower synthétisent tout ça pour faire LEUR musique.
QUE des super chansons tout au long de cet album. Qui s’écoutent et s’écoutent, et s’écoutent encore avec joie, envie, entrain et jubilation. Un petit bonheur qu’il serait stupide de manquer !
[BT]
En concert : Samedi 6 et Dimanche 7 Juin : Tatoo & Motor Show Festival n°7, avec : Tatoo contest, Stunt, Shows burlesques, expo Hot Rods, custom bikes, muscle cars… et concert avec le samedi : CANNIBAL MOSQUITOS (Surf) + ASPHALT TUAREGS (Rock puissant, sombre et unique) + GOLDEN SHOWER (Garage Punk’n’Roll, Italie), et le dimanche : KEITH RICHARD OVERDOSE (Garage’n’Roll puissant), site de La Lombière, à Davezieux (07)

GO!ZILLA
Sinking in your see, LP, CD, Digital
Black Candy Records (It), Beast Records (Fr) | Lolipop (Usa),  Gnar Tapes (Usa), Algo Records (Chile) 
Ils se sont mis à 5 labels autour de la planète pour sortir cet album. Alors j’ai bien conscience qu’il y a des raisons économiques à cela, mais ça donne quand même des indications : notamment que pas mal de personnes ont été assez convaincu pour mettre du temps et de l’argent pour que ce disque voit le jour !
Et franchement ça se comprends largement !
Pour son 2ème véritable album le trio italien (qui a aussi publié 2 mini albums) met la barre haute. Très haute !
Ils définissent leur style comme du Grungedelic. Pas mal ! Et surtout pas faux ! En plus comme aurait dit la marionnette de Serge July : « J’crois qu’s’est claire ! »
Beaucoup de guitares et d’effets donc, mais aussi, et je dirai même surtout, beaucoup de bonnes chansons qui imprègnent votre cerveaux de volutes hypnotiques & addictives…
Un album diaboliquement bien branlé et conçu. Une interprétation au-dessus de tous soupçons avec une forte teneur en octane (la couche d’ozone : on s’en branle) bien que Go!zilla ne joue pas vraiment à fond les ballons, préférant les tempos rampants, vénéneux !!!
Attention ce disque est marquant !
Qui peut encore en dire autant ?
[BT]
Samedi 6 Juin : GO!ZILLA (Fuzz Psyché Punk excellent, Italie) + HARLAN T. BOBO (Folk Americana, excellent, Usa), à La Péniche, à Châlon Sur Saône
https://gozilla.bandcamp.com