mardi 26 février 2013

Chroniques : FRAMIX + SOL HESS & the Sympatik's


Framix
Stuck In a cruel world
Underdog Rds
3ème album pour se projet drivé en solo depuis la fin des 90’s (apparemment officiant jusque là dans un croisement ambiant / reggae). Gros virage musical, là on plonge en plein syncrétisme rétro. Amalgame fort réussit de Rocksteady, musique hawaiienne, R’n’R fifties, et de soul, dans une ambiance vintage parfaitement recrée. Sorte de B.O d’un film imaginaire dans l’esprit d’American Graffiti, soit l’innocence perdue des fifties revue par la fin des 70’s, revisité par les années 2010… Pas d’une grande originalité mais assez symptomatique de notre époque. Et d’une parfaite efficacité : formidablement écrit, interprété, arrangé, mixé ! Plaisant à écouter en dépit de son côté hétéroclite. Une sorte de coq à l’âne permanent une chanson empruntant à un héritage, puis la suivante à un autre, etc. Mais sans que ça sente le revivaliste appliqué. Un disque qui glisse tout seul dans vos oreilles !!!
[BT]

Sol Hess and the Sympatik’s
Hanadasan
LP, CD,
Comme préambule je tiens à déclarer que j’aime énormément ce 1er album. Je précise ceci car je vais utiliser quelques qualificatifs pour le décrire que, d’aucun, peuvent croire être synonymes de défauts.
Cet album est un mélange d’influences et de styles qui aboutit à une musique très évidente, qui s’identifie uniquement comme celle de Sol Hess and the Sympatik’s !
Additionnant des éléments Indie Pop actuels à des réminiscences 80 (New / Cold Wave), avec une touche 90’s, un peu de Post Rock, d’Anti Folk, voir même de Touching Pop. Un petit côté Devendra Banhart mais pas chiant. Une sorte de pendant masculin à Kate Bush revisité par Mogway (sans le côté soporifique).
Un album luxuriant, un peu précieux, voir même pompier (et ça, pour moi, ça peut être un compliment), avec des titres différents les uns des autres. Mais quand même très homogène. Il y a deux tubes immédiats qui ouvrent l’album, puis des chansons plus mélancoliques mais belles. Une révélation !
[BT]


mercredi 13 février 2013

Chronik:PETE ROSS & SAPPHIRE+ERIK TRUFFAZ+Chuck Klosterman


Pete Ross & The Sapphire
Rollin on down the lane
LP, CD, Beast Rds
Le Cowboy baladin australo-italien s'est accoquiné avec une bassiste néo zélandaise pour accoucher de ce 3ème album. Le tout produit par le frenchy (but chic!) Dimi Dero. La chanson d'ouverture sent son Nick Cave mélancolique ; on trouve sur cet album une reprise de Townes Van Zandt et une de Tom Waits ce qui situe l'univers musicale. Et aussi son niveau, car s'attaquer à de tels sommets n'est pas à la porté du premier rocker venu. D'autant plus que leurs compositions sont tout simplement au même niveau que celles de ces maîtres. Ce qui donne un album constant dans sa densité, sa qualité, son intensité émotionnelle ! Je suis capable d'écouter la chanson 'Corinne' 10 fois par jour pendant des semaines tant c'est une gigantesque réussite !!! Et pourtant elle n'écrase pas les autres c'est vous dire le niveau de cet album.
Le travail de composition est remarquable, mais, le travail sur le son, la tessiture, l’est tout autant ! La richesse (dans la simplicité) des arrangements est tout simplement jubilatoire & sexy.
J'ai été pas mal déstabilisé par sa première écoute (car il est assez différent des deux albums 'solo' de Pete Ross, même si il y a indéniablement une continuité, finalement), mais dès la troisième je me suis fait engloutir par cet océan de beauté et d'émotions. Avec un album comme cela on est sûr de passer 2013 au chaud, et de se régaler encore et encore de son écoute.
[BT]
Samedi 23 Mars : PETE ROSS & SAPPHIRE (Indie Folk, Nouvelle Zélande / Australie), au Mistral Palace, à Valence


Dimanche 24 Mars : PETE ROSS & SAPPHIRE (Indie Folk, Nouvelle Zélande / Australie), au Brin de Zinc, à Chambéry / Barberaz

Fargo Rock City- Confession d'un fan de Heavy Metal en zone rurale
(Rivages Rouge, 280 pages, 20 euros)
Sur son titre (qui pourrait être celui de mon autobiographie) et quelques bonnes critiques j'ai emprunté ce livre à la médiathèque.
Et la première partie m'a bien agacée. Non pas parce que l'auteur ne parle pas vraiment de Heavy Metal mais bien de Hair Metal (son pendant américain à succès des années 80), car si j'ai été un vrai Heavy Metal kid dans la première moitié des années 80 (Maiden et Scorpions étaient mes groupes préférés, le Scorpions d'avant les balades) je n'avais aucune crédibilité chez les vrais (de vrais) fans de Metal parce que j'avais (et j'ai toujours) un gros faible pour Poison, Cinderella, Quiet Rio, Quireboys, Bon Jovi, David Lee Roth... Ce qui m'a agacé ça n'est pas non plus le fait que la traduction a été bâclée et confiée à quelqu'un qui n'y connait rien (non CC Devil n'est pas le chanteur de Poison, d'ailleurs le nom du chanteur de ce groupe est donné dans le paragraphe suivant ; non l'équipe de basquet de Philadelphie ne s'appelle pas les 76 Premiers ; et non on ne peut pas traduire Monster Truck par Camion Monstrueux... et là je vous la fait court). Ce sont des erreurs et contre sens inexcusables (mais bon les éditeurs semblent voir tous fait l'impasse sur le secrétariat de rédaction) dans un livre de sous-culture studies ! Je ne sais pas si la littérature sur le Rock se vend bien, mais au vu du nombre des sorties c'est devenu un vrai marché ! Et donc on pourrait espérer que sur se segment les éditeurs fassent appel à des traducteurs qui s'y connaissent aussi en Rock (au cas ou, j'en connais).
Ce qui m'a déplu dans la 1ère partie de ce livre c'est que son but est VAIN : essayer d'expliquer que le Glam Metal des années 80 est un mouvement culturel important (c'est à dire pour l'auteur de justifier de l'intérêt de sa vie, de son adolescence et de son âge adulte puisque s’est maintenant son métier d'écrire dessus). Si je comprends bien cette tentative / tentation (et le Heavy Metal Kid que j'étais dans les 80's serait vraiment totalement d'accord avec ce livre) je me dis juste : quelle perte de temps !!! Outre que c'est lourdingue et chiant (pas étonnant de la part d'un gars qui faisait partit de l'équipe de débats et discours de son lycée), on se retrouve juste avec un empilement d'arguments peu convainquant pour défendre le Hair Metal. Parce que si vous n'aimez pas ça il n'y a rien qui puisse être porté au crédit de se style. ET C'EST TRES BIEN COMME ça !!!! Du moins c'est ce que je pense. Parce que franchement rien ne justifie Warrant, rien, jamais. Récemment j'ai racheté le premier album de Faster Pussycat, et ça non plus rien ne peut le justifier.
Le Hair Metal c'était vraiment une musique de gros crétins. Mais quel pied on a prit avec ! Est-ce que gloser sur sa pertinence culturelle rend cette musique plus intelligente ? I don't think so.
Ce livre ne devient intéressant qu'à partir du moment où l'auteur se met à faire une liste de ses albums préférés, à parler de sa vie et de l'implication de la musique dedans. Et surtout quand il replace tout ça (en quelques brèves phrases) dans le contexte des années fric. A ce moment là Mötley Crüe sortaient l'album 'Girls girls girls' alors qu'en fait ce qu'ils voulaient c'était 'Du  blé, du blé du blé' (en se disant qu'avec ils se paieraient 'Du cul, du cul, du cul'). Le Hair Metal à initié le temps du bling bling, avant d'être dégagé de ce marché par les mastodontes du Rap U$.
On à droit à quelques phrases bien senties, une certaine petite philosophie de la vie : "l'alcool est le plus grand des niveleurs. Les alcoolos riches ou pauvres, tombent tous ivres morts de la même façon" (p 108 / 109). Voilà ce n’est pas un grand livre sur le Rock, ni même sur une expérience de fan... mais la 2ème partie est assez attachante (enfin pour moi en tant que Heavy Metal Kid) pour avoir été impatient de rentrer en poursuivre la lecture, et attristé au moment de la finir. Et puis il y a un truc sur lequel le gars à bien raison : on s’est bien marré avant l’arrivée du Grunge !
[BT]

Erik Truffaz Quartet
El tiempo de la revolución
CD, Blue Note
Eric Truffaz est une des rares ‘stars’ de la scène Jazz actuelle. Il essaye dans son travail de maintenir le jazz dans le registre des musiques vivantes, pour qu’il ne soit pas une ‘musique de répertoire’ dédiée aux virtuoses stériles qui sortent des écoles de musique… J’aime un certain nombre de ces albums (parce que je n’ai pas suivis toute sa carrière et collaborations). Sur cet album le 1er morceau déstabilise avec son côté Tindersticks. Finalement rien de très surprenant, même dans la bio qui accompagne cet album du quartet, celui-ci est présenté comme un groupe de Pop instrumentale. Mais sortit sur le uber référent la bel Blue Note. Batterie, contrebasse, orgue et trompette (post Miles Davis) + du chant sur 3 titres, pour une musique aux confins du Funk 70’s, du tropicalisme, de la Pop orchestrale des 60’s, du Cool, du groove 90’s, de la musique de film… Ce 10ème album ne déroge pas à la ‘tradition’ du quartet qui amène une certaine idée du Jazz dans la musique de notre temps. Un temps qui est à la nostalgie. Un album riche, classieux, smooth qui se déguste langoureusement emmitouflé dans un gros pull mœlleux en attendant le retour de sa chérie. Un album complexe qui vous fait naviguer dans un panel d’émotions qui vont de l’exaltation à la mélancolie, avec un bonheur et un ravissement qui place ce disque dans la catégorie assez peu usité des albums qui ne sont pas assez long !
[BT]

mercredi 6 février 2013

Kronik:MAMA ROSIN+GOD DAMN+IRèNE+ABUS DANGEREUX 125


Mama Rosin
Bye bye bayou
LP, CD, Moi J'Connais Rds
Enregistré à New York par Matt Verta-Ray, produit et mixé par Jon Spencer ce 4ème véritable album du trio genevo-grenoblois tourne un peu le dos à son univers originel (comme le signifient la pochette et le titre). Un peu seulement car on reconnaît toujours les influences cajun & zydeco, mais elles sont là amalgamées à une sorte d'Indie Garage Rock bricolo du meilleur aloi, et qui contrairement à d'autres ne lorgne pas vers la hype.
Les morceaux semblent être le résultat de collisions entre ces différents univers ce qui aboutit à une musique encore plus personnelle. Qui tire vraiment vers la chanson. Le son et la production sont une réussite très marquants. Le son est vaste, ample, respirant, attirant. La production est claire mais très riche avec un travail considérable sur les tessitures des (nombreux, comme toujours chez les Mama Rosin) instruments qui nourrissent ces chansons. Je suis très fans des nombreux (LP, 10'', 7'') précédents, je me demandais ce que la rencontre avec Spencer & Verta-Ray allait donner, j'ai la réponse : UN GRAND DISQUE !
[BT]
Jeudi 14 Février : MAMA ROSIN (Cajun génial), à La Bobine, à Grenoble
émission spéciale d’une heure d’entretient avec Mama rosin à écouter ici : http://www.campusgrenoble.org/podcasts/?p=episode&name=2013-01-28_emissionmamarosin.mp3

God Damn
Back to grindstone
UFO Rds
Petite évolution chez ce quintet qui sort là son 2ème album. Le 1er était une solide réussite dans le genre, et celui-ci ne déçoit pas ! Bien mieux que ça même.
Musicalement ces God Damn sont quelque par entre Stoner Metal/Doom école Orange Goblin, et, Heavy Thrash Metal rappelant un poil Corrosion Of Conformity période "Blind". Avec une touche early Metallica notamment parce que le chant rappel le jeune James Hertfield. Mais les God Damn ne sonnent jamais passéiste ou fasciné par le milieu des 80's ! En intégrant quelques éléments qui viennent du HC et, d'autres du Heavy 70's, le groupe conçoit une musique typiquement actuelle et diablement BONNE. Ce qui dans un style qui ne supporte pas la médiocrité et la demie mesure, est déjà UNE BELLE REUSSITE !
[BT]

IRèNE
Nek
CD, Coax Rds / Carton Rds
Jusque là Carton Rds a fait preuve de beaucoup de discernement dans ses sorties, donc c’est un label sur lequel je garde un œil. D’ailleurs le 1er EP de IRèNE qu’ils avaient édité en 2011 était une grosse réussite. Mais rien en comparaison de ce 1er album. Le groupe sort le jazz de son carcan passéiste pour enfin en faire une musique du 21ème siècle. Martyrisant le genre à coup de Rock, de bruitisme, de ruptures, de Noise, de bruits, pour créer une musique hyper intense, contemporaine, qui ne doit rien à personne, où à pas grand monde. On peut se dire que cet album aurait peut être chez Tzadik, mais il n’a (heureusement) pas le côté cérébralo-chiant souvent inhérent aux artistes de ce label. IRèNE garde une puissance héritée de sa culture Rock bruyante mais sans une seconde penser jazz rock. Ni free jazz. Pas beaucoup de gens sont capable de créer un style bien unique, IRèNE a pût le faire !
[BT]

Abus Dangereux
Face 125
44 pages A4 imprimées + le CD sampler
C'est plus facile pour moi de parler de ce numéro, parce qu'à par une poignée de chroniques je n'ai rien fais dessus. Normalement je suis relativement insensible à la photographie, mais quand les rédacteurs en chef ont dévoilés la couverture de ce n°125 je me suis dis : très beau. Et ceci bien que cette photo soit déjà connue par ailleurs, mais présentée et traitée différemment le résultat est formidable. Bon je suis aussi normalement insensible à Wovenhand (déjà 16 Horsepower m'ennuyait au delà de ce que je pourrais dire), mais le titre présent sur le CD sampler qui accompagne (comme à chaque fois) ce numéro m'a donné envie de me précipiter sur le nouvel album du gars (d'autant qu'il semble enfin avoir arrêté son côté prêchi prêcha qui me cassait bien les couilles). Un autre titre du sampler m'a donné envie d'écouter le 2ème album de Teenage Renegade alors que je garde un souvenir mitigé du premier !
Au sommaire de 125ème numéro : FU MANCHU (great), Monochrome Set (toujours formidable), The Oubliette (Matt Verta-Ray & madame, le 10'' qu'ils ont enfin édité est une des grandes saveurs de la fin 2012), le Brian Jonestown Massacre (enfin Anton Newcombe fidèle à lui même), Troy Von Balthazar, Soulsavers, les extraordinaires KITCHENMEN, une longue interview avec le boss de Kicking Rds (D.O.A, Hellbats, Cooper, Teenage Renegade...) et de http://kickingradio.com, les chouchous de la presse Electric Electric, un papier sur les problèmes de 'voisinage' du Subsonic à Montpellier (il y a une pétition à signer ici : http://www.petitionpublique.fr/?pi=LOLAPROD).
Des découvertes : Flip Grater, Hyphen Hyphen, Troublejuice (2 groupes qui m’ont bien intéressés, et dont je vais écouter les disques respectifs, alors que sans ça je serai passé à côté), Russian Red, Rotomagus, The Swamp (interview et titre sur le sampler bien motivant pour trouver leur album : d’autant que des frenchies qui enregistre à New York forcément ça intrigue).
Sans oublier des contrendus de concerts, festivals, des news, des chroniques de livres, DVD, et bien sûr de disques.
J'ai indiqués en gras les groupes qui sont aussi sur le CD sampler.
Voilà : un numéro qui est beau et intéressant. Comme toujours! Et ça fait du bien d'ouvrir sa boite aux lettres, de sortir Abus Dangereux de son enveloppe et de se dire déjà avant de commencer à le compulser que forcément on va faire des découvertes au fil de ces pages...
Chaque numéro ne vaut que 5 euros, mon conseil étant quand même de vous abonner !
[BT]