mardi 29 novembre 2011

Chroniques:OK + Irène + The OUTSIDERS + DECEMBER PEALS

OK
1er  Ep
CD, Carton Records
Premier Ep ce qui est peut-être la distance idéale pour ce genre de formule, quelque part entre le minimalisme dû à la formation (2 batterie une guitare et des voix) et le côté un peu Indie bricolo. Pour commencer 5 titres ça le fait. Tout de suite je suis tombé sous le charme de la voix dès la chanson inaugurale qui est une sorte de folk, ni anti, ni tradi. Pop + Indie Rock qui doit plus aux 90’s (façon Chokebore /Girls againt Boys) qu’à se qui se pratique aujourd’hui, sans pour autant en ignorer les enseignements. Les gars ont un lourd cv et donc savent y faire, mais c’est très frais. Avec des structures justes tarabiscotées comme il faut. Le chant fait beaucoup pour la qualité de l’ensemble. Apportant à la mélodie de la chanson. Ou pas. Avec 2 batteries et une guitare la structuration rythmique est importante dans la musique de OK, mais jamais envahissante, et, grâce à des arrangements simples les chansons sont fascinantes.
[BT]
Dimanche 4 Décembre : BAXTER DURY (Pop Rock, Uk) + OK (Pop Indie), au Ciel à Grenoble, à 17H30
places à gagner : concours@campusgrenoble.org

IRENE
EP#1
CD, Carton Records
Du Jazz pour les fans d’Indie Rock, sans trop se rapprocher du jazz rock honni (heureusement). Une palette importante de sonorités jazzisantes / jazzifiantes est présentée sur les éclectiques 4 titres de ce mini album. Plutôt planant (quasi Math Jazz) sur 2 d’entre eux ; plutôt arrachés / déstructurés sur les 2 autres, dans une relecture Post Noise de l’héritage Free… si vous voyez ce que je veux dire ? Mais toujours plus proche du Jazz. Un mini album comme un amuse bouche qui ouvre bien l’appétit et fait se demander si le futur plat principal régalera aussi bien mes papilles ? Je ne sais pas encore, mais il me tarde de le goûter !
[BT]

DECEMBER PEALS
People have demons
CCD, Chorus of One / Cargo
Voix un rien trop au dessus des instruments, chanteur qui articule tou-tes-les-sy-lla-bes de ses paroles, musique un peu inconsistante… Le 1er titre débute par un riff AC/DCien modernisé, ensuite on navigue dans une sorte de Rock Heavy mâtiné de Hc Mélodique tendance FM. Ça peut faire penser à du Therapy en petite forme, avec aussi quelques inclinaisons vers Muse. Le tout avec une prod’ bien clean. Je ne connais pas leur 3 précédents albums, mais là c’est trop propre pour se la jouer Rock. Un disque moyen par un groupe milieu de gamme, avec cependant des titres accrocheurs qui pourraient rencontrer un certain type de succès, même si à mon avis ils sont trop le cul entre deux chaises pour vraiment y arriver… de l’importance de choisir son camp.
[BT]

The OUTSIDERS
CQ
CD, RPM International
2LP, Pseudonym Rds
C’est toujours bon signe quand on change d’avis à chaque écoute concernant le meilleur titre d’un album… C’est le cas concernant ce qui fut le dernier de ces hollandais, en 1968.
Un grand disque malade, foutraque, ambitieux, plein, maniériste, à la limite du Free Rock. Imaginez Captain Beefheart sans le côté chiant et bouffi (pas comme Captain Beefheart donc).
Psychédélique bien sûr, comme l’ont été les chefs d’œuvres précurseurs de cette année là. Tirant plus vers ‘SF Sorrow’ ou le Velvet que vers les Beatles. Bien que parfois les mélodies soient de la pure Pop ligne très claire.
Une œuvre vaste, se voulant gigantesque et rivalisant avec ses consœurs anglo-saxonne. Ayant en prime la fraîcheur d’un disque qui n’a pas encore été trop écouté & rabâché.
Mike Stax (qui signe les notes de cette réédition) considère cet album comme un chef d’œuvre. Je ne peux que partager cette sentence. Les 13 titres originaux sont agrémentés sur le CD de 6 live formidablement enregistrés. Le double LP regroupe les versions stéréo, mono, démos et des inédits.
[BT]

jeudi 24 novembre 2011

chroniques : ICHLIEBELOVE + KITCHMEN + FLYING POOH

ICHLIEBELOVE
Life-enhancing solutions
CD, We Are Unique Rds / La Baleine
Ça n’est pas souvent qu’un album me captive dès la 1ère écoute. Mais là j’ai été submergé par le foisonnement de l’instrumentation, la respiration organique du son, la vérité de la voix et l’excellence des chansons. Premier album pour ce projet solo d’un activiste sévissant depuis longtemps. Mais ce qui peut faire craindre (de la part d’un français) à une œuvre très scolaire va très au delà des ses (ces ?) références. On cite beaucoup Primal Scream, Spiritualized et Boo Radleys à propos de ce disque, mais je vous confirme qu’on peut être gravement sous le charme de cette musique sans aimer aucun de ces groupes ! Loin de sonner passéiste, sans tomber dans le revivalisme shoegaze actuel (même si la musique de Ichliebelove en emprunte la complexité des sonorités) cet album est de son temps. A mort !
Imaginez les Tindersticks avec leur luxuriance actuelle qui auraient virés Psyché / Noise… Ichliebelove c’est un malstrom sonore organisé, avec notamment une utilisation totalement surprenante de cuivres (un peu à la ILikeTrains) qui produit une musique unique et peut même aller jusqu’à des Pop songs ensoleillées, mais (reste à la place de est?) est le plus souvent dans la profondeur de votre âme.
[BT]

KITCHMEN
What’s cooking
CD, LP, Arsenic et Champagne / La Baleine
CV chargé pour les membres de ce nouveau quatuor (Fredovitch entre autre du King Khan & the Shrines, Frandol ex Roadrunners, le batteur des Repeaters et le bassiste de Herr Broken) pour un succulent 1er album réussit de bout en bout : du nom du groupe à la pochette très colorée, comme la musique : Garage Rock avec orgue onctueux + des éléments d’une Power Pop onctueuse et classieuse, avec aussi des fragrances sonores proches du Freakbeat mélangées avec l’élasticité du Rhythm & Blues. Parfaitement construit cet album avec l’instru au milieu (et la seule reprise, signée Morricone) permet de relancer la machine sur une nouvelle vague de chansons ultra accrocheuses. Mélodies inattaquables, voix formidables et chœurs généreux, arrangements efficaces par leur simplicité… Pas un point faible. Pas un temps faible. Ça m’a rappelé les early Little Searchers vitaminés. Un album dont on sera encore fier dans 10 ans en pendant au début de la décennie comme une bonne période pour le Rock.
[BT]

FLYING POOH
Never slow down
CD, Pamela Pooh Rds / MVS Distribution
Voilà un groupe qui n’appartient à aucune scène ou sous genre, et avec ce 4ème album Flying Pooh poursuit son chemin singulier ! Enregistré chez eux par leur équipe on a l’impression que le groupe se tient délibérément loin d’un quelconque buzz, afin de pouvoir faire SON truc. Pourtant sur la qualité de cet album ils seraient légitimes pour faire un gros buzz. Flying Pooh, c’est du Rock un peu Indie, un peu Pop. C’est la capacité d’écrire de vraies bonnes chansons entre tradition et modernité de celles qui font immédiatement bouger vos genoux (et qui le font encore, passés 6 mois – et ça c’est devenu très rare) ou siffler sous la douche. Le tout avec, donc, la capacité à les faire sortir des sentiers battus, notamment parce que ces titres ont une grosse capacité ‘cinématographique’. Un album avec une tendance horrorifico-chic (donc rien à voir avec du Metal), cohérent et jubilatoire. Un disque dont l’ambition et les arrangements ne font pas perdre la dynamique, et dont je me répète depuis un paquet de mois sans lassitude.
[BT]

lundi 14 novembre 2011

Chroniques:Sinner Sinners+Picore+Guttercats

SINNER SINNERS
Cardinal sins
CD, UFO Rds / MVS Distribution
Le couple franco-hollandaise  partiellement exilé à L.A. (le Rock aussi est maintenant mondialisé) sort son 1er album avec l’aide de membres des Morlocks et des Elderberries.
De prime abord j’ai trouvé ça très plat, jusqu’à ce que je me rappelle comment ça s’écoute le Rock : FORT ! Et là, ça tarte !
Dans un registre Heavy Garage pas loin des Lords Of Altamont (dont ils partagent aussi l’intérêt pour le tatouage) Sinner Sinners creuse son sillon. Utilisant l’orgue comme une deuxième guitare et grâce au complément primordial que la voix féminine apporte au chant masculin leur musique révèle vite un charme très « addictif ». L’album est juste rempli de putain de bonnes chansons de Rock et c’est tellement bien comme ça !
[BT]
Mercredi 16 Novembre : SINNER SINNERS (Garage Rock) + The EASY-ACES (High Energy R’n’R), à l’Ampérage, à Grenoble
places à gagner, envoyez un mail à : concours@campusgrenoble.org

PICORE
 
Assyrian vertigo
2CD, ou 2LP, Jarring Effects / L’Autre Distribution
Musique sombre, profonde et intense ; Picore évolue sur ce nouvel album dans un registre Noisy planante progressive / digressive où les vagues proches du Drone sont parfois rejointes par des percus quasi tribales (avec l’arrivée dans le groupe d’un vrai batteur).
Une symphonie bruitiste où les mouvements s’affrontent, lymphatiques ou allegro, avec toutes les nuances de la gamme entre les deux.
Une œuvre ambitieuse qui n’a pas été insensible à certains compositeurs de musique contemporaine.
Concept-album autour de cette civilisation disparue et presque fantasmée l’album est donc une œuvre globale (dans sa version digipack il contient un 2ème CD de remix où l’on note la présence du génial Scorn, Dälek, Von Magnet, Hint, Aucan…).
Enfin un groupe qui fait une utilisation brillante et intelligente du français (sur certains titres seulement, la musique étant principalement instrumentale). Un voyage mental, sonore, sonique, parfois visuel qui fait aussi travailler vos émotions et votre imaginaire.
[BT]

Vendredi 18 Novembre : SCORN (LE dieu de la Drum & Bass ultra sombre) + PICORE (Noise ambiant), au Sonic, à Lyon

GUTTERCATS
Black Sorrow
CD, Wishing Well Rds / MVS Distribution
Ce qu’il y a de bien avec ce disque c’est qu’on ne peut pas donner qu’un nom pour en qualifier la musique. Glam Rock semi acoustique avec une bonne touche de french style façon Dogs, au service de superbes et ambitieuses chansons voilà ce qui est ici disponible. L’utilisation prépondérante de la guitare acoustique et la forte présence du piano donnent à ce 2ème album une beauté mélancolique et vénéneuse. Attention pourtant, beaucoup de guitares acoustiques ne signifie pas folk neurasthénique, nous sommes bien ici en présence d’un Rock éternel et hors du temps.
Le cœur de l’album bat très fort avec ses petits airs à la Quireboys / Sean Tyla où s’enchaînent des mini hits (mais de maxi chansons). Le chant est impeccable et le song writing exemplaire. Après un premier album avec les Milkmen, Guttercat revient et il fait plus que confirmer les bonnes dispositions entrevues à ce moment là. A l’heure où s’approchent les bilans de fin d’année on peut déjà se dire que 2011 aura été un grand cru pour le Rock.
[BT]


lundi 7 novembre 2011

KLEVELAND + HIPBONE SLIM & the KNEETREMBLERS

KLEVELAND
Harder
CD, SAOL/H’Art/Zebralution/Fnac
Dommage que la pochette soit si quelconque (d’autant que le livret est lui abondant et soigné) elle ne donne pas envie de poser cet album pour la 1ère fois dans le lecteur. Et en plus cette 1ère écoute semble assez peu intéressante. La 2ème révélant quelques bonnes chansons, les suivantes faisant découvrir un BON album de Rock musclé (remercier les Supersuckers dans le livret n’est pas un hasard). Depuis cet été que je me tartine régulièrement ce disque je dirai même que je suis accro à ce putain de bon album.
Kleveland est un trio avec guitariste chanteuse, c’est là son 2ème album et il ravira les fans des Donnas qui sont restés sur leur faim avec les dernières prod des filles. Car la Heavy Power Pop de Kleveland est magnifiquement taillée dans les mélodies et peut plaire aussi bien aux amateurs de Crucified Barbara qu’à ceux des Muffs (et ça n’est pas un mince compliment de ma part tant je considère ‘Blonder and Blonder’ comme un des 5 meilleurs albums des 90’s).
10 chansons qui tiennent beaucoup grâce à la voix de la chanteuse Stéphanie Smith se trimballe une de ces voix Rock de bon aloi à l’aise dans tous les registres et qui satisfera les oreilles les plus exigeantes en la matière.
Juste un putain de bon album de Rock. Ça peut paraître peu mais finalement c’est un ‘exploit’ qui n’est pas si souvent réalisé !
[BT]

HIPBONE SLIM & the KNEETREMBLERS
Square guitar
CD, Dirty Water Rds
Ce trio anglais au CV très impressionnant ne cache pas ici son amour pour Bo Diddley (le nom de l’album déjà…). Mais dans cet excellent et très fin album on trouve aussi des références à Jerry Lee Lewis (le piano bien sûr), Link Wray (la twang guitare), Dion (le chant) ou aux Wailers (le saxo), et l’ensemble tient parfaitement grâce à la forte personnalité du groupe qui est loin d’être un revivaliste de plus. Alors que la scène Rockabilly actuelle fait un peu bailler par son côté trop clean et aseptisé Hipbone Slim et sa bande propose là la juste épaisseur et la profondeur qu’il faut pour cet hommage aux early 50’s (voir late 40’s).
Moi qui habituellement suis réfractaire aux albums longs je me régale des 18 titres ici présents tant la matière est riche, diverse, excitante et toujours foutrement bien composée et arrangée. Le dernier tiers de cet album qui est un enchaînement de chansons incroyablement brillantes. Et le reste ne dépareille pas !
[BT]