vendredi 30 août 2019

Chronique : FOGGY TAPES + The WARLOCKS + DROIDS BLOOD


FOGGY TAPES
Cogito ergo fog, LP, Digital
Howlin’ Banana Rds
Cet album me rappel la musique que pratiquaient les excellents (et trop oubliés selon moi Les Little Searchers http://www.littlesearchers.com/) dans une version plus actuelle, c’est à dire passé au filtre de cette scène Néo Indie Psyché Pop.
Même si les Foggy Tapes tapent plus dans le côté Sixties (pour l’innocence) plutôt que dans le cynisme post moderne de certains de leurs confrères qui semblent penser que puisque ça à marché pour Ty Seagal, Black Angels et certains autres pourquoi se fatiguer et ne pas faire pareil qu’eux...
Foggy Tapes me semble dans une démarche plus orienté music fan. Et moins branleurs / poseurs que certains concurrents !
Dans leur mélange musicale ils n’hésitent pas à adjoindre des sonorités Surfisantes, voir hawaïennes, avec une petite touche Jangle Pop, et peut-être même un peu de cette Pop Indie innocente et au son clair façon Sarah Rds / K Rds…
Et avec cette touche Frenchy But Chic qui les met pas loin de ces faiseurs de chansons magnifiques qu’on a eut le bonheur d’entendre pendant les affreuses années 80 (Shredded Ermines, Mister Moonlight, Kid Pharaon…) qui ont fortement contribués à rendre cette décennie presque supportable.
Ici les chansons se mémorisent très facilement et sont des compagnes fort agréables, que je prends plaisir à retrouver très régulièrement ! Car Foggy Tapes à composé de ces morceaux qui semblent tellement simples, impactants, et évidents qui sonnent comme des classiques et avoir existé de toute éternité !
[BT]
The WARLOCKS
Mean Machine Music, LP, CD, Digital
Cleopatra
Une fois encore voici un album plein d'une musique totalement immersive !
Ce qui fait que le début du disque paraît à la 1ère écoute : bof, bof... et petit à petit votre esprit se laisse envahir par ces guitares cotonneuses, Noisy, psyché, planantes, abrasives... et d'un coup je me retrouve à l'intérieur du vortex musical.
Alors un survol rapide pourrait faire dire : Ok, super, une bonne livraison, mais rien de nouveau sous le soleil... et pourtant si.
Avec pas mal de sonorités synthétiques, électronisantes... qui se superposent, s'agglomèrent, se noient dans le couches de guitares... fluent et refluent dans l'océan musical que créent les Warlocks !
Leur 9ème si je ne me trompe pas. Je ne les ai pas tous, mais ceux que je possèdent me plaisent toujours de nombreuses années après leur achat. Et celui-ci part pour rester sur les même standards !
Les Warlocks convoquent tour à tour ou simultanément selon les chansons le meilleur du Shoegaze, du Psyché, de la Pop Noisy, du Kraut, et même du Post Rock… et le saupoudrent d’un peu de Prog, de sonorités électronisantes, de Noise enfumée… bref des chansons vastes et ambitieuses où les parties instrumentales sont déjà importantes.
Cet album se structure d’ailleurs de façon assez inattendue : 4 chansons et un titre qui s'appelle ‘Tribute to Hawkwind’ (tout est dit).
Puis 4 ‘reprise’ des 4 premiers morceaux en versions totalement instrumentales…
Ce qui donne à entendre un autre versant du travail des Warlocks. Ça montre évidement comment la voix fait changer la perception de la musique.
J’aime bien cette disposition… manifestement les Warlocks croient encore au pouvoir de la musique, et à la fidélité à l’amour de la musique de leurs auditeurs en voulant partager avec eux cette autre facette de leur travail. Car on est loin d’un procédé bouche trou, et les morceaux existent par eux même et se révèlent de façon fort goûtu dépouillés du chant !
[BT]
En concert : Samedi 14 Septembre : The WARLOCKS (Psyché Noisy, Usa) + NEW CANDYS (Dark Fuzz, Venise), au Sonic, à Lyon

DROIDS BLOOD
Be free, LP, Digital
Drunken Sailor Rds
Comme tout ce que sort ce label, j’ai d’abord écouté cet album attentivement. Mais son Punk abrasif et Noisy m’a un peu rebuté au départ…
Mais ce 1er album des Droids Blood de Chicago rentre bien dans la tête avec ces morceaux courts, à la limite du Hardcore (du moins comme il était envisagé à ses débuts avant que cela devienne une accumulation de clichés divers). Les titres sont courts mais comme ils ont une véritable force sonique ils sont très marquant !
Le groupe à la puissance de Poison Idea, et de Pussy Galore… avec des sonorités qui semblent venir d’un synthé de l’espace complètement fucké et passé à travers diverses pédales d’effets et des amplis bien cramés ! Une sorte de Suicide 2019 alike.
C’est brut et puissant mais pas que… Car il y a aussi des mélodies dans tout ça ! Et elles tombent parfois dans une ambiance froide façon Post Punk mais sans la nostalgie actuelle.
Clairement (l’excellent) patronyme de ce groupe constitué de gars qui n’en sont pas a leurs coups d’essais, indique parfaitement à quel type de musique on peut s’attendre !
Et on est pas déçu. Perso je suis même ultra convaincu !
[BT]

mardi 27 août 2019

Chronique : JUJU + RUBINOOS + ALEXANDER TUCKER + The TELESCOPES


JUJU
Maps and territory, LP, CD, Digital
Fuzz Club Rds
3ème album pour ce projet musical dont le paronyme peut laisser à penser qu’une partie de leur inspiration vient de certaines musiques africaines. Mais cet album est chez Fuzz Club Rds… donc ces influences sont noyées sous des couches d’effets de guitares et d’orgues marécageux.
Cette œuvre conçu par un homme seul qui utilise toutes les possibilités que donnent les studios (et l’aide de quelques ami-e-s). Ce gars est sicilien, donc à la confluence de plusieurs courants très forts (les musiques vernaculaires, celles du pourtour méditerranéen, de l’Afrique toute proche, et manifestement sa ‘culture’ première est le Rock).
Son (excellent) brouet musical peut se qualifier de Psyché Rock.
Mais un Rock qui transcende les influences temporelles (et spatiales donc) se faisant fie des références à des décennies mythifiées (60’s/70’s/90’s… ingurgitées et assimilées!).
Une Pop Music de notre temps Post Post Moderne et mondialisé pour planète toute petite !
[BT]
The RUBINOOS
From Home, LP, CD, Digital
Yep Roc Rds
Mais oui c’est possible un nouvel album des Rubinoos, produit par Chuck Prophet qui plus est !
Déjà nous les fans étions ravie par le travail de Wild Honey Rds qui avait mit à disposition 2 volumes de leurs si belles & accrocheuses chansons :
Et donc maintenant un nouvel, et inespéré album !
Un retour après un long hiatus (presque 5 ans quand même)… c’est toujours sujet à caution.
Je l’admet j’ai fais une entorse à ma règle qui consiste à ne pas écouter les extraits d’un album mis en avant en préambule à la sortie du disque, pour pouvoir appréhender l’œuvre dans son entièretés.
Cependant dans le cas d’un groupe comme les Rubinoos ça n’est pas si grave au vu de l’habilité qu’ils ont à produire des albums qui sont comme des assemblages de singles.
C’est vrai que c’est le genre qui veut ça !
Donc cet album ?
Si vous aimez les Rubinoos vous allez aimer (en dépit de petites incursions un poil Soul pour adultes ou proto AOR).
Si vous ne connaissez pas mais que vous aimez la Pop Power, le Doo Wop, le Bubble Gum alors mettez-y les 2 oreilles !!!
A titre perso et sans doute que ça ne vous surprendra pas je préfère les chansons orientées Power Pop aux autres.
J’avais pas vraiment écouté leur 2 albums précédents (un titre par ci par là, mais rien en entier), donc pas vraiment de possibilités de comparaison avec leur dernière période.
J’indiquerai seulement que voici 12 nouvelles chansons, qu’il y en a une paire que je trouve moins convaincantes mais qui ont peut-être leur intérêt dans ce genre d’album pour lui apporter une diversité de rythmiques et de sonorités…
Les Rubinoos ont toujours cette capacité qu’on adore chez eux de composer des grandes chansons de Power Pop hyper catchy et ça c’est le pied !
[BT]
ALEXANDER TUCKER
Guild of the Asbestos weaver, LP, CD, Digital
Thrill Jockey / Differ-Ant
8ème album déjà pour ce musicien résident londonien. C’est marrant quand j’écoute une musique qui sort un peu de ma zone de confort, vu que je n’ai pas les codes du genre je me laisse embarquer si les sonorités et les morceaux me plaisent. Puis si j’ai envie d’écrire dessus comme je n’ai pas les références je découvre que ce que j’entends/ressent est différent de ce que les ‘connaisseurs’ écrivent de leur coté…
Et je dois dire que là, comme embarquement c’est réussit !
Emballé même !
Ensuite quant à qualifier la musique qui est sur ce disque c’est autre chose.
De la Pop Musique pour le temps présent ?
Une sorte de concept album qui semble émerger des forces telluriques de la terre pour voyager jusqu’à nous en utilisant des sonorités qui sont créées à partir de divers instruments de différents ordres, sans qu’il soit bien aisé de déterminer qui fait quoi. Et sans que ça ait une grande importance. Seul compte le maelstrom organisé qui sort de vos enceintes.
Une musique étonnante, bien différente de ce qui se fait, et qui ne s’étiquette pas.
Si vous êtes curieux, réellement ouvert d’esprit et prêt à écouter quelque chose qui puisse vous bousculer, tout en étant une musique hyper immersive et addictive… alors soyez curieux et lancez vous dans l’œuvre d’Alexander Tucker !
[BT]
The TELESCOPES
Early Studio Recordings 89 – 90
Bang Rds
Whaoo ! 15 titres soit les 4 premiers Eps des Telescopes ! PUTAIN ça fait du bien ça !
Loin de tous ces faiseurs qui copient pour essayer de scolairement retrouver le son de l’époque…
The TELESCOPES c’est un des plus intense des groupes Noisy Pop / proto Shoegaze… Avec une influence Stooges que j’avais pas noté sur les albums avec lesquels je les ai découvert. Et évidement pas mal de la noirceur du Velvet. Et un côté rampant menaçant qui fait très down under (australien quoi, mais le versant Beasts of Bourbon).
Il y a aussi un côté lancinant, répétitif, obsédant qui fait un peu penser à Suicide.
En tout cas il y a surtout ici 15 titres qui vous donnent l’impression de vous cogner la tête contre les murs ! Mais c’est tellement jouissif !
Brut ! Brutaliste !
Ça fait tellement du bien : du VRAI ! Du réel !!!
Mais pas seulement !!!!
Jetez-vous là-dessus !
[BT]
En concert : Vendredi 30 Août : The TELESCOPES (Noisy Pop / Shoegaze / Indie, Uk) + SNEERS (Duo Voodoo Gothique, Italie), au Disorder Club, à Saint Etienne

jeudi 22 août 2019

Chronique : TENNIS CLUB + BOOMERANG RAPIDO + BUCK + LEFT LANE CRUISER


TENNIS CLUB
Pink, 10’’, Digital
Elefant Rds
Encore un très beau disque dans la collection de 25 cm ‘New Adventures In Pop’ lancé par Elefant Rds. Ce trio du Missouri pratiquent une sorte de Surf Pop Low budget (mais pas lo-fi) à base de chansons courtes et enjouées, sautillantes et ensoleillées. Qui doit pas mal à des groupes comme les Television Personnalities (mais après un traitement aux euphorisants) ou aux Subsonics (mais en version plage).
A cela on peut adjoindre des éléments de Jangle Pop, des petites choses qui évoqueraient une version proto acoustique de la scène C86 (en effet ici les guitares sonnent claire), et l’innocence de quelques brillants groupes Indie Rock américain de la fin des 80’s (ceux regroupés autour du label K. Rds, et autres Guadalcanal Diary…).
9 chansons Pop sensibles, délicatement ouvragées, et joliment tournées, qui distillent durant une petite vingtaine de minutes une grosse dose de plaisir auditif, et qui font frissonner de bonheur vos terminaisons nerveuses !!!
Délicieux !!!
Et si vous avez envie de découvrir leur 1er album sorti seulement en cassette allez là :
[BT]
BOOMERANG RAPIDO
Rises again,
Bandit Media
J’aime bien le patronyme de ce quatuor d’Oslo qui auto produit son 1er album. Et c’est une très belle réussite !
Ils synthétisent le High Energy Rock’n’Roll comme il s’est beaucoup fait par chez eux, le Garage Punk un peu Revival 80 (comme quelques excellents groupes scandinaves l’ont pratiqués), un rien de Power Pop saupoudré d’un nuage d’Indie Rock.
Avant cet album Boomerang Rapido avait seulement sorti un single. En tout cas au niveau maîtrise technique, sonore et composition ils assurent grave ! Avec notamment un son simple mais efficace comme il faut.
Les 2 guitaristes assurent le plus gros des voix et tricotent joliment des riffs et autres mélodies ce qui constituent le gros des chansons. Celles-ci semblent simplement ici pour procurer du plaisir : manifeste sur les protagonistes du disque, et tout autant pour moi.
Attention ici pas de Goof Punk, ni de Surf niaise, mais plutôt un solide Heavy Rock qui sait que le plus important reste de proposer de vraies bonnes chansons. Celles-ci ne sont pas confites dans le passé et sonnent totalement intemporelles. Donc sans les trucs du revivalisme ce qui reste se sont 9 titres qu’on a encore envie de réécouter !
[BT]
BUCK
Among the fears, LP
Beast Rds / L’Autre Distribution
Surprise quand arrive ce 2ème album de Buck… now there are four. Moi je me souvenais d’eux comme un duo basse / batterie qui jouait une sorte de Swamp Blues cracra et pas bloqué dans le passé. Les voici devenu un ‘vrai’ groupe mais toujours avec une formation atypique puisque se sont adjoint aux 2 autres un saxo et un orgue.
Cette formation non traditionnelle change pas mal la musique de Buck qui navigue un peu dans les environs de celle des Bad Seeds (la tessiture de la voix renforçant aussi cette impression) et pas mal de ces groupes australiens qui mélangent intensité émotionnelle et racines Blues maladives (Burn In Hell…) ou les Chicken Snake ailleurs.
Il y a également quelque chose des Dead Brothers dans la musique de Buck… Bref rien de très gai, mais la pochette noire profond indique bien où on va… dans un marécage épais et triste où on n’arrête pas de pleurer la fin des Cramps, mais où le respect est maximum : donc on ne singe pas leur musique, on retraduit leur univers autrement…
La visite de leur musique nocturne est d’une bien belle beauté (comme on y dit par chez moi) !
Donc leur présence sur Beast Rds est des plus logique ! Cet album s’intègre parfaitement à un univers musical qui n’est pas coincé sur une provenance, une époque, un style, ou un son...
[BT]
LEFT LANE CRUISER
Shake and bake, LP, CD, Digital
Alive Rds
9ème album déjà si on n’inclus pas celui fait en collaboration avec James Leg… pourtant il semble qu’il ai eut une grande importance dans la vie du groupe puisque depuis, et de temps en temps le duo de base s’adjoint un claviériste/organiste… comme c’est le cas sur ce Shake & Bake. Sauf que celui qui joue ainsi avec eux et aussi celui qui à enregistré le disque. Et que les Left Lane Cruiser continuent à tourner à deux. Mais évidement sur disque il peut y avoir une grosse envie d’étendre un peu le spectre musical. Mais sans excès !
Voici donc un nouvel album où la guitare aussi bien qu’à l’habitude (acoustique, corde acier et amplification) la batterie est sèche, et la voix toujours aussi rocailleuse et adaptée aux styles musicaux traversés…
Blues Trash, Boogie de Juke Joint, Death Country… avec âme à fleur de peau. Depuis leur tout 1er album et la claque prise quand je les avais vu à Grenoble au Ciel il y a plus de 10 ans de ça , j’ai toujours plaisir à retrouver les Left Lane Cruiser. Et ça n’est pas ce nouvel album qui va me faire changer d’avis.
10 nouvelles chansons chargées en émotions et testostérones… variées, mais toujours dans la ligne du parti ce qui est une très bonne chose puisque c’est ça qu’on aime !
[BT]