lundi 31 décembre 2018

Chronique : SYLVAIN ANSOUX + STEEPLE REMOVE + LOOKERS + SEID + ROCK HARDI n°54


SYLVAIN ANSOUX
Grenoble confidentiel
Le Lys Bleu, 156 pages, 13,40 euros
3ème roman pour cet auteur Grenoblois. Qui cette fois plonge au fond de la cuvette aux confins du Polar et du Roman Noir !
Polar pour le côté enquête en bordure de la petite délinquance des dealers locaux, et de celle en col blanc des politiciens. Roman Noir pour les personnages cassés par leurs passés en zones de conflits ou en zone péri -urbaine, et également pour les minis études sociologiques du terroir de la ‘Kapitale’ des Alpes...
Est-ce que la laideur architecturale de la ville induit la laideur des sentiments des personnages ?
Phrases courtes et ciselées. Intrigue serrée avec de vrais rebondissements étonnants mais cohérents (ce qui, en ces temps de fascination tous azimuts pour les séries télé, est devenu trop rare dans la littérature) et volonté de raconter ce temps et ce lieux totalement maîtrisé !
Une lecture revigorante, stimulante et qui se dévore goulûment !!!
[BT]
STEEPLE REMOVE
Vonal Axis, LP, Digital
Fuzz Club Rds
Ah ben merde alors celui-là je ne m’y attendais pas. Un nouvel album, le 5ème pour le quartet de Rouen, dont j’avais un peu perdu la trace depuis un moment (leur album ‘Radio Silent’ de 2005). Alors qu’ils viennent tout juste d’attaquer leur 3ème décennie d’activité ils dévoilent cette album envoûtant et obsédant !
Leur Noisy Pop planante où les guitares, le Moog et les voix s’interpénètrent dans des sonorités cotonneuses et vénéneuses qui vous enveloppent comme une une plante carnivore dévore sa proie, avec douceur mais définitivement !
Shoegaze, Post Punk, Kosmische Musik, C86, Noise, proto électronique vintage, bricolages, Psyché Pop, Afro Beat… tout cela, et bien plus encore.
Un héritage issus des 5 dernières décennies de musiques Indé et underground, venant de diverses sources, cultures, pays et continents qui sont réaménagé, réinterprété, recolorisé, totalement démonté et refabriqué par les Steeple Remove pour nous proposer un disque farouchement personnel !
Les effets sonores sont au service de mélodies et de chansons qui vous extraient de l’attraction terrestre pour vous embarquer dans leur univers sonore tout personnel. Languide, obsessionnelle, tantrique, tribale, répétitif jusqu’à la transe, les rythmes et les mélodies de cet album sont fait pour forer profond dans votre psyché !!!!
[BT]
The LOOKERS
Real things
Bloody Mary Rds
14 chansons dans ce 2ème album après plein de EPs et une co-production avec Mauvaise Foi Rds que j’avais (déjà) adoré !
Musicalement ce trio me fait penser à un croisement entre des groupes dont je suis fans tels quel les Love Boats et les Violent Femmes… comme eux les Lookers cisèlent des Pop songs plutôt trépidantes, up tempo, mélodieuses, accrocheuses et euphorisantes. Mais ils sont aussi capable de moments plus posé et ‘introspectifs’.
On est loin de l’Indie Pop ‘traditionnelle / traditionaliste’ avec les Lookers. Ils aiment les guitares en son clair, un peu aigrelets comme dans la Jangle Pop et le Paisley Underground, mais il est fort compliqué de les caser dans une catégorie musicale et ça c’est très rafraîchissant, comme cet album très bien construit, où les chansons se répondent et se renvoient la balle avec beaucoup de style et d’élégance, formant un tout cohérent, efficace et qui vous booste bien au cul !
[BT]
SEID
Weltschmerz, Baby!, LP, CD
Sulatron Rds
J’aime bien les sous titres que ces norvégiens donnent à leur musique : ‘Cosmic Pirate Rock’ et ‘Hard psych, cosmic prog !’.
Avec ça vous n’êtes pas très loin de ce qui vous attend sur ce 5ème album.
Un vrai Rock très aventureux, probablement chanté en norvégien, en tout cas dans une langue qui est assez inhabituelle et qui nous sort des schémas mentaux traditionnels, comme leur musique a le même objectif ça se marie parfaitement !
Basée sur les claviers, divers et variés, sur les effets sonores/soniques, les guitares la musique du quatuor (et de ses nombreux guests) marie très harmonieusement de nombreuses traditions musicales : Psych Rock / Kraut / Prog / Pop… avec une attitude qui pourrait les faire flirter avec la musique de film.
Empruntant des éléments de diverses décennies (60’s, 70’s, 90’s, soit le moment ou Seid s’est formé, et même plus récents encore), ainsi qu’à une certaine tradition de musiques aventureuse de Scandinavie (les jazzmen ‘avant garde’ suédois, Jimi Tenor…) Seid produit un album qui est loin du revivalisme psyché putassier actuel.
C’est bel et bien un disque d’un Rock qui n’a pas peur de s’extraire de la pesanteur du monde (ultra) moderne !
C’est tout simplement beau ce voyage à travers diverses aires géographique réelles et imaginaires !
[BT]
ROCK HARDI n°54
68 pages A5 + CD sampler, 8 euros
En voilà une bonne idée que de mettre les pétillantes BABY SHAKES en couverture ! Ici on adore leurs albums et on s’est régalé de leur concert de Romans Sur Isère il y a quelques mois !!! Donc c’est le pied de lire leur interview dans ces pages !
Egalement interrogé dans ces pages Thierry Salet qui vient de publier le livre « La France et Johnny Thunder » chez Julie Editions, dont le boss et aussi dans ce n°54. La section spéciale Johnny Thunder se termine avec une très intéressante sélection de 10 de ses chansons.
Parmi ceux qui passent à la questions du Rock Hardi il y a quelques unes de mes découvertes préférées de 2018 comme PLEASURES et The JONES. Ainsi que les inusables Pat Kebra (qui nous parle des rééditions numériques des disques d’OBERKAMPF), et LoneSome DoG qui nous narre l’aventure de son Arkestra !
En lisant ce nouveau Rock Hardy je dois me pencher sur le cas de TEENAGE HEARTS et Les VINCENTS plus celui des hollandais de The KRYNG sans oublier les californiens de BLACK MAMBAS.
Un n°54 qui contient aussi d’abondantes et pertinentes chroniques de 45 tours, de livres consacrés au Rock, de polars, de Bds, et évidement d’albums…
Comme toujours Rock Hardi arrive avec son CD sampler qui contient des titres de : Les Vincent , The Jones, The Kryng (2), LoneSome DoG Arkestra(2), Pleasures (2), Teenage Hearts (2) et Oberkampf (2).
Que du bonheur !
[BT]

jeudi 27 décembre 2018

Chronique : JAGGER HOLLY + PHONE JERKS + DUNCAN REID + THIERRY FROGER


JAGGER HOLLY
The last of the international playboys, LP, CD, Digital
Monster Zero Rds / Mom’s Basement Rds / Outloud Rds
Jagger Holly c’est le guitariste chanteur compositeur qu’on avait déjà repéré dans les Spastic Hearts et Johnie 3. Il exerce désormais son ministère sous son ‘propre nom’, et sort là son 2ème album qui réunira derrière sa bannière tous les fans de Power Pop, de College Rock, de Pop Punk de Glam, de Garage Pop, de Bubble Gum, de Punk 77… bref si votre truc c’est les Pop song musclées alors jetez-vous sur cet album c’est une usine à tubes !
Vous aimez les mélodies sucrées qui se retiennent immédiatement, les chansons qui balancent, le Rock qui botte le cul… ben sachez qu’ici vous trouverez le traitement qu’il vous faut !
Simple, direct, efficace, indémodable !!
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PHONE JERKS
S/t, LP, Digital
Alien Snatch Rds
Punk Garage Punk Budget Rock (enfin pas complètement cradingue quand même, plutôt l’état d’esprit que le clicheton ultra lo-fi inaudible) un peu des Ramones des tout tout débuts. Pas mal de trucs façon Rip Off Rds mais là aussi sans les clichés.
Je me dis même que ce quatuor canadien à peut-être pas mal écouté de trucs de chez Lookout Rds pour le côté mélodies jouées ultra vite mais en restant catchy.
La voix de la batteuse sur certains titre en lead, souvent sous forme de cris, de chœurs ou de deuxième voix apporte beaucoup à l’ensemble. Et se marie tellement bien avec la voix éraillée mais mélodieuse et bien Punk’n’Roll du lead singer !
Ça chauffe sur les riffs aussi avec une belle connexion Punk 77 qui contribue à sortir cet album de la formule Garage Punk rapide. De même que certains emprunts au Rock’n’Roll 50’s.
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DUNCAN REID & The BIG HEADS
Bombs away, LP, CD, Digital
Little Big Head Rds
Moi ce qui m’époustoufle c’est la capacité de ce monsieur à écrire encore et encore des putain de Pop songs qui sonnet si évidente à la première écoute et reste en vous comme des tubes ressurgissant à chaque écoute comme des classiques inusables !
Un fois avec son gang Duncan Reid propose un album (le 3ème) rempli de mélodies sucrées et musclées. Une sorte de bréviaire de tout ce qu’on aime dans la Power Pop, avec petite touche de ce qu’on a appelé New Wave aux commencement (Costello, Joe Jackson) pour le traitement du son, un poil de Bubble Gum pour le côté aérien et de Glam pour les paillettes.
Tout ça pour sublimer des mélodies ultra catchy qui se fraient un chemin dans tous votre corps, de la tête aux genoux… Du cervelet au cerveau reptilien !
14 chansons réjouissantes, entraînantes, enthousiasmantes et jamais jamais lassantes !!!
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En concert : Mardi 29 Janvier : The MORLOCKS (Légendes Garage Punk, Usa) + DUNCAN REID & The BIG HEADS (Power Pop, Uk), à La Cordonnerie, à Romans Sur Isère
THIERRY FROGER
Les nuits d’Ava
Actes Sud, 300 pages 20 euros
2ème roman pour cet auteur français contemporain qui m’a totalement embraqué (ce qui est extrêmement rare de la part d’un frenchy vivant).
La langue du monsieur et simple mais le vocabulaire très précis. L’histoire mêle plusieurs temporalités, des vies et des personnages divers et variés : le narrateur (double de l’auteur ?) qui part de presque notre époque contemporaine pour une quête fantasmagorique de 4 photos de nus d’Ava Gardner, posant en reproduisant 4 fameux tableaux de nus, dont ‘L’origine du monde’. On croise donc ici Courbet (le peintre bien évidement), la sublime actrice et quelques personnes qui tournèrent autour (Sinatra, Castro, Hemingway, Fellini, un chef opérateur, Howard Hugues, un ou des mafieux), une ex femme, une fille, un pédant professeur d’Histoire de l’Art…
Si très souvent ce type d’histoire qui mêle les narrateurs et les périodes me paraissent très souvent factice, une sorte de tic contemporain de la littérature qui à piqué ça au cinoche ou aux séries TV une sorte de morceau de bravoure souvent très vain. Avec ces Nuits d’Ava il n’en est rien !
Ce livre est une jolie réflexion sur l’Art, les icônes, la beauté, les mythes, la nostalgie, le temps qui effiloche…
C’est délicat, beau et prenant.
« Retrouver les choses premières,
La beauté d’Ava Gardner »
(Alain Souchon)
Ce qui est réussit dans ce roman !
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lundi 17 décembre 2018

Chronique : EMBROOKS + TRANCE + ZERODENT + JUSTINE & The UNCLEAN + RUMJACKS


The EMBROOKS
We who are, LP, CD, Digital
State Rds
Retour de ce trio séparé (à l’amiable) depuis 2005. Ils/elle avaient déjà publié un single en 2016 annonciateur de leur réactivation. Ils/elle auront pris le temps de peaufiner leurs chansons (12) pour donner ce très bel ouvrage !
Entre Garage Punk Sixties / Freakbeat / Weird Folk / Pop aérienne on prend tout ça et on le mélange. On secoue fort et ça aboutit à un cocktail bien puissant, très goûtu, qui sait vous enivrer sans vous arracher la tête pour autant !
Il faut dire que les 3 membres du groupes ont un gros pédigrée dans la (les) scène Revival Sixties, un vrai talent, de la fraîcheur à revendre, et du plaisir à jouer !
Ça s’entend très nettement ici sur des compositions extrêmement abouties, très travaillées, avec des ‘arrangements’ simples mais très très efficace. Et un son puissant & clair qui est parfait pour ce genre de musique !
Du bien bel ouvrage !
Oui ! Un retour qui fait plaisir et ravigote les oreilles ! Et le cœur !
[BT]
The TRANCE
Farewell to a world untorn, LP
Time For Action Rds
Voici pour la 1ère fois en vinyle une version remasterisée et avec 3 titres bonus de l’album des autrichiens de Trance. Ça nous replonge dans la scène Re Revival Mod des 90’s qui à marquée l’Europe de quelques groupes excellents ayant une carrière et un impact limité, mais des albums vraiment très bons !
Et c’est le cas ici ! Et pas qu’un peu !!!
Déjà à l’époque on parlait de cet album avec admiration. Et le nombre d’années écoulées n’ont pas altérées son charme au contraire.
Constitué de membres (ou ex) de The Jaybirds (autres tenant du Re Revival Mod du continent) The Subcandies, The Road le quatuor mélange de façon extrêmement personnelle Hammond 60’s Groove, un son & des riffs tendus et cristallins qui doivent autant au Mod Revival qu’au Paisley Underground, et pas mal d’éléments de Freakbeat.
Mais surtout ce qui marque sur ces 12 chansons c’est que The Trance ne s’est pas limité dans sa créativité et à fait bien autre chose que de recracher ses influences. Conservant seulement des sixties l’ambition de créer une musique qui n’appartient qu’à eux.
Certaines chansons sont en ruptures avec les autres ce qui contribue à la richesse et à l’intensité du disque, son unicité, et son intérêt. Et ça ne nuit même pas à sa cohérence…
Si parfois l’utilité de certaines rééditions m’échappent totalement, ça n’est pas du tout le cas de ce disque. Qui allie le charme de l’ancien, l’innocence et la naïveté des œuvres de jeunesse, la maturité musicale, et l’ambition tout en restant groovy & sexy.
Edition limité à 200 exemplaires (dont la moitié en version couleur).
[BT]
ZERODENT
Landscape of merriment, LP, Digital
Alien Snatch Rds
Ce groupe qui publie là sont 2ème album est de Perth, mais ne fait pas dans la Power Pop dans la tradition de la ville. Mais plutôt une sorte de Punk... mais loin du cliché. Puisant un tout petit peu dans le Post Punk, dans le Hard Core californien des tout début (l’état d’esprit de la musique libre plutôt que les clichés venus plus tard), et même un peu de la No Wave (là encore plutôt l’esprit ouvert).
En fait il n’est pas simple de raccrocher Zerodent à une ‘scène’ et c’est très bien ainsi.
C’est ce qui donne sont intérêt à cet album. La multiplicité des moods et ambiances. Parfois proche de l’Art Rock, à d’autres moments teintées d’Indie Rock.
Tendues et serrées ces 12 chansons sont capable de respirations, de contre temps et de brisures de rythmes, de mélodies et parfois même d’un peu de groove ! Plutôt minimaliste, mais jamais clichées
Zerodent viendra tourner eu Europe en 2019. Excellente nouvelle ça !
Alors on se prépare à les recevoir en réécoutant cet album follement réussit !
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JUSTINE & The UNCLEAN
Heartaches and hot problems, CD, Digital
Rum Bar Rds
Du Rhum, des femmes et… des bonnes chansons ! En l’occurrence 6 sur ce nouveau mini album de Justine & the Unclean. Qui va faire frémir tous les fans de Glam / Power Pop / Garage avec chant féminin !!!
Dans le genre c’est une de ces sucreries à laquelle il n’y a pas moyen de dire non.
6 superbes chansons plutôt mid tempo, totalement intemporelles et idéalement cuisinées comme on aime ! Le régal du palais et des oreilles ! Le genre de disque qui vous fais frémir du bout des orteilles jusqu’à pointes de vos cheveux. Un disque qui s’écoute encore et encore, entre autre pour sa capacité à donner de la joie et une pèche d’enfer !
Ce quatuor mixte (2 femmes, 2 hommes) de Boston propage ce que cette ville à toujours donné au Rock : de la sueur, des mélodies, du fun et des putains de bonnes chansons !
Elles/ils ont déjà publié un album sur le même label. Je vais me jeter dessus dès que j’ai fini mon overdose de ce Heartaches & Hot Problems !
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The RUMJACKS
Saints preserve us, LP, Digital
Autoproduction
4ème album pour ce quintet de Sydney, qui pratique un Celtic Punk qui tire pas mal vers le Folk. Sorte de croisement idéal des Pogues et de les Dropkicks Murphys.
J’aime beaucoup cet album pour ces titres les plus Folk Punk, et aussi pour ceux qui partent vers le Street Punk. En revanche ceux qui sont dans une veine Ska Punk me casse les pieds (comme en toujours le Ska Punk).
Cependant le bilan de ce disque est très largement ‘bénéficiaire’ avec 10 titres sur 12 qui collent bien au plafond. Capable de variété dans les chansons, et de l’une à l’autre les Rumjacks ont le mérite de ne pas lasser avec un album trop monolithique !
La voix du chanteur / leader / compositeur est vraiment faite pour ce genre de musique. L’apport d’instruments ‘traditionnels’ est un gros plus, et les quelques collaborations (The Real McKenzie, Mickey Ricksaw) sont judicieuses également.
Un très bon album, enregistré en Italie ce qui est plutôt rare de la part d’un groupe australien… qui comme beaucoup de ceux de down under trouve pas mal de soutien en Europe !
Et ça se comprends !
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vendredi 14 décembre 2018

Chronique : FUCKED UP + Th' LOSIN' STREAKS + NOCTORUM + PINCH POINTS + The STICK AROUNDS


FUCKED UP
Dose Your Dream, 2CD, 2LP, Digital
Merge / Differ-Ant
Les canadiens sont de retour, avec un double album (une fois de plus). Ça fait 18 nouveaux titres et pour leurs fans c’est une bonne nouvelle. Moi je ne connais que leur 1er album que je m’étais bien mangé en pleine gueule à sa sortie. Mais je n’ai pas suivit leur carrière. Cependant l’écoute de ce Dose Your Dream me le fait regretter !
Normalement je suis toujours inquiet quand un groupe annonce la sortie d’un nouvel album et que se sera un double. La plupart du temps on a un résultat moyen qui fait penser qu’un simple album compilant les meilleurs titres aurait été largement suffisant.
Ça n’est pas le cas ici !
Certes le disque est un peu hétérogène, notamment parce qu’il y a de nombreux invités au chant, ce qui change les tonalités des titres. Mais pas seulement.
En plus de leur Indie Punk modernisé (à coup de rythmes en parti bricolo electro, mais sans tomber dans l’electro clash, de guitares Noisy…) on entend aussi ici des morceaux qui pourraient être des illustrations d’images de cinéma, ou de la Pop Noisy… C’est un peu déstabilisant. Mais comme ces chansons sont bonnes, très bonnes, et qu’elles apportent une salutaire respiration dans le disque je prends !
Les Fucked Up étendent leur palette d’influences musicales qui pourraient venir de Devo, Tom Waits, des Damned… mais aussi des Mighty Mighty Bosstones, voir du Celtic Punk (qui se serait débarrassé de ses clichés pour enfin devenir adulte).
Les collaborations qui sont sur cet album apportent beaucoup de variété aux chansons, les unes par rapport aux autres, mais aussi des mélange à l’intérieur des titres…
En touillant tout ceci et bien d’autres éléments encore les Fucked Up donnent encore une dimension supplémentaire à leur Punk Rock du 21ème siècle !
[BT]
Th’ LOSIN’ STREAKS
This band will self destruct in T minus, LP, Digital
Slovenly Rds
Ce groupe est tellement pressé qu’il utilise même des raccourcis dans son nom !
Qualifié de Garage Mod Freakbeat par son label ce quatuor de Sacramento joue serré serré (comme le trou du cul d’une vierge) et vif très vif !
Ça groove bien, même sur les titres directs dans ta face. Ceux qui sont dans le versant le plus Freakbeat groovent bien aussi, et quand ça chaloupe un peu vers une sorte de Rhythm & Beat tendu et Punky, ça n’oublie pas de faire secouer les hanches quand même !
Leur 1er album date de 2004, et ces 4 gars ont de la bouteille (Black Dahlias, Trouble Makers…) ce qui s’entend ici avec un album plein de bout en bout, serré, tendu,excitant. Et varié !
J’aime beaucoup la voix du chanteur ! Ainsi que l’adjonction de secondes voix et chœurs. Et le jeu du batteur qui est capable d’aller vers Keith Moon mais aussi d’exceller dans le back-beat, le contre-temps, les cassures… bref une base varié sur laquelle construire des chansons variées, avec de vraies mélodies dedans !
Et les 13 titres ici présents régalent bien ! Diversité et homogénéité. Mélodie et fracas sonique. L’harmonie des contraires quoi !
[BT]
NOCTORUM
Piccadilly Circus in the rain, single, digital
Schoolkids Rds
Double découverte : ce label qui sert de refuge à quelques ‘anciennes gloires’ qu’on a beaucoup aimées (Tommy Keene, Richard Lloyd, Buffalo Tom… https://schoolkidsrecords.com) et ce Noctorum qui est le nouveau projet de Marty Willson-Pipper (ex All About Eve, The Church…) en parallèle avec sa carrière solo. Noctorum est un duo constitué avec le producteur Dare Mason qui à un cv long comme le bras. Ils sortiront un album en février 2019, dont voici un préambule qui fait ultra saliver !
Deux Pop songs comme on les rêve : ambitieuses mais pas prétentieuses. Avec une touche de Folk, un poil de grandiloquence et un côté cinématique fort réussit !
À la fois tout ce qu’il faut pour se régaler immédiatement, et pour cocher la date de sortie de l’album pour se jeter dessus !!!!
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PINCH POINTS
Mechanical Injury, K7, Digital
Six Tonnes de Chair Rds
Ce groupe australiens vous balance là une sorte de Cold Noisy Rock Post Punk où le chant féminin et masculin se mélangent et s’entrechoquent… ça claque bien, et c’est fait pour ! Des relents des années 80 froides et des 90 torrides… une certaines ‘militance’ politique notamment par rapport aux terres indigènes… Mais surtout des titres un peu métronomiques / martiales mais pas monolithiques !
L’inspiration c’est : Londres, New York… et autres lieux et époques qui ont données de la liberté aux artistes, créateurs, être humains…
Voilà ce qu’on entend ici si on laisse le temps à la musique de faire son œuvre !
[BT]
The STICK AROUNDS
Ways to hang on, LP, CD, Digital
GTG Rds
Il m’a fallu 3 écoute pour réellement rentrer dans cet album. J’y sentais quelque chose mais je n’accrochais pas.
Sans doute parce que ce genre de Folk Pop dans la grande tradition des songwriter américains ça n’est pas ma pente naturelle…
Ceci est le 2ème album de ce quatuor du Michigan, en son sein il n’y pas de perdreaux de l’année mais plutôt des gars qui se trimballent une belle quarantaine.
La pochette avec son côté passéiste est bien en phase avec leur mélange de Rock éternel, de Folk, de Pop Power avec une touche de Country. Typiquement américaine cette musique doit autant à l’esprit du E Street Band qu’à celui des (irremplaçables) Remplacements.
Et elle aboutit à un vrai album qui rassasie et le fera de maintenant jusqu’à la fin des temps !
[BT]

lundi 10 décembre 2018

Chronique : SAINT SADRILL + SNACK FAMILY + HIJACKERS + LIMINANAS + CHEAP STAR


SAINT SADRILL
Pierrefilant, 2LP, CD, Digital
Dur et Doux / Inouie Distribution
Ah merde alors, d’où ils sortent eux ? De Lyon apparemment !
Putain ça calme et ça fait envie un disque comme celui-là !
Un peu Pop de chambre, mais version grandiloquente ! Spacieuse ! Ambitieuse ! Pompier (chez moi c’est un compliment) ! Une version homme seul de ce que produisait Arcade Fire (avant de faire sous eux et de se prendre pour Beyonce)…
Je trouve que pour un disque bricolé à la maison par un génie domestique, dans la grande tradition anglo saxonne du compositeur de Pop de chambre (mais revisité 2018) cet album est époustouflant !
L’enfermement au risque de la folie… sur le fil du rasoir mais sans jamais se couper ni tomber, en équilibre avec une musique subtile mais aussi puissante !
Composition et Pop de chambre sont des qualificatifs qui vont bien à ce créateur et à sa musique tant il se débarrasse de toutes les contraintes de forme (couplet / refrain… pourquoi pas mais pas sans nécessité) références, écoles, étiquettes, instrumentation, structures, durées…
Mais loin d’aboutir à un énième album de branleur qui se tire sur la tige devant son ordinateur (ce que je suis en train de faire avec ces lignes et ces mots) voici un GRAND album plein de chansons atypiques et délectables !!!
Une intense découverte pour se requinquer en ces temps dépriment !!!
[BT]
SNACK FAMILY
Bunny, LP, Digital
Slowfoot Rds
trio localisé à Londres constitué d’un saxophoniste, d’un batteur et d’un guitariste baryton qui chante… Donc avec une telle formation on sort de l’ordinaire !
Musicalement c’est une sorte d’Art Rock assez déstructuré mais loin de la musique pour musiciens. On baigne dans une ambiance qui rappelle certains moments des 90’s mais aussi les fanfares de la New Orleans, une visions du Psychédélisme loin des clichés ressassés actuellement…
Contre temps, breaks, polyrythmes, mélodies, harmonies et disharmonies… tout ça et aussi des inspirations Middle East au sens le plus large donne une saveur à ce 1er album (après 2 Eps) qui nous éloigne fort agréablement des sentiers ultra rebattus !
Quelques petits bidouillages proto electro illustrent aussi certains titres… C’est aventureux, et bien maîtrisé. Ouai, Avant Rock si cela à un sens…
Laissez-vous surprendre c’est tellement jouissif !
[BT]
The HIJACKERS
I don’t like you, EP, Digital
Beluga Rds
Ce quatuor suédois revient avec ce nouveau EP 32 ans après son dernier disque. Revenants, dans le scène Garage c’est assez raccord vu l’inspiration horrorifique de certains…
Surtout ce qui est très raccord ici c’est la qualité des 4 chansons ! Celle qui donne son nom au EP est une de ces petites bombes Garage Sixties qui m’éclate toujours autant. Surtout quand s’est fait avec une telle fraîcheur, chaleur, verdeur !
Et les vétérans ne mollissent pas sur les 3 autres chansons qui recèlent en plus une grosse dose de Power Pop (canal historique) ! Ainsi qu’une touche de Surf par ici, de Paisley Underground par là, et même un petit relent de Revival Mod… Un bien beau mélange qui marche à fond !
Un disque comme ça ragaillardit !!!!
[BT]
The LIMIŇANAS
Shadow People, LP, CD, Digital
Because Music
Un nouvel album des Limiňanas ça ne se refuse pas. Ça se déguste même avec envie et délectation ! Les ronchons diront que la formule est toujours la même (Post Gainsbourg / et Post Pop 60’s)…
Mais les grincheux on leur pisse à la raie et on va continuer à revendiquer notre droit à s’éclater !
10 titres sur ce 5ème album qui démarre et se termine par un instrumental. Ouverture, clôture… une fin façon western spaghetti, cowboy solitaire qui s’éloigne dans le couchant… Beaucoup de guest sur cet album enregistré pour partie (et mixé) à Berlin par Anton Newcombe qu’on entend sur le disque et Andrea Wright son ingé son. Donc mister Anton au chant (et aux guitares), Emmanuelle Seigner et Bertrand Belin viennent en pousser une, et Peter Hook revient poser sa basse sur une chanson parce qu’apparemment leur 1ère collaboration avait été également appréciée par les 2 parties, Pascal Comelade est aussi passé faire un tour, comme Renaud Picard et les australiennes de Pink Tiles pour des choeurs…
Le chant alterne toujours français et anglais…
Si la pochette et très rouge incandescente c’est plutôt le côté shadow qu’on ressent sur cet album un poil Velvetien et mélancolique. Bref dans le right mood pour l’hiver !
[BT]
En concert  : Mercredi 12 Décembre : The LIMINANAS (Garage pop Yéyé, excellent) + JOHNNY MAFIA (Indie Garage), au Brise-Glace, à Annecy,
Et :
Vendredi 14 Décembre : The LIMINANAS (Garage Pop Yéyé excellent) + MAKE OVERS (Garage Punk, Afrique du Sud), à la Belle Electrique, à Grenoble
Gagnez vos places pour ce concert en envoyant le mot de passe LIMINANAS à concours@campusgrenoble.org
CHEAP STAR
Songs for the farrelly brothers, CD, Digital
Z&Zoé Rds
Avec ce nouvel album Cheap Star se dégage encore plus de l’ombre tutélaire des Posies en dépit du fait que Jon Auer joue sur presque tous les titres et ait enregistré l’album, à l’exception d’une chanson dont s’est chargé Ken Stringfellow... on reste en famille.
J’ai toujours aimé les disques de Cheap Star mais il faut constater qu’avec celui-ci ils ont franchi un palier affirmant encore plus leurs talents.
Tout d’abord celui de compositeur capable d’écrire neuf merveilles parfaitement équilibrées, gracieuses, élégantes, aériennes mais également musclées quand il le faut !
Le parfait équilibre entre vigueur et mélodies.
Talent d’interprète, également présent sur toutes leurs chansons et également sur la reprise de « Into your arms » (The Lemonheads… une cover pas choisit au hasard). Une maîtrise soyeuse, un sens de l’équilibre proche du plus que parfait.
Enfin, talent pour s’entourer de gens capables de réalise l’album de façon idoine. C’est-à-dire en mettant en valeur chaque élément pour sublimer l’ensemble.
Pensez à un Pixies au mieux de leur forme et ultra mélodieux, ou au Lemonheads comme on les rêve !
Un must !!
[BT]
En concert  : Samedi 15 Décembre : TAHITI 80 (Indie Pop) + CHEAP STAR (Power Pop élégante), au Brin de Zinc, à Chambéry – Barberaz