mardi 26 mai 2015

Chroniques : ACID BABY JESUS + MILES OVER MATTER + MANILLA ROAD



ACID BABY JESUS
Selected Recordings,
Slovenly Rds
Oui je sais encore un groupe affublé de l’étiquette Psyché. Mais avec les grecs d’Acid Baby Jesus on est loin des minets hipsters avec doigt sur la couture, ici la musique est sombre, rampante, menaçante.
J’avais déjà beaucoup aimé leur premier album, mais celui-ci est encore meilleur. On y sent une vraie progression et un groupe soudé par les tournées.
Enregistré sur une période de 2 ans ces 11 titres enchainés sans temps mort en 35 mn mettent l’accent sur les rythmes insidieux, souvent lents et bizarres, où se greffent la guitare et l’orgue qui souvent ne mégotent pas sur les effets. Ainsi qu’une belle liste d’instruments ‘exotiques’ utilisés avec discrétion et discernement. Au-dessus de tout cela se posent des voix qui sont là pour sublimer les chansons.
Ça fait du bien d’écouter un tel album qui revient à l’idée première du psychédélisme : ne pas se mettre de barrières, mais sans que ça ne vire au grand n’importe quoi. Un album, un vrai, cohérent et homogène. Une vraie réussite, surtout !
[BT]
En concert : Dimanche 31 Mai : DELACAVE (Gloomy Wave - Triple alliance internationale de l'est / Crest) + ACID BABY JESUS (Psych Garage Trash, Grèce, excellent),à La Griotte, à Die (26)


MILES OVER MATTER
The Vagabonds of Psychedelia: The Anthology 1980 – 82, CD
Detour Rds
Etrange disque que voilà : une compilation d’enregistrements disparates (14 en studio et 6 live) qui montre un groupe qui est certes rangé sous l’étiquette Psyché mais qui appartient en plein aux années 80. Miles Over Matter ayant fait partit de l’ephémère mini mouvement londonien du second summer of love et avaient mis 2 titres sur la fameuse compil « Splash Of Colour » de 1981.
Résultat : une musique qu’on pourrait qualifier de croisement entre Proto Punk, Revival Psyché, Post Punk… par moment ça me fait penser aux Banshees (sans Siouxie) ou au 1er album d’Adam & The Ants, à d’autres moments je pense aux Easybeats de la période flamboyante. Voir aussi à Material flirtant avec les limites du Dub blanc. Ou encore au jeune Costello, voir au JAM.
Bref carrément le grand écart… ce qui, en ces temps de formules musicales scolairement recrachées, apporte un salvateur vent de fraîcheur ! Un grand !!
Evidement ça rend le disque un peu hétéroclite mais jamais lassant.
Miles Over Matter a été une sorte de précurseur de la scène de Madchester. Comme un ovni certes, mais le genre qu’on laisse bien se glisser dans nos oreilles trop blasées.
Une vraie bonne grosse découverte !!!
[BT]


MANILLA ROAD
The Blessed Curse, 2LP, 2CD
ZYX Music
Pour les die hard fans (comme moi) chaque nouvel album de Manilla Road est une grosse attente. D’autant que depuis le milieu des années 2000 le groupe de Wichita est très en forme !
Donc forcément celui-ci je me suis jeté dessus. Et franchement une fois encore j’ai bien fait !
Comme depuis 4 ou 5 albums Manilla Road joue avec une partie de son propre héritage musical en brodant autour de mélodies et harmonies caractéristiques de leur style totalement unique, tout en additionnant cela  de choses nouvelles, pour proposer des disques vraiment intéressants.
Sur ce ‘The Blessed Curse’ il en est ainsi aussi !
Au rayon des différences : un son de guitare qui, si il reste totalement unique et propriété exclusive de Mark Shelton, à légèrement évolué dans sa sonorité. Suffisamment pour que ce soit perceptible dès la première écoute, sans que ce soit choquant.
On note aussi un gros travail sur les voix, leur addition / multiplication, leurs textures qui apportent une profondeur aux morceaux et une épaisseur au son.
L’alternance guitare saturé et acoustique au sein de pas mal de titres amène une vibe particulière et respirante à l’ensemble. Ainsi qu’une vivifiante complexité.
La rythmique tire le Heavy Metal Epic si unique de Manilla Road vers une dimension un peu plus ‘moderne’, sans, heureusement, tomber dans les travers du son totalement clinique qui sévit actuellement.
Quelques effluves Psychédéliques viennent colorer certaines chansons. Avec une utilisation inédite pour le groupe de gammes et mélodies orientalisantes.
Bref entre tradition et nouveautés Manilla Road propose avec ‘The Blessed Curse’ un très grand cru et une des pépites immanquables parmi sa longue discographie (17 albums au compteur) !
Un album rythmiquement et stylistiquement varié mais homogène, parfaitement équidistant entre le clacissisme de son style et renouvellement. Une sorte de solution à la quadrature du cercle.
Tout ceci aurait été suffisant pour rassasier leurs très exigeants fans et en conquérir de nouveaux, tellement cet album est brillant.
Mais comme un bonheur ne vient jamais seul le 1er Cd est accompagné d’un 2ème sous-titré ‘After the muse’ contenant 6 titres inédits (pour 50 mn de musique) de différentes époques de l’histoire du groupe, qui constituent bien plus qu’un banal disque bonus. Loin d’être des fonds de tiroirs ces morceaux restés inachevés sont présentés là dans des versions totalement abouties grâce à l’apport d’une paire de guests et surtout suite à la visite des muses de la création… (comme l’explique Mark Shelton dans les notes qui occupent la moitié des 12 pages du livret accompagnant le disque).
Si ‘The Blessed Curse’ n’est pas à proprement parlé un concept album cependant certains de ces titres ne trouvaient pas leur place en son sein, d’où ce 2ème CD. Hétéroclite certes mais tellement fort. Sur celui-ci Manilla Road montre que depuis les années 70 il a bousculé l’histoire du Heavy Metal pour imposer sa signature !
Un deuxième disque qui respire la liberté : de formes et de sonorités. Il propose quelques explorations musicales incroyablement fortes, vastes et excitantes. Ici on entend du Heavy Epic et Psyché, des digressions guitaristes incroyables avec parfois des plans acoustiques qui nous portent jusqu’au bord de la Weird Folk. Des passages planants alternent avec des plans plombant… je dirais le versant le plus Free de la musique de Manilla Road.
Certains morceaux se développant délicieusement sur près de 10 mn ce qui laisse le loisir à Mark Shelton et à ses gars (dont une paire de guests et d’anciens membres du groupes) l’occasion de bien démontrer à quel point ils sont un groupe unique !
La guitare si typique, la voix (voie ?) personnelle et le style inimitable de Manilla Road montre une fois encore ce qui le différencie de 99% de la production musicale !
Un nouveau disque avec deux facettes différentes pour doubler le plaisir !
[BT]

mardi 19 mai 2015

Chroniques : TOKYO SEX DESTRUCTION + The LOONS + RICH DELUXE



TOKYO SEX DESTRUCTION
Sagitarius – LP, CD
B Core / Revanches  Music / La Baleine
6ème album déjà pour les espagnols qui reviennent après quelques changements de line up et quelques interrogations métaphysique sur la vie et sur le Rock’n’Roll. Dès la première écoute on se rend compte que les Tokyo Sex Destruction sont toujours capables de pondre de très bons albums ! Succulent même se cru 2013 !
A la croisé de la Soul sixties et du Garage Rock. Un mélange rehaussé par un peu de percus latino cubaines, sous l’ombre tutélaire du MC5 et de Martha & the Vandellas, avec parfois aussi des relents de Heavy Funk 70’s. Le tout dans un esprit à la Make Up de la période torride. Groupe avec lequel ils partagent des aspirations ‘révolutionnaires’, et, désormais, beaucoup de voix féminines. Plein de cuivres aussi sur ce ‘Sagitarius’, et aussi de Groove (baby) qui nous ramènent vers les 60’s, les 50’s, et même par petites touches vers la fin des années 40. Le miracle de cet album c’est que contrairement à une majorité de ce qui sort actuellement ça ne sonne pas du tout nostalgique !
[BT]
En concert : Lundi 25 Mai : TOKYO SEX DESTRUCTION (Rock Garage groovy, Espagne) + DON GLOW (Power Garage), au Brin de Zinc, à Chambéry
http://www.minimal-chords.org/                                           http://www.brindezinc.fr/


The LOONS
Inside out your mind, LP, CD, Digital
Bomp! Rds
Je ne sais pas comment je me suis démerdé mais je n’avais jamais écouté un disque des Loons avant celui-là… et franchement si ils sont à la hauteur de ce chef d’œuvre, alors faut que je me grouille de les acheter.
Sur ce disque très entrainant, frais, vivifiant et gai, on dirait que Monsieur Mike Stax (le gars derrière Ugly Things Magazine, ex Tell Tale Hearts…), Madame et leurs amis semble avoir assemblé tout ce qu’ils aiment pour bâtir un disque imbattable !
Croisement idéal de Garage Punk Sixties Psyché, Beat, Pop Power, Freakbeat, et autres choses du même acabit la musique des Loons aboutit sur cet album (leur 4ème) à la synthèse parfaite, c’est-à-dire : UN VRAI GRAND DISQUE DE ROCK. Loin de toute étiquette, revival, micro scène et autres tacherons appliqué.
Une collection de 11 chansons très brillantes qui sont à la fois des instant hits et, constituent un album parfaitement équilibré et complet !
Ça sonne comme ça devrait toujours : simple (en apparence, le travail quand on a du talent et de l’éducation on ne le laisse pas apparaitre), respirant, puissant et acéré.
Giga baffe un grand coup de fraîcheur pour vos oreilles !!!
[BT]


RICH DELUXE
Orchids, CD, Digital
Bang Bang Rds
Cet homme est un anglais exilé en Lorraine, il réunit une sorte de super-band autour de lui pour enregistrer ce très soyeux album. Une œuvre belle, vaste et surtout addictive, oh combien.
Entre Pop luxuriante façon Kinks grand cru et Soul sixties (mais pas revival), avec incursion côté jamaïcain  (early Rocksteady… mento…) mâtiné de spleen jazzy… avec une ambition qui fait penser parfois à des bandes originales de film. Allant jusqu’à évoquer une certaine idée de ‘l’anglicité’ et de la tradition du cabaret musical…
Vraiment un disque unique et qui non seulement se distingue de la production actuelle mais de ce qu’on a eu l’occasion d’écouter ces 20 dernières années. L’exploit de cet album est de ne pas du tout sonner passéiste !!!
L’orchestration est tour à tour luxuriante (cuivres, orgues, cordes…) ou particulièrement dépouillée, au service de compositions classieuses, splendides et sur-efficaces. Plus que ça même !
Difficile de dire avec des mots la profondeur et l’ampleur de ce disque !
Tout à la fois mélancolique et plein d’entrain. Un toboggan d’émotions sans affect ni émotivité.
Chaque nouvelle écoute vous apporte une révélation parmi ces 14 chansons (16 en digital) !
Une œuvre magnifique et atemporelle qui s’appréciera encore dans 10 ans !
[BT]



vendredi 15 mai 2015

Chroniques : MUDHONEY + BIG MOUNTAIN COUNTRY + JAMES McMURTRY



MUDHONEY
Vanishing Point – LP, CD, Digital
Sub Pop / Pias
Est-il possible qu’un groupe qui a 25 ans de carrière soit capable de sortir son MEILLEUR ALBUM ?
Mudhoney prouve que OUI !
Certes plus calme qu’à ses débuts tapageurs et ébouriffés, le quatuor de Seattle est toujours capable de publier des disques hyper excitants. Depuis « Since we’ve become fluorescent » et « Under a billion sun » on sait que Mudhoney est revenu à son meilleur !
Alors celui-ci ?
La production est simple, franche, efficace (et elle prend toute sa dimension si vous Play at maximum volume), les chansons rentrent dans votre cortex et n’en sortiront jamais !!! 10 titre IMPARABLES, avec des ‘arrangements’ discrets : clap hands, piano, chœurs, orgue, tambourin, théremine… embellissent les morceaux comme un écrin pour des pépites, sans en affadir l’éclat.
Un nouvel album FOR-MI-DABLE qui donne envie de se taper les km pour allé les voir en concert…
[BT]
En concert : Mercredi 20 Mai : MUDHONEY (Maître du Grunge) + WHITE HILLS (Noise Psyché, énorme, Usa) + BARTON CARROLL (Folk, Usa), à l’Usine, à Genève
Et :
Vendredi 22 Mai : MUDHONEY (Maître du Grunge) + WHITE HILLS (Noise Psyché, énorme, Usa) + BARTON CARROLL (Folk, Usa), à l’épicerie Moderne, à Feyzin, (69)


BIG MOUNTAIN COUNTRY
Breaking sound, LP, CD, Digital
Gas Vintage Rds / Goodfellas
Comme pour beaucoup de disques de ce genre une écoute rapide vous fera passer à côté de ses qualités. Qui sont nombreuses. Pour décrire vite je dirai : Psyché / Garage 60’s italien. Sauf que faire rapidement n’est pas la bonne méthode avec Big Mountain Country (le nom aussi peut vous induire en erreur).
En effet pour son 1er véritable album le groupe mélange plein d’éléments différents dans leur musique ! Ceux cité ci-dessus mais aussi des relents Néo Beat rappelant les meilleures heures de la pléthorique scène italienne du revival 80. Du Rock planant aussi, un peu de Freakbeat, une paire de vocaux qui ne dépareraient pas sur un album de chez Voodoo Rhythm Rds, de l’Americana… Mais aussi une touche Noisy façon 90’s, parfois des trucs pré Shoegaze. Bref beaucoup de chose pour se démarquer du tout-venant.
Mais surtout d’excellents titres. Forts. Ouvragés. Construits. Et finement interprétés. Avec beaucoup de voix : homme, femme, chœurs… De l’orgue et des guitares de tous types, des effets (beaucoup mais sans excès), voir des passages avec du violon.
9 titres en 37 mn de beauté, de finesse d’élégance et d’intelligence. Mais pas de celle qui inhibe plutôt de celle qui laisse aussi le corps exulter !
[BT]
En concert : Samedi 6 Juin : BIG MOUNTAIN COUNTRY (Psyché excellent, Italie), à Le Cabinet, 54 Bd de Saint-George, à Genève
Et :
Dimanche 7 Juin : BIG MOUNTAIN COUNTRY (Psyché excellent, Italie), au Thunderbird Lounge, à Saint Etienne


JAMES McMURTRY
Complicated game, Lp, Cd, Digital
Complicated Game / Pias
Je confesse que je ne connaissais pas ce gars avant de recevoir cet album. Qui est pourtant son 8ème album studio (en 25 ans de carrière). Ce gars-là étant l’archétype de l’artiste chouchou des critiques largement ignoré par le public…
De plus je ne suis pas friand des albums acoustique. Mais là je me suis fait avaler par cette musique. Sa beauté simple, éclairante, profonde. Ses arrangements assez peu apparents mais bien présents et délicats.
J’ai peu de points de comparaisons dans ce genre alors je dirai : imaginez le Springsteen acoustique en moins chiant (je vais encore me faire des amis) ou Town Van Zandt en grande forme.
Si on bien dans la grande tradition de la musique américaine des song writers qui évoquent les grands espace, la route, la vie des outsiders et de la solitude des espaces urbains tout autant que ceux de la vaste campagne, musicalement on n’est pas enfermé dans un carcan.  Ici on peut entendre des influences de la tradition musicale des Appalaches tout autant que des relents celtiques… Du Blues bien sûr. De la Folk évidement… bref ce qu’on regroupe sous le vocable fourre-tout d’Americana… celui du meeting pot du grand creuset des Usa d’un temps qui semble bien perdu. Cependant cet album de James McMurtry ne sonne pas du tout passéiste. Il révèle même une sorte de post modernité très fraîche et assez inexplicable mais qui ne contribue pas peu à son intérêt sans cesse renouvelé !
[BT]




mardi 12 mai 2015

Chroniques : DIVIDERS + The MUFFS + PRETTIEST EYES + The JUNCTION


DIVIDERS
Fourwalls Farewell, Lp, Digital
Beast Rds / Casbah Rds
Je dois dire que je ne suis pas loin de l’overdose de cette vague néo psyché actuelle, donc quand ce 1er album est arrivé entre mes mais je me suis dit : encore ?
Heureusement ce disque est bien plus et bien meilleur que la production de cet épiphénomène musical à la durée de vie (trop) longue.
A cela beaucoup de raisons :
D’abord Dividers injecte un gros paquet de nerfs (ou de couilles, c’est comme vous préférés) dans sa musique, bien assez pour se démarquer et, la rendre passionnante / palpitante !
D’autre part leurs sources d’inspirations ne se situent pas du côté du San Francisco actuel, mais bien ailleurs. Dans plusieurs ailleurs dirai-je même.
Indie Rock 90, Brit Pop, Freakbeat 66, Noise, Trash Blues, C86. Et bien entendu psychédélisme mais pas envisagé comme une recette, au contraire : comme une liberté possible.
On peut entendre dans leur musique à la fois du proto Shoegaze et un petit côté Dogs extrêmement réjouissant !
Enfin en agglomérant tous ces éléments ils composent des CHANSONS formidablement accrocheuses ce qui donne un album qui s’écoute de bout en bout, car il est à la fois une œuvre homogène et, un assemblage de titres percutants & excitants.

Totale réussite !
[BT]
En concert : Samedi 16 Mai : DIVIDERS (Néo Psych-Gaze, excellent), au Trokson, à Lyon. Entrée gratuite


The MUFFS
Whoop Dee Doo, LP, CD, Digital
Burger Rds
Bien content d’avoir enrichi ma collection de disques des Muffs avec ce nouvel album !
Car la cuvée 2015 du trio de L.A est un bien bon cru à même de rassasier leurs (exigeants) fans. Peut-être pas leur meilleur mais clairement dans le peloton de tête. Donc, si vous ne connaissez pas la musique des Muffs alors vous pouvez utiliser ce « Whoop Dee Doo » comme porte d’entrée dans leur univers.
Certes pas grand-chose de nouveau sous le soleil (à part un max de plaisir). Ah si, une collection de formidables nouvelles chansons !
Avec toujours ce style inimitable. Qui doit beaucoup à la voix de peste de Kim Shattuck qui module toujours son organe entre les titres les plus Pop et ceux tirant vers le Rock éraillé.
Indie 90, Power Pop modernisée, Garage, Pop Punk… tout ça mais dans un dosage qui est seulement le leur ! Avec donc toujours cette facilité pour pondre des chansons évidentes, accrocheuses et simples, comme le faisait (dans un genre différent mais dans un esprit similaire) les Lemonheads quand ils étaient le meilleur groupe du monde.
Les Muffs ont toujours su sortir des disques qui donnent de la joie de vivre. Et pour cela je dirai toujours : MERCI !
[BT]


PRETTIEST EYES
Looks, LP, Digital
Aagoo Rds
Rock narcotique. Psych Punk Noisy. Garage barré bluesy rampant. Avec des relents électroniques primitifs…
Lorgnant vers Suicide ou White Hills. Ou même les Scientists, et Spacemen 3 mais sans passéisme ni copie !
Comme si The Horrors du 1er album avaient fait main basse sur tous vos champis…
9 titres en seulement 28 mn pourtant le pouvoir hypnotique de ceux-ci les font ressentir comme étant plus long (et plus c’est long plus c’est bon dans ce cas précis).
L’orgue comme les guitares ont un son bien cracra… la voix aime les effets aussi, sans jamais tomber dans le n’importe quoi et l’inaudible.
Leur reprise du ‘LSD’ est une merveille, pourtant je ne plaisante pas avec ça vu que c’est une grande chanson et que très peu de ceux qui s’y sont attaqué n’ont pas été ridiculisés par sa magnificence. Les Prettiest Eyes s’en sortent très haut la main avec une relecture délectable !
Après un mini album et un EP le trio californien écrase tout sur son passage et avoine sévère la concurrence qui parait bien fade en comparaison !
Quelques bidouillages par ci par là, un titre chanté en espagnol, une déchirade Noise par là… Quel festin sonique !!!!
[BT]


The JUNCTION
Hardcore Summer Hits, CD, Digital
Dischi Soviet Studio
Situé entre la Power Pop façon 90 (Fastbacks, TFC, Posies) le Hard Core Melo la musique de ce groupe italien se ressent aussi de son fort zeste d’Indie Rock et d’une grosse pointe de Pop Punk. Sans oublier quelques relents de Brit Rock à la Art Brut. Le tout avec l’efficacité mélodique des Buzzcocks de la meilleure période !
Les chansons sont vives et accrocheuses, rythmées mais sans excès ! Ce 2ème album de The Junction possède un paquet de qualité. Principalement ces 12 chansons impeccablement efficaces !
Oh que oui !!! Un disque qui se joue encore et encore et encore avec une collection de hits pour l’été pas forcément aussi hardcore que l’annonce le titre mais fortement addictif ça c’est garantis !!!!!!!!!!!!!!!!!!!
[BT]

dimanche 10 mai 2015

Chroniques : STICKY BOYS + OH! GUNQUIT + BABY CHAOS + FUCK KNIGHT


The STICKY BOYS
Make Art, CD
Listenable Rds
2ème album pour le trio parisien qui additionne son Heavy Rock d’une touche de Punk Rock, l’assaisonne d’un rien de Hard Rock 80, et le pimente d’une lichette de Hard Core mélodique.
Les chansons sont relativement simples mais atteignent leur but : vous faire chantonner en chœur, secouer les genoux ou agiter le sac à poussière.
Cependant il faut quand même s’en méfier un peu de ce côté basiques, quasi simplet, car le trio tire le maximum de tout ce qu’il a ! Notamment le bassiste qui est toujours bien présent là où il faut. J’ai une petite réserve sur le son de caisse claire mais ça c’est mon côté enculeur de mouches qui ressort.
Car au final ce qui compte avec les Sticky Boys c’est qu’ils font des chansons qui donnent du plaisir et qu’on réécoute pour se mettre le cœur en joie.
[BT]
En concert : Samedi 16 Mai : Soirée J’irai Jammer Sur Vos Tombes n°2, avec : The STICKY BOYS (Hard Rock’n’Roll) + concours de Air Guitar, DJ Henri Death… à La Bifurk, à Grenoble


OH! GUNQUIT
Eat huppies and dance, LP, CD, Digital
Dirty Water Rds
Oh la vache quel album enthousiasmant !
Varié et excitant comme tout. Le menu proposé par Oh! Gunquit est épicé, les saveurs marquées et diversifiées, avec des plats puissants mais cependant très subtils.
Oh oui voici un album qui ressemble à un menu complet : de l’amuse-bouche au pousse café  avec toutes les options : la ronde des entrées, le plat principale, le trou normand sans oublier la farandole des desserts. Intense !
Pas facile de qualifier la musique de ce quintet londonien. Vraiment pas et c’est un des puissants charmes de ce disque. Indie Garage Rock avec un côté B 52’s ultra modernisé, une bonne grosse louchée de Surf, et de musiques pour danser. Oui, faire onduler les corps lascivement semble être une des idées maitresse de cet album. Exotica et Punk en pleine collision, et en plus ça ne sonne pas revival.
R&B sauvage et New Wave… ça jongle avec les icones trash & B-movies c’est sûr mais ça le fait plutôt autrement que ce à quoi les concurrents nous ont habitués à produire. Et ça me met en joie !!! CHAUD !
[BT]

BABY CHAOS
Skulls, Skulls, Skulls, Show me the glory, LP, CD, Digital
Kicking Rds / Three Hands Rds
Normalement je ne suis pas hyper enthousiaste sur les reformations, mais là ça claque ! Donc si c’est pour sortir des disques comme celui-là, je dis : « OUI ! »
Attention ce nouvel (et inespéré) album de Baby Chaos il s’immisce progressivement en vous  et il fore profond dans votre cortex.
Démarrage plutôt avec des chansons mid tempo posées puis augmentation du braquet pour accélérer un peu l’allure sans jamais passer en sprint. On reste sur le registre de la chanson. Dans une veine entre Pop Indie (tradition 90 meet 2015) et Power Pop là aussi entre la modernisation que les 90’s ont apporté et le coté actuel.
Si les trois premiers titres sont de formidables mises en bouche, le 4ème démontre que Baby Chaos n’a pas perdu sa capacité à pondre des instant hits. Et à partir de là l’album passe dans une nouvelle dimension !
Pop song hyper efficaces, refrains addictifs, hooks, mélodies, chœurs… bref TOUT LE VRAI TRUC !
L’album se termine sur une avalanche de tubes ! Qui sont en plus des chansons ambitieuses. Total réussite !
[BT]


FUCK KNIGHTS
Puke all over themselves, CD
Boss Hoss Rds / Area Pirata
Rhythm & Beat Garage tirant vers le Pub Rock par moment et vers le Freakbeat par ailleurs…
Formule bizarre dans la musique et dans la formation de ce quatuor de Minneapolis : le batteur a un drum kit ultra réduit et assure le chant lead, le 4ème membre est à la fois trompettiste et claviériste (et doit bien aussi toucher à l’harmonica).
Leur nom est brillant, leur musique l’est toute autant, celle-ci tire parfois vers des choses limites ‘free’ et se recentre par moment sur des titres très courts et directs.
Tellement plus passionnant que toute la scène Néo Psyché Indie actuelle (en tout cas à mes oreilles). Bien plus aventureuse et variée en tout cas !
Avec le bon équilibre entre Garage Psych / Beat Trash et parties tortueuses…
16 titres sur ce Cd au superbe digipack. J’avais aimé leur 1er sortit par la même maison, mais là les Fuck Knights ont réalisé un bond en avant de géant !!!!
[BT]


lundi 4 mai 2015

Chroniques : CANTHARIDE + NOT SCIENTISTS + The SPLITS + ANDY GABBARD



CANTHARIDE
A bridge to build, LP (10 titres) + CD (13 titres inclus), Digital
Closer Rds
Voici un album d’une grande richesse dans sa musicalité. Dans l’esprit de groupes aussi vastes que les Died Pretty, Shredded Ermines ou Tom Petty & The Heartbreakers… Avec l’aisance et la class des Only Ones et des Posies réunit !
Quant à leur style on est dans une Power Pop très modernisée et sans aucune forme d’œillère puisqu’on y entend parfois de l’Americana, et un croisement de Pop Folk qui aurait une grosse vibration du côté de l’âme !
Cantharide c’est surtout un groupe avec une personnalité indéniable, beaucoup de touché et de finesse. Et un gros talent pour composer des chansons qu’on n’oublie pas !
Voici donc un album varié, riche et cohérent. Rock Indie envisagé simplement et seulement du point de vu de Cantharide. Ça nous sort de l’ordinaire. C’est leur 2ème album et c’est comme une évidence qu’il sorte chez Closer Rds. Ces gens de goût ne pouvaient pas manquer de se rencontrer !
[BT]


NOT SCIENTISTS
Destroy to rebuilt, LP, CD, Digital
Kicking Rds / Pias
Attention il faut un peu se méfier de ce disque. Il rend vite addict ! De plus on pourrait avoir une idée fausse de ce quartet qui sort là son 1er album (après 2 minis)… Vu leur pédigrée on pourrait s’attendre à un certain type de musique… et au finale le résultat sur ce disque est assez différent… Mais très bon.
Pop Punk ensoleillé, entrainant, très mélodique, avec une rythmique assez sautillante, un gros travail mélodique sur les guitares. Et beaucoup de voix et de chœurs… Les chansons sont diversifiées et percutantes avec toujours un côté très accrocheur que ce soit sur les mid tempo ou sur les titres plus rythmés. Et parmi les 11 morceaux de cet album il y a une bonne poignée de tubes ! Le quatuor de briscards démontre une facilité d’écriture qui les situe pas loin de Bob Mould ou Superchunck. La class !
Une régalade !!!
[BT]
En concert : Vendredi 8 Mai : Long Live RockFest, avec : ARCHITECTS uk + STICK TO YOUR GUNS usa + BETRAYING THE MARTYRS fr + FRNKIERO (OF MY CHEMICAL ROMANCE) usa + DEEZ NUTS aus + BEING AS AN OCEAN usa + ATLAS LOSING GRIP swe + DEVIL SOLD HIS SOUL uk + TRASH TALK usa + THE ALGORITHM fr + NOT SCIENTISTS fr + THE SLUGZ fr + PROMETHEE ch + CHASING AFTER TIME fr, au Transbordeur, à Villeurbanne (69)
Et : Mercredi 13 Mai : The UNDERTONES (les Undertones quoi) + NOT SCIENTISTS (Pop Punk), aux Abattoirs, à Bourgoin Jallieu


The SPLITS
II, LP
Dirtnap Rds
Pour leur 2ème album les quatre finlandaises débarquent chez Dirtnap Rds. Avec un album vraiment fort, varié, plein et diablement remuant !
Beaucoup de guitares là-dedans (entre Indie 90 et Punk 77 avec des touches de Post Punk remixé Garage) mais aussi assez régulièrement un orgue qui a un son qui nous sort du tout-venant.
On pourrait penser (après une écoute rapide et superficielle) à une version cra-cra de Hole du fait de la voix de peste et d’une certaine capacité à pondre des chansons énervées et cependant très accrocheuses. Cependant the Splits sont à la fois plus fines, et plus brut, avec surtout un évident talent pour composer un album dense et ambitieux sans jamais sombrer dans les plans pour étudiants prétentieux, chaque titre ayant la dose de tension qui convient, même les mid-tempo… Musicalement ça lorgne parfois vers un Garage Pop mais rêche, d’autre fois vers des B52’s voulant faire danser dans un hôpital psychiatrique.
Un album qui nous prémunie idéalement des stéréotypes habituels ! Et c’est devenu si rare !
Indispensable !
[BT]


ANDY GABBARD
Fluff, LP, CD, Digital
Alive Natural Sound Rds
Si je devais définir cet album très rapidement je dirais : Teenage FanClub et les Posies croissant le destin de la scène Néo Psyché américaine actuelle le tout au cœur de chansons qui ont l’efficacité de celle qui étaient sur ‘Nevermind’ !
Oui rien que ça !
Avec en plus le côté disque que pour nous les nervis de la scène underground (enfin pour le moment). Les méchantes langues diront qu’il pique à la Fois à Ty Segall et à King Tuff. Je dirais plus au second, mais avec quand même une vraie personnalité et une belle capacité à pondre des chansons qui font mouche immédiatement.
Ça parait simple comme ça sauf que lui y arrivent alors que des milliers d’autres s’y sont cassé les dents !
Je vous conseille vivement d’écouter ce 1er album en solo et de vous faire votre propre religion sur la musique du monsieur !

[BT]