mardi 31 mars 2020

Chronique : NEWPRIMALS + BLACKBIRD HILL + MICHAEL MONROE


NEWPRIMALS
Horse girl energy, LP, CD, Digital
Learning Curve Rds
Ce trio mixte de Minneapolis s’est formé en 2016 et sort son 1er album seulement maintenant, sûrement pour peaufiner leur style, leur son, leur personnalité !
Et dès le 1er contact on constate qu’il y a une très forte adéquation entre le nom du groupe, le visuel de la pochette et son titre, ce qui dispose à entendre la musique faite par Newprimals. Qui ne vous trompe pas sur la marchandise avec un patronyme comme celui-ci !
Noise Rock sur rythmes primitiviste urbains pour danses macabres…
Collision sonores et pas de danses robotico-métronomico saccadés !
La rythmique hésite entre danse de Saint Guy et primitivisme urbain !
C’est dissonant et bruitiste, ça donne envie de se gratter frénétiquement les oreilles. Cependant ils titres ne sont pas dénués de mélodies, loin de là !
Brutaliste, énergique, trépidant, puissant !
Oh putain que ça fait du bien !
[BT]
BLACKBIRD HILL
Razzle dazzle, LP, CD, Digital
Lagon noir / Pschent Music
1er album pour ce duo bordelais qui n’aurait pas dépareillé sur Alive Rds, tant ils naviguent eux aussi dans les eaux boueuses d’un Blues bien épais… en effet la proximité avec des Left Lane Cruiser, Black Keys,
La musique des Blackbird Hill comme leur nom le laisse imaginer est très marqué par les Usa, la musique, les grands espaces, la littérature (références à Jack London et Kerouac…), univers mentales et visuels…
Ici le Blues est une musique épaisse, puissante et solide qui évolue jusqu’aux frontières du Stoner d’un côté, de la Country de l’autre quand arrive le banjo…
Le son, la production et le chant sont dans un bel équilibre entre clarté et puissance. Gros grain et précision ! A la fois boueux et propre…
Un album équilibré, et fort en intensité !
[BT]
MICHAEL MONROE
One man band, CD, LP, Digital
Silver Lining Music
Je suis un énorme fan d’Hanoi Rocks depuis l’époque de Enfer Magazine, et j’ai l’intégralité de leur discographie en vinyle et en CD. Depuis leur tragique séparation le suit les pérégrinations musicales de chacun des membres survivants, mais il faut reconnaître que les résultats sont rarement à la hauteur de mes grandes attentes (à l’exception très notable de « Coming Down Slow » l’euphorisant album live de The Cherry Bombz, de Demolition 23, l’album des Fallen Angels est bon aussi).
Jusqu’ici les albums solos de Michael Monroe m’avaient fait penser : pas mal, bof, sympa, voir vraiment bon…
Mais avec ce ‘One Man Gang’ on change de braquet ! Et on revient au meilleur !!!!
La chanson d’ouverture de l’album (qui lui donne d’ailleurs son nom) est un putain de Instant Hit qui envois valdinguer les étiquettes et touche direct au cœur les fans de Rock musclé !
Quel bonheur !
Ensuite on navigue entre Heavy Rock, Hard FM, Rock punkyfié… on y retrouve certains des thèmes et obsessions de feu Hanoi Rocks…
Contrairement à beaucoup Michael Monroe nous fait revivre les meilleurs moments du Heavy 80 sans nostalgie. Proposant un putain d’album de maintenant !
Puissant, avec 12 chansons imparables ! Excellent de bout en bout !
Ce qu’on attends d’un grand album !
Et ce qu’on espérait plus du grand Michael Monroe !
[BT]

vendredi 27 mars 2020

Chronique : DAVI RODRIGUEZ DE LIMA + MFC CHICKEN + ASTEROID B-612


DAVI RODRIGUEZ DE LIMA
Fantasma, LP, Digital
Sulatron Rds
Parfois les bio qu’on reçoit avec les nouveautés musicales sont bien utile. En dépit de son nom Davi Rodriguez De Lima est brésilien, il vit en Allemagne depuis 8 ans. Il a joué dans son pays d’origine dans Ecos Falsos (Indie Rock) et Orange Disaster (Eperimental Punk) en tant que batteur. Depuis il fait tout seul : composer, jouer, enregistrer, mixer et masteriser. Et même la pochette.
Ceci est son 1er album !
Et à la fois une partie de son travail pour sa thèse en Sound Design. Ce qui devrait faire fuir tous les ‘rockers’ ici présent. Mais il ne faut pas. Restez et écoutez !
Comme on l’imagine il y a ici un gros travail sur le son, les sonorités des instruments (la batterie n’est pas une vraie batterie, mais pas vraiment une batterie électronique non plus, et c’est tant mieux), la basse est remplacée par un Moog, la trompette sonne comme une guitare distordu… les voix sont fantomatiques (vu le titre de l’album on pourrait s’en douter) mais ont une vraie présence et une forte personnalité !
Si tout ceci est fabriqué pour nous faire perdre une bonne partie de nos repères, on est loin des délires de zicos pour zicos.
Mais plutôt dans une œuvre conçu par un fana de musique pour des fans de musiques qui sont ouvert à l’expérimentation et prêt à s’investir dans l’écoute attentive et prolongée d’un disque !
Bon quant à qualifier la musique de Davi Rodriguez De Lima ça n’est pas très simple et c’est tant mieux !
Disons qui si vous n’êtes pas réticents aux sonorités Stoner, Psych Rock, Indie Noisy, Proto Shoegaze, Kraut, Garage et que vous êtes tentez par l’aventurisme en musique alors vous allez vous régaler !!!
[BT]
MFC CHICKEN
Fast food & broken hearts, LP, CD, Digital
Dirty Water Rds / Folc Rds
Dès les premières notes de la chanson d’ouverture je me suis dis : ouai putain ça fait plaisir de retrouver la musique des MFC Chicken !
D’autant que très vite il s’est avéré que nous avions avec ce « Fast food & broken hearts » (quel excellent titre d’album) un grand cru !
C’est vrai que normalement le Rhythm & Blues ça a tendance à très vite me barber. Mais la musique des MFC CHICKEN m’éclate vraiment !
Et ça n’est pas nouveau (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2016/12/chronique-french-boutik-mfc-chicken.html) certainement parce qu’elle est très puissamment innervé de Garage Punk, de 50’s Wild Rock’n’Roll, de Surf, d’Exotica, voir même d’un rien de Pub Rock !
Tout en restant du R&Blues la musique de MFC Chicken prend une dimension qui échappe à la grande majorité des autres groupe du genre : elle est VIVANTE !
Vibrante et excitante !!!
De quoi faire gigoter vos jambes pendant un moment, revigorer votre cœur de Rockers et faire frémir vos oreilles !
[BT]
P.S. : On est d'accord, la pochette est moche !
ASTEROID B-612
Forced into a corner, LP
Bang! Rds
Du Rock barbelé venant de down under !
Voilà comment on peut qualifier rapidement Asteroid B-612…
Ce qui n’est pas faux, loin de là, mais quand même un peu désinvolte, et irrespectueux eut égards à la qualité des albums, la passion qui anime ses gens, et la carrière du groupe !
Ce « Forced into a corner » est le deuxième album du gang, et fut publié en 1994, uniquement en CD. Donc une fois encore les basques de Bang! Rds remettent à disposition en vinyle un album incandescent, à même de satisfaire tous ceux qui ont encore l’amour du Rock rugueux chevillée au corps !!!
J’avoue qu’à la première écoute je ne fut pas très accroché. Mais pourtant depuis le 2ème passage mes oreilles bourdonnent de ces duels de guitares qui sont dans la tradition Detroit / Sydney / Le Havre / Stockholm qui nous à tant fait bander des années durant !
Vous pouvez écouter tous les enregistrement de John leur ‘leader’ avec le groupe et depuis ici : https://johnnycasino.bandcamp.com/music et je vous recommande de vous pencher sérieusement sur son cas, parce qu’ici il y a mieux que du tout bon !
Ok, mais cet album alors ?
Nous sommes dans le royaume de la guitare et ça ferraille dur ! Très dur ! Rien d’étonnant quand on sait que ce disque fut produit par Dave Thomas des gigantesque BORED! (qui malheureusement est décédé d’un cancer il y a quelques jours).
Une connexion naturelle tant ces australiens étaient obsédés par les guitares qui font fumer les amplis.
Les titres oscillent entre 2’47 et 9’42… ce qui leurs donnent du temps et de l’espace pour délivrer soit un shot brut et brutal d’énergie pur, soit un délire sonique et furieux !
Le remastering donne à l’ensemble un souffle et une grande puissance.
Bref si c’est le genre de came qui vous fait vibrer vous trouverez tout ce qu’il vous faut ici, et plus encore !
[BT]
P.S. : ça n’est pas le premier album que Bang! Rds met à la disposition des fanas du genre en vinyle (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2019/09/chronique-capsula-asteroid-b-612-seine.html )

lundi 23 mars 2020

Chronique : JACK CADES + TAV FALCO + OUTTACONTROLLER + METAL WITCHCRAFT n°5


The JACK CADES
Perfect view, LP, CD, Digital
Beluga Rds / Bickerton Rds
En préambule je dois dire que leur 1er (mini) album sortit en 2018 chez Dirty Water Rds m’avait pas mal désappointé, alors que vu, le line-up de ce super-band j’espérais beaucoup. Peut-être arrivait-il trop tôt dans l’histoire du groupe…
Alors j’étais très circonspect au moment de découvrir ce 2ème album, et très vite mes doutes ont été levé ! Immédiatement les chansons s’accrochent aux oreilles, et une personnalité émerge !
Dès la très maligne pochette on sent que ces 4 là ont bien bossé !
Les compos sont accrocheuses, l’alternance des voix féminines / masculines superbement dosé et les ajouts de chœurs, 2ème voie… un atout maître dans la manche des Jack Cades.
Et puis il,y a de la magie dans leur musique ! Une alchimie, une vibration, une osmose… Sur le précédent je sentais que le groupe essayait d’en mettre plein la vue, ici : IL JOUE !!! Pour le plaisir, le sien, et le notre !
Ah oui qui sont les Jack Cades : Elsa (ex Missing Souls, entre autre) et Mike (Thee Vicars, Baron Four) qui ont composé l’ensemble des 11 chansons, plus Mole (The Embrooks, Baron Four, Galileo 7… et l’excellent State Rds) et Alexandra Cools (Speedball Jr, The Evil Thingies)… comme vous le voyez un beau pedigree que celui de ces quatre là, ce qui en fait attendre beaucoup !!!! Et ce qu’elles/ils délivrent ici !
Désormais bien plus varié et personnel la musique de Jack Cades mélange Rhythm & Beat à l’anglaise, Sixties Garage Punk, Freakbeat, Power Pop, de Psych Rock.
Et s’y rajoute discrètement des touches d’Indie Rock late 80, d’Art Pop et un poil de Surf Music.
Le tout est judicieusement amalgamée dans une musique à forte teneur émotionnelle, mélodique et harmonique.tout en restant rythmée et nerveuses les chansons s’imprègnent en vous ! Et c’est tellement plaisant !!!
Formidable de bout en bout, un véritable album comme je les aime !!!
[BT]
TAV FALCO
Cabaret of daggers, LP, Digital
Org Music
Il y a bien peu de groupes / artistes dont on peut identifier la musique en moins de 15 secondes sans risquer de ce tromper. Et Monsieur Tav Falco est de ceux-là !!!
Le voici qui nous revient à 73 ans toujours vert, toujours créatif et toujours passionnant !!!
Et qu’est-ce que ça fait plaisir !
Pendant de longues années j’ai espéré réussir à le faire jouer ici à Grenoble, mais malheureusement sans réussir à concrétiser ce rêve. Pourtant cet album ayant été enregistré à Rome (avec des overdubs fait chez Sam Phillips à Memphis) souvent Tav Falco ne passe pas si loin de chez nous...
Heureusement il reste les disques !
Et celui-ci est merveilleux !!!
Comme toujours avec les albums de Tav Falco dès que je tombe dedans je suis envoûté ! Et obsédé par sa musique. Celui-ci ne déroge pas à la règle !
En faisant des recherche sur ce disque (pour écrire cette chronique et en diffuser dans l’émission quand ce sera possible) je suis tombé sur 2 descriptions pondues par le label et que je trouve tellement signifiantes que je vous les livre telle quelle : « The master of a raw and shambolic fusion of rockabilly, blues, and fractured noise » et « Cult legend, avant-roots/Rock & Roll raconteur Tav Falco is back ».
Parfois les mots que l’on écrit pour qualifier la musique sont trop forts, mais là il n’en est rien ! Ils sont mérité !
Musique de cocktail pour fin de nuits cabossées, valses maladives, marches funèbres, Blues hors des clichés, Real Rock’n’Roll spirit… et dans le même temps quelque chose de furieusement en prise avec notre temps ! Jamais me semble-t-il Tav Falco n’a autant parlé de notre époque, et de façon aussi ‘politique’.
En revanche, et comme toujours, cet album est formidable et c’est tellement bon de succomber à ses charmes !
[BT]
OUTTACONTROLLER
Sure thing, LP, Digital
Alien Snatch! Rds
Déjà en regardant cette pochette on peut se faire une bonne idée de ce qu’on va entendre sur ce 3ème album : « 4 zazous qui prennent du fun en jouant une musique remuante »… Ces canadiens étaient jusque là passé sous mon radar (c’est peut-être pour ça qu’un de leur récent EP s’appelait ‘No echoe’). Mais je me dis que je vais rattraper vite mon retard !
Cependant je vais également, encore longtemps me raviver les oreilles avec ce ‘Sure thing’ !!!
La vache ça fait du bien en ces temps morose de tomber sur ces chansons aussi enthousiaste et enthousiasmante !
Dès la 3ème écoute certaines chansons semblent faire partie de votre vie, comme tout droit sortie des compils Yellow Pills ! Et ce qui est formidable c’est pour entourer ces instant hits ils y a une collection de chansons toujours catchy et excitantes !
De la Power Pop par le versant sautillant !
Emballant. Euphorisant.
Tout ce qu’on a aimé, aime, et aimera toujours dans le genre !
[BT]
METAL WITCHCRAFT n°5
88 pages A4, noir& blanc, 5 euros
Je vous ai déjà dis ici (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2019/07/chronique-laissez-fairs-moral-panic.html ) tout le bien que je pensais du numéro précédent de ce fanzine !
Et bien ce n°5 est encore mieux !
Plus épais, mieux écris, et mieux présenté… chaque numéro est qualitativement meilleur ! En plus les interviews sont longues et fouillées. Et pour moi c’est top parce que grâce à sa lecture je découvre plein de groupes dont je n’aurai jamais entendu parler sans ça ! Et avec le net je peux écouter et sélectionner ceux que j’aime.
Donc MERCI pour tout ça !
Sont interrogés ici : BLACKOWL, Fëarann de VALUATIR, HEAD OF THE DEMON interview courte mais qui m’a fait craquer sur leur Doom avec un son cru et direct, et là surprise un groupe de Punk/Hc grenoblois INFLUENCE NEFASTE…
On change de médium avec un long échange avec Maxwell le youtubeur Métal, que je ne connaissais pas et que je découvre avec joie. On poursuit dans le multi activiste avec Nathaniel le chanteur de DIONYSIAQUE (du Doom et du très bon) qui à joué dans plein de groupes, à fait un fanzine… résultat plein de choses à dire et à écrire puisqu’il se fend aussi d’un beau texte hommage à l’immense Mark The Shark Shelton (Monsieur MANILLA ROAD).
Et ça n’est toujours pas fini il y a encore les interviews de RÖTTEN et de STONEWITCH de quoi s’en fourrer plein les yeux et les oreilles !
Et, comme tout fanzine qui se respecte, on trouve également dans Metal Witchcraft des chroniques de disques, de livres et fanzines et même un long papier sur une virée lyonnaise pour faire la tournée des disquaires et voir Blaze Bayley live.
Je suis encore en train de découvrir plein de groupes issus de cette lecture et c’est le pied !
Il se commande ici : camille.clerc@yahoo.fr
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