samedi 27 février 2016

chroniques MADCAPS + JIM HARRISON + ONE ARMED MAN + HALF MAN RUN



MADCAPS
Hot sauce, LP, CD, Digital
Howlin’ Banana / Beast Rds
Le Garage par son versant le + Pop. Voir même une certaine idée de la Pop des Sixties à nos jours. Avec un côté trépidant, quasi dansant. Limite frénétique et des arrangements excessivement luxueux pour un penchant très Pop Baroque qui contrebalance et nourri l’album de diversité : des ambiances, sonorités, rythmes, moods…
Un disque très enlevé pour la plupart des chansons dans un esprit ensoleillé qui donne de la joie de vivre et du bonheur existé, et, du plaisir au fils des écoutes souvent répétées et toujours renouvelé tant ce disque et riche et variés. Tout en gardant cependant une vraie unité qui prouve bien que les Madcaps ont une vraie personnalité très attachante et enthousiasmante.
[BT]


JIM HARRISON
Grand Maître
Flammarion
Je ne suis pas un énorme lecteur de Jim Harrison mais à chaque fois je me suis fait embarquer par son univers et son écriture. Pour celui-ci ça a encore été le cas. Oh combien !
J’ai pris ce « Grand Maître » car le nouveau roman de Jim Harrison qui vient de sortir est la ‘deuxième enquête’ de Cliff Sunderson. Alors en élève bien appliqué je me suis dit que j’allais commencer par lire la première. Bien m’en a pris !
Pour raconter brièvement : c’est l’histoire d’un flic du Nord du Michigan (la région des grands lacs) qui part à la retraite et voudrait achever sa dernière enquête, celle concernant un gourou de secte plus que suspecté de pédophilie. Donc voici Cliff partit à sa suite jusqu’à la proximité de la frontière mexicaine.
Sur cette trame de polar Harrison tresse un écheveau de réflexions sur les liens entre la religion, le sexe et le fric à travers l’Histoire. La culpabilité. Le sens de la vie. L’échec. La pèche à la truite (ben ouai quoi : Jim Harrison quoi). Le voyage. La famille… beaucoup de choses en somme, mais toujours intégrées au souffle de la narration. Comme un soutien au rythme de l’histoire (qui n’est pas du tout celui d’un Thriller).
Un peu contemplatif comme il se doit.
Et surtout extrêmement emballant. En tout cas sur moi ça a marché à plein régime.
A tel point que j’ai failli déroger à ma règle qui veut que je ne lis jamais à la suite deux romans du même écrivain (tant le risque d’être ensuite désappointé est grand).
Voici donc un roman de Harrison dans lequel il reprend ses obsessions (la pèche, les indiens, la bouffe, le temps qui passe, le sexe, l’alcool / l’alcoolisme, l’Histoire américaine… qui en font un pur livre de Harrison, mais tout en donnant une autre ‘orientation’ qu’habituellement.
Le bon kiff quoi !
[BT]


The ONE ARMED MAN
Paper bird, LP, CD, Digital
Flying Cow Prod
Indie Rock avec des cuivres. Mais pas utilisés pour jouer des riffs façon Soul / Rock’n’Soul, mais plus sous forme d’arrangements : d’enluminures mélodiques un peu à la façon des Tindersticks ou de Mercury Rev, voir Calexico, en notablement plus Rock.
Pour son 2ème album le quatuor amalgame de bien jolies mélodies qu’il joue de façon plutôt musclé mais jamais sans finesse ni sans raffinement. Il est relativement difficile de rentrer de force les One Armed Man dans une seule case musicale, ils sont bien de leur temps en cette façon de faire syncrétique, mais ils apportent dans leurs compositions bien des éléments qu’on entend rarement ailleurs.
[BT]


HALF MOON RUN
Sun leads me on, LP, CD, Digital
Glassnote / Caroline
Indie Pop héroïque Post Arcade Fire et pré Muse (heureusement). Assez syncrétique comme l’époque le pratique : un peu de Folk, un peu de Post Punk dansant, un peu d’électronique, un peu de Big Rock aussi… beaucoup d’éléments dans cet assemblage, mais pas trop (à mon goût). On flirte avec le Rococo mais moi j’ai toujours aimé ça ! Après à chacun de savoir how much is too much ? En tout cas voici un disque vaste qui laisse de la place et du plaisir pour les réécoutes.
[BT]
Jeudi 3 Mars : HALF MOON RUN (Pop Anti Folk grandiloquent, Montréal) + guest, à l’épicerie moderne, à Feyzin (69)




lundi 22 février 2016

Chroniques : The K. +ZEN + THEE JENERATORS + PASCAL COMELADE & LES LIMINANAS



The K.
Burning pattern etiquette, LP, CD, Digital
Jaune Orange
En voilà un album qui me plait. Qui m’a plu dès la 1ère écoute, et, qui se révèle toujours palpitant après la 10ème grâce à sa richesse sonore.
D’abord ce qui m’a frappé c’est son efficacité Noise Rock. La parfaite synthèse du genre qui vient vous écraser la face.
Puis petit à petit ses éléments constitutifs se révèlent et distillent leurs discrets venins dans votre cortex : un peu de Post Hard Core, un rien de Math Rock, des dissonances sombres qui pourraient rappeler le Swampy Garage Noisy d’UV Race voir de The Drone (une référence à laquelle peu de groupes peuvent survivre) et pourquoi pas même de Death Country sur-amplifiée…
Tout ceci s’amalgamant idéalement dans une musique très métronomique, presque froide, avec des variations de sonorités discrètes et pertinentes. Un grand soin et une grande inventivité sont portés sur le chant, contre chant, voix doublées (souvent, ce qui est un des gros atouts de cet album), backing vocaux…
Tout ceci exprime fortement (comme on dit en cuisine) tout le suc de chaque titre.
Terrible !
[BT]
En concert : Vendredi 26 Février : The K. (Noise Rock / Post Punk, Belgique), au Poulpe, à Reignier (74)


ZEN
Jantar, LP, CD, Digital
VoxProject / Unrecords
2ème album pour ce quatuor de Zagreb qui chante en croate, utilise bien les sons de claviers pour donner un côté un peu 80 à leur Indie Rock syncrétique bien actuel. 
Vox Project le label de Saint Etienne réalise ici (en co-prod’ avec les autrichiens de Unrecords) un fort bel objet, en vinyle bleu transparent, où la musique est largement à la hauteur de son emballage !
Si le nom de ce groupe n’est pas des plus original leur musique a beaucoup d’attrait ! Bien dans la veine ‘post moderne’ actuel ils et elles mélangent des éléments venus de plusieurs époques : Noisy Pop, et, Shoegaze ; ainsi qu’un côté Cold qui rappel ce que les Cure ont fait de mieux soit ‘Disintegration’. Avec des synthétiseurs et autres claviers aux sonorités sur-réelles qui nous emmènent vers une relecture actuelle du Rock planant allemand des 70’s.
Ceci pourrait sonner comme un gros gloubiboulga indigeste, mais pas du tout ces 8 morceaux font bien voyager dans votre tête.
Les belles sonorités de cette langue à laquelle on ne comprend rien renforce l’aspect onirique de la musique.
Tout ceci ayant un savoureux goût de reviens-y qui n’est pas sans évoquer certains alcool ‘exotique’ fabriqués dans ces marches de l’Europe.
[BT]


THEE JENERATORS
Presents The Devil’s Chords, LP, Digital
Twist Rds
C’est déjà le 5ème album de ce quintet de Guernesey. Musicalement on retrouve bien la patte de Mark Le Gallez (ex The Risk, The Redbones, Sacred Hearts) avec beaucoup d’orgue Sixties mais dans une ambiance large pas uniquement Garage, pas mal de trucs qui font un peu penser à la scène Hammond Rock. A quoi se rajoute une bonne dose de Punk. Sans oublier le côté Freakbeat / R&Beat fou. Et puis bien sûr du Rock’n’Roll de tout temps et une élégance Mod très agréable !
A l’instar de sa pochette voici un album complexe qu’il faut écouter beaucoup pour tout assimiler (saxo proto punk, thérémine…) tout comme la pochette qui se révèle petit à petit.
12 chansons variés mais qui comme précédemment restent homogène malgré des sujet bien diversifiés, des sources d’inspirations et des sonorités assez larges.
Un disque fait avec le cœur où les musiciens s’amusent et l’auditeur grandement aussi !
[BT]


PASCAL COMELADE + Les LIMINANAS
Traité de guitarres triolectiques (à l’usage des portugaises ensablées),
Because Music
Normalement je me montre toujours circonspect face à ce genre d’album collaboratif ou de rencontre entre divers artistes, parce que le plus souvent ce qui apparait comme une  bonne idée sur le papier accouche d’une sourie.
Mais pas là !
Cela vient assurément du fait que ce n’est pas la 1ère rencontre entre ces 2 entités qui se sont déjà fréquentées et ont déjà jouées ensemble.
Je ne connais pas vraiment la carrière de Comelade, mais par rapport à ce que j’en sais, je dirai que bien que leur nom apparaisse en second sur ce disque, celui-ci est très proche de l’univers musical des Liminanas, et ça n’est pas moi qui vais m’en plaindre tant je suis fan de leur disques. Donc celui-ci peut s’ajouter à la liste. Avec ravissement.
Psyché Pop bordélico bricolo toujours à marcher au bord du précipice mais sans jamais y tomber, en équilibre parfait, avec toujours ce style unique et inimitable !
16 titres instrumentaux ou presque uniquement, avec une orchestration remplie d’ajouts de ‘petits’ instruments qui nous sortent du moule guitare/batterie… Beaucoup de piano et d’orgue sur cet album (la patte Comelade entre autre)… pour des relectures véritablement réinterprétées de classiques du Garage Rock : Green Fuzz, Primitive, To Find Out, I’m A Living Sickness, et même Ramblin’ Rose et du Soft Machine. Le reste étant signé par chacune des 2 entités, ensemble ou séparément et interprétée conjointement.
Cet album est un ovni, et c’est tellement rare que je le rejoue encore une fois, une fois, une fois…
[BT]
En concert : Vendredi 26 Février : PASCAL COMELADE & The LIMINANAS (Indie Garage Psyché barré et excellent) + 202 PROJECT (Electro One Man Band), au Transbordeur, à Villeurbanne
Et :
Samedi 27 Février : PASCAL COMELADE & The LIMINANAS (Indie Garage Psyché barré et excellent) + TACT (), à La Coopérative de Mai, à Clermont Ferrand



samedi 20 février 2016

Chroniques : WESTERN MACHINE + VON PARIAHS + MALLORY



WESTERN MACHINE
From Lafayette to Sin City, LP, CD, Digital
Bullit Rds
1er album pour se trio constitué de deux membres de Rikkha et un de Paris Combo. Ils pratiquent un bon gros Rock Garage un peu gras un peu Noisy Blues (pas loin des Cowboys From Outerspace par exemple) tirant un poil vers le Grunge / Stoner notamment parce que la basse est bien épaisse et les riffs bien présent.
Si par moment on sent planer les fantômes des Cramps (mais sans cloneries) on peut aussi entendre une certaine répétitivité qui rappelle l’Alan Vega des débuts de la carrière solo… Voir parfois on n’est pas loin de l’univers du Dominic Sonic des early 90.
Ici on joue avec les références (voyez le titre de l’album, le nom du groupe, la pochette et les thèmes des chansons : les bagnoles, le sexe, une certaine idée des Usa, la Route…) mais on s’amuse vraiment sans se laisser enfermer dans ses références  Et c’est bien ça qui rend ce disque délectable !
[BT]


VON PARIAHS
Genuine feelings, LP, CD, Digital
Yotanka / Pias
Il y a des groups qui ont cette magie en plus qui transforme chacune de leur chanson en moment hyper accrocheur. C’était déjà bien évident sur le 1er album de ce sextet, ça l’est encore plus sur ce nouveau.
Von Pariahs réussie à recréer l’ambiance Indie Rock 90 sans la copier mais en l’adaptant aux temps actuels. Syncrétisme Post moderne qui intègre des éléments du Brooklyn Sound des années 2000, du Rock héroïque (heureusement avec parcimonie). Comme si les Wonderstuff du mirifique premier album étaient téléportés dans le temps pour devenir pleinement un groupe de 2016. Et dans ma bouche ça n’est pas une référence minuscule…
Le son est très précis et acéré. Les chansons vraiment ciselée. Chacune constituant une pierre supplémentaire qui bâtie un album extrêmement emballant !
[BT]
En concert : Mercredi 6 Avril : VON PARIAHS (Indie Rock) + AVIONS (Indie Pop), au Ninkasi Gerland, à Lyon. Gratuit.
Et :
Jeudi 7 Avril : VON PARIAHS (Indie Rock) + LAST  TRAIN (Rock), au Brise Glace, à Annecy


MALLORY
Sonora R.F. part 1
Dooweet
Poursuivant sa route avec ce 3ème album le quatuor parisien à un peu ‘allégé’ sa musique ce qui lui va très bien. Tout en ‘alourdissant’ le contenu, puisqu’ils continuent à raconter les aventures de leur personnage fétiche : Mallory, qui cette fois-ci se retrouve enfermée dans une prison pour femme au Mexique.
Pour raconter cette 1ère partie de cette histoire ils ont fait le choix (finalement peu usité) d’alterner les titres chantés en anglais et ceux qui le sont en français. Ce qui rythme bien l’album et change le niveau d’écoute d’un titre à l’autre.
Désormais ça peut (mais peu) faire penser au Noir Desir du 1er album (c’est-à-dire quand la musique primait encore) qui lorgnerait vers le versant ‘léger’ du Stoner (Torche / Fu Manchu) ou une sorte de College Rock couillu (Creed / Pearl Jam)…
Bon et très frais à la fois !
[BT]


mardi 16 février 2016

Chroniques: KAROVAS MILKSHAKE + IAIN LEVISON + J.C. SATAN + REGAL



KAROVAS MILKSHAKE
In the shade of the purple sun, LP
Groovie Rds
Déjà cette belle pochette met la puce à l’oreille et l’eau à la bouche.
Clairement ce quatuor russe aurait voulu vivre dans les Sixties et à travers sa musique ils en recréent la beauté et l’innocence, ce qui n’est déjà pas un mince exploit.
Karovas Milkshake crée l’illusion que vous écoutez d’excellentes chutes de studio des Kinks (période early Village Green) ou de Ronnie Bird (grâce à leur très belle chanson en français) voir des inédits d’un obscure label Soul du fin fond de la cambrousse américaine. Tout ça joliment saupoudré de Psychédélisme et de Freakbeat.
Bref sans doute l’album parfait que beaucoup de groupes de la scène Néo Garage des années 80 ont rêvé de réaliser
Mais ici ça n’est jamais joué trop sagement.
12 chansons très variées et complexes par leurs arrangements, voix différentes et nombreux instruments utilisés. Dont une poignée de choses perchées et inattendues.
Les Karovas Milkshake manient les références avec assez de talent pour se les approprier et produire un album qui dépasse le cadre du revivalisme !
[BT]


IAIN LEVISON
Ils savent tout de vous
Editions Liana Levi
J’avais découvert cet écossais émigré aux Usa grâce à son 1er livre « Tribulations d’un précaire » qui racontait ses ‘aventures’ de working poor. Et j’avais beaucoup aimé le côté témoignage brut. Et en même temps assez distancié.
Depuis je n’avais plus rien lu de lui, j’ignorai même qu’il était passé à la fiction. Comme son nom et la couverture m’attirait depuis la rentrée de septembre je me suis lancé dans la lecture de ce « Ils savent tout de vous » duquel je ne savais rien avant de l’ouvrir ce qui a fortement contribué à mon immersion immédiate dans ses pages.
Voilà pourquoi je vous dirai peu de choses concernant son contenu, sinon que le titre est assez bien trouvé et même qu’il peut s’interpréter de plusieurs façon. De même ce roman peut se lire comme un thriller de légère anticipation, ou comme un livre métaphorique du monde actuel… En tout cas une chose est sûr moi je l’ai dévoré !
[BT]


J.C. SATAN
S/t, LP, CD, Digital
Born Bad Rds / Animal Factory
Ce nouvel album a apparemment été conçu comme un véritable 33 tours avec 2 faces assez dissemblables. La 1ère est très incisive avec des titres de Garage Noisy percutants, sans être frénétiques, qui forent loin dans votre cortex et sont hyper addictifs et insolents. La face B est plus… je dirai mélancolique voir indolente. Ce qui permet au quatuor mixte (franco-italien  - filles / garçons) de montrer toute sa palette de composition et son talent d’interprète.
Je suis très fan de J.C. Satan (je les ai déjà vu 5 fois sur scène et très impatient de renouveler l’expérience) et je possède tous leurs albums. S’ils sont tous très réussit, jusqu’ici mon préféré restait leur 1er « Sick of love » chez Slovenly Rds pour sa parfaite innocence et dans lequel ils / elles définissaient leur style qui les fait reconnaitre dès la première écoute.
Mais ce nouveau et éponyme (c’est un signe) se place très haut dans mon panthéon. Les prochains mois diront jusqu’à quel point il montra, en tout cas il attaque l’ascension d’un pas très assuré.
[BT]
En concert : Jeudi 18 Février : J.C. SATAN (Indie Garage Noise) + NIANDRA LADES (), à La Coopérative de Mai, à Clermont Ferrand
Et :
Mercredi 24 Février : J.C. SATAN (Indie Garage Noise) + The NORMA JEAN BAKER’S UNDERWEARS (Garage Noisy), au Ninkasi à Lyon. Entrée libre.
Et :
Jeudi 25 Février : Festival Hors-Pistes, avec : J.C. SATAN (Indie Garage Noise) + REGAL (Garage Pop Psyché), au Brise-Glace, à Annecy


REGAL
Two cycles & a little more, LP, CD, Digital
Born Bad / L’Autre distribution
Voilà un disque qu’il vaut mieux écouter fort ! Car ainsi il révèle toutes ces spécificités. 3ème album (enregistré à trois) qui agglomère Garage / Indie Rock / Pop / Psyché / Bricolo trucs & machins, mais dans le meilleur sens : celui qui n’a pas perdu ses couilles. Un peu école JC Satan (avec lesquels ils ont partagé un split single) mais sans jamais copié qui que ce soit.
J’avais déjà particulièrement aimé leur 1er album, et je suis très convaincu par celui-ci, après cependant 4 ou 5 écoutes qui m’ont laissés dubitatives, mais maintenant j’ai trouvé la clef pour rentrer dans ce disque de Regal : le volume, celui-ci permet de découvrir l’ampleur de ces 12 compositions fortement réussie !!!
Oui c’est bien de Rock qu’il s’agit ici donc ça s’écoute fort putain de merde ! Et dieu que c’est bon !
Ce que j’aime particulièrement dans cet album c’est le côté weird pop des chansons et également le fait qu’elles ne perdent pas en testostérone pour autant ! Un équilibre judicieusement dosé !!! Un putain de bon disque qui met une putain de bonne claque !
[BT]
En concert : Mercredi 24 Février : REGAL (Garage Pop Psyché), au Cabinet, 54 Bd St Georges, à Genève
Et :
Jeudi 25 Février : Festival Hors-Pistes, avec : J.C. SATAN (Indie Garage Noise) + REGAL (Garage Pop Psyché), au Brise-Glace, à Annecy

dimanche 14 février 2016

Chronique : DUNCAN REID + CAMELSPIDERS + GENTLEMEN'S AGREEMENTS


DUNCAN REID And The BIG HEADS
The difficult second album, LP, CD, et en digital sur Spotify, iTunes, Amazon…
Autoproduction
Voici donc le 2ème album du groupe de l’ex bassiste des Boys. Un disque à l’image de sa pochette : joyeux et coloré.
Pop vitaminée vraiment Pop et mélodieuse avec des côté Power Pop et / ou New Wave (comme on appelait ça du temps des premiers Costello). Ce genre d’ambition là. Ce qui nous donne une musique qui n’a pas peur d’une œillade crooner.
Un certain art délicat de la retenu.
Beaucoup de claviers, orgue, piano ce qui nous sort des basiques. Une production clean et claire là aussi loin des chemins sur-arpentés actuels. Ça nous ramène vers une certaine façon de faire des années 80 (Dwight Twilley – 20/20) et early 90 (Redd Kross…) qui sonne incroyablement fraîche en ces temps de brouet Psyché, car pas du tout abordé par le versant revivaliste.
Tout ceci pour mettre en valeur des chansons finement ouvragées avec un vrai chanteur placé dans un écrin instrumental et sublimé par les chœurs.
Des chansons apparemment simples mais toujours pensées afin d’être de la plus grande efficacité, avec des textes souvent drôles et malins. Qui contribuent eux aussi à l’esprit Rock de cet album.
Un magnifique ouvrage cousu main par des orfèvres qui n’ont rien à fiche des modes et dont le seul but est de faire de la bonne musique où le dosage entre Rock et Pop est idéal : mission réussie !
Voilà pourquoi je ne serais trop vous recommander de le contacter pour commander cet album : duncan@littlebighead.co.uk
[BT]

CAMELSPIDERS
One second, CD, Digital
Autoproduction
Voilà un groupe qui défend une certaine idée du Rock. Un truc chaud, sale et humide… Et ferraillant à coup de guitares…
Et pour bien rendre ce côté chaud sur leur 1er album ils ont décidé de l’enregistrer dans leur studio de répèt’ (basic track en live, puis en rajoutant des éléments ici et là), et de donner aussi à entendre des titres directement captés sur scène. Le tout montrant bien un groupe qui excelle sur scène, et également sait composer des chansons qui sont du Rock éternel dans ce qu’il a de meilleur c’est-à-dire avec une bonne dose de mélodies, de peps, de puissant et de finesse.
Résultat nous voici avec un disque du fait de ce choix de production au son incandescent et compact : celui d’un vrai gang qui joue du ROCK.
Lignée australienne mais par son versant mélodieux (Hoodoo Gurus et les Stems font partis des covers dont ils aiment régaler le public), avec un œil à la fois sur une certaine scène Garage, et l’autre vers le Glam (NY Dolls pour un amour commun du R’n’R originel). Pas impossible que les Dogs et toute cette scène Rock with class à la française les ai bien fait triper aussi (ainsi on pourrait voir une connexion grenobloise : Batmen / Chameleon’s Day). De même pour les éléments du Punk 77 qui savaient torcher des chansons.
Car c’est avant tout ça les Camelspiders : un gros sens du riff, une rythmique solide et qui joue droit, un chanteur capable de moduler sa voix pour coller sur les mélodies afin de pondre de vraies bonnes chansons de Rock.
Avec tout ce qu’il faut dedans pour qu’on s’en souvienne longtemps.
Et ils nous en desservent 18 sur ce 1er album (en 54 mn) qu’ils arrivent à rendre parfaitement digeste grâce à ce petit quelque chose en plus qui fait la différence entre les bons groupes et ceux qu’on aime !
[BT]

The GENTLEMEN’S AGREEMENTS
Understanding!, LP
Soundflat Rds
Ben dis donc… je m’attendais à un super 1er album de la part de ce super-band. Mais celui-ci est encore mieux que je ne l’escomptais ! Le single qui était sorti il y a déjà quelques temps était très savoureux et alléchant, mais ce LP le surpasse largement !!!
12 titres hyper sexy & excitants qui balancent bien des hanches où l’orgue Hammond et la voix du chanteur font merveille. Mais rien de cela ne serait possible sans une rythmique impeccable et un guitariste qui tire le max de sa Fuzz et autres pédales d’effets sans jamais trop déborder du trait défini de ces belles chansons.
La formule (Freakbeat / Mod / Organ / Garage / R&B / 60’s Pop) nous ramène vers ce que les Prisoners ont fait de meilleur et enterre la vaguelette des baby revivaliste Rhythm & Blues actuels.
Du bonheur, de la joie de vivre, de la musique pour faire bouger les fesses des filles sur la piste de danse… que demander de plus à un tel disque ? Rien, tout ce qui reste à faire c’est de le repasser sans cesse.
[BT]
En concert : Vendredi 12 Février : The GENTLEMEN’S AGREMENTS (60’s Garage) + MOONRITE (Organ Rock), au Trokson, à Lyon. Entrée libre

dimanche 7 février 2016

Chro : DIABOLICO COUPE + SCRAP DEALERS + ZËRO



DIABOLICO COUPE
Little Carmine, CD, Digital
Area Pirata
Je ne suis pas le gars le plus accro à la Surf Music instru, mais de temps en temps je me laisse embarquer par un disque. Le plus souvent c’est parce qu’il a un univers un peu plus large que celui des musiciens appliqués qui trop souvent peuplent cette scène.
Et c’est le cas avec les italiens de Diabolico Coupé ! De retour avec ce 2ème album ils conjuguent allègrement des thèmes ‘classiques’ de la Surf instru (en plus ils jouent masqués sur scène), avec des titres qui pourraient être échappés des compil Las Vegas Grind, ou de bandes originales de Film Noir.
Leurs morceaux doivent beaucoup aux tricotages des deux guitaristes et à la présence d’un sax qui se coule parfaitement dans l’univers crée pour le sublimer (comme on dit en cuisine).
Entre Surf Rock et Exotica, dans une ambiance parfois moite et sleazy, mais pouvant être tendu comme une séquence à suspens dans un Thriller… Bref le genre d’album brillement réalisé et mis en son qui vous tient jusqu’au bout !
[BT]


The SCRAP DEALERS
After a thousand blows, LP, Cassette, Digital
JauneOrange / Sick Fuzz Rds
Bon ben voilà j’avais beaucoup aimé leur disque d’avant alors celui-ci je me suis jeté dessus et mes oreilles sont pleinement satisfaites.
Comment qualifier les 6 titres (en 40 mn) proposés ici ?
Une sorte de version Noisy Pop de Kylesa (pour l’intensité). Du Psyché Fuzz Néo Shoegaze où alterne une voix aigüe et une voix plus ‘masculine’ ainsi que les effets sur les guitares plus ou moins claires. Ce qui aboutit à des chansons & ambiances bien variées pour un album avec une vraie diversité passionnante.
Leur musique est aussi additionnée de stimuli Indie Pop qui donnent à l’album un côté parfois cotonneux et d’autre fois palpitant et entrainant.
Chaque chanson à une personnalité propre et s’intègre dans un ensemble cohérent comme élément constitutif de la personnalité des Scrap Dealers !
[BT]


ZËRO
San Francisco, LP, CD, Digital
Ici d’Ailleurs
Le côté 80 un peu désincarné et un peu froid était déjà présent sur les précédents disques, sur ce 5ème on l’entend plus… Et la complexité de leur musique peut rappeler un Talking Heads (heureusement en moins chiant) qui aurait viré Noise. Ou des Woodentops moins speed.
L’alchimie Post Math Rock / Noise / Néo Kraut / Post Cold / et ambiance de film noir fonctionne à plein sur un disque ambitieux mais jamais démonstratif où les titres sont construits pour la plupart en différentes strates qui s’enchainent ou se superposent voir se caramboles.
[BT]
En concert le  Vendredi 13 Mai : ZËRO (Post Math Rock Noisy, excellent), à La Bobine, à Grenoble

lundi 1 février 2016

Chroniques : JAROMIL SABOR + EYES SHAKER + TERBUTALINA



JAROMIL SABOR
III, LP, CD, Digital
Frantic City
Comme son nom l’indique voici le 3ème album de ce prodige du Garage Psyché Pop. Et c’est avec celui-ci que je le découvre ! Enfin j’avais lu une interview dans le n° 48 de l’excellent Rock Hardi (http://rockhardi.tictail.com) avec 2 titres en écoute sur le CD sampler qui l’accompagne et ça m’avait bien mis l’eau à la bouche… Donc ravi de le découvrir sur la longueur tant il semble que l’album soit le format idéal pour que ce développe toute la subtilité et les variations de ce Garage Rock cérébrale… Vu que le jeune homme derrière ce projet conçoit sa musique chez lui (et a enregistré ses 1er essais dans sa cuisine) on pourrait facilement qualifier sa musique de Pop de chambre… mais alors avec une certaine luxuriance des arrangements : xylophone, clochettes, cordes, cuivres…
[BT]
En concert : Jeudi 4 Février : JAROMIL SABOR (Psyché Pop Garage) + SHOOOSH (Rock Garage), au Maïly’s, 27 rue Jean Prevost, à Grenoble



EYES SHAKERS
Paon paon, LP + CD inclus
Autoproduction
2ème album du duo orgue / batterie (avec un nouveau batteur en son sein). Entre 70’s Rock, Garage Sixties et des choses bien inspirées d’une certaine scène des années 90 qui a remis au goût du jour une vision bien trash du Blues.
Avec un orgue qui fait un peu penser à Deep Purple (qui fut un grand groupe avant de sombrer) aux Doors (heureusement sans le chant ni la mystique lourdingue de Morrison) et beaucoup à une sorte de Garage Rock orgue souvent jouer avec la fougue de Mötörhead. Même si les Eyes Shaker aiment bien les mid-tempo sur lesquels ils prouvent qu’à deux on peut faire preuve d’une vraie musicalité.
De plus le groupe bénéficie d’un chanteur qui fait ce qu’il faut avec class et donc sans en rajouter inutilement, mais avec assez de coffre pour coller à la musique bien chaude.
Un bon gros son concocté à la maison dans leur Big Balls Studio (le mastering est assuré par David Weber au Studio des Forces Motrices) : puissant et CHAUD qui met bien tout en valeur de façon forte et précise !
En plus la pochette est magnifique !
[BT]
En concert : Vendredi 5 Février : EYES SHAKER (60’s Groove Rock) + PETER PARKER’S BONES (Blues Rock), au 648 Café, à Marcellaz (74)
Et :
Mercredi 17 Février : The IRRADIATES (Surf Music) + The EYES SHAKERS (Organ Rock), à l’Usine, à Genève
Et :
Vendredi 4 Mars : EYES SHAKER (60’s Groove Rock), au Poulpe, à Reignier (74)
Et :
Samedi 2 Avril : The BIRTH OF JOY (Rock Psyché excellent, Pays Bas) + EYES SHAKERS (Heavy Soul Organ Rock Psyché), à La Source, à Fontaine


TERBUTALINA
Al otomano se le va la mano, LP, CD, Digital
Folc Rds / Grabaciones De Impacto Rds
Fondé en 2010 ce quintet galician n’a pas perdu son temps et déjà balancé une paire de disque dans les dents des auditeurs.
Et ça continue très fort avec le nouveau ! Du Garage Punk avec orgue bien crétin, légèrement frénétique, ultra efficace, toujours mélodieux (un peu à la Ramones, voyez ?) : c’est parfait pour moi. Et pour vous !
Tant ce disque est une jolie décharge d’énergie et d’envie ! Un album semé de petites perles qui redonnent le sourire en faisant dodeliner de la tête en tapant du pied et en ondulant des fesses… que demander de plus ?
Rien d’inventif, simplement une musique qui joue avec ses codes et a suffisamment de moelle pour rendre son contenu jubilatoire !!! Oh que oui !
Pourquoi se priver ?
Une co-production entre Folc Rds et Grabaciones De Impacto Records deux labels de la péninsule ibérique dont je vous recommande vivement l’exploration des catalogues respectifs tant ceux-ci regorgent d’excellents disques fait par des fans pour des fans de la (des ?) scène Garage Punk.

[BT]