mercredi 13 février 2013

Chronik:PETE ROSS & SAPPHIRE+ERIK TRUFFAZ+Chuck Klosterman


Pete Ross & The Sapphire
Rollin on down the lane
LP, CD, Beast Rds
Le Cowboy baladin australo-italien s'est accoquiné avec une bassiste néo zélandaise pour accoucher de ce 3ème album. Le tout produit par le frenchy (but chic!) Dimi Dero. La chanson d'ouverture sent son Nick Cave mélancolique ; on trouve sur cet album une reprise de Townes Van Zandt et une de Tom Waits ce qui situe l'univers musicale. Et aussi son niveau, car s'attaquer à de tels sommets n'est pas à la porté du premier rocker venu. D'autant plus que leurs compositions sont tout simplement au même niveau que celles de ces maîtres. Ce qui donne un album constant dans sa densité, sa qualité, son intensité émotionnelle ! Je suis capable d'écouter la chanson 'Corinne' 10 fois par jour pendant des semaines tant c'est une gigantesque réussite !!! Et pourtant elle n'écrase pas les autres c'est vous dire le niveau de cet album.
Le travail de composition est remarquable, mais, le travail sur le son, la tessiture, l’est tout autant ! La richesse (dans la simplicité) des arrangements est tout simplement jubilatoire & sexy.
J'ai été pas mal déstabilisé par sa première écoute (car il est assez différent des deux albums 'solo' de Pete Ross, même si il y a indéniablement une continuité, finalement), mais dès la troisième je me suis fait engloutir par cet océan de beauté et d'émotions. Avec un album comme cela on est sûr de passer 2013 au chaud, et de se régaler encore et encore de son écoute.
[BT]
Samedi 23 Mars : PETE ROSS & SAPPHIRE (Indie Folk, Nouvelle Zélande / Australie), au Mistral Palace, à Valence


Dimanche 24 Mars : PETE ROSS & SAPPHIRE (Indie Folk, Nouvelle Zélande / Australie), au Brin de Zinc, à Chambéry / Barberaz

Fargo Rock City- Confession d'un fan de Heavy Metal en zone rurale
(Rivages Rouge, 280 pages, 20 euros)
Sur son titre (qui pourrait être celui de mon autobiographie) et quelques bonnes critiques j'ai emprunté ce livre à la médiathèque.
Et la première partie m'a bien agacée. Non pas parce que l'auteur ne parle pas vraiment de Heavy Metal mais bien de Hair Metal (son pendant américain à succès des années 80), car si j'ai été un vrai Heavy Metal kid dans la première moitié des années 80 (Maiden et Scorpions étaient mes groupes préférés, le Scorpions d'avant les balades) je n'avais aucune crédibilité chez les vrais (de vrais) fans de Metal parce que j'avais (et j'ai toujours) un gros faible pour Poison, Cinderella, Quiet Rio, Quireboys, Bon Jovi, David Lee Roth... Ce qui m'a agacé ça n'est pas non plus le fait que la traduction a été bâclée et confiée à quelqu'un qui n'y connait rien (non CC Devil n'est pas le chanteur de Poison, d'ailleurs le nom du chanteur de ce groupe est donné dans le paragraphe suivant ; non l'équipe de basquet de Philadelphie ne s'appelle pas les 76 Premiers ; et non on ne peut pas traduire Monster Truck par Camion Monstrueux... et là je vous la fait court). Ce sont des erreurs et contre sens inexcusables (mais bon les éditeurs semblent voir tous fait l'impasse sur le secrétariat de rédaction) dans un livre de sous-culture studies ! Je ne sais pas si la littérature sur le Rock se vend bien, mais au vu du nombre des sorties c'est devenu un vrai marché ! Et donc on pourrait espérer que sur se segment les éditeurs fassent appel à des traducteurs qui s'y connaissent aussi en Rock (au cas ou, j'en connais).
Ce qui m'a déplu dans la 1ère partie de ce livre c'est que son but est VAIN : essayer d'expliquer que le Glam Metal des années 80 est un mouvement culturel important (c'est à dire pour l'auteur de justifier de l'intérêt de sa vie, de son adolescence et de son âge adulte puisque s’est maintenant son métier d'écrire dessus). Si je comprends bien cette tentative / tentation (et le Heavy Metal Kid que j'étais dans les 80's serait vraiment totalement d'accord avec ce livre) je me dis juste : quelle perte de temps !!! Outre que c'est lourdingue et chiant (pas étonnant de la part d'un gars qui faisait partit de l'équipe de débats et discours de son lycée), on se retrouve juste avec un empilement d'arguments peu convainquant pour défendre le Hair Metal. Parce que si vous n'aimez pas ça il n'y a rien qui puisse être porté au crédit de se style. ET C'EST TRES BIEN COMME ça !!!! Du moins c'est ce que je pense. Parce que franchement rien ne justifie Warrant, rien, jamais. Récemment j'ai racheté le premier album de Faster Pussycat, et ça non plus rien ne peut le justifier.
Le Hair Metal c'était vraiment une musique de gros crétins. Mais quel pied on a prit avec ! Est-ce que gloser sur sa pertinence culturelle rend cette musique plus intelligente ? I don't think so.
Ce livre ne devient intéressant qu'à partir du moment où l'auteur se met à faire une liste de ses albums préférés, à parler de sa vie et de l'implication de la musique dedans. Et surtout quand il replace tout ça (en quelques brèves phrases) dans le contexte des années fric. A ce moment là Mötley Crüe sortaient l'album 'Girls girls girls' alors qu'en fait ce qu'ils voulaient c'était 'Du  blé, du blé du blé' (en se disant qu'avec ils se paieraient 'Du cul, du cul, du cul'). Le Hair Metal à initié le temps du bling bling, avant d'être dégagé de ce marché par les mastodontes du Rap U$.
On à droit à quelques phrases bien senties, une certaine petite philosophie de la vie : "l'alcool est le plus grand des niveleurs. Les alcoolos riches ou pauvres, tombent tous ivres morts de la même façon" (p 108 / 109). Voilà ce n’est pas un grand livre sur le Rock, ni même sur une expérience de fan... mais la 2ème partie est assez attachante (enfin pour moi en tant que Heavy Metal Kid) pour avoir été impatient de rentrer en poursuivre la lecture, et attristé au moment de la finir. Et puis il y a un truc sur lequel le gars à bien raison : on s’est bien marré avant l’arrivée du Grunge !
[BT]

Erik Truffaz Quartet
El tiempo de la revolución
CD, Blue Note
Eric Truffaz est une des rares ‘stars’ de la scène Jazz actuelle. Il essaye dans son travail de maintenir le jazz dans le registre des musiques vivantes, pour qu’il ne soit pas une ‘musique de répertoire’ dédiée aux virtuoses stériles qui sortent des écoles de musique… J’aime un certain nombre de ces albums (parce que je n’ai pas suivis toute sa carrière et collaborations). Sur cet album le 1er morceau déstabilise avec son côté Tindersticks. Finalement rien de très surprenant, même dans la bio qui accompagne cet album du quartet, celui-ci est présenté comme un groupe de Pop instrumentale. Mais sortit sur le uber référent la bel Blue Note. Batterie, contrebasse, orgue et trompette (post Miles Davis) + du chant sur 3 titres, pour une musique aux confins du Funk 70’s, du tropicalisme, de la Pop orchestrale des 60’s, du Cool, du groove 90’s, de la musique de film… Ce 10ème album ne déroge pas à la ‘tradition’ du quartet qui amène une certaine idée du Jazz dans la musique de notre temps. Un temps qui est à la nostalgie. Un album riche, classieux, smooth qui se déguste langoureusement emmitouflé dans un gros pull mœlleux en attendant le retour de sa chérie. Un album complexe qui vous fait naviguer dans un panel d’émotions qui vont de l’exaltation à la mélancolie, avec un bonheur et un ravissement qui place ce disque dans la catégorie assez peu usité des albums qui ne sont pas assez long !
[BT]

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