lundi 13 avril 2020

Chronique : FAKE INDIANS + MARK VODKA GROUP + TARA KING TH.


FAKE INDIANS
The pest, LP, K7, Digital
Gazer Tapes : Fons Rds
Des belges qui sortent leur album en K7 et LP… comme au bon vieux temps !!!
Jusqu’ici ce quatuor s’était concentré sur des EPs, voici leur 1er album !
Si comme moi vous aimez toujours l’Indie Rock 90 et la Pop Noisy orientée guitares, alors ils faut vous mettre cet album entre les oreilles ! Et urgemment !
Bien dans une certaine mouvance actuelle, avec parfois une rugosité Indie Punk, les Fake Indians enchaînent leurs 10 titres qui sont suffisamment diversifiés pour que l’ensemble ne donne pas du tout l’impression d’écouter une masse compact de bout en bout.
Le titre de démarrage vous oriente vers un truc plutôt Heavy Psych Indie Garage mais c’est seulement une des facettes des Fake Indians, qui arrivent à faire tenir toutes leurs influences dans un ensemble cohérents et sur-excitant !
Sur les chansons les plus orientées Noisy Pop ils me font penser à un croisement entre Chockebore et Drive Blind, c’est une autre facette de leur musique, qui comme un diamant en possède plusieurs !
En revanche en agglomérants des éléments divers et plutôt bien variés ils composent des chansons et un album qui s’ingurgite avec joie et bonheur.
Comme votre cocktail préféré à base de Rhum : ça secoue mais ça fait tellement de bien !
[BT]
The MARK VODKA GROUP
Debut LP, LP, Digital
Drunken Sailor Rds
En démarre ton 1er album par un titre qui s’appelle « I wana piss in the face of the world » tu envois plusieurs messages ! Manifestement que tu n’aime pas ta vie, et que musicalement tu ne fais pas de la Pop !
Encore que !
Ou alors une version tendue et survitaminée de la Pop ! Avec beaucoup de Power dedans ! Et du Punk aussi (entre 77 et Pop Punk). Voir des éléments hérités du Popcore !
Ils s’amusent à rendre un très clair et convainquant hommage aux Buzzcocks, et réussissent une bien belle chanson en plus. D’ailleurs c’est une constante sur cet album, parmi les 14 morceaux ici présent il y en a de terriblement réussit !
Parfois leur son de guitares les mène vers les Clash, à d’autres moments vers une sorte d’Art Rock plus musclé (Swell Maps sous amphèt’).
Le chant n’est pas emplit de morgue adolescente à plein temps, mais y revient souvent… et ça remémore fort agréablement une certaine scène Indie anglaise des early 80’s !
Et ça donne à ce disque un gros goût de reviens-y !!!!
[BT]
P.S. : ces canadiens (du moins certains) jouent aussi dans Booji Boys qui ont sortit un album en 2019 que j’ai raté, mais qui dans le genre Punk rapide et ensoleillé est très bon ! https://drunkensailorrecords.bandcamp.com/album/tube-reducer-lp
TARA KING TH.
Mathématique, CD, Digital
Petrol Chips Rds
Bon je ne vous cacherais pas que la 1ère écoute m’a bien déçue parce qu’elle ne contenait pas la musique que j’espérai y entendre !
Mais ensuite je me suis mis à écouter ce qu’il y avait sur cet album et à le juger en fonction de son contenu et non pas de mes attentes.
Tara King TH. continue son hommage aux compositeurs français de bandes originales (de film ou pour l'Ortf) en rajoutant un petit côté proto électro, et en restant proche du format album. C'est bien beau !!!
Et quand ça fini par s'insinuer en vous on y découvre beaucoup de subtilités et une complexité qui donne de l'intérêt à chaque réécoute, en plus des très belles voix féminines des invitées !
Si le cinéma consiste à faire faire de belles choses à de belles femmes ça peut marcher aussi pour la musique…
Et ici ça fonction très bien !
[BT]

samedi 11 avril 2020

Chronique : DOLPH CHANEY + EXTRAA + SEI STILL


DOLPH CHANEY
Rebuilding permit, CD, Digital
Big Stir Rds
Je suis tombé sous le charme de cet album dès la première écoute !
J’ai été embarqué par ces compositions où la guitare acoustique joue un rôle primordiale et qui mélangent Power Pop, Indie délicate late 80, Rock héroïque (un peu), Folk des grands espaces, Cow Punk… ça pourrait se ranger dans cette vague de revivaliste des 90’s, sauf que, Dolph Chaney n’essaie pas de sonner comme… il développe SON style qui est plein de liberté comme certains se sont plu à le faire à l’époque !
Ce songwriter de Chicago n’avait pas sorti d’album depuis 7 ans ! Et bien ça valait franchement le coup d’attendre !
J’avoue que je découvre sa musique avec ce « Rebuilding permit » alors qu’il sévit depuis 1987 (il avait 13 ans) quand il a commencé à composer, interpréter et enregistrer ses chansons seul à la maison…
Sur cet album il bénéficie de l’apport de quelques amis musiciens et ingé son, ce qui apporte sûrement une plus grande unité à l’ensemble !
C’est beau, réjouissant et apaisant !
On pense à quelques uns des meilleurs compositeurs des dernières décennies : Bob Mould, Paul Rolland, Elvis Costello… et je trouve aussi dans cet album un mood très Died Pretty (et ça n’est pas le genre de compliment que je vais dégainer pour n’importe qui) !
Jetez-vous dessus !
[BT]
EXTRAA
Baked, LP, CD, Digital
Requiem Pour Un Twister / Modulor / Believe
D’emblée le combo, entre la douceur de la voix et la beauté mélodique, emporte vos oreilles au paradis des fans de Pop. Grosse orientation sixties, délicatement baroque, avec de beaux arrangements, simples mais merveilleusement mis en place !
Tout concours à faire de ce 1er album du quartet parisien une œuvre que tous les accro du genre vont se disputer pendant de longues années (parce qu’il n’y en aura pas pour tout le monde) !
Mélodieux, harmonieux, brillant, délicat…
Orgue, violon, piano, thérémine, les arrangements sont luxuriants mais sans en mettre trop pour éviter l’effet écœurant façon chantilly. Il en est de même pour le travail sur les voix. Comme celle de leur chanteuse est absolument enivrante, il se rajoute quelques contre voix, un peu de chœurs de ci de là. Mais jamais beaucoup, ni trop !
Dans le genre Pop Baroque Sixties il y a beaucoup d’appelés, mais peu sont capable de réaliser un album qui touche à la perfection, de bout en bout… La dernière fois que j’avais eut un tel coup de cœur pour un disque du genre c’était le « Gloria In Excelsis Stereo », c’est dire. Et de la même façon ce « Baked » va faire un long voyage en ma compagnie !
Beaucoup de beauté dans ce monde désolant, ça ne se refuse pas !
[BT]
SEI STILL
S/t, LP, Digital
Fuzz Club Rds
Voici le 1er album de ce quintet de Mexico… J’ai écouté le lien de téléchargement avec intérêt vu que ça sort sur Fuzz Club Rds (un label qui déçoit jamais) et tout de suite je me suis sentis happé par ces nappes de guitares Noisy planantes, très planantes, agrémentées de zigoui-gouis bien tripant !
Sonic Boom en lévitation !
Leur nom, et la pochette sont intrigants il en va de même avec leur musique… Les 7 titres de cet album se donnent du temps (entre 6 et 10 mn) mais ne sont jamais chiants ou lénifiants !
Bon tout ça nous mène où ?
A un super album, où la musique brille par sa délicatesse aérienne ! Contrairement à trop de leurs congénères Sei Still propose une sorte de Kraut Rock super ciselé, délicat comme de la dentelle, précis et aventureux.
Leur objectif était de composer une bande sonore pour ‘Stalker’ de Tarkovsky il faut bien reconnaître qu’ils y sont arrivé haut la main !
En général ce genre de déclarations d’intentions me font frémir mais là ils font reconnaître que jamais ils ne sombrent dans le trip arty pompier.
Ça marche !
J’ai l’impression de m’envoler !!!!
[BT]

mardi 7 avril 2020

Chronique : The ROOZALEPRES + DAKINIZ


The ROOZALEPRES
S/t, LP (CD inclus), Digital
Go down Rds
1er album pour ce quatuor italien mixte, et bien musclé !
J’aime bien leur mélange de Punk, de Garage Punk, de Heavy Rock’n’Roll… parfois ça rappel les meilleurs moments du High Energy Rock’n’Roll (façon early Swergrooves), ou des groupes from down under (Bored!, Asteroid B-612…).
Donc chez les Roozalepres ça charcle, et les guitares sont puissantes avec un son façon barbelés mais ça n’abandonne jamais le concept de chanson pour autant. Ni la mélodie.
Sans appuyer à fond sur l’accélérateur les Roozalepres font montre d’une grosse puissance de tire ! Un vrai barrage d’artillerie sous forme de guitares velues, mais toujours mélodieuses ! En fait on les sent aussi aimer le Punk 77 pour son côté impact : puissance et chansons mémorables sans se prendre la tête !
C’est bon comme un coup de trique ! Et ça a le même effet stimulant !
[BT]
DAKINIZ
Raging shouts, LP, CD, Digital
Autoproduction
2ème album pour ce trio parisien, alors qu’ils avaient travaillé avec Laurent Ciron (ex Dogs) pour leur 2ème EP et leur 1er album, Dakiniz a été enregistré à Londres au Bear Bites Horse Studio de Wayne Adams (USA Nails, Death Pedals...).
Dans la droite ligne de ce qu’on peut attendre d’un power trio Dakiniz balance un Noise Rock tendu, (apparemment) simple, direct qui vous déboule en pleine gueule et se colle à vos oreilles !
Musicalement le trio navigue entre Noise Rock mélodieux, Hardcore tendu et un Rock ultra puissant ! La voix de leur chanteur m’évoque parfois celle de Peter Garrett de Midnight Oil, ce qui n’est pas commun.
Cette fort agréable plongée dans les sonorités Indie musclées des 90’s porte en elle des éléments intemporels qui rend l’ensemble bien de notre temps, un bel exemple du syncrétisme post post moderne. A l’image de sa pochette cet album assemble des éléments disparates (Rock, Pop, Post Hardcore, Noise, Punk, Garage) dans une musique qui ne ressemble pas le moins du monde à du gloubiboulga, mais bien à un de ces merveilleux plats roboratif issu de la worldFood la mieux maîtrisée !
[BT]

samedi 4 avril 2020

Chronique : STRANGE FLOWERS + JAK'S + BEESUS + DITCHES


The STRANGE FLOWERS
Songs for imaginary movies, LP, CD, Digital
Area Pirata Rds
13 chansons pour ce 8ème album du quatuor de Pise qui existe depuis 1987. Un album qui est tout à la fois plus Indie ET plus Psychédélique (dans le sens vaporeux, noisy du terme). Comme si le quatuor italien voulait dépasser faire sauter toutes les frontières stylistiques ! En utilisant des sonorités judicieusement moins typées revival ils arrivent à transporter leur musique dans le 21ème siècle sans renier leur passion Néo Sixties !
Un bien bel exploit !
Qui nous fait bénéficier d’un album complet, varié, intelligemment agencé, et assez hors des sentiers rebattus, sans pour autant tomber dans la musique pour zicos et les bizarreries Arty.
J’aime ce groupe depuis que je l’ai découvert je les ai même fais jouer à Grenoble (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2016/04/chroniques-jaks-strabge-flowers.html) je vous en parle souvent et j’espère arriver à transmettre ma passion pour leur musique (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2018/02/chronique-stranger-flowers-broadway.html ), et, une fois encore ,je suis sous le charme de leurs chansons.
J’en aime la profondeur, la luminosité et la délicatesse de composition et d’interprétation ! C’est BEAU tout simplement !
[BT]
JAK’S
Act 1, CD, Digital
Big Dog Found Creations
Ce ‘jeune’ power trio (quand même plus de 120 concerts au compteur, qui dit mieux?) va piocher dans toutes les décennies sans distinctions (60’s / 70’s / 80’s / 90’s et actuelle) JAK’S agglomère Pop / Rock / Power Pop Indie / Punk Psych Garage… tout en se moquant d’appartenir à une scène ou de rentrer dans une case !
Je les suis presque depuis leurs débuts car d’emblée il m’est apparu qu’en plus de leur enthousiasme ils avaient une grosse capacité à composer des chansons hyper accrocheuses ! Fortes et mélodieuses.
Mais honnêtement je ne pensais pas qu’ils accoucheraient d’un premier disque ‘officiel’ aussi emballant !
Depuis leurs débuts ils ont beaucoup bossé, répété, joué, enregistré, tourné et tout ça se ressent de façon perceptible ici ! Dans la cohésion, dans le son, dans les mélodies tout est réunis pour faire de ce mini album (5 chansons) un must du genre !
La nouvelle génération est plus que prometteuse, JAK’S le prouve !!!
[BT]
BEESUS
3eesus, LP, Digital
Go Down Records / More Fuzz Records / New Sonic Records
Étrange nom que celui de ce trio romain, qui publie là son 3ème album. A la 1ère écoute du 1er morceau je me suis dis : « bon ben ça, ça va pas me plaire ». Mais j’ai révisé mon jugement dès le titre suivant !
Les prises de sons pour cet album ont été effectuées ‘live’ au Monk Club de Rome par Giacomo Serri ce qui donne une belle épaisseur et de l’ampleur au son du trio. Lui laissant aussi sans doute plus d’espace et de liberté que dans le confinement stérilisé d’un véritable studio… Attention il ne s’agit pas ici d’un album live, voici une vraie œuvre de création, mais enregistré comme ce devrait toujours être le cas (selon moi en tout cas) en faisant jouer tout le groupe ensemble. Ensuite (comme c’est, bien sûr, le cas ici) on peut faire du re-recordings, ajouter des pistes supplémentaires, faire des repiquages… mais la dynamique d’un groupe de Rock qui joue ensemble (tout spécialement un power trio) est inimitable !
Donc si vous aimé la chaleur des instruments qui vibrent à l’unisson alors c’est une méthode qui donne systématiquement d’excellents résultats ! Enfin pour peu que le groupe soit capable de jouer ensemble ! Ici c’est le cas !
La splendide pochette est un ‘détail’ du tableau de Max Ernst ‘Europe, after the rain, II’ et il plonge bien dans l’atmosphère du disque !
Bon, on cause on cause, mais ils font quoi comme musique Beesus ?
Fuzz Rock ? Psyché Stoner ? Heavy planant ?
Quelque part par là…
Sans se limiter, ni se ranger dans une case spécifique.
On sent qu’ils aiment le gras et se faire plaisir sans se prendre la tête. Ça ne tombe jamais dans les plans complaisant ou arty (ficiels) ; et ça aboutit à un album qui s’écoute et réécoute avec bonheur car dense ET diversifié !
[BT]
DITCHES
S/t, LP, Digital
Drunken Sailor Rds
Comme c’est sur ce label que sort ce 1er album du gang de Stockholm je l’écoute pour la 1ère fois avec bienveillance et je le trouve tout de suite attachant. Bien que assez ‘classique’ voir ‘convenu’ dans le genre…
Sauf que bien entendu comme tout ce qui se fait de bon quand on creuse on découvre qu’il y a plein de bien belles choses là dedans. Et que la musique est bien plus ‘complexe’ que ce que les premières impressions laissent paraître !
Power Pop rythmée, Pop Punk, Garage, Punk 77…
D’emblée la chanson d’ouverture est un instant hit, comme une version turbo des Boys de la grande époque !!!
Ensuite les Ditches prouvent qu’ils savent gérer les mid-tempo, comme les titres plus enlever ! Sans se prendre la tête, ni nous briser les couilles avec des pose arty neu-neu !!!
Une sorte de Power Pop décomplexée, qui connaît son passé, mais est totalement de notre temps !
Du fun et d’excellentes chansons : la vie quoi !
[BT]