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Heavy 70’s (un peu à la Black Sabbath , vu le nom du groupe rien d’étonnant, mais dans une version plus aérée et lumineuse) + un peu du Deep Purple de la grande période heavy soul (celle que je préfère) pour certaines sonorités d’orgue + du Néo Psyché / Kraut comme on le fait en 2010, pour les autres sons de claviers (vous me suivez, là ?).
Et aussi des chansons de pur Néo Folk, assez planant, jolie, apaisé.
Cependant, à la première écoute je me suis dis que ça ne méritait pas les bonnes critiques que j’ai lues sur eux…
Eh bien il me faut admettre que j’avais tord !
Il y a plein de super titres sur cet album, jamais trop long, ni trop surchargé comme c’est souvent le cas dans ces territoires musicaux. En plus l’alternance de trucs heavy et de trucs folk rend l’album digeste. Il pourrait même convaincre ceux que les références heavy rebutent !
Le côté duo / alternance entre la voix du gars et celle de la fille (pas la plus belle de tout les temps, mais en juste à la bonne place pour ces chansons) contribue évidement au charme de Black Mountain.
Même si il y a des titres qui avoinent un peu, il faut noter que dans l’ensemble cet album est surtout constitué de titres peacefull, sur les trucs folk évidement, mais pas seulement. Même les trucs avec guitare et orgue agressifs semblent être emprunt d’Amour. Oh yes.
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NO AGE “Everything in between” (Sub Pop)
Ça fait un petit moment que ce nom de No Age m’intrigue, en plus c’est un duo qui (croyais-je) fait un truc dans le genre Hc melodic / Emo Core… En tout cas c’est comme ça que je les voyais… avant écoute.
Bon apparemment il y a eu pas mal de modification dans la musique de No Age d’un album à l’autre.
Donc “Everything in between” est le premier disque que j’écoute d’eux. Celui-ci est entre Indie Pop, Nu-gaze et une certaine idée du Hard Core soniquement aventureux mais mélodique (à la Hüsker Dü ).
Evidement avec des références comme celles-là No Age était fait pour moi.
Bien que ça ne garanti pas un album intéressant. Mais là c’est le cas.
Car No Age écrit de vraies jolies Pop songs quasi naïves, et les barbouillent d’effets sonores. Le résultat est extrêmement plaisant, les plaçant dans le peloton de tête des adeptes du revival Shoegaze. Une scène qui produit de bien bons albums pour ceux qui savent s’y intéresser et s’y arrêter !
Un petit amusement spécial automne… Idéal pour le brouillant !
Jeudi 21 Octobre : No-Age (Noisy shoegaze low life, excellent) + Master Musicians Of Bukkake (Drone) + Abe Vigoda (Indie Rock),au Grnnnd Zero, à Lyon
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The WARLOCKS « Phoenix » (CD, Birdman Rds / Mute)
C’est parce que le concert du 24 novembre au Drak-Art à Grenoble était en cours de négociation que je suis allé farfouiller dans la cédethèque de la radio pour mettre la main sur cet album de 2003 des Warlocks. J’avais évidement déjà entendu parlé d’eux, et sûrement même écouté un de leur titre sur une des compil Rock’n’Folk… mais leur musique à besoin, de temps et de longueur.
Première écoute : bien
Deuxième écoute : oui vraiment BIEN
Troisième écoute : très très BIEN
Et ainsi de suite jusqu’au moment où j’ai sombré dans l’addiction (vu le nombre de fois où ils parlent de champignons dans les titres de leurs chansons, rien de surprenant somme toute).
Les Warlocks font une version actualisée, décomplexée (et bien remplie de ce qu’il faut d’épices et d’autres substances pour relever la sauce et la rendre longue en bouche) du Rock Psychédélique. Ils étaient même parmi les tout premiers de ce qui depuis est devenu une grosse vague psyché.
Du Rock. Avec des guitares solides. Un peu avec la vibration d’un certain heavy 70’s et parfois un peu de ce que Jane’s Addiction avait de mieux : la capacité de concilier le côté frappé / parti de la tête, et, la composition de chansons terriblement marquantes.
Chez les Warlocks les titres sont évidement longs, proche de 8mn (10 pour 62mn voilà le minutage de cet album). Ce temps, long, c’est ce qu’il faut pour se laisser entourer, puis envahir par cette musique. Au bout d’un temps mon corps se met à s’agiter dans un sens ou l’autre.
Ce trucs là pourrait être une musique très démonstrative / intellectualisante, capable seulement de parler au cerveau analytique (pour moi le défaut récurent du Post / Math / NéoKraut Rock). Mais le trip des Warlocks me remue jusque dans ma partie reptilienne.
Mercredi 24 Novembre : The Warlocks (Psyché, excellent) + The RockAndys (Psyché Pop), au Drak-Art, à Grenoble
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LUSH RIMBAUD “The sound of the vanishing Era” (Lp et CD, Hot Viruz)
Electro Rock + Kraut moderne, et un peu de Math Rock pour faire bonne figure...
Une sorte de croisement entre Fugazi et les Liars (et les autres trucs du genre).
Très bon, rythmé, alerte. Frais. 8 titres en 34 mn, pour le genre c’est court. De mon point de vu c’est tant mieux !
Pas prétentieux malgré ce qu'on pourrait craindre. Ils sont forts ces italiens.
Et ils ont le bon goût de mettre une très belle peinture sur leur pochette, créée pour l’occasion, représentant le philosophe anarchiste Errico Malatesta chevauchant une vache à tête de caméléon… qui doit bien être superbe en version vinyle.
Comme leur musique, qui respire déjà bien sur CD.
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George Orwell « Hommage à la Catalogne » (10/18)
Bon George Orwell ça vous parle forcément… ‘La ferme des animaux’, non ? Si !
Ce livre est longtemps resté épuisé, mais comme il a servit de base à Ken Loach pour ‘Land & Freedom’ et bien on la réédité.
George Orwell y donne son point de vu sur la guerre d’Espagne, durant laquelle il a combattu au sein du POUM sur le front contre les fascistes, et, à Barcelone contre les communistes aux ordres de Moscou (coincé entre deux totalitarismes, quoi).
Le récit commence par une partie sur l’impréparation du camp Républicain à la guerre : inorganisation, pas de matériel militaire, pas d’entraînement, pas même d’armes…
Ensuite vient la vie au front : la faim, la crasse, le froid, l’ennuie. Les deux camps se font face dans des tranchés sans opérations militaires, à part des tireurs isolés.
Vient, après de longs mois d’inactivités totales, le temps des coups de main contre l’ennemi, des opérations très limitées dans le temps et l’espace. Juste une poignée d’hommes à l’attaque d’un promontoire adverse.
La blessure pour Orwell, et le retour à l’arrière.
Là, commence ma partie préférée du livre.
Arrivé en Espagne trois mois et demi plus tôt Orwell fut marqué par l’ambiance joyeuse, électrique et pleine d’espoirs en l’avenir de la ‘Révolution ouvrière’ qui se manifestait en ce temps là. Rapatrié à l’hôpital militaire il tombe dans une ville en plein phase de ‘normalisation’. Les communistes ont prit le pouvoir (grâce notamment au matériel et aux conseillés envoyés par les grand frère soviétique). Alors que l’aile gauche du mouvement révolutionnaires : les anarchistes et le POUM peinent à faire faire les avancées sociales en faveur des ouvriers pour lesquelles ils se battent. En fait la révolution espagnole de 1936 / 37 est coincée entre l’envie d’un pouvoir donné au peuple (idée qui à toujours totalement déplu aux léninistes orthodoxes) et la nécessité de faire des concessions pour repousser Franco et ses sbires.
Dans cette atmosphère terne et triste ont lieu les journées de mai 1937. Barcelone se couvre de barricades, sans doute à cause de la crainte que les ouvriers ont concernant une éventuelle confiscation des bâtiments et des armes qui sont en leur possession par la police. Une période de face a face étrange et sans combat mais remplie de défiance armée.
S’en suit une répression contre le POUM. Le gouvernement et la police dominé par les communistes purgent l’Espagne républicaine des membres de se petit groupe de communistes dissidents. On les accuse de trahir la cause au profit des fascistes. Et s’en suit arrestations et exécutions sommaires. Orwell montre comment tout cela était inévitable, le POUM étant le parti le moins nombreux (et qui plus est se réclamant malgré tout d’un certain léninisme ils ne pouvaient échapper à la vindicte de Moscou, pour qui il ne peut y avoir qu’un seul modèle : le sien).
Dégoûté de tout ça Orwell quitte l’Espagne et rentre en Angleterre après avoir traversé la France , qui est assez hostile à ceux qui sont allés combattre avec les républicains espagnols (une sorte de complexe à cause de la honte de ne pas avoir soutenu les frères Front Populaire?).
Ce livre Orwell l’a écrit six mois après son retour, en 1938, alors que la guerre d’Espagne continue toujours.
A la fin de l’ouvrage, en appendice, il démonte la propagande communiste internationale qui aux ordres de Moscou continue à diffamer le POUM et les autres mouvements ouvriers espagnols, pour donner aux communistes locaux le seul beau rôle, et pour justifier les purges. Une méthode déjà bien rodée, et qui perdurera encore longtemps.
Hommage à la Catalogne , est un complément très judicieux à la lecture d’ouvrages sur la guerre d’Espagne, car si Orwell ne prétend pas à l’impartialité, il donne un avis d’homme du terrain, et il remet les faits en perspective, montrant certaines manœuvres politiques souterraines.
Une vraie lucidité, on ne pouvait en attendre moins du futur auteur de 1984.
Et c’est aussi un témoignage sur les hommes et les femmes des temps de guerre. Chose qu’on oublie souvent dans les ouvrages historiques.
Bertrand Tappaz
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