mercredi 22 décembre 2010

Chroniques de la semaine du 22 Décembre 2010

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DIRTY FONZY « Underground city » (Dirty Witch Rds/Anticraft)
            Il y aura forcément des grincheux qui vont critiquer cet album… Et ça pourrait se comprendre, un peu. Moi aussi je peux voir le pour et le contre.
Sauf que j’adore ce disque !
            Effectivement dès la première écoute (et ça se reproduit sur toutes les suivantes) on se retrouve à retourner la pochette en se disant « ah ouai celle là  c’est forcément une reprise ! ». Mais que nenni. Sur cet album les Dirty Fonzy (putain quel bon nom) n’ont pondus que des classic Punk Rock tunes !
            Comme on avait pût s’en rendre compte sur l’album précédent (celui qui est acoustique, et, excellent) les Dirty Fonzy sont des grands compositeurs ! Avec un super sens de la mélodie. Et ça se confirme encore là, avec le retour des guitares électrique : toujours fins et en plus tranchants !
            Ils maîtrisent leurs influences, les mélanges et en sortent de super chansons : Punk 77 + Power Pop + Hc Melo école suédoise et/ou west coast + Celtic Punk + et même R’n’R !
            Les ronchons eux trouveront le son trop clean / clinique. C’est vrai que la prod est très propre mais comme ça se fait maintenant (on dirait un disque fait en Suède). Et ils diront aussi que les chansons sont trop classiques. Ce qui n’est pas faux. Mais les classiques sont des classiques pour une bonne raison !
            Moi je prends mon pied à chaque fois que je joue ce disque, alors je ne vais pas me priver et je me le remets de ce pas ! Parce que juste j’aime ça !
C’est con mais ça fait du bien. Un pur moment de plaisir.

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MARDI GRAS.BB « Von Humboldt picnic » (CD, HAZELWOOD Rds)
            À cause de leur nom j’avais un très gros a priori négative envers ce groupe, que je pensais français et faisant du rock festif.
            En fait ils sont allemands (je sais ça peut effrayer), existent depuis le début des 90’s et font une super musique qui mélange : Jazz, brass band, Tom Waits, musiques de films, blues, cajun, ragtime… avec un background qu’on imagine bien Rock pour tout le groupe, et un exotisme carton pâte comme on en trouvait dans les serials du cinéma des 40’s/50’s (c'est-à-dire fait avec amour et passion, loin du cynisme du cinéma d’exploitation des 70’s).
            On pourrait se figurer que le Von Humboldt du titre est justement le personnage d’un de ces serials dont on suit les aventures de films en films et qui chasse un trésor mythique à travers le monde… Une suite d’aventures durant lesquelles il est confronté à des musiques de la Nouvelle Orléans, de Kurt Weil, du Swing, des chinoiseries, ou venant de la Caraïbe
            Un disque ou presque tous les titres s’enchaînent, mais comme ça saute d’un univers musical à un autre il n’y a aucun sentiment de monotonie.
            Je me sens bien dans cet album, confortable, au chaud. C’est bon comme un pot de crème fraîche ! Mais en étant : fin, intelligent, digeste, cohérent. Et réussissant l’exploit de ne pas sonner passéiste.
            Encore une magnifique découverte pour finir l’année qui aura au moins été riche en matière de bons disques.

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MARC HURTADOALAN VEGA « Sniper » (CD, Le Son du Maquis / Harmonia Mundi)
Je me méfie toujours de ce genre de disque de collaboration souvent bouclé à la va vite vu qu'il y en a toujours un des 2 qui à moins de désir par rapport à cette idée de travail en commun... Je ne sais pas comment ça c'est passé dans ce cas là... mais je suis un peu déçu puisque ça sonne plus Suicide qu'Alan Vega (et moi j'aime surtout ça période ‘Jukebox baby’...) et si je comprend bien l'importance de Suicide dans l'histoire du Rock, ça me glisse dessus musicalement.
Cet album est une sorte d'ambiant noise drone minimaliste sombre...
Sonnant un peu daté je trouve. Je ne suis pas le mieux placé pour vous parler de ce disque. Mais en fonction de vos goûts, et, de votre sensibilité perso je ne saurai trop vous recommander de mettre plus que vos deux oreilles sur cette album, qui à déjà ses fans !

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Mardi 7 Décembre : Son of Dave (Alt-Blues trash, Uk) + Mama Rosin (Cajun), à la Source, à Fontaine (38)
                        Depuis que j’ai découvert leur 1er album via Voodoo Rhythm Rds (un de ces très rare label sur lesquels je peux pioché n’importe quel disque sans être déçu http://www.voodoorhythm.com un label, du goût, un style de vie / une raison de vivre), j’ai très envie de voir Mama Rosin sur scène, me doutant que ce doit être très chaud (et j’ai des informateurs de toute confiance qui ont fait remonter l’info). Mais parfois les hasards sont malheureux et je les ai chaque fois manqué quand l’opportunité ce présentait. Alors autant voir dire que j’étais sur des charbons ardents (OTH for ever) depuis que j’ai appris leur venus à Fontaine !

            Et on n’a pas été déçu.
Ça à même paru trop court à tout le monde (comme Jeffrey Lewis en son temps… remember ?). Clairement 50mn ça n’est pas assez pour cette musique surtout interprétée par un groupe qui à autant de joie à la jouer !!! On aurait tant voulu rester avec eux beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus longtemps.
            Mais bon comme Mama Rosin prépare son 4ème album et qu’ils vont continuer à sortir des split singles… on se consolera avec ça à la maison, avant de se bouger pour les revoir autant de fois qu’on le peut. Ils disent avoir plein de musiques dans leur tête, bien plus qu’ils ne pourront jamais en publier… et ça c’est une vraie bonne nouvelle pour 2011, 2012, 2013, 2014, 2015…
En attendant on vous conseil très sérieusement de vous pencher sur TOUTES les sorties de leur propre label : http://www.myspace.com/moijconnais

            Si les deux albums que j’ai écoutés de Son Of Dave sont surprenants et intéressants il faut savoir que le bonhomme transcende ça sur scène !
            Grâce à sa folie douce, son sens du show, son intensité…
            Un spectacle simple mais avec le maximum d’efficacité.
            Le rythme du piston fait monter la transe et le public qui est resté jusqu’au bout à prit son pied.
            La coupure totale du son sur scène pendant ce qui aurait dû être sa dernière chanson aurait pût tourner à la bérézina mais Son Of Dave en à vu d’autres et il nous à fait un morceau chanté / psalmodié à capella s’accompagnant de son seul harmonica et d’un riff de ‘Humm humm humm’ qu’il à fait reprendre en chœur par le public.
            Puis il sera rejoint sur scène par 2 des Mama Rosin pour une impro où s’ajoutaient le banjo et l’accordéon. Avant de nous achever en solo avec un vrai dernier titre une fois le courant revenu !
           
            Une grosse dose de fun, et de gooooood music dispensé par Son Of Dave, et pourtant ça n’était pas simple de passer après le show de Mama Rosin ! Mais une forte personnalité ça aide. Le talent aussi.
            Son Of Dave est seul sur scène et il fabrique ses boucles live en direct devant nous avec sa voix ou divers micros et divers instruments (tambourins, harmonica). Ensuite il fait tourner ses boucles, puis joue et chante par-dessus.

            De quoi hirrisser le poil des puristes du Blues (mais les gens qui croient aux choses pures me paraissent toujours pour le moins suspects).
            Une musique qui est à la collision entre les one man band un peu trash barré à la Bob Log et des trucs venant de l’electro et du hip hop, sans oublier une certaine vision de la noise minimaliste (cf. I’ll Ease, ou Talk Normal pour rappeler deux super concerts vu ces dernières années à Grenoble où les musiciennes fabriquaient aussi leurs boucles devant nous).
            Dans cette musique peut sentir poindre aussi une résurgence des griots avec cette façon de psalmodier, raconter / chanter une histoire !
            Pendant le concert Son Of Dave on a droit à des intermèdes parlés où il fait des vannes dont la drôlerie est renforcée par son très mauvais accent français (qu’il utilise parfaitement).
            Bref, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre en allant voir Son Of Dave sur scène, car si les albums sont très bons je ne voyais pas comment il refaisait ça sur scène. Et maintenant je sais : extrêmement bien !

Bertrand Tappaz

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