FIFTYNINERS
Psychorama
CD, Twelve Records
Premier véritable album pour ce trio italien, après une démo en 2005 et un 10’’ en 2007, et quelle réussite ! Venant du Rockabilly les Fiftyniners (avec un nom aussi cliché, quoi d’autre ?) amène ce style un peu ailleurs. Un côté ‘à la Tom Waits ’ (période Black Rider), un peu d’Indie moderniste, mais rassurez-vous presque rien, enfin sûrement trop pour ne pas faire grincer des dents aux puristes, ce qui pour moi est toujours un très bon signe.
D’une grande richesse musicale (ils sont capable de mettre du banjo par-dessus une slide boogie dans le même morceau), avec un très gros travail au niveau des voix : chœurs, contre point, etc. Instrumentaux, chanson en italien (un titre très ‘arrabiati’), on ne s’ennuie jamais, et cet album de 13 morceaux n’a AUCUN temps faible remplit qu’il est de superbes chansons.
[BT]
MASHROOMS
S/T
LP et digital, Wild Love Records
Post Math Rock avec des passages par la Pop non-populaire. Utilisant violon, violoncelle et piano en plus d’une instrumentation Rock traditionnelle, ce qui gonfle la musique et les arrangements pour donner plus de souffle et de profondeur. Ça ne se fait pas sans une inutile prétention, notamment perceptible à travers les extraits de films ou les textes lus qui enrichissent (ou surchargent) encore cette ‘œuvre’, eh oui Godard ça en jette, mais peut-être est-ce un peu Too Much dans cet ensemble. Malgré tout Mashrooms arrive à assembler tout ces éléments disparates de façon judicieuse, cohérente et pas trop artificielle (ce que j’avais craint dans un premier temps), le tout aboutit à un album qui reste finalement dans une obédience Post Indie actuelle assez typique de nos années 10. Les titres sont parfois longs mais jamais trop. On peut penser par moment à de l’illustration sonore pour le cinéma. Le son est, d’ailleurs, vaste est respirant, ça change très agréablement des trucs ultra compressés qui sont communs à cette époque. Un disque pompier mais qui nous sort du tout venant.
[BT]
HILLBILLY MOON EXPLOSION
Buy beg or steal
CD, The Freed
Ce groupe italien à deux visages : un ‘aseptisé’ quasi commercial (mais très bien fait) sur les titres interprétés par la chanteuse. Qui a d’ailleurs on jolie voix et un jolie minois. Dans un monde parfait on entendrait sur toutes les ondes leur cover de cette vieille scie qu’est ‘Broken heart’ (dont ils tentent heureusement de tirer une version différente de l’originale, bien qu’à mon avis on soit toujours vampirisé par une chanson de cet acabit), ou celle de ‘Enola gay’. Et même si ce disque bénéficie d’une grosse distribution (je l’ai vu à la Fnac ) pas sûr que Hillbilly Moon Explosion trouvent son audience, trop mainstream pour nous les fans de Rock, et pas assez catchy pour le grand public. L’autre visage est plus Rockabilly avec le chant du contrebassiste. Mais bien sûr la demoiselle se taille la part du lion.
Un album clean, mélancolique, très arrangé et beau. Avec de superbes moments comme cette chanson Swing 40’s en italien. Un poil trop propre pour moi, mais très réussit.
[BT]
François KERSAUDY
Winston Churchill
Editions Tallandier
(564p + les annexes, 23 euros)
Au moment où les éditions Tallandier éditent une nouvelle traduction des ‘Mémoires de guerre’ de tonton Winston, on republie cette biographie. Hagiographie serait plus près de la réalité. L’auteur à quelques formules dont il est très fier, il s’en gargarise, et nous les ressert encore et encore. Je n’avais pas lu de bio depuis deux décennies (*), mais celle-ci ne donne pas envie de me pencher sur cette passion actuelle des librairies. Je ne voudrais pas tirer de conclusions hâtives à partir d’un seul exemple, mais comme ce livre à obtenu en 2001 le Grand Prix d’Histoire de la Société des Gens de Lettres il est manifestement représentatif de ‘ce qui se fait’.
Je ne pense jamais que ‘c’était mieux avant’ (notre mémoire est sélective, et nous étions plus jeunes, c’est tout), mais franchement cette bio m’a déçue.
Souvent léger, dans tous les sens du terme, Kersaudy ne rend pas justice à son sujet. Et manque de modestie. En effet un personnage aussi ‘bigger than life’ que Winston Churchill n’à pas besoin qu’un biographe lui passe de la pommade posthume. Comme tous ceux qui ont exercés une fonction de haut gouvernement il a fait des choix terribles qui ont eut des conséquences désastreuses pour ses contemporains. Churchill a exercé durant les deux conflits mondiaux donc ses mains sont rouges. Mais peut-on faire autrement pour gagner une guerre ? De là à passer sur son rôle dans un crime de guerre comme le bombardement de Dresde (**) en une simple toute petite phrase comme dans ce bouquin… Je ne crois pas que le personnage ait besoin de ça. L’homme est fait de parts d’ombres et les balayer sous le tapis c’est forcément raté son sujet !
Ça se lit vite (mais c’est un défaut pour moi) et bien. Mais bon…
Ceci est une biographie grand public sans plus d’intérêt que cela.
(*) À l’exception très notable de « Ces extravagantes soeurs Mitford : Une famille dans la tourmente de l'Histoire » (eh oui encore mon anglophilie galopante), chez J’Ai Lu. Par Annick Le Floc'hmoan un écrivain qui ne se pense pas plus important que son sujet.
(**) J’ai conscience que le bombardement de Dresde est utilisé par les néo nazis comme justification d’à peut près tout, mais il n’en reste pas moins c’était un crime de guerre dont se sont rendu coupable le bomber command et les différents chefs qui l’ont approuvés.
[BT]
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