The ANOMALYS
S/T
CD, LP, Slovenly
Rds)
Le nom du groupe est brillant, la
pochette assez peu réussie. A cause d’elle je m’attendais à un groupe de Punk
de base… grosse erreur. Pas impossible que les Anomalys se
prennent pour un groupe de Psychobilly si on en juge par l’intérieur de la
pochette. En fait le trio hollandais jouent un Garage Trash Rock’n’Roll qui
mélange pas mal de chose et qui nous ramène dans des années où les Soledad
Brothers étaient
des dieux, mais avec un peu plus de 50’s Rock dedans. Le tout avec un peu de
Surf revisité, très revisité même par The Anomalys.
Ce court (9 titres pour 29 mn, et c’est
la bonne taille pour ce genre de choses) et percutant, et surtout avec un petit
quelque chose qui fait qu’on y revient. Pas le temps de s’ennuyer, d’autant que The Anomalys apporte
pas mal de variations d’une chanson à l’autre. Je suis sûr que c’est un groupe
qui doit bien mettre le feu live. Et ils sont aussi capable de faire un bon
petit premier album, avec un sauce non pas aux oignons qui feraient pleurer,
mais au piment, pour sauter de son siège de temps à autres.
[BT]
En concert :
Vendredi 22 Novembre : The ANOMALYS
(Punk Gare, Pays Bas), à l’écurie, à Genève http://www.rockthistownextrafine.com/
Bipolaroid
Twin language, LP, CD
Get Hip Recordings
Après avoir autoproduit ses 3
premiers albums, Bipolaroid atterrit chez Get Hip Rds (une grande maison). Ce
groupe qui sévit en Louisiane est plutôt agréablement surprenant dès la
première écoute rapide des 16 chansons qui composent ce nouvel album. On
pourrait les rattacher à la scène Néo Psyché actuelle. Bien qu’en fait
Bipolaroid soit plus consistant, dans le sens ou leur musique a plus de
profondeur. Et aussi, que parfois, ils peuvent se comporter comme des Rockers
crétins et saloper un bout de chanson juste pour le plaisir de le faire. Bref
on est loin du côté propret de la tendance actuelle. Musicalement c’est un
mélange du 13th Floor Elevator, des
Swell Maps et des Television Personalities avec un peu de lo-fi 90’s (juste un
peu). Résultat : la musique de Bipolaroid peut paraître dans l’air du
temps mais elle comporte bien plus de scories que ce qui plait aux hipster
(même si je leur souhaite le même succès que les groupes de San Francisco, ça
me donnerait le plaisir de pouvoir les voir jouer dans le coin). Un groupe qui
n’a pas oublié ça morgue avant de rentrer en studio. Ni ses couilles. Et qui a
le talent suffisant pour composer 16 titres, qui se tiennent et produire un
album qui ne semble jamais trop long. Une GROSSE découverte !
[BT]
Miraculous Mule
Deep friend, LP, CD
Bronze Rat Rds / Mule Tone Recordings Compagny
Ayant été subjugué par le concert
de Michael J. Sheehy à Grenoble il y a 6 ans j’ai acheté (et beaucoup écouté)
tout ce que j’ai trouvé portant sa signature ; Miraculous Mule est son
nouveau groupe et ça n’est rien de dire que j’attendais cet album. Et, en un
mot comme en cent, je ne suis pas déçu. Emballé même, très, très !
Le trio (Michael, son frère
Patrick et Pat le batteur rencontré sur les bancs de l’Irish Catholic School de
Londres) après un 10’’ chez Glitterhouse sort là un album IMPRESSIONNANT !
Le groupe se définit lui-même
comme ‘Rock’n’Roll-infused spirituals and dangerous blues’. Difficile d’être
plus précis, car c’est bien ce qu’on retrouve sur ce ‘Deep friend’.
Ayant échappé de peu à un
incendie Michael a eut la
Révélation , et ça se ressent dans sa musique. Toujours Rock
mais avec un côté Gospel évident qui donne à tout ce disque une saveur et une
puissance formidable. Tout ce que Nick Cave a toujours raté avec ces préchi
précha est ici magnifié.
Toujours aussi méticuleux et
précis dans l’écriture et les arrangements Michael J. Sheehy trouve avec
Miraculous Mule la formule magique pour que cela reste baigné par l’esprit
Rock. Un album subjuguant de bout en bout, et qui ferait un bon remplaçant à la B.O de O’Brother !
[BT]
Vendredi 1er Novembre : Giuda, The Hi-Lite, The
Rainbones, au Ninkasi Kafé, à Lyon
The Rainbones attaquent en
premier, tant mieux pour moi, vu que depuis 3 semaines leur album est le disque
que j’écoute le plus (avec celui de Pultonium Baby). Pas facile de faire
démarrer la soirée d’autant que le son n’est pas assez fort au départ et que
donc on entend le bruit des fourchettes de ceux qui sont à table (si vous ne
connaissez pas le Ninkasi Gerland, où est situé le Kafé, c’est une brasserie
gigantesque est très moderne, sur plusieurs étages, avec un restaurant, un fast
food, une vraie salle de concerts et ce grand bar, par ailleurs ils brassent
leur propres bières).
Mais avec leurs pédigrés les 3
Rainbones en ont vu d’autres et ils arrivent à faire monter la sauce, bien aidé
par le volume sonore qui enfle enfin un peu (mais restera très raisonnable tout
au long de la soirée). Leur Swamp Rock ténébreux et profond marche bien sur
scène ! Le bassiste (avec sa belle Vox) a un son avec beaucoup d’attaque
sur la majorité des morceaux, quand c’est nécessaire tout au moins. Le batteur
est capable de prendre ses baguettes comme dans le Jazz et de jouer autre chose
que le tchaca poum habituel. Le guitariste a un jeu tout à la fois dépouillé et
complexe et une VOIX qui est faite pour cette musique. Le concert que
j’attendais ! Et j’attendais énormément. The Rainbones vont retourner en
studio au printemps 2014, à l’écoute des chansons interprétées ce soir et qui
ne sont pas sur leur formidable premier album ça s’annonce très prometteur.
Dire que The Hi-Lites donnait
seulement ce soir son 2ème concert ! Impressionnant. Ça laisse
plein d’espoirs pour la suite. Rock énergique avec une bonne dose de Punk
dedans, genre Adam West meet Wire première mouture. D’autant que le guitariste
a un son très métronomique et aigrelet (tout au moins quand on est devant la
scène où l’on bénéficie du son direct de son ampli, quand on se recule dans la
salle il est un peu noyé dans le mixage, ce qui est dommage). Une prestation
qui malgré ce petit souci de son fait penser qu’il faut garder un œil, et même
les 2 sur Hi-Lites.
Giuda, ah Giuda… je l’ai attendu ce
concert. Et je n’étais pas le seul, la ‘salle’ est comble, avec des gens qui
son venu de loin (je suis tombé par hasard sur un gars monté exprès de
Marseille).
J’ai trouvé ce concert à la fois
FORMIDABLE et malgré tout un peu déceptif. Car les conditions ne sont quand
même pas au top (même si il faut rendre hommage aux gens qui ont organisé ce
concert et ont rassemblés une aussi excitante affiche). Malgré tout cette
disposition n’est pas idéale pour le Rock. En plus le son au début du set des
italiens aura mit du temps à être homogène. Giuda arrive sur scène avec juste
les 4 instrumentistes pour débuter par un titre évidement instrumental. Mais
pendant celui-ci le bassiste casse une corde et les voilà qui quittent la
scène. Pas la meilleure façon de démarrer (les Rainbones qui ont eut le même
problème sur la guitare pendant leur set ont bien mieux gérer la situation).
Finalement les revoilà, à cinq, et ça démarre vraiment. Sur les trois premiers
titres le son est pas excellent mais ça va en s’améliorant, et quand ils jouent
les tubes de leur premier album ça marche à fond ! En revanche quand ils
interprètent ceux qui seront sur le 2ème (à sortir le 16 novembre)
la tension retombe un peu…
Pourtant Giuda ça à une class
folle grâce à son mélange Sweet / Slade périodes tubesques, avec ces duels de
guitares à la Status Quo
circa 75 (quand c’était le plus grand groupe de Rock au monde, pour vous en
persuader écoutez le double live « Quo + Live » c’est un des plus
intense du genre ; grâce à ses tournées incessantes au Royaume Unis Status
Quo à gardé vivante la tradition d’un Rock de la sueur au moment où celui-ci
devenait infatué et sombrait dans le Prog, assenant son message à base d’un
Rock simple et hyper jouissif ils ont créé de nombreuses vocations chez les musiciens
qui ont inventé le Pub Rock, sans qui il n’y aurait pas eut le Punk, sans qui
il n’y aurait pas eut Giuda, CQFD).
A l’écoute de certaines chansons
de Giuda je me dis que je ne suis pas le seul à avoir regardé avec intérêt le
bonus du DVD live de Cock Sparrer dans lequel leur guitariste donne une leçon
pour écrire un bon riff de rock. Enfin chez Giuda il y a aussi un petit côté
Turbonegro sans maquillage (c.f. le ‘marketing Rock’ qui entoure le groupe, le
côté homo érotique : marcels, vestes en jeans, les poses, et la Giuda Horde pourrait
peut-être devenir la
Turbojugend des années 10…).
Au final une grosse attente, une
grosse envie, un très bon concert, par un excellent groupe que je reverrai avec
beaucoup d’intérêt dans une salle faite pour le Rock (à Rome ça serait top).
Encore faut-il que Giuda ne souffre pas de la sophomore jinx sur son 2ème
album. Après le ‘succès’ extravagant de leur premier et ses multi repressage,
leur nouveau est attendu comme le messie. Saura-t-il rassasier les fans ?
La suite au prochain numéro.
[BT]
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