mardi 18 février 2020

Chronique : RUN WITH THE WOLVES + SHMU + IN RED + ROMIAN DUTTER + WEIRD OMEN


RUN WITH THE WOLVES
Whispers, CD, Digital
Autoproduction / Inouïe Distribution
1er album qui nous ramène à la toute fin des années 80, juste au basculement vers les 90’s, avec son univers qui fleur bon le Trip Hop. Ce dont je ne vais vraiment pas me plaindre tant j’ai aimé ce style, et que celui-ci n’a pas encore révélé l’intégralité de son suc émotionnel !
Mélangeant instruments ‘vrais’ et boucles, synthé, samplers… servant d’écrin aux mélopées de voix féminines… la musique de Run With The Wolves se place directement dans l’héritage du genre, mais pas seulement !
Musicalement on navigue dans un univers sonore/musical/mental qui rappel « Mezzanine » comme une balade dans une nuit poisseuse et électrique, sombre et profonde !
Les chansons sont toutes d’une très grande beauté, avec, au sein d’un album extrêmement cohérent, de la diversité qui les rend toutes reconnaissables.
Unité de ton et d’ambiance.
Et la voix qui surplombe tout cela !
Ce 1er album est un projet franco-anglais mis en œuvre à trois après avoir été démarré comme une aventure en solitaire… Et le travail paie !
La densité sonore va bien au-delà de ce que la scène Trip Hop proposait. Run With The Wolves intégrant dans son ‘héritage’ musical bien de choses ayant été produite depuis… Ils/elle les intègrent, les recombinent, les réagencent et constituent leurs tessitures qui doivent un peu à l’Ambiant, l’Indus, un peu à « This Corrosion », un peu au Math Rock…
Des rythmiques, des voix, des sonorités, des mélodies, des ambiances…
Un album complexe, mais qui est loin d’être seulement un délire de musiciens, c’est une œuvre qui s’ouvre à ses auditeurs !
Et qui régale leur sens et leur âme !
[BT]
SHMU
Pure Bliss, Lp, CD, Digital
Requiem Pour Un Twister
Quelque part dans les années 2000 ce garsa peut-être écouté du Post / Math Rock, et il a certainement découvert le secret des pédales d’effets qui vous donnent le son Shoegaze parfait, et les techniques d’harmonies vocales qui ont enluminées ‘Pet Sounds’.
Ce qui abouti à un album dissonant, parfois grinçant et aigrelet mais aussi follement beau et harmonieux !
Dire que ce jeune homme de Toronto fait ça tout seul, et qu’il a déjà une vraie discographie derrière lui ! Apparemment ce ‘Pure Bliss’ est son 4ème album, mais le monsieur aime aussi les formats plus courts que l’on découvre https://shmu.bandcamp.com/ via ses propres moyens.
Cependant c’est Requiem Pour Un Twister qui sort cet album qui fait une belle paire avec le « The West Is The Best » le dernier album en date de Dead Horse One qui eut aussi redonnent un bon coup de fouet au retour du Shoegaze !
Enluminures de guitares se fondant dans des chœurs féminins évanescents… dissonances créant des mélodies, richesse des tessitures, couches de guitares, effets empilés, des voix, des guitares et encore des voix, et plus de guitares…
Une sorte de mille feuilles fort copieux, mais toujours digeste, et tellement rassasiant !
Mon ressentit change souvent à l’écoute de cet album (que j’ai reçu il y a plus d’un mois). Parfois c’est le côté mélodique qui m’apparaît le plus, à d’autres moments c’est l’élément Noisy qui me semble prédominant. Ce qui est le signe manifeste d’un album complexe ET brillant !
Comme la légère brume qui s’élève des étendues d’eau refroidies par la nuit quand le soleil se lève pour taper dessus, SHMU fait apparaître dans votre imaginaire des images floues, qui flottent sans qu’on puisse totalement les appréhender, mais qui forment un univers d’une grande beauté aux reflets infinis !
[BT]
IN RED
Brute Art,
Comme j’avais bien craqué sur leur 1er album plusieurs fois diffusé dans l’émission, et chroniqué (https://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2019/01/chronique-grand-final-inred-bootchy.html ), j’attendais ce 2ème avec intérêt et curiosité. Et je dois bien dire que les deux premières écoutes m’ont déstabilisées, limites déçues… mais il ne faut pas se forger une opinion trop rapide sur des écoutes un peu trop inattentives…
D’autant que In Red, et contrairement à ce que pourrait faire penser de prime abord le titre de ce disque, s’est lancé dans une musique un peu plus complexe et diversifiée.
Du moins c’est mon ressentis perso, qui va totalement à l’encontre du communiqué de presse, ce qui est une bien belle chose prouvant une fois de plus l’importance que l’auditeur à dans la musique !
Anyway, les 5 musiciens de In Red font bien autre chose que du Rock binaire. Il n’y a cas voir la liste des instruments qui ont été utilisé pour enregistrer cet album : guitares, basse, batterie bien sûr, divers types de claviers, piano, violoncelle, percussions, flûte…
Le résultat est passionnant à suivre et les diverses écoutes permettent d’en appréhender un élément supplémentaire. Comme en plus ces 9 chansons fonctionnent vraiment très bien, et son judicieusement agencées, ,nous voici un album rassasiant !
Et difficile à rentrer dans une case !
Ce qui est toujours une bien bonne chose, quand le talent est aussi évident !
Imaginé une sorte de Pulp avec moins d’accointances Brit Pop, avec des côtés Arty à la Roxy Music, et un peu de l’élégance de Suede sans les oripeaux glamisant. Voir les Wings (et pour moi c’est un compliment).
Avec quelques éléments de complexité musicale façon cabaret / Broadway / bande originale sans esbroufe ni excès !
Un bien bel ouvrage ma fois, qui vous sortira des vos habitudes ! C’est une telle bouffé d’air pur !
[BT]

ROMAIN DUTTER / BOUQé
Symphonie carcérale, 174 pages, 20 euros
Steinkis
En vérité je ne lis pas de BD du tout.
Cependant le sous titre de ce roman graphique : « Petites et grandes histoires des concerts en prison » et la venu de Romain Dutter à Grenoble pour une rencontre qui se tiendra à la Librairie Les Modernes, jeudi 20 février à 18h00, m’ont donné envie de m’immerger dans ce livre.
Sa couverture aussi, avec sa grosse dominance orange et son dessin simple et direct.
Je dois dire que je suis extrêmement heureux de mon choix !
En effet Romain Dutter raconte comment il en est venu à travailler comme Coordinateur Culturel à la prison de Fresnes… Un bout de son parcours de vie qui à commencé par du bénévolat dans les prisons au Honduras et l’a mené pendant 10 ans à franchir les portes d’une prison en France pour y faire passer un courant d’air culturel. Et donc notamment des concert !
J’avoue que j’ai été bien branché par le côté pédagogique par rapport à son métier et sur l’orga de concerts en prison. Ainsi que par les éléments didactique sur la situation des emprisonnés. Sans militantisme forcené, avec un avis informatif et pondéré (qui à mon avis peut permettre de toucher des lecteurs bien au delà des habituels personnes qui se sentent concerné par la situation des prisons en France).
C’est simple, direct, ça touche juste.. Et en plus c’est beau sans esbroufe !
[BT]

Interview Radio Campus Grenoble 90.8, à podcaster ici : https://campusgrenoble.org/podcast/aperophonie-romain-dutter/
WEIRD OMEN
Surrealistic feast, LP, CD, Digital
Dirty Water Rds
Le premier album de ce trio m’avait déjà énormément emballé (http://voixdegaragegrenoble.blogspot.com/2016/07/chronique-cosmic-psychos-blackboard.html) et donc je ne suis pas le seul puisque ce 1er LP était sorti conjointement par Get Hip et Beast Rds deux labels hauts de gammes. Pour le nouveau ce sont les anglais de Dirty Water qui se sont laisser envahir par l’envie de les avoir sur leur super-excitant catalogue...
Le trio batterie, saxophone baryton, et guitare balance une musique que le titre de ce 2ème opus décrit bien !
Psychédélique Blues ? Psychotronic Blues ? Psychatric Blues ? Oui avec une grosse dose de Swamp Rock et de Garage maladif dedans ! Sans sombrer dans la musique pour muzicos qui se fait plaisir.
Une sorte de jeune Tom Waits en équilibre sur un fil semble tanguer entre les rythmiques quasi tribales et les sonorités sombres et hantées du Sax…
Laisser vous envoûter ! Ou plutôt hypnotiser comme le suggère la magnifique pochette (signée Jean-Luc Navette). Plongez dans le maelstrom musical des Weird Omen c’est comme une cure de jouvence qui vous purifie de toutes les médiocres musiques qu’on subit au cours de chaque journée !
[BT]
En concert : Jeudi 20 Février : ROD HAMDALLAH (Swamp Rock, Atlanta) + WEIRD OMEN (Primitiv’ Garage), au Sonic, à Lyon

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