mercredi 19 septembre 2012

Kronik:The MOVEMENT+The JAC+RETROPOLIS+SOBORNOST

The MOVEMENT
Fools like you
CD, The Movement Rds / Bellaphon Rds
'We got love, we got hope we got Marx' c'est leur slogan, et aussi le refrain de la 2ème  chanson de cet album. Un putain de tube qui rentre dans votre tête et que vous allez chanter pendant un bout de temps et ça vous rendra totalement heureux ! L'album s'ouvre sur un titre qui rappel 'That's entertainment' des JAM (et ils tiennent la comparaison). Musicalement The Movement font penser à une version Mod des Mighty Mighty Bosstones (pour la voix, mais aussi pour l'entrain et l'énergie euphorisante des chansons). L'esprit, et la musique, font penser aux Redskins. Voir par certaines touches à Stiff Little Fingers. Bref de belles références qui n'écrasent pas ce trio danois, au contraire ils s'en montrent dignes. Et même plus que ça puisqu'ils les transcendent. The Movement utilise des références mais les fait sienne, comme ils l'ont réalisés avec le visuel de leur 3ème album qui utilise un symbole du mouvement Mod mais le modernise sensiblement.
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En concert :
Mercredi  19 Septembre : The MOVEMENT (Mod Mod Mod, Danemark), au Trokson, à Lyon. Gratuit.
Et :
Mercredi  26 Septembre : The MOVEMENT (Mod Mod Mod, Danemark), au Deep Inside Klub, à Dijon

The JAC
Faux pas
CD, Egomaniac Rds
Voici le nouveau projet de Joe Algeri (Jack & the Beanstalk, The Britanicas). Les fans de Power Pop suivent la carrière escarpée de ce brillant auteur, compositeur qui a déjà publié dans les 90’s deux albums solo très beaux et quasi acoustiques. Avec The JAC il joue seul de tous les instruments (comme il le raconte dans la 1ère chanson). Et on se retrouve avec un album de Pop (power) qui doit pas mal aux Kinks & Beatles,  avec une palanquée de Perfect Pop Songs qui sont juste comme elles devraient toujours l’être : fraîches & excitantes !
Du bel ouvrage comme toujours avec Mr Algeri. Cet album est tellement arrangé et dynamique que pas une seconde on ne réalise qu’il est entièrement l’oeuvre d’un seul homme.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, vous aurez droit en plus à une 2ème CD avec 10 covers (et une paire de guests) : Real Kids, Slim Dusty, Simon & Garfunkel, The Kinks, Lucio Battisti, The Byrds, The Nerves, Dave Dudley
LE PIED ! Un album plein, ambitieux, brillant et drôle.
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RETROPOLIS
Sous l’aura de Pluton
CD, Digital Fantasy Studio
De leur patronyme au titre en passant par le nom du studio, jusqu’à la bio présentée comme une brochure ‘culturelle’ d’une mairie de sous préfecture de province, tout dans ce disque (projet ?) me fait penser à certaines installations vidéos surannées qu’on peut (encore) voir parfois dans quelques musés décatis. La musique est assez dans l’esprit du revival actuel des sonorités issues des génériques TV des années 80. Mâtinée par un de Jim Tenor Control voir par un Sinclair qui aurait bien forcé sur l’éther. On est parfois pas loin de l’esprit des certains travaux de William Sheller. Ces 3 chansons très instrumentisées sont une sorte de Funk blanc pour pas danser dans les années 2010. Un projet bien intéressant, à suivre de près.
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SOBORNOST
Raw Laws
CD, Baston Prod / Redrum Rds)
4 titres bruts, enregistrés dans de vraies conditions live, par un power trio qui envois le bois comme au bon vieux temps du Grunge. Cheveux poivre et sel, cernes sous les yeux, et kilomètres de comptoirs visités, Sobornost en a vu d’autres. 4 Rock song pur & dur ! Comment on dit déjà ? Ah oui : Hard as a Rock. Pas un poil de Metal là dedans, mais du riff généreux qui ne laissera pas indifférent les fans de Stoner les moins obtus. Ainsi que tout ceux qui ont aimé les bucherons type : Gravel / Olivelawn (1ère époque) /Cosmic Psycho. Du solide.
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mardi 4 septembre 2012

« Skinhead » le nouveau roman de John King+The SUFIS+KDV DEVIATORS

The KDV DEVIATORS
... Lost contact
LP, CD, Drunkabilly Rds
En voila un side project qui n’a pas l’air trait par dessus la jambe ! Née de la rencontre du leader de Mad Sin et d’un gars des Bodybags la musique est bien sûr immergée jusqu’au coup dans le Psychobilly. Mais avec quel talent ! 15 chansons ce qui est beaucoup, mais sans un moment faible. Toutes les compos sont remarquables grâce à leurs mélodies, au travail sur les voix (échange du lead, modulation de la tessiture, et beaucoup de chœurs), aux arrangements qui sont bien chiadés. Il y a aussi chez KDV Deviators une grande variété dans les rythmes et on passe allègrement et avec facilité, du Psycho enlevé (mais pas frénétique) au 50’s R’n’R, voir à une chanson de crooner. Les instrumentaux apportent de courtes respirations qui contribuent judicieusement à l’intérêt du disque. N’ayant jamais accroché au Mad Sin je n’attendais rien de ce disque, la surprise n’en est que meilleure !
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The SUFIS
s/t
LP, Ample Play Rds
Avant d’écouter cet album je ne savais pas que Ample Play était le label monté mi 90 par le gars de Cornershop. Et donc The Sufis ne font pas tâche sur le catalogue, car ce disque est très très très réussit ! 1er album parfaitement maîtrisé. Une perle de Psyché versant Pop 60’s. Décidément 1966 ne mourra jamais ! L’héritage des Kinks du Village Green est entre de bonnes mains, car les Sufis revitalisent tout ça avec une jolie petite touche Garage, et aussi, des passages légèrement Space Rock (surtout sur les instrumentaux gentiment barrés du milieu de l’album) qui ne dépareilleraient pas chez Sulabassana Rds. Bref pas très loin de l’esprit du Floyd période Barrett. Le trio à cependant un vraiment talent de composition. Et d’arrangement car on trouve sur l’album tout un tas d’instruments (cordes, bois, cuivres, orgues…) qui apportent beaucoup aux chansons du trio qui restent cependant concises : 10 titres envoyés en 26 mn seulement. Même si, du fait des circonvolutions instrumentales on pense le disque plus long, bien qu’il ne soit jamais lassant. Une VRAIE réussite que ce 1er effort !
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John King
Skinhead
Au Diable Vauvert (389 pages, 22 euros)
C’est l’histoire de Terry English qui était adolescent en 69 quand le mouvement Skinhead s’est créé en se modelant sur les Rude Boys. C’est aussi l’histoire de Ray Coup-de Boule son neveu, qui a découvert la Oï durant son adolescence en 79 quand les prolos cherchaient à se différencier des Punk (déjà) en voie de gentrification. Et c’est aussi l’histoire de Laurel English son fils, qui grandit en 2009 aux sons de l’héritage musical de son père, de son oncle, et des groupes Street Punk actuels post Rancid.
Avec un titre comme « Skinhead » sur la couverture de son livre John King (Football Factory, La Meute, Human Punk et Aux couleurs de l'Angleterre) joue avec le feu risquant de payer très cher la moindre incartade sur se sujet ‘sulfureux’. Bien sûr avec son talent et sa légitimité (skin un jour skin toujours ?) à traiter de se sujet il réussit son pari, et son roman ! Contant l’histoire d’une culture populaire, du peuple, pour les prolos. Loin, très loin du cirque fantasmé que ce terme fait surgir dans les médias.
Terry English est un gars qui à réussit : à 50 ans il dirige sa boite de taxi dans laquelle il n’emploi que des skins. Des gens qui ont le respect et la fierté du travail bien fait. Des gens francs et fidèles à leurs valeurs. Terry à réussit parce qu’il s’est sortit de son milieu, qu’on appelait (qu’on n’appel plus, mais qui sera toujours) celui des exploités.
C’est une histoire de musiques, de culture, de force, de fierté, de foot et de baston. C’est surtout et avant tout un ROMAN REUSSIT ! Dont le seul défaut est de se terminer. Et en plus vous pouvez faire vous-même la bande son qui va avec : le choix est vaste !
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mercredi 29 août 2012

Chroniques:ULVER+MOMBU+The RIPE+Christian Lehmann

ULVER
Childhood’s end (Lost & Found From the Age of Aquarius)
CD, K Scope
Le sous titre de cet album pourrait être Spirit of ’66, car les 16 reprises qui le composent sont estampillées de se millésime, même les titres plus tardifs sont dans ce mood. Sorte de disque récréatif enregistré live avec des potes de passage en deux sessions espacées de près de 3 ans. Une parenthèse dans la discographie de ce groupe norvégien qui a débuté dans le Black Metal avant de virer Dark Ambiant Electro Folk (sans que jamais cela s’entende sur ce disque là).
Ulver : jamais entendu parlé jusque là et ça aurait continué sans les conseils avisés de ma disquaire, ce qui montre une fois encore tout l’intérêt de cette profession. Car voici un des albums que j’ai le plus écouté et aimé ce semestre !
Finement réalisé, avec des arrangements judicieux & luxuriants comme il sciait à ces chansons là. Et avec une personnalité forte qui confère à certains passages un côté planant, ou orchestraux (à la manière des Who période Opéra Rock). Plus une petite touche mélancolie et surannée, mais et j’insiste, très loin du revivalisme psyché actuellement très à la mode dans la scène Indie.
LA surprise du début 2012. Un album long (alors que moi au delà de 10 chansons le plus souvent je décroche) qui me donne envie à la fois de me pencher sur les autres albums d’Ulver, mais aussi, sur certains des groupes repris ici et que je n’ai jamais vraiment écoutés comme les Troggs ou Fleur de Lys.
Et un groupe capable de donner une version que je trouve intéressante de ‘In the past’ alors que c’est une de mes 5 chanson préférée de tous les temps ou de déterrer Curt Boettcher, ça force l’admiration !
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MOMBU
Zombie
LP, Subsound Rds
Projet italien du saxophoniste baryton de ZU et du batteur de NEO, ce 2ème album de MOMBU déverse la lave incandescente de son Free Tribalo Noise sur les 45 mn et en 8 titres. Où apparaît en plus des deux instruments du duo une voix fantomatique et parfois growlé émergeant du fin fond des âges. On pense un peu, mais pas tant que ça, à Painkiller. Un album barré, hanté qui partage une certaine communauté d'esprit avec le free punk à géométrie variable de God Is My Co-Pilot mais reste un Ovni totalement unique qui vous oblige à vous positionner par rapport à la musique ici livrée. Moi : j’AIME !
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The RIPE
Into your ears, LP, CD
Get Hip Recordings
Cet album pourrait être sortit par un autre label cette excellente maison de Pittsburgh bien connue des amateurs de Garage Revival aux oreilles & à l’esprit large. Car si il ne dépareille pas sur le catalogue Get Hip qui à toujours fait preuve d’une grande exigence qualitative (l’album n’a pas un moment faible), il faut reconnaître que la musique de The Ripe pourrait faire saliver pas mal de label manager. Entre Pop Garage et Indie Pop The Ripe trousse de succulentes chansons aux douces mélodies qui feront bien plus que dresser l’oreille à tout ceux qui pensent que la mélodie est primordiale pour écrire une bonne CHANSON !
Les résurgences Power Pop, Beat, Folk Rock, Psyché qui ponctuent ça et là se for-mi-da-ble premier album expliquent sa présence sur ce label. Le côté joyeux, printanier, primesautier (qui ajoute une trompette mariachi dans une Pop song sans avoir l’air ridicule) les met à l’abris de toute hype de la part de l’internationale (branleur, euh je veux dire) hipster. Et c’est tant mieux pour nous ! Grosse belle découverte à ne pas rater.
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Christian Lehmann
La folie Kennaway
Rivages / Noir (258 pages, 8,15 euros)
Roman Noir. Très Noir. Sur la folie. La création artistique. L’amour. La psychanalyse. La psyché. Le désir. L’envie. La cupidité. La culpabilité…
1er roman sur brillant de Christian Lehmann, formidablement maîtrisé, amalgame des vies fragmentées des divers personnages impliqués dans ce polar psychanalytique et labyrinthique, mais limpide. Pas d’une folle gaîté mais jubilatoirement intelligent !
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mardi 24 juillet 2012

Chroniques:ANARCHITEX+HAIGHT ASHBURY+The PSYCHED

ANARCHITEX
Digital dark age
(CD, C.I.A Records)
Étrange pochette, étrange titre, étrange nom… résultat ce disque est resté dans ma liste d’écoute en retard pendant un paquet de mois, et j’ai failli passer à côté d’un album très réussi, et pas loin d’être celui que j’ai le plus écouté ces 12 derniers mois. Fondé en 1983 à Houston (avec des futurs : Party Owls, Doomsday Massacre, Pain Teens…), Anarchitex enregistre sont 1er album en 2011. Composé de ‘vieux’ titres et de chansons récentes ce disque est un bonheur pour ceux qui ont aimé une certaine scène Us early 80’s (Circle Jerks, Germs… de ce niveau là). Le tout mâtiné de Wire / Buzzcocks. D’un peu de Post Punk. Et de choses de qualités qui se sont faites depuis : No Wave, Noise… Le tout selon un dosage très personnel à Anarchitex ! Plutôt des mid tempo rampants et minimaux. Des phrases musicales simples mais qui se combinent ensemble (notamment parce que le bassiste sans en avoir l’air est très présent). Enregistré avec un son qui rappelle le bon temps, mais sait à qu’elle période on vit.
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HAIGHT ASHBURY
The Ashbury
CD, Lime Rds
Indie Pop à grosses fragrances 60's psyché pop folk peace & love, mais avec un côté Noisy Pop 90's. Un poil moins surprenant que leur 1er album que j’avais déjà énormément écouté, celui-ci n’est pas moins bon. C’est même une grosse grosse baffe. Une confirmation. Et une joie. Belles mélodies, super chansons, gros travail harmonique sur les voix... genre évanescentes héritées de la Pop/Folk période flower power, mélangées à une Pop (rock) Indie qui n’est pas étrangère à une certaine idée du Nu Gaze. Avec un formidable soucis d’efficacité qui rappelle la Blonde Pop. Par rapport au premier,  la musique est un poil plus menaçante, mais toujours dans la retenue, comme ces nuages noirs qui semblent préfigurer un orage estival mais qui ne crèvent jamais. Ce sentiment est présent sur une majorité de l’album même sur les titres tirant le plus vers la Folk. Peut-être est-ce dû à l’irréelle beauté des voix qui sont presque douloureuses a écouter  tellement nos oreilles sont peu habituées à tant de douceur.
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The PSYCHED
Self titled
(CD, Slovenly Rds)
Attention le nom de ce groupe vous induit en erreur. Sauf si vous vous attendez à du psyché en pleine descente d’acid façon bad trip. En revanche le nom du label vous donne des indications plus fiables. Trash Garage Punk minimal et plutôt abrasif, sorte de chaînon manquant entre les Subsonics et Thee Mighty Caesars. Version revu & corrigé ‘colère 2012’. Parfois un peu d’orgue rajoutez du bordel dans tout ça. 9 titres et 20 mn 30, mais ils ne jouent pas vite. Des compos répétitives pour bien vous marteler le riff ou le refrain afin de marquer vos terminaisons nerveuses. De ces petits disques qui donnent de grands plaisirs immédiats. Et qu’on peut réécouter 5 ans plus tard sans avoir honte d’avoir pris son pied.
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mercredi 18 juillet 2012

Chroniq:1=0 +CAFE FLESH+LONAH+MADE+SMALL TIES

1 = 0
Forteresse
(CD, Quixote R.P.M)
Quatuor (après avoir démarré en duo) 1=0 me fait un peu penser à Expérience, mais avec un chant en français qui évoque lui, plutôt la scène fusion française des 90’s… sans, heureusement, le côté cliché / lourdingue du genre, mais, avec des prétentions poétiques. Et aussi une orientation « revendicative / constat social » qui peut se rapprocher de certains projets de ‘Hip Hop conscients’ qui doivent beaucoup à la scène Rock. Je ne sais pas si c’est clair comme description !?! Bref 1=0 n’est pas le groupe qu’on peut aisément cataloguer. Sur la pochette de ce EP 4 titres ils indiquent que le morceau « Tue-le » est librement inspiré par ‘Prayer to god’ de Shellac, histoire de cerner leurs univers d’inspirations… Si ça n’est pas du tout ma ‘came’ je suis surpris de trouver ce disque aussi intéressant, réussit, et, appréciable.  Voilà qui mérite réellement que vous y posiez les deux oreilles.
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CAFE FLESH
Lions will no longer be kings
(CD, LP, Head Rds / Furne Rds / Smalltones Rds – Season Of Mist)
De prime abord cet album ressemble à un bloc monolithique de Noise à l’ancienne avec chanteur screamo. Mais au fur et à mesure, comme on enlève les peaux d’un oignon, la carapace bruitiste se fissure pour laisser apparaître la personnalité de chaque titre… Un thème de piano par ici, du sax là, et encore là… D’ailleurs j’aime, et je trouve particulièrement intéressante l’utilisation du saxo sur plusieurs morceaux : à la fois comme source supplémentaire de vibrations drone, et, également comme éléments mélodique, mais, sans le mettre en avant (ce qui tombe bien, la plupart du temps je trouve le saxo dans les disques Rock insupportable). 3ème album pour Café Flesh, mais le premier que j’écoute. Jusque là j’avais de la méfiance à cause de leur nom… Quel con je fais. Cet album est bien plus que convainquant dans son intégralité, ce qui fait que je vais aller découvrir ce qu’ils faisaient précédemment ! Vite.
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LONAH
17
(CD, La Tengo Editions)
En écoutant le 1er titre je me suis dis : tiens on dirait le croisement des mélodies de Gainsbourg & des Sisters of Mercy, avec un chant entre Hip Hop et Dominique A. Une impression qui perdure sur le reste de l’album : une collision de styles qui en fabrique un nouveau. Ce disque sert de, comment dire : illustration sonore, bande originale, bande annonce, accompagnement musicale, complément au roman ‘Le dix-septième’ un polar signé Eric Debeir (La Tengo Editions, tiens, tiens), un des membres du groupe Lonah. Ça être pompeux et chiant comme projet, c’est sérieux mais, intéressant ! Sorte d’Indie Hip Hop, avec touches de chansons françaises actuelle à texte, une rencontre qui produit du beau. Vu le projet on aurait aussi pût craindre devoir subir un disque bavard, mais, au contraire l’on a une très grande musicalité dans chaque pièce.
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MADE
Is it different?
(CD, Area Pirata Rds)
Groupe italien en plein fantasme anglophile, Made produit une Pop qui mélange plein de courants. Le groupe semble à la recherche du ‘Pure Style’, comme le prouve déjà la pochette qui réutilise des codes et une esthétique façon lettrisme revu 2012, avec touche 60’s. Made jongle entre ces deux bornes temporelles et stylistiques en y posant aussi des touches 80’s & 90’s. Pratiquant une sorte de Power Pop un peu old school qui, dans le son et dans la production ‘sage’ et policée fait très années 80 (une sorte d’âge d’or de ce genre). Made n’est pourtant pas un groupe revivaliste de plus, le quintet utilise pas mal l’orgue ce qui les éloigne des clichés. Et puis, ils ont manifestement aimez aussi la Brit Pop. La Pop 60’s. Voir le psychédélisme quand il sait rester mélodieux. Et peut être aussi un peu la scène Indie actuelle. L’album est plutôt posé et demande un peu plus de temps pour se révéler que le tout venant des disques ultra clinquants actuels, on l’écoutera plus longtemps.
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SMALL TIES
S / T
(CD, Autoproduction)
3ème Ep depuis 2008 pour ces lyonnais sous influences British des 60’s (une des chansons s’appel ‘Beatles’), des 70’s (une autre s’appelle ‘1974’, ce qui dit la partie de la décennie qu’ils préfèrent), Mods for ever (un nom de groupe pareil…), et des années 00’s pour le petit côté post Arctic Monkeys de leur musique. Après une pause pour permettre à leur chanteur / guitariste d’enregistrer son 1er album sous le nom de Mr Flopper, les Small Ties reviennent en 2012 avec un 2ème guitariste pour muscler leur jeux. Ils en profitent pour réenregistrer une paire de chansons de leurs précédents Eps pour montrer leur maturation, et ambitionnent de partir en tournée à travers l’Europe cet automne. Vu qu’ils ne manquent pas d’avantages, on se dit même qu’ils pourraient s’attaquer vite à un Long Play !
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vendredi 6 juillet 2012

kro:AMI 6+BUFFALO TOM+DIABLO SWING ORCHESTRA+The HIVES+FLIPSONG+LAWEN STARK

AMI 6
Bien fait pour toi !
(CD, Infect Eyes Rds)
Sortit sur le label des Little Searchers (un groupe trop mésestimé : une pure merveille de Pop Sixties finement psyché), avec un de leurs ex membres au sein d'Ami 6, qui pourrait être une continuation, mais avec bien d'autres moyens. Si ils (elles) n'étaient pas si bons on pourrait les rattacher à la scène Néo Yéyé. Le double chant féminin apporte énormément de peps aux chansons. Certes comme le suggère le nom du groupe Ami 6 sont bien marqué par l'esthétique  française des sixties. Avec une jolie connexion Dutronc / Lanzeman, et des adaptations (Nancy Wilson, Stella, Cat & les Solitaires) fort réussies. Mais ce qui fait la différence entre eux et le reste de cette scène rétro se sont bien les chansons. Un album avec 12 perles : savoureuses, fines, gracieuses, dansantes, gaies, smart... Et finalement plus intemporelles que rétrogrades. Et pour que j'aime un album chanté en français faut faire fort !
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BUFFALO TOM
Skins
(CD, Scrawny Rds / Naïve)
Reprise d'une franchise un peu oubliée pour une réactivation inattendue mais savoureuse. Avec une musique assez éloignée de celle pour laquelle ils furent connu à leurs débuts (en tout cas loin de ce que je garde dans mes souvenirs). Là ? Imaginez Springsteen débarrassé de la lourdeur de sa machinerie et de son pathos. Sur cet album Buffalo Tom propose des CHANSONS. Entre Indie et Rock éternel américain. Old school, mais grand style. Avec une petite touche de Pop Power. Plein de mélodies, un chant féminin en contre point (Tanya Donnelly passe parfois filer un coup de main), un orgue (d'église ?)... ça sent le retour au terroir, mais sans les fragrances de fumier. Ça sent surtout l'album réussit ! Discret mais classieux !
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DIABLO SWING ORCHESTRA
Pandora's pinata
(CD, Candlelight Rds)
Parfois les envois promo font découvrir des disques que vous n'auriez jamais écoutés sans cela. C'est ce qui m'est arrivé avec le précédent album du Diablo Swing Orchestra. Pour décrire leur musique je dirai : imaginez qu'en 1954 un Big Band swing ait viré Heavy Metal. Diablo Swing Orchestra c'est ambitieux, grandiloquent, parfois ridicule, mais surtout, souvent génial ! Étant tombé amoureux du disque précédent j'ai attendu (3 ans quand même) impatiemment, et ça valait le coup. Dans ce gloubibulga s'interpénètrent des musiques folkloriques de plein d'endroits de la planète, du jazz (sans le côté pompeux), de l'opéra (sans le côté pénible et lourd), des thèmes de musiques populaires revisités par les frères Bernstein. Le tout propulsé en 2012. Et l'ensemble n'est pas écœurant, bien que copieux. Oubliez tous vos à priori, ouvrez vos oreilles, et faites vous un cadeau : écoutez cet album. Si vous n'êtes pas réfractaire à une certaine luxuriance des arrangements, vous allez vous régaler. En tout cas vous reconnaîtrez que cette musique ne s'écoute nulle part ailleurs.
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FLIPSONG
Life in the Arctic
(CD, Autoproduction)
La découverte de leur 1er album avait été un des ravissements de la fin 2010 (et de tout 2011), les revoici avec 4 nouveaux titres pour faire patienter les, déjà, accros. La chanson inaugurale m'a fait un choc, le groupe à sortit pour l'occasion une production très très radio friendly. Presque trop. Un son sur gonflé, qui me donne une impression ‘aux forceps’, mais ça marche. Avec ses paroles pleines de fantasmes englishness et ses mélodies entre Blur période grand tain, et hommage discret & intelligent aux Beatles, Flipsong pourraient décrocher des passages radios importants (même si la France et ses décideurs médiatiques semblent très réticents à ces choses là). Ensuite on revient à ce que j’avais aimé sur leur 1er album : une Pop fine, discrète, concoctée par des orfèvres dans leurs chambres, avec une orchestration qui loin d’être minimale, sait rester modeste. Un axe anglais, mais avec cette capacité de réappropriation qu’on a parfois sût faire ici. Un must ?
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The HIVES
Lex Hives
(CD, Jive Rds)
Quoi de neuf chez les Hives ? Rien ! Juste un formidable nouvel album. A mon goût. Ils n'ont pas changé de formule comme l'indique assez bien le titre de ce nouveau disque. Ils ont toujours la même envie d'écrire des tubes catchy à fort potentiel commercial, et qui soit aussi de petites bombes de Rock. Et sur ce 5ème album il y en à 13 a la douzaine, on se croirait revenu à leur grande époque. Mais en mieux à mon avis. Perso jusque là j'ai toujours trouvé les Hives surestimés et très vite lassant. Mais ici il y a un je ne sais quoi... Et je trouve que pour la première fois il y aussi de grandes chansons sur ce disque.12 morceaux toujours aussi courts et percutants. Dans les idées à la con il y a deux chansons bonus disponibles sur la version de luxe digital (c'est quoi ça ?) produits par Josh Homme... Bon là on a un album complet, vivifiant, sautillant, sexy, frais, joyeux et excitant. Je ne sais pas ce que vous entendrez dire sur ce disque avant de l'écouter mais donnez lui une chance. Il est vraiment bien, bien, bien !!!
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LAWEN STARK and the Slide Boppers
On the run
(LP, CD, Drunkabilly Rds)
On à beau dire on est quand même pas mal conditionné, car malgré la pochette qui aurait dû me mettre sur la voie... mais vu que cet album est sortit chez Drunkabilly Rds bêtement je m'attendais à du Psychobilly... Mais que nenni puisque Lawen Stark et ses gars font du R'n'R fifties. Et du bon ! Un album assez calme et posé malgré ses 12 titres en 29 mn. Je ne suis pas assez connaisseur pour rentrer dans les descriptions de sous chapelles, type : Neo Rockab', retro jive... je suis incapable d'être plus précis. Tout ce que je sais c'est que cet album regorge de qualités : un bon chanteur qui sait rester sobre, une contre basse bien smooth, deux guitares qui la joue tranquilles & complémentaires... Classieux, précis, efficace ! Du bel ouvrage qui mérite vos deux oreilles.
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mercredi 27 juin 2012

chroniques:DELANEY DAVIDSON+Gay Anniversary+HORNY WACKERS+Movie Star Junkies+The RIPPERS

DELANEY DAVIDSON
Ghost songs
(LP, Casbah Rds)
Quand on découvre un artiste sur scène et qu’on est retourné, pas toujours évident, ensuite pour les disques d’être à la hauteur du choc initial. Mais, pour moi, avec le Néo Zélandais Delaney Davidson l’impact live et en studio est équivalent. Différent. Mais intense, similairement. Artiste solo bien plus que one man band. Avec son look funéraire ou un titre d’album comme Ghost songs on n’est pas dans la franche gaîté, mais plutôt dans un héritage marqué par les orchestres d’enterrement de la New Orleans, la Death Country et le Folk Funéraire. A travers sa voix profonde, ses arrangements vastes et importants (pour un disque d’homme seul) on est avalé par les chansons, mais c’est bien ! Guitare acoustique, banjo, violoncelle, chœurs, slide, scie musicale… servent à magnifier les mélodies. Cet album me donne envie de revoir Delaney Davidson live, mais aussi de le réécouter, à travers cet enregistrement, mais aussi à travers tous les autres !
2ème sortie pour le label Casbah Rds, l’émanation de l’excellente émission Rock à La Casbah. A écouter & podcaster ici : http://www.casbah-records.com
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GAY ANNIVERSARY
New in class
(CD, Slovenly Rds)
Nom de groupe très provoquant. Pochette à l’impact immédiat (imaginez une photo de classe de Bill Gates, avant qu’il ne devienne beau à millions, recolorisée). Le tout pour vous préparer au Punk Rock abrasif, minimal, répétitif, un peu ‘synthétique’ (on dirait une boite à rythme dans le fond), où la guitare en mode ratatinant écrase votre cortex avec ses riffs simples et martelés. Les effets sur la voix, son judicieu placement dans le mix donnent le ‘ce qu’il faut de mélodies’ nécessaire à l’intérêt des morceaux (surtout quand il y a le soutien de chœurs féminins). 8 titres en 19mn ça se termine bien avant de lasser (ce qui est normalement le gros souci de ce punk bricolé avec peu de moyens), d’autant qu’au final ces 8 chansons sont facilement distinguables les unes des autres… Ce groupe grecque très énervé (on se demande pourquoi) à écouté Big Black et en fait quelque chose d’encore signifiant en 2012 !
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The HORNY WACKERS
They are savage
(LP, Dead Beat Rds)
Découvert par hasard par un ami lors d’une fête d’anniversaire, je reçois l’info et l’album en pleine gueule ! 12 titres en 29 mn de sauvagerie vraie ! Et pas pasteurisée par la production. Une rareté ces dernières années. Entre Garage Punk & Trash Rockabilly les Horny Wackers ne tombent pas dans le piège du lo-fi à tout prix. Ils ont écrit de super chansons (souvent à base de thèmes connus pour faciliter l’appréhension par l’auditeur) et ils les ont enregistrés en se rappelant que tout ça c’est du Rock’n’Roll et que ça doit rester sauvage !!! La pochette très réussit vous pose d’entrée dans leur univers et on n’a pas envie d’en sortir. Imaginez des Meteors encore dangereux mêlés à Pussy Galore, avec une touche des Magnetix du début. Au moment où les scènes revival semblent se dire qu’en polissant leur son elles pourraient avoir un plus gros succès, ça fait un bien énorme de tomber sur un groupe qui ne trahit pas l’esprit du Rock’n’Roll !!!
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MOVIE STAR JUNKIES
Son of the dust
(LP & CD, Outside Inside Rds / Wild Honey Rds)
Pour ceux qui découvrent le quintet italien avec ce 3ème album (veinards, vous en avez deux de plus à déguster impérativement), les Movie Star Junkies pourraient sembler, à la 1ère écoute, cloner Nick Cave & sa bande (ce qui met la barre très haut). C’est vrai que la voix du chanteur est dans le même registre, que, musicalement les deux groupes sont marqués par l’héritage Blues Swampy épais, sale… avec moment d’ensoleillement pour les italiens. Les Movie Star Junkies ont de très nombreux arguments en leur faveur. Comme le prouve cet album, qui est plus posé que les 2 précédents, donc il faut plus de temps pour laisser maturer les choses dans vos oreilles… mais quand c’est fait… Les deux dernières fois que je les avais vu sur scène ils jouaient déjà certaines de ses chansons, qui putain, s’impriment fortement dans le cerveau & dans le cœur ! Bref bien heureux d’avoir cet album entre les mains, et, curieux d’écouter la suite.
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The RIPPERS
Stiff
(CD, Gigors Electric Rds)
Quand une des meilleure salle de concert du pays se lance dans la production de disque il faut écouter ça avec attention ! The Rippers ont été vite étiquetés Horror-O-Billy… et ce 1er album prouve que leur musique est beaucoup plus imaginative, vaste, riche, moderne, que ça. Si le côté sombre est présent, ainsi qu’un gros amour pour un Rock dense, l’adjonction de sons qu’on croirait tirés d’orchestrations de bandes originales de film de SF des débuts (là on dirait un théremine qui ne sonnerait pas comme un cliché, ici le vent, ou une porte qui s’ouvre…), un peu d’élément synthétique, un peu d’orgue aussi, donnent un gros supplément d’intérêt à leur musique. Qui ne rentre pas dans une seule case, et ça c’est bien. Qui n’évolue pas non plus dans le tout venant d’une production hexagonale souvent ‘classique’ et rebattue. Grâce à sa chanteuse anglaise (apportant de salutaires références extérieures), qui à une voix pas démonstrative, mais judicieuse pour cette musique, et, aussi grâce aux chansons, qui sont terribles dans le genre rampant (mais pas uniquement), on finit par se manger l’album en pleine poire ! Car si son impact n’est pas immédiat (peut-être à cause d’une production un poil sage), à la réécoute ça marque ! Un disque qui nous sort des habitudes, et putain, c’est bien !!!
[BT]