mardi 30 juillet 2013

Chroniques : HUMAN TOYS + HAIGHT ASHBURY

Human Toys
Excuse my french, CD
Recors Ad Nauseum
Cet album arrive jusqu’à mes oreilles alors que le groupe jouit d’une très grosse réputation live.
Et d’entrée de jeu (mais l’effet perdure sur chaque écoute) la musique des Human Toys tarte très fort !
Imaginez un Rock synthétique très musclé façon Suicide / Killing Joke, mélangé avec de l’Electro Clash (où l’électro serait très vintage) saupoudré d’une pincé de Kraftwerk. Ça déménage !
Les racines Rock et la voix féminine rendent tout ça facile à mes oreilles de Rocker. De plus il n’y a là dedans aucune tentative pour faire danser. Ou alors seulement dans les HP.
Pour moi le vrai exploit c’est que, alors que ça n’est pas immédiatement la musique que je pose sur ma platine, cet album y soit déjà passé aussi souvent. Son éclectisme, son intensité, sa puissante, sa brillance le rendent palpitant tout au long de ses 12 titres !
[BT]

Haight Ashbury
Perhaps, CD
Lime Rds
3ème album dans un laps de temps très court (depuis 2010) pour ce trio de Glasgow. Ce Perhaps arrive à renouveler l’enthousiasme qui s’était emparé de moi quand j’ai découvert leur 1er album (pas que le 2ème ait été mauvais, juste moins surprenant, forcément). Là ils / elles arrivent à presque se réinventer tout en continuant à faire la même chose !
Pas banal en soit.
Musicalement et comme leur nom le laisse supposer on est dans une ambiance Flower Power avec de magnifiques harmonies vocales féminines. Mais le gars chante aussi, et ça n’est pas ce qui fait baisser la qualité du disque. Un accompagnement minimal (guitare accoustique, tambourin…) mais des arrangements discrets qui apportent énorméments. Il y a un côté Folk (à l’anglaise) non négligeable, de la Pop sixties, du Psychédélisme léger et fin. Et même un peu de brumes Indie Pop fin 80 (Glasgow, vous avez dit Glasgow ?)
C’est BEAU, profond et intense !
Comme si les Mamas & Papas jammaient avec le Velvet ! Et avaient tapés dans leur armoire à pharmacie !!!
[BT]


mardi 23 juillet 2013

Chronique:The PENETRATORS+Rotten Eggs Smell Terrible n°28+'Mon traitre' de Sorj Chalendon

The PENETRATORS
Kings of basement Rock, LP
Slovenly Rds
Voici une réédition de ce disque qui était sortit en 1986. 12 chansons (en 35 mn) enregistrées entre 1976 et 1984 par ce groupe de Syracuse (pas loin de New York) qui auraient pu servir de disque de chevet pour le jeune Billy Childish. The Penetrators étant contemporains des ses premiers groupes…
Les américains ont surement été  traumatisé par les compil Nuggets, ou alors ils sont tombés sur des originaux dans les bacs de soldes et autres bargains des monts de piétés de leur bled (comme le faisaient les Cramps dont ils sont aussi contemporains), c’est ce que donne à penser la reprise du ‘It’s my life’ des Animals. Du Garage Punk assez étonnant car très innocent. Simple mais pas tant que ça. Frais. Jubilatoire. Excitant !
Encore un super album qui ressurgit du passé et qui fait du bien aux oreilles. Rien d’indispensable, juste un de ses BONS disques qui font pousser les portes des disquaires pour se donner du plaisir.
[BT]

ROTTEN EGGS SMELL TERRIBLE n°28
43 pages A4 photocopiées. 4.5 euros port compris à Mundodrama BP17, 12450 Luc Primaude.
Sous titré REST BIBI car cette nouvelle sortie est un spécial Cheribibi et ce qui tourne autour !
Au sommaire un très long (16 pages), passionnant et stimulant entretient avec de Daniel l’instigateur et âme de Chéri Bibi. Une autre de 8 pages avec Vince qui fait partit du Cheribibi crew (et qui me donne vachement envie de retourner à Bordeaux) et une de Fano qui est entre autre un des dessinateurs attitrés (voir LE) du chéri à bibi.
Et en liaison plus ou moins étroite avec Cheri Bibi : un court bla bla avec Val le rédacteur du skinzine La Faute A Qui, et un entretient plus conséquent avec Sarah qui fait le zine La Choriza. Sans oublié le gars qui est derrière le fanzine et label Une Vie Pour Rien (présentée en 4 pages A5 collées dans le zine ce qui rappellera aux plus fidèle l’ancienne formule de Chéribibi).
Et ça ne s’arrête pas là on parle cinéma bis avec le gars qui fais le fanzine Mononoke et le fanzine de cinéma bis ‘Délivrance’. Ça continue sur le ciné avec Djé de (entre autre) l’émission de radio Winderstand. Plus une interview avec les ‘surfers’ toulousains de Seasick6, puis avec les 2 gars du label Rock’n’Roll Masturbation. Comme à chaque fois Thierry nous dégotte des gens qui ont du vécu et des choses intéressantes à raconter avec décontraction et passion. Sans oublier les indispensables chroniques fanzines, cinéma, et disques !!!!
Ce numéro vient (si Thierry a retrouvé un ordinateur qui marche) avec une compil CDr mixée par le Cheribibeat Sound System !
[BT]

Mon traitre
Le Livre de Poche
Ce roman nous replonge dans l'Irlande du Nord des années 80 en pleine guerre républicaine, puis fini sur la période post accords de paix. A travers les yeux d’un luthier parisien qui débarque en plein conflit purement par hasard et se lie d’amitié avec plusieurs militants de l’IRA. I va tellement s’imprégner de ce pays que ça va devenir l’obsession de toute une vie.
Il y avait longtemps que je n’avais pas mis la main sur un livre qui me tient autant, au point de le lire en marchant tellement cette histoire et la langue de son auteur m’ont envahie.
Un vrai styliste qui fait sentir la peur et l'odeur de Guinness tout au long du livre !

J’avais déjà été pas mal impressionné par l’interview de Sorj Chalandon dans ‘Le Rendez-vous’ sur France Culture (à écouter ici : http://www.franceculture.fr/emission-le-rendez-vous-emission-du-vendredi-30-decembre-avec-vincent-lindon-sorj-chalandon-chroniqu) mais ce roman est réellement PUISSANT !!!

Ce texte (et sa ‘suite’ : « Retour à Killybegs ») seront adaptés et joué sur la scène de la MC2 du 21 au 25 janvier 2014 (http://www.mc2grenoble.fr/Mc2-spectacle/Theatre/Mon-traitre/p7c2sc412.html)
[BT]



mardi 16 juillet 2013

Chronik:OWEN TEMPLE QUARTET+DEAD HORSE ONE+BROTHER ROGER

OWEN TEMPLE QUARTET
Rot in the sun, LP
Casbah Rds
J’avais raté leur 1er album, et, c’est donc après les avoir vu sur scène deux fois (dont le scotchant concert de Valence) que je découvre leur nouveau. Ce qui selon mon expérience, pour peu que le groupe soit bon sur scène (et là c’est le cas, au combien !), ne joue pas souvent en faveur du disque. Mais avec ce ‘Rot in the sun’ ça n’est pas le cas du tout !
Ce que j’ai aimé en premier dans cet album c’est le mix, je trouve qu’il y a une tendance lourde à mettre la voix trop en avant, mais pas chez les Owen Temple. Elle est là où il faut pour laisser de la place aux 3 instruments. La mise en son est gonflé, mais juste comme il faut. Avec un peu d’emphase mais comme il sied à leur Rock profond et sombre, mais sans excès.
Ensuite j’ai aimé les compositions qui sous des dehors de simplicité et d’efficacité laissent entendre pas mal ‘d’arrangements’ (des grelots ici, une entrée de guitare là, une trompette fantomatique sur l’intro, un sax un peu Free sur le dernier titre…) rien de plus prétentieux mais judicieusement placé.
Pour ceux qui n’auraient jamais écouté les Owen Temple Quartet imaginez des Bad Seeds qui n’auraient pas  mollis, ou Beast Of Bourbon toujours vivant, rencontrant un 16 Horse Power dégagé de ses côtés gonflants et doté d’une paire de couilles. Cependant ce que révèle ce 2ème album c’est un groupe qui est en train de labourer son sillon musical. Un album qui va bien aux matins fatigués comme aux crépuscules enflammés.
[BT]

DEAD HORSE ONE
Heavenly choir of jet engines, CD
Cranes Rds
Premier CD 4 titres pour ce jeune groupe valentinois qui va faire produire son future 1er  album par Mark Gardener (guitariste chanteur de RIDE), ce qui les rattache, un peu hâtivement, à la scène néo Shoegaze. Bien que… dans leur musique on retrouve pèle mèl : beaucoup de pédales d’effets sur les guitares et les voix, mais aussi des touches de sombre psychédélisme à la Warlocks, un peu de fantomatisme à la Cure (période ‘Desintegration’ bien sûr) pas mal de rythmes qui tentent de vouloir vous faire danser comme le faisaient les Primal Screams. Soit beaucoup de Pop, et de Rock des 90’s et aussi donc un peu de Shoegaze, plus également des racines 60’s qui croisent les Byrds, le Velvet et peut être même bien Grand Funk Railroad.
Enregistré et mixé en finesse et en légèreté (parce que la chantilly quand il y en a trop ça écoeur) par JP Maillard au Control studio de Grenoble, ce 1er effort des Dead Horse One évite les écueils de la scène Néo Shoegaze : la surenchère de couches de guitares pleureuses et la redite des grands maîtres. Un mini plein plein de charmes ne contenant que des bons moments.
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BROTHER ROGER
Grand stand, CD,
Klondike Music
Si je devais décrire cet enthousiasmant 2ème album (le 1er en 2005) à très gros trais je dirai : imaginez Teenage Fanclub et les Posies qui auraient virés Folk !
D’élégantes mélodies Pop s’entremêlent avec des guitares (semi) acoustiques et au dessus de tout ça de belles harmonies vocales. Avec une fine touche Country à l’ancienne, et, un peu de Rock pour faire bon poids.
Uniquement remplis de BONNES chansons, ce disque contient également des titres qui pourraient être des tubes si les programmateurs arrêtaient d’agresser et d’abrutir le public avec de la musique de neu neu.
Un bel album qui tient tout le printemps, supporte les chaleurs de l’été, et vous emmènera au moins à travers l’automne voir bien plus loin.
[BT]


mercredi 3 juillet 2013

Chroniques:The BARBARELLATONES du Glam Psyché + CHERIBIBI n°8

The BARBARELLATONES
The sound of love, CD
Autoproduction
Est-ce que les garçons qui se maquillent (et font du Surf) peuvent être profonds ?
C’est ce que tendrait à prouver ce (très long, et, très bon) nouvel album de ces productifs américains !
Les Barbarellatones ont toujours additionnés leur Glam Rock avec beaucoup d’autres éléments, et cette fois ci ne fait pas exception !
Est-ce que le Glam Psyché ça existe ?
Glam comme le prouve la très intéressante (gonflé et réussie) version de ‘Rebel Rebel’ ainsi que celle de ‘White light white heat’. Normalement je trouve que reprendre des classiques est une idée consternante, mais les Barbarellatones en font quelque chose véritablement à eux. Qui s’intègre à leur délire.
La production rappelle parfois ce qu’a fait de plus riche Tony Visconti. Certains des titres de cet album sont des chansons qui font partie de la comédie musicale ‘Glitter beach’ (dont le titre révèle parfaitement le contenu : Surf et Glam ou l’inverse).
Sur ce disque on trouve aussi un titre Funky (à la Chic), une touche de Damned de la période mystique, et, comme toujours un gros côté cabaret.
Ainsi que, pas mal de Psychédélisme. Mais version Barbarellatones : personnel et profond, voir même épais, mais dans le meilleur sens du terme.
Un long, mais jamais lassant, album qui vous imerge dans un univers musical unique et puissant ; brillant et ténébreux à la fois.
17 titres pour un ensemble qui pourrait paraître totalement hétéroclite mais qui, en fait montre l’étendu du talent et de la personnalité des Barbarellatones !
Un groupe totalement unique et hors du monde. Dont chaque nouvelle livraison mérite beaucoup d’écoute et forcement vous serez convaincu.
[BT]

CHERIBIBI n°8
92 pages A4 imprimées, 5 euros
Des choses qui rendent une journée (enfin carrément la semaine vu la masse de lecture) intéressante, recevoir le paquet contenant le nouveau numéro du méga fanzine Chéribibi, est parmi celles qui sont le plus efficace pour moi !
Et ce n°8 ne déroge pas à la tradition !
Un gros paquet de trucs à lire vraiment passionnants, traités par de vrais passionnés !
On attaque directement dans le dure avec 3 pages d’interview des revenants de Regan Youth. Une sur l’album ‘Otis Redding save America’ des Adjusters. 6 pages intitulées ’10 films de SF pour briller en société future’, suivie par 11 pages sur le travail de l’illustrateur de SF Franck R. Paul dont 10 de repro pleine page et en couleurs de ses œuvres.
Rien que ça serait déjà beaucoup, mais ça ne s’arrête pas là ! On poursuit dans la SF avec 3 pages consacrées à son courant ‘Sexe’. Puis viennent 9 pages sur le sorcier du son fêlé Joe Meek. 2 pages sur le Reggae from outer space, qui servent d’introduction au gros et jubilatoire morceau qu’est l’entretien de Monsieur Roy Ellis (the Pyramids, Symarip…) qui tient sur 12 pages et on passe un tel bon moment avec le gars qu’on aimerait bien que ça ne s’arrête pas ! 4 pages de planches ‘historiques’ de Marc Caro servent d’intro à son interview (5 pages). Ensuite autre gros morceau, celui consacré (sur 9 pages) au collectif d’écriture militant italien Wu Ming, dont j’avais plusieurs fois été tenté par l’achat d’un de leur livre mais bon ‘ouvrage collectif’ ici ça sent un peu son renfermé du bulbe d’écrivaillons intelos français. Mais pas de ça chez ces italiens. Cette interview a totalement changé ma façon de voir les choses. Donc je vais me mettre à la poursuite de leurs œuvres. Et on poursuit par une interview du chanteur du mythique groupe Street Punk italien Nabat tout en restant dans le même thème puisque c’est aussi un des écrivains de ce collectif. Puis un portfolio en 6 pages de photos prisent dans la scène Punk française en 1984. Un peu plus d’une page est consacrée au label spécialisé dans les rééditions Soul ‘Numero Group’. Quelques chroniques disques et fanzines et c’est la fin ! Ouf !!!
Quand je vous dis qu’il faut bien toute une semaine pour ingurgiter tout ça (de plus l’iconographie : dessins, crobars, repro, photos est magnifique elle aussi) vous pouvez m’en croire ! Et sur l’avant dernière page est annoncé le sommaire du N°9 : est bien sûr j’en salive d’avance !
Voilà pourquoi je me sui abonné à vie !
[BT]