dimanche 30 avril 2017

Chronique : SAMUEL FULLER + concert du 26 avril + LOS PEPES



SAMUEL FULLER
Un troisième visage,
Editions Allia, 680 pages, 20 euros
Publié en 2011 cette autobiographie n’est pas une nouveauté mais je l’ai découvert grâce à l’indispensable réseau des médiathèques grenobloises ! Merci et courage à ceux et celles qui y travaillent !
Whaoo en vrai je me disais que je n’irai jamais au terme des 651 pages de texte. Et pourtant si, car cet ouvrage m’a emporté par son souffle vital !
D’une part parce que Samuel Fuller en bon américain a eu une vie Bigger Than Life, mais aussi parce qu’il la raconte avec un entrain et un enthousiasme qui m’a embarqué dans le tourbillon de sa vie. Issue d’une famille nombreuse, élevé par une mère veuve jeune il a dû comme ses frères et sœurs travailler très tôt. Et il devint pour commencer copyboy (c’est-à-dire le kid chargé de récupérer le papier d’un journaliste et l’emmener le plus rapidement possible à la composition dans une époque où les journaux ont plusieurs éditions chaque jour). Puis il devint naturellement journaliste, spécialisé dans les enquêtes criminelles.
Avant d’embarquer sa machine à écrire et de traverser l’Amérique de la grande dépression en tant que journaliste freelance afin de rendre compte de l’état réel du pays. Dans le même temps il devint romancier. Puis scénariste à Hollywood. Avant de s’engager dans l’armée après Pearl Harbour. Affecté à la 1ère division d’infanterie il débarqua en Afrique du Nord, en Sicile, et à Omaha Beach toujours en première ligne, traversant le continent au grès des batailles jusqu’à la chute du nazisme.
Comme nombre de ces frères d’arme il en revint marqué à vie (ayant participé à la libération du camp de concentration Falkenau il va y tourner des images en 16 mm qui font partie des témoignages indispensables de la solution finale) et tenta de reprendre ‘normalement’ son activité de scénariste dans l’usine à rêves. Cependant il fut vitre tenté de réaliser ses propres films. Il en fit 24 la plupart d’entre eux loin très loin du système des studios.
Durant sa vie il fut aussi acteur, mari et un père. Il vécut la majorité de ces ses dernières années à Paris dans des quartiers populaires où il se sentait bien.
Toujours il écrivit !
Ce qu’il fait longuement ici mais avec maestria et entrain. Pour ses scénarios Samuel Fuller voulait que la 1ère scène « attrape le spectateur par les couilles » ce qu’il réussit pleinement ici et il maintient l’intérêt de l’ouvrage tout au long des pages ! Qui en plus bénéficie de très nombreuses photos.
[BT]
P.S : par un joli clin d’œil du hasard j’ai fini la lecture de ce livre juste avant d’allé interviewer le Reverend Beat Man et j’ai été très frappé par le fait que le discours qu’il tient sur le fait de rester libre, indépendant, ouvert d’esprit, ouvert aux autres et surtout de ne jamais cesser d’être actif correspond tout à fait à ce que prônait dans sa vie et à ce qu’a écrit Samuel Fuller dans son autobiographie. En plus les deux hommes partagent une certaine façon de faire : très cru !


Mercredi 26 Avril : The MONSTERS + The DEVILS + The SLIT PLASTERS La Belle Electrique, Grenoble
Ben merde alors ça fait quand même incroyablement plaisir de voir ce genre de concert dans cette salle ! La forme club étant très adaptée pour ce type d’événement, et comme le public était nombreux, varié et bien chaud (c’est si rare à Grenoble) j’espère qu’il y aura souvent d’autres événements du même type à La Belle Electrique !
Nous avons contribué autant que possible à faire parler autour de cette superbe affiche, notamment avec un plateau radio en direct avant le concert (qui peut se réécouter ici : http://campusgrenoble.org/podcast/aperophonie-plateau-en-direct-de-la-belle-electrique-26-avril). Un super moment partagé avec le Reverend Beat Man l’âme de Voodoo Rhythm Rds / The Monsters, les Slit Plasters et Olivier Dähler le programmateur de la Belle Electrique à propos des prochains concerts à guitares à venir en Juin (le lundi 5 : Shellac / Decibelles https://www.facebook.com/events/392832481091517 et mercredi 7 : Against Me! / The Bronx / Off Models https://www.facebook.com/events/1759763987673681/)

The SLIT PLASTERS attaquent bille en tête avec un putain de gros son et un batteur qui ne chôme jamais. Les nancéens jouent plus puissant et musclé que ce à quoi je m’attendais à l’écoute de leur excellents disques ! Rock Garage musclé tirant parfois vers le Stoner pour le côté sonic. Et rappelant aussi la vague scandinave High Energy R’n’R. Un groupe qui casse tout sur son passage jusqu’aux micros vintages qu’ils utilisent ! Excellent démarrage en trombe pour une soirée qui ne va pas baisser en intensité !

The SLIT PLASTERS cherchent un label pour sortir leur prochain 45 tours !

Débarquent ensuite le duo mixte The DEVILS avec son cérémonial et ses accoutrements anti religieux et là c’est partit pour un set à fond la tête dans leur lessiveuse Trash Blues Noisy ! Ça m’a rappelé les Left Lane Cruiser des premiers temps ou des Soledad Brothers jamant avec les Oblivians en utilisant les excitants de Pussy Galore ! Plein la gueule ! Fruste et libératoire la musique des Devils n’a qu’un but : vous faire sortir tout ce qui coince vos tripes. On fait le plein de sueurs et d’excitations !
J’étais bien curieux de savoir comment le groupe allait s’en sortir sur une scène aussi grande et devant un public majoritairement pas Rock, réponse : en mettant la salle en fusion !

The MONSTERS en ont vu d’autres, m’enfin faut quand même passer après ça !

Comme c’est une  occasion trop rare je suis toujours excité de les revoir sur scène (genre ça ne m’arrive que tous les 6 ans alors ça se déguste). Fidèles à eux même et à leur formule Psychobilly sauvage primitiv’Rock’n’Roll Trash Blues massacrés à 2 batteries.
Ça calme les oreilles ! Et les genoux !!!
Leur dernier album en date l’excellentissime « M » prouvait déjà que leur 30 ans de carrière n’avaient entamé ni leur passion ni leur talent !
Le concert de ce soir démontre une fois encore qu’ils sont un groupe primordial pour l’histoire du Rock européen de l’après vague Punk mais surtout qu’ils sont toujours une machine imparable qui vous filera la danse de Saint Guy jusqu’au bout de la nuit. Une vraie bonne claque pleine plaisir !
Et ils revinrent sur scène une 2ème fois après que les lumières de la salle aient été rallumées tant le public ne souhaitait pas les voir quitter la scène !

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P.S : merci à Jessica Calvo Riuz et à Chris Youks pour leurs photos !


LOS PEPES
Let’s Go, LP, CD, Digital
Wanda Rds
Idéalement situé entre Punk 77 (ligné Boys et les Damned vraiment mélodieux) et Power Pop le quatuor ‘anglais’ sort son 3ème album et prouve qu’il est un des meilleurs dans le genre ! Réactivant les fantômes de The Stitches en y ajoutant des grosses pincées de Pop Punk, et d’une sorte de Garage Punk post Hives, ainsi la musique de Los Pepes ne sonne pas uniquement passéiste. En dépit du fait qu’ils assument parfaitement leur(s) héritage(s) !
Avec des refrains ultra accrocheurs grâce aux chœurs hyper présents, et à des guitares barbelées qui tricotent des riffs et des mélodies qui rentrent bien à fond dans les oreilles et dans le cortex.
Une des bombes du genre !!!
[BT]
En concert : Vendredi 12 Mai : LOS PEPES (Power Pop Punk, Uk) The SCANERS (Punk 77), au Trokson, à Lyon. Entrée libre

mardi 25 avril 2017

Chronique JOHAN ASHERTON + The DEVILS



JOHAN ASHETON
God’s clown, CD
Pop The Balloon Rds
Whaoo quelle bonne idée cette réédition !
BRILLANTE même !
Ça en fait des bons souvenirs que ce disque. Que j’ai cherché après avoir vu sa pochette dans Best au moment de sa sortie en 1988. L’année où je débarquais à Grenoble et je trouvais cet album à la médiathèque donc je m’en fis une copie K7. Que j’ai toujours. Malheureusement jusqu’à présent je ne l’avais que sur ce support car quand j’ai commencé à gagner assez ma vie pour acheter des disques en nombre je n’ai jamais réussi à remettre la main dessus. Pourtant j’aime tellement ce 1er album  de Johan Asherton que j’ai acheté tous les autres disques de lui que j’ai trouvé (et je n’ai jamais été déçu). J’ai même eu la chance et le privilège de la voir sur scène et de l’interviewer.
Evidement le 1er contact avec cette réédition c’est sa pochette toujours aussi attirante et mystérieuse ! Signifiante également ! Car dès ce 1er essai solo Johan Asherton plante son personnage entre troubadour et romantique anglais.
Les références que j’entends / vois dans ce ‘God’s clown’ sont Marc Bolan et Nikki Sudden, avec peut-être une petite touche de Donovan (pour le côté léger / planant).
Folk tendance weird, Pop sixties, Glam, Rock éternel… cette musique brille par sa magnificence et son ampleur !
Véritablement le travail sur cette ressortie est magnifique ! On retrouve la brillance du son restitué dans sa particularité très éthérée et avec toujours ce beau clinquant dans les aigus ! Ce CD arrive avec un livret de 16 pages racontant l’histoire du disque, contenant les paroles et avec une iconographie qui sied à l’œuvre ! Et puis il y a les bonus. Pas moins de 9.
On ne va pas ce mentir les bonus tracks en général ne sont que des arguments marketing qu’on écoute jamais plus d’une fois. Ici il n’en est rien ! Bien au contraire ces versions inédites et ses chansons inconnues étendent le plaisir d’écoute !
Ce qui me marque le plus après une foultitude d’écoute de cette réédition c’est : non seulement cet album n’a pas pris une ride, mais en plus il sonne radicalement actuel !
Car si cet album contient une ribambelle de perfect song sa capacité à traverser les époques tient du vrai prodige !!! Voilà : 19 morceaux pour 62 mn d’éternité à rejouer aussi souvent que vous le souhaiterez !
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The DEVILS
Sin, you sinners!, LP, CD, Digital
Voodoo Rhythm Rds
Si on additionne un et un on arrive (au nombre de membres de The Devils) vite à comprendre pourquoi ils sont sur Voodoo Rhythm Rds : la même utilisation outrageante des uniformes religieux (voyez la pochette de cet album et comparez là avec la celle du Tribute album consacré aux Monsters), le même son Pur Trash, le côté frustre et cru de leur musique… tout concours à les avoir fait remarquer par Beat Man !
Titres courts et percutants avec un son épais mais jamais inécoutable. La voix féminine, tour à tour agressive ou mélodieuse est prépondérante mais parfois celle du gars vient se mêler à la fête Blues Trash Garage de The Devils.
Ouai, pas de doute ils sont parfaitement à leur place chez Voodoo Rhythm Rds !!!
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En concert : Mercredi 26 Avril : The MONSTERS (Légendes du Garage Trash, Voodoo Rhythm Rds, Bern) + The DEVILS (Duo Blues Trash, Voodoo Rhythm Rds, Naples) + The SLIT PLASTERS (Garage Punk), à La Belle Electrique, à Grenoble



mardi 18 avril 2017

Chronique : ULI JON ROTH + THEE FUZZ WARR + The MONSTERS



ULI JON ROTH
Scorpions revisited, 2CD
UDR
Au mi-temps des années 80 j’ai été un énorme fan de Scorpions (de ‘Fly to the Rainbow’ à ‘Blackout’ tout était parfait chez eux). J’ai énormément, mais alors là je veux dire énormément écouté deux de leur albums : ‘Tokyo Tapes’ et ‘Blackout’. Soit deux maîtres étalons de leurs deux grandes périodes : avec et sans Uli Jon Roth. Celui-ci les quittant après la sortie du double live ‘Tokyo Tapes’ désespérée par l’évolution Hard Rock macho du groupe.
Suite à quoi il se lança dans une carrière solo où il laissa ses envies de psychédélisme et d’aventures musicales (album enregistré avec un orchestre classique…) prendre le dessus. Publiant des albums qui ont leurs aficionados mais sont loin du succès public énorme de ses ex collègues.
Quand j’ai appris sa venue à Grenoble je suis allé au Metallian Store, 7 Av du Général Champon à Grenoble https://www.facebook.com/MetallianStore pour acheter son dernier disque (depuis est sorti le splendide coffret ‘Tokyo Tapes Revisited’) afin de faire le point sur l’état actuel de son œuvre.
Comme le titre l’indique il rejoue donc les titres qu’il a composés pour Scorpions. Je craignais un truc trop vaporeux mais pas du tout ! Le son est très puissant et les versions certes bien dans l’esprit 70’s Rock Psyché comme le bonhomme les aime, mais aussi musclées et tendues.
Ensuite je craignais que ce disque soit écrasé par mes souvenirs des enregistrements de Scorpions que j’ai tatoués dans mon âme. Là également excellente surprise car ces revisitassions s’éloignent assez des originaux pour en renouveler le plaisir d’écoute !
VIVEMENT LE CONCERT !
[BT]
En concert : Jeudi 27 Avril : ULI JON ROTH (ex Scorpions) joue ‘Tokyo Tapes Revisited’ + Guests, à L’Ilyade, 32 rue de la Fauconnière, à Seyssinet-Pariset


THEE FUZZ WARR
Emporium & overdose, LP, Digital
Area Pirata Rds
Celui-là est un rescapé du capharnaüm qui règne chez moi ! Je l’ai écouté immédiatement après réception comme tout ce qui vient de chez Area Pirata tant ce label distille d’excellents disques. Puis le CD promo s’est perdu dans les piles de disques mal rangés… Finalement par hasard je remets la main dessus et là : PAN je me le mange en pleine gueule. Après seulement une écoute tous les titres me reviennent en pleine gueule.
Le nom de ce groupe vous donne des indications essentielles pour imaginer leur musique.
Garage Punk bien sonique et bien Fuzz. Imaginez Thee Oh Sees qui n’aurait pas perdu ses burnes. Noisy Blues à la chrome Crank, ou une sorte de Pussy Galore en pleine descente de subutex. Parfois même on pourrait penser à un Kraut Rock sale, tribal, répétitif et hanté.
Mais toujours fait en gardant à l’esprit qu’il y a un auditeur au bout de la chaine et donc leurs titres ne se perdent jamais dans des délires de muzicos.
Pour ce 1er album le duo italien (un Last Killers et un Hormonauts quand même) met la barre plus que haut. Au sommet pour un disque accrocheur en diable !!!
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The MONSTERS
M, LP, CD, Digital
Voodoo Rhythm Rds
Cette jolie pochette pourrait faire croire qu’avec le temps les Monsters se sont calmés. Il n’en est rien ! Du tout ! Et dès l’enchainement des 2 premiers titres on comprend qu’une nouvelle fois on n’est pas là pour rire.
Car oui les Monsters balancent un nouvel album mais ils font ça comme un uppercut vers tous les minets Indie quelque chose, ici on est en plein Trash Primitive Garage Rock’n’Roll qui déglingue. Le quatuor bernois ne sort pas un album uniquement pour commémorer les (presque)  30 ans de leur label, mais surtout parce qu’ils ont la rage et le feu sacré qui dévore leurs entrailles. Alors ils nous immergent dedans afin que l’on baigne dans leurs sucs gastriques pour ronger toutes nos résistances et nous faire adhérer à leur culte !
Un groupe comme les Monsters quand il publie un nouveau disque on se demande toujours si il va être à la hauteur de leurs meilleures œuvres. La réponse est : OUI trois fois oui !
Et si vous ne connaissez pas leur univers musicale sombre sale et rampant Trash et excitant alors vous pouvez parfaitement démarrer par celui-ci pour vous laisser conquérir !
[BT]
En concert : Mercredi 26 Avril : The MONSTERS (Légendes du Garage Trash, Voodoo Rhythm Rds, Bern) + The DEVILS (Duo Blues Trash, Voodoo Rhythm Rds, Naples) + The SLIT PLASTERS (Garage Punk), à La Belle Electrique, à Grenoble



samedi 15 avril 2017

Chronique : CHEMIST & The ACEVITIES + HALASAN BAZAR + SLOKS



The CHEMIST & The ACEVITIES
Sounds From Chemistry Town n°4, LP, CD, Digital
Maloka / Productions Impossible Rds
Avec un nom pareil ça créé des attentes… quand j’ai enfourné le disque j’ai été immédiatement emballé parce que j’ai entendu. Surf Music ‘moderniste’ (école Man… Or Astro Man) ambiance labo de savant fou pour film de SF fauché… Avec même un titre chanté qui les emmène vers le Surf Punk. Ils se qualifient eux même d’Anarcho-Surf. Mais en fait musicalement on est plutôt à un point d’équilibre entre Surf et Garage 90.
Des ambiances bien tissées où l’on sent qu’ils ont intégré ce que la scène Indie à produit depuis 20 ans (Post Rock / Noise / Post Hc) intégré dans une musique Surf indéniablement riche et foisonnante mais toujours précise.
Et excitante en permanence !!!
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HALASAN BAZAR
Burns, LP, CD, Digital
Requiem Pour Un Twister
Parmi les gens qui transforment tout ce qu’ils touchent en or il y a Halasan Bazar. Son 1er album était déjà merveilleux, celui-ci l’est tout autant si ce n’est plus.
Entre Pop 60’s, Weird Folk, Pop Psyché avec une touche de Garage mais avec élégance ! Super élégante.
Chacune des 11 chansons (et une ghost track) ici présente se classe entre formidable et excellente !
Pour préciser je dirai que cet album évolue dans un registre Pop Folk orchestré mais sans jamais semblé l’être. Légère tout autant que profonde.
Beaucoup de guitare acoustique comme base des chansons qui sont magnifiées par les arrangements de voix, doublées, triplées… et par les chœurs.
Cette musique tire profit de sa belle richesse mélodique et chromatique mais sans tomber dans des excès ni se perdre dans une trop grande luxuriance.
Le parfait équilibre, le juste mélange qui donne toute sa splendeur à un grand album de POP à l’ancienne !
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SLOKS
7’’, digital
Resurection Rds / SOB Rds / Double Face Rds 
Trio turinois bien vénère ! Et qui l’assume. Batterie, guitare et chant féminin arraché !
Du Garage Punk et du brutal. Mais pas seulement. Car la voix et la musique se nourrissent de Post Punk, Hc Core et d’un peu de Noise.
Le tout toujours joué dans un esprit Rock et avec un brin de mélodie.
Sloks c’est des titres (quatre) insidieux et rampants qui s’accrochent bien à vos oreilles pour s’enfoncer profond dans votre cortex.
Super nouvelle ils/elle vont venir jouer dans le coin en septembre pour 3 dates en compagnie des annéciens de Thee Sweeders, j’en salive d’avance !
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mercredi 12 avril 2017

Chronique : The NORVINS + WILD ANIMALS + The MADCAPS


The NORVINS
Turnin’ around with, LP, CD, Digital
Soundflat Rds
En 2017 quitte à faire dans le Garage Revival alors il faut publier un album qui puisse rivaliser avec les maitres étalons du genre. C’est bien l’objectif des Norvins sur ce 4ème album !
Orgue, tambourin, marracas, bongos, harmonica… finalement il y a un moment que je n’avais plus entendu tout ça dans un même disque ce qui rend celui-ci très frais parmi la surabondance d’albums calibrés qui s’accumulent actuellement !
Pour situer le niveau de ce ‘Turnin’ around with’ je dirais qu’il me fait un peu penser au early Cynics ou au Miracle Workers. Rien que ça !!! De quoi poser une stature. Les Norvins se positionnent clairement en tête des meilleurs groupes européens (et donc mondiaux) du genre.
Ce délectable album et ses 12 chansons ayant un goût de reviens-y extrêmement entêtant !!!
Une pure pépite !
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WILD ANIMALS
Basements: music to fight hypocrisy, LP, Digital
Bcore Disc
Voilà : plonger dans le Pop Core late 80’s et l’Indie Power Pop / Hc mélo / Emo Punk early 90. Du rêve pour ceux qui comme moi ont adoré vivre cette période, ou ceux qui comme les Wild Animals ont le regret de l’avoir manqué. ‘La nostalgie camarade’.
Leur patronyme montre un groupe qui ne cherche pas à se distinguer à tout crin. Le titre de l’album prouve qu’ils sont bien vindicatifs. Mais toujours mélodieux. Une bande de potes qui se donne du plaisir (et c’est communicatif) en jouant la carte de la fidélité à l’esprit et de l’efficacité. Le trio pond des titres très accrocheurs sur ce 1er album qui s’il n’est pas indispensable distille un maximum de plaisir ! Dont il serait stupide de se priver !
[BT]


The MADCAPS
Slow down, LP, CD, Digital
Howlin’ Banana / Beast Rds / Bickerton Rds
3ème album pour les rennais. Déjà. Pourtant ils ne passent pas leur vie en studio car on les voit souvent écumer les salles de France et environs. Ça leur a surement tanné le cuir et fait voir leur musique un peu différemment… Donc les revoici avec un album plus ambitieux et avec plus d’arrangements. Notamment des cuivres qui rappellent parfois l’esprit de ‘Everybody’s in show bizness’ des Kinks, et d’autres fois tirent vers le Jazz des années 40, ou les Aristochats. Certains titres penchent vers le Boogaloo et ont une petite saveur Slow Slushy Boys 90 (une référence qu’on ne va pas coller à tout le monde), certaines fois on frise même le Rocksteady. Le tout dans une ambiance très Pop 60’s. Mature, mais avec encore des couilles. En dépit du fait que le versant Garage Punk de leur musique soit un peu mit de côté pour pencher plus vers la mélodie. Un album ambitieux, jamais chiant et qui atteint son objectif
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En concert : Vendredi 21 Avril : The MADCAPS (Garage Pop Psyché) + THEE WATCHED VOYEURS (Garage Fuzz Beat), au Baraka, à Clermont-Ferrand
https://www.facebook.com/events/229763754151280/



samedi 8 avril 2017

Chronique : EWEN CHARDRONNET Mojave épiphanie


EWEN CHARDRONNET
Mojave épiphanie, 380 pages, 19 euros
Editions Inculte
Sous-titré ‘une histoire secrète du programme spatial américain’ voici un document passionnant qui se lit avec plus d’intérêt qu’une fiction tant son sujet, son / ses époques (1935 – 1955… des temps où le monde a changé plusieurs fois d’axes) et ses personnages sont bigger than life.
Tout commence au milieu des années 1930 une bande de potes d’universités utilise leur temps libre et les moyens de leur fac pour s’amuser à lancer des fusées qu’ils bricolent eux même de façon empirique en grands fans de Science-Fiction qu’ils sont. Après quelques accidents (on les surnomma le Suicide Squad) et alors qu’ils ont fait de ce hobbit un vrai sujet d’étude les voilà recruté à la veille de la seconde guerre mondiale par les services des armées américaines pour développer des ‘fusées’ qui au départ ont surtout pour objectif de permettre de faire décoller des bombardiers volumineux depuis des pistes courtes… Voilà qui serait déjà assez extraordinaire tant ces recherches les ont mis à la confluence de la physique, des mathématiques, de la chimie et de toutes les techniques les plus avancées de leur époque.
Mais justement l’époque : ils furent adolescents pendant la grande dépression, connurent la petite libération des esprits des mandats de Roosevelt et de son New Deal, puis la guerre et enfin le Maccarthisme et sa chasse aux sorcières dont ils furent victime, alors que Werner Von Braun et sa clique d’ex nazie (non repentis ?) prirent leurs places dans le développent de ce qui amena les américains sur la lune…
Les personnages qui apparaissent ici sont à la fois ballottés par ce destin mais également des acteurs très dynamique et actif de celui-ci.
Par exemple Jack Parsons qui fut celui qui testa et inventa les différents propergols qui firent décoller les différentes formes de fusées pendant des décennies. Il fut également un adepte d’Aleister Crowley le ‘pseudo’ mage et fut un de ces propagateurs en Californie où il créa une communauté qui s’essaya à la magie, l’amour libre et aux drogues… il finit par se faire piquer sa femme et son argent par L. Ron Hubbard (avant que celui-ci ratisse la planète entière avec la dianétique et la scientologie), fut persécuté par le FBI qui le soupçonnait d’être communiste et finit par mourir dans son laboratoire personnel en préparant des effets spéciaux pour un film de SF.
Frank Malina fut lui aussi de ces pionniers et il travailla d’arrachepied pour ce projet de fusées, mais il était également un progressiste un amateur d’art et s’intéressait aux recherches dans des techniques diverses et variées (ce temps permettait encore de se trouver à la croisée des chemins des sciences et des arts, comme une sorte de seconde renaissance). Rapidement au début des années 50 il comprit où l’hystérie anti communiste de son pays allait mener et les risques que cela lui faisait courir en tant qu’homme de gauche, ainsi il partit pour l’Europe où il participât très activement à la création et au développement de l’Unesco. Puis il se lança dans la peinture et créa la revue Léonardo qui depuis 50 ans s’attèle à montrer comment la recherche scientifique et l’Art peuvent se nourrir l’un l’autre.
A travers ces 2 exemples j’espère vous avoir donné envie de lire cette enquête historique. J’avoue m’être régalé à la lecture de ce livre foisonnant qui aborde tellement de domaines différents mais reste abordable quand on est ni un prix Nobel de physique ni un adepte des gnostiques.

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mardi 4 avril 2017

chronique : SLOW SLUSHY BOYS + H-BURNS + The VERGE + LAURA COX BAND


The SLOW SLUSHY BOYS
Whelk time, 12 garage shots of rhythm and soul! Vol.6 – 1994/1997, LP
Larsen Rds
Ça fait Plaisir cette compilation ! En dépit du fait que j’ai presque (à l’exception de deux d’entre eux) tous les titres ici présent puisque je suis un très gros fan des Slow Slushy Boys. Cependant en plus du très vif plaisir que j’ai toujours à écouter leur musique, cette compil est là pour faire découvrir aux nouvelles générations à quel point ce groupe a été primordial dans l’Histoire du Garage européen dans les années 90 et 2000 (et continu à l’être par d’autres voies encore aujourd’hui), il n’y a qu’à voir le nombre de labels sur lesquels ils ont sortis des morceaux, sous différents formats… ainsi que les collaborations qu’ils ont fait…
Mais bon tout ça on peut s’en foutre et se concentrer sur ces 12 chansons (8 compos et 4 covers : Real Kids, Outsiders, Shindiggers, The Seven) parce que la musique se suffit tellement à elle-même ! Intemporel leur Rock Garage puise chez les meilleurs et impose une personnalité reconnaissable entre mille. Et ça c’est tellement rare qu’il faut le chérir !!!
Pas d’inédits ici mais que des chansons parues sur des supports qui sont tous épuisés depuis belle lurette !
100% pure Slow Slushy Boys style !!! Le pied total !
[BT]

Album du mois d’Avril de VOIX DE GARAGE
H-BURNS
Kid we own the summer, LP, CD, Digital
Vietnam / Because
Voici le nouvel album du monsieur, cette fois-ci très orienté Indie Pop ultra contemporaine et luxuriante. Sa richesse mélodique est digne des meilleurs compositeurs de bandes originales. Le song writing est arrivé à un niveau de maturité ahurissant.
Très déstabilisant à la première écoute car beaucoup plus posé, apaisé que par le passé cette musique est faite pour transporter l’auditeur dans un univers de sensations et de beautés. Un disque fait pour durer tant il est riche, vibrant et ambitieux. Sur ce ‘Kid we own the summer’ Renaud Brustlein (l’homme derrière le groupe) compose une œuvre ayant une unité de ton qui rend le disque homogène comme jamais ! Comme si toutes ces chansons étaient nées d’un seul jet.
Magnifique (et je pèse mes mots) !
[BT]
En concert : Jeudi 6 Avril : H-BURNS & Bertrand Belin (Indie Pop, release party) +  MOONRITE (Dark Pop Psyché duo), à La Belle Electrique à Grenoble

The VERGE
So close, so far, CD, Digital
Autoproduction
Voilà un groupe qui aurait pu utilement bénéficier des conseils d’un directeur artistique aux temps où les labels avaient encore les moyens d’en avoir un.
Car entre leur nom et cette pochette je ne m’attendais pas du tout à la musique qui est sortie de mes enceintes !
Si le médium est le message le packaging peut et doit orienter l’acheteur potentiel.
Bon alors et la musique dans tout ça ?
Indie Pop entre C86 / Blonde Pop (canal Voice of the Beehive / Darling Dubs) et Pop actuelle légèrement électro + une petite touche Psyché, bref quelque chose qui finalement sonne très 2017.
Ce sextet avec 2 voix (femme/homme) produit un bien bel album complètement emballant où le travail sur le chant (en alternance ou doublé) et les chœurs sert des mélodies qui s’assument parfaitement et se donnent la place pour se développer.
Jamais mièvre ni trop chargé la musique de The Verge picore des choses des 60’s, 70’s, 80’s, 90’s et post 2000 pour donner de l’épaisseur et une certaine unicité à leur propose.
Formidable surprise que voici !

[BT]
LAURA COX BAND
Hard Blues Shot, CD, LP, Digital
Veryccords
Le titre de l’album dit tout et ne ment pas !
Dans un genre qui nous a trop souvent fait subir des grateux qui se répandent Laura Cox et son gang joue serré et balance bien !
Avec un art du riff que ne renierait pas le Angus Young des jeunes années. En plus la voix de la dame accroche bien l’oreille tout autant sur les titres très Rock que sur les passages les plus ‘émotionnels’.
Ce 1er album est parfaitement construit alternant des titres posés ayant un mood bien Southern Blues Rock et des trucs bien plus musclé tirant vers le Hard Blues bien raide comme il convient. En plus les chansons vont direct au but et sans perdre leur temps en bavardage inutiles…
Encore un 1er album  d’un groupe d’ici qui est totalement convainquant et emballant !!!

[BT]


samedi 1 avril 2017

Chronique : SCLAVINE + ABUS DANGEREUX 141 + NOUVELLE REVUE INSTRUCTIVE n°2



SCLAVINE
S/t, 10’’ + CD édition limitée à 100 ex
Rev’Up Rds
Pour sa 2ème sortie Rev’Up Rds poursuit dans l’excellence ! Le titre inaugural avec son gimmick à la Tarzan Girl est tellement accrocheur qu’il peut dans un 1er temps sembler écraser les 4 autres chansons ici présentent. Mais les écoutes suivantes montrent bien qu’on a ici un mini album très homogène et cohérent. Qui prouve que le duo mixte maitrise parfaitement sa musique et en fait ce qu’il en veut, c’est-à-dire : ne pas être réduit à un style, une étiquette, être rangé dans une case.
Cependant pour vous décrire un peu leur musique je dirai imaginé un croisement entre Wire et la Blonde Pop. Wire pour le son abrasif de la guitare et le côté répétitif et bizarre. La Blonde Pop pour la prééminence de la voix féminine et le côté toujours Pop. En dépit de son minimalisme instrumental (guitare voix boite à rythme et basse à pédale) l’ensemble est très riche parce que les mélodies sont là et les moods varié. Piquant un peu au Girl group au New York minimaliste au post Punk et à l’Indie 90. Mais amalgame à la sauce Sclavine !
[BT]


ABUS DANGEREUX n°141
40 pages couleurs + CD sampler 13 titres
5 euros. Abonnement 5 numéros = 20 euros
Ce que j’aime avec Abus Dangereux (en plus de la vanité d’écrire dedans) c’est qu’à chaque fois je vais y découvrir des perles tant l’équipe est constituée de passionnés qui ont les oreilles bien ouvertes ! Cette fois-ci je suis tombé sous le charme de Robert Rotifer et Keegan qui n’en sont pourtant pas à leurs débuts !
Et en plus ça ne s’arrête pas là puisqu’on a droit à un entretient avec Andy Partridge d’XTC la class en personne, et aussi avec Stéphane Guichard des toujours excellents Les Soucoupes Violentes. Sans oublier Gilles Bertin de Camera Silens qui revient un peu sur sa ‘cavale’, Danger Rds, Mesparrow, Watoo Watoo, Romain Humeau, Sun Dial, Megawatts, Lescop, Dan San, Ralegh Long, Summer Brackets, Noyades, The Host, Cheap Star, Ujjaya, Thee Verduns, et 3 pages avec Shannon Wright qui revient sur son brillant nouvel album.
Plus chroniques livres, fanzines, et disques. Si vous aimez le Rock et ses dérivés alors Abus Dangereux vous régalera à chaque sortie !
Les artistes dont le nom est en gras sont présents sur le CD sampler qui accompagne ce n°141 + Mary Bells.
[BT]
Comme à chaque fois à Grenoble vous pouvez retrouver ce numéro chez Disc Orama, 12 rue Gérin


LA NOUVELLE REVUE INSTRUCTIVE Numéro 2 (Février 2017)
52 pages imprimées 5 euros
A chaque nouvelle sortie cette revue fait un bond en avant, que de changements depuis leur n°0. Là le sommaire & la présentation du contenu ont énormément progressés !
Un vrai kif de lecteur, jugez plutôt :
On attaque avec l’affichiste Rock Chuck Sperry, une courte et pertinente histoire de la Surf Music + un papier sur le matos Fender qui à rendu ce style possible. On enchaîne alors judicieusement avec l’interview des Cavaliers tout juste reformés pour fêter les 10 ans de la sortie de leur 1er 45 tours. Les suivants à passer à la question ce sont les Gry Gry’s. On poursuit avec le très instructif dossier (6 pages, 3 interviews) à propos de ‘l’empire’ Soundflat (Records, mail order et bar Rock). On poursuit en paroles et en photos pour une interview strip tease du Reverend Beat Man. Puis 6 pages sont consacrées à Mamie Van Doren (excellent choix). On finit en trombe avec un long compte rendu de la Release Party de Last Night. Un entretien avec le dessinateur Rocker Brutuss 64. Et cerise sur le gâteau mister El’Blaszczyk himself qui parle de sa 1ère incarnation et de son retour.
Chapeau !!!
[BT]