mercredi 25 avril 2018

Chronique : VOLAGE + LUCY & The RATS + CAVEMEN + FREAK GENES


  
VOLAGE
Sittin sideways, LP, CD, Digital
Howlin’ Banana Rds / Modulor
Evidement avec un titre tel que ‘assis côte à côte’ il y a de quoi avoir certaines attentes en matière de musique. Et il est vrai que ce disque donne envie d’être amoureux. Et si en plus vous êtes fans de certaines musiques Indie qui ont proliférées des 2 côtés de l’Atlantique dans les 90’s vous allez vous régaler.
Sans que Volage ne tombe dans la copie bêtifiante. Mais indéniablement ça fait partie des inspirations qu’on ressent dans ce nouvel album. Avec une préférence pour les Usa, mais quand même un côté sombre et presque narcotique assez anglais qui vient parfois contrebalancer l’ensoleillement des 8 chansons ici présentées.
Bon alors ce qu’il faut retenir de ce très stimulant album c’est qu’il se refuse à rentrer dans une catégorie. Pop ou Rock même là il est difficile de trancher.
En plus Volage aime à utiliser ses instruments de façon assez inattendue (sans sombre dans des délires expé pour autant) mais le son des claviers lui non plus ne les range pas dans une ‘scène’ particulière. Sur une chanson (tubesque et totalement addictive) comme ‘Whisper’  on se rappel du temps bénie de Sugar et des Fastbacks… sans que cela ne contamine tout le disque.
En fait qualitativement on est à ce niveau mais dans un disque qui brille par : sa diversité de ton, de sons, de rythmes, de mood, mais également par sa grande cohérence !
[BT]
En concert : Vendredi 27 Avril : Mini Festival Garage, avec : VOLAGE (Pop Psyché, Howlin’ Banana Rds) + CARAMBOLAGE (Proto Punk) + CATHEDRALE (Alt Post Punk) + DUSTY MUSH (Howlin’ Banana Rds), au Farmer, à Lyon


LUCY And The RATS
S/t, LP, CD, Digital
Surfin’ Ki Rds / Monster Zero Rds / Stardumb Rds
Avec un nom comme celui-là et sur un label comme Monster Zero Rds je m’attendais plutôt à un groupe de Pop Punk bien véloce.
Mais pas du tout.
Imaginez le croisement entre la Blonde Pop, les Girl Group, la Surf chanté, un peu de Garage, beaucoup de Power Pop.
La voix très acidulé de l’Australienne Lucy (ex des Spazzy qu’on avait tant aimé) donne une dimension délicieusement POP à ces 10 chansons. Son backing band londonien (où elle s’est relocalisée) vient d’un univers plus musclé (Thee Tumbitas, Johnny Throttle, Animal Cannibal…) mais joue ici tout en délicatesse, au service des chansons.
C’est beau, c’est léger, onctueux… J’adore.
Tout est construit autour de la voix de Lucy et ça tombe bien vu qu’elle est idéale pour ce type de musique ! Un disque très très fille dans le meilleur sens du terme. Tout en mélodie, voix, chansons… de la POP inspirée et musclée comme il faut et quand il faut et donc sans aucun des relents machiste qui viennent souvent gâcher ce genre de musique par des démonstrations inutiles.
[BT]


The CAVEMEN
Nuke Earth, LP, CD, Digital
Slovenly Rds
Retour des néo-zélandais avec un 3ème album gorgés de putains de killers tracks de Punk Garage Punk ! C’est assez inexplicable leur capacité à balancer que des chansons qui font mouche.
D’autant plus inexplicable que moi ce genre de décharges courtes et brutes ça n’est pas vraiment ma came !
En fait ça vient surement du fait que les Cavemen sont capable de dissimuler sous une couche de crasse de vraies mélodies qui flirtent avec une Power Pop sur vitaminée, du Punk 77 voir du Pop Punk. Evidement ils y rejoutent le vernis Lo-Fi Garage Punk limite Budget Rock mais en fait les Cavemen sont bien dans la tradition Rock’n’Roll ou l’énergie est primordiale, mais les mélodies et les chansons tout autant !
Mais c’est sûr ce disque commence par vous mettre une bonne baffe ! Et ensuite pendant que vous vous frottez la joue et que vous vous grattez le crâne ses 13 chansons vont forer bien au fond de celui-ci !
[BT]


FREAK GENES
Qwak qwak
Drunken sailor Rds
Je dois admettre qu’à la 1ère écoute je me suis dit : quelle bouse, comme cette pochette.
Pourtant j’avais envie de l’aimer ce disque puisque je suis bien accro à leur 1er album paru en 2017 chez Alien Snatch Rds (et chroniqué ici en bien et en son temps).
Bien évidement si je prends le temps / la peine d’écrire dessus c’est parce que j’ai révisé totalement mon jugement depuis la 2ème écoute !
Les 2 têtes pensantes derrière Freak Genes ont fait la découverte du synthé depuis le 1er album éponyme, ce qui apporte un changement fortement marqué à leur musique. A tel point que dans un premier temps je me suis dit qu’ils auraient dû changer le nom du groupe.
Puis au fil des écoute j’ai pris conscience que si l’instrumentation avait changé, l’idée directrice derrière Freak Genes pas vraiment : faire une Pop directe, et immédiatement efficace mais jamais putassière, avec une touche Art Rock bien marquée.
C’est ce qu’on trouve donc sur ce Qwak qwak (un hommage à la bière ?).
Alors oui des synthés mais au service d’une sorte d’Art-Pop ! C’est vraiment très très intéressant et les 17 (courtes) chansons passent en vous avec délectation.
Vous aimez les Television Personnalities ? Freak Genes aussi mais si ils se hissent au niveau de leur modèle (avec une touche early Buzzcocks) ils ne copient jamais qui que ce soit ! La preuve en est une nouvelle fois donnée ici !
[BT]

dimanche 22 avril 2018

Chronique : FASHIONISM + SUGAR KIDS + NEST EGGS + ARCHIE & The BUNKERS




FASHIONISM
Smash singles LP, Digital
Drunken Sailor Rds
Je ne m’attendais pas à un disque comme celui-là sur Drunken Sailor Rds qui est normalement plus branché sur des trucs un peu déviants.
Car ce groupe de Vancouver publie là, avec cette compilation de ses singles, un 33 tours plein jusqu’à la gueule de chansons purement dans la ligné Power Pop New Wave de la toute fin des 70’s early 80’s. Le tout ne sonne cependant pas nostalgique ni faisandé. Mais on est clairement en présence d’un classique du genre.
Les mélodies, les tempos, les voix, les chœurs, les arrangements discrets (clap hands, piano, orgue…) tout ça concours à produire à une collection de chansons qui se plantent très rapidement en vous pour vous rendre accro.
De ces chansons qui font chanter à tue-tête, secouer le popotin, gigoter les genoux, et donnent envie d’aller à la plage… Une telle candeur ça fait tellement de bien dans ce monde cynique.
Le tout n’est pas un vague hommage aux héros du passé mais bien la réalisation d’un groupe actuel qui n’a comme envie que de faire la musique qui les éclate. Et putain moi aussi elle éclate.
Totale régalade ! Car cet assemblage de leurs 4 EPs n’est pas seulement une belle collection de chansons Pop musclées, mais on se retrouve au finale avec un ensemble bien homogène, et suffisamment varié pour faire mieux qu’une compilation… mais bien une sorte d’album, comme cela s’est souvent fait à travers l’histoire…
En mai ils/elle joueront en Finlande, et dans la foulé de cette compil sort leur nouveau single ! Qui est là aussi une sorte d’élégie pour les fans du genre. Un titre bien chaud / secoué en face A et une flipside plus mid tempo qui fait la part très belle aux mélodies et aux voix !
[BT]




SUGAR KIDS
Valence democracy, LP, Digital
Hell I Vicious / Crapoulet Rds le Label des Mecs Cool
Je dois dire qu’à la 1ère écoute du LP je l’ai trouvé un peu brouillon. Depuis mon ampli a rendu l’âme et j’ai réécouté ce disque sur du matériel qui marche.
Désormais devenu un trio SUGAR KIDS pourrait se ranger dans la case Power Pop. Mais ici on n’est pas dans un registre doigt sur la couture. Car les 3 membres du groupe aiment trop de choses pour être fidèle à une étiquette et se ranger proprement derrière.
Power Pop cependant parce qu’ici les mélodies et les voix règnent en maître ! Et sont jouer avec beaucoup d’énergie, bien que parmi ces 8 chansons on ait aussi beaucoup de mid tempo.
Musicalement ces titres sont additionnées de Rock Indie tendance 90, d’un peu de relents (mais pas trop) de Hard Core mélo / Emo, d’une bonne part de l’héritage des grands song writers du Rock américain (Mike Ness, Grant Hart et consort…), et pas mal de choses qui découlent de la grande tradition du Rock’n’Roll déboulent dans ce disque euphorisant ! 
Ces 3 gars ont un (déjà) lourd passé musical de haut vol, et ils se mettent-là au service de chansons écrites comme on aime et enregistrées avec la passion qui vaut !
[BT]
En concert : Mardi 1er Mai : RADIOACTIVITY (Punk Rock, Usa) + BAD SPORTS (Punk Rock, Usa) + SUGAR KIDS (Power Pop Punk Band), au Periscope, à Lyon


NEST EGG
Nothingness is not a curse, LP, Digital
Fuzz Club Rds
J’aime bien ce label, mais comme ils publient beaucoup de disques faut reconnaitre que certains paraissent moins… inspirés, trop ‘dans la ligne du parti’ !
Et s’est pour ça que je me suis bien manger ces Nest Egg dans la gueule. Avec leur 2ème album ce trio de Caroline du Nord fait très fort ! Ça sort la tête du cul ! Ou alors ça l’enfonce au maximum de la dépression.
Avec son mélange narcotique de Post Punk Shoegaze Kraut Cold Post Rock Psyché on n’est pas là dans une musique très gaie, mais question profondeur : on est bien !
Une plongée dans des cerveaux accro à la musique mais ne voyant pas le soleil très souvent !
Musicalement dans ce disque on peut entendre un héritage musical qui peut remonter aux années 20, traverse les 60’s, les 70’s, les 80’s et les 90’s pour débarquer en 2018 dans cette vague post moderne qui synthétise divers courants pour faire émerger une ‘nouvelle’ musique qui ne copie pas le passé.
Un passé largement fantasmé, reconstruit, que les trois Nest Egg tordent, découpent, recollent pour réassembler des humeurs et des harmonies qui plongent loin (ou moins loin) derrière nous en se fichant bien de la gueule des puristes !
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ARCHIE And The BUNKERS
Songs From The Lodge, LP, CD, Digital
Dirty Water Rds
Font chier les minots. J’étais prêt à dire que cet album est vachement moins bien que leur 1er. Parce qu’ils sont hyper jeunes, qu’ils ont beaucoup tournée (d’où le titre du disque) que bon y a la malédiction du 2ème album… Et puis bim. Merde. Il est également super bien !
Les 2 frangins tirent une fois encore le meilleur parti de leur formule duo batterie / orgue Garage Punk.
D’abord parce que leurs 2 voix apportent beaucoup aux titres. Ensuite parce qu’ils sont techniquement compétant mais que ça n’aseptise pas leur musique pour autant. Donc ce disque regorge de morceaux bruts, crus et passablement brutaux.
Mais pas seulement ils aiment bien aussi les mid tempo ce qui rend l’album bien riche ! Ce qui lui donne beaucoup d’intérêt à l’écoute et la réécoute !
En plus il y a un autre truc de très satisfaisant : ils ont l’air de complètement se foutre des étiquettes ! Et ils ont bien raison. Qu’importe les idées et envies qui émergent ils les mettent à leur sauce et s’amusent avec ! Et moi aussi je m’amuse à fond à chaque passage de ce disque sur ma platine.
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jeudi 19 avril 2018

Chronique : SHAGGY DOGS + POWERSOLO + BABY SHAKES




SHAGGY DOGS
All inclusive, CD, Digital
Scpp / Socadisc
Pas facile d’être à la hauteur d’une aussi jolie pochette. Ni de se montrer digne des références du genre. Pourtant c’est bien ce que réussit Shaggy Dogs sur ce 5ème album studio (plus un live sortit sur le label madrilène Folc Rds). Et ils avaient intérêt car le Pub Rock ça ne pardonne pas l’à peu près !
Bien dans les standards du genre avec un chanteur / harmoniciste qui à un bel organe, bien présent mais pas envahissant car il lui faut aussi souffler dans son instrument. La guitare est prépondérante, mais l’orgue apporte chaleur et diversité, le tout sur une rythmique tendu ou élastique selon l’ambiance de la chanson, ou son rythme.
Question rythmes justement les Shaggy Dogs ont rajouté un côté latino Rock (voir calypso) à leurs influences et c’est très salvateur… avec la diversification que ça apporte, une chaleur supplémentaire, et différente.
La présence de Gary Bromham à la production du disque (recruté pour son travail avec les Nine Below Zero) apporte une stabilité au son : solide, puissant, précis. Idéal quoi !
Un petit clin d’œil à Sweet ici (et aux Simpson dans le même morceau) un gros hommage à Link Wray sur la chanson qui porte son nom et qui est un des climax de cet album, mais pas le seul loin de là !
Les Shaggy Dogs font étalage de leur talent, de leurs références, et non pas de leur révérence. Un album délicieusement réussit.
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POWERSOLO
Bo peep, LP, CD, Digital
Crunchy Frog Rds
Désormais Powersolo porte parfaitement son nom puisqu’un des 2 frangins a quitté le nid. Et donc ce nouvel album a été enregistré en solo dans la formule one man band durant un week-end. Mais ça ne sonne pas du tout comme un disque de one man band. Dans les moods / rythmes / inspirations… et surtout dans les arrangements car aux prises initiales ont été rajouté de la batterie, de la contrebasse, orgue, chœurs, deuxième voix… ce qui fait de chacune de ces 13 chansons une petite œuvre qui a été travaillée comme un élément unique, mais également envisagée comme partie d’un tout.
Dans une ambiance qui fait assez piano bar 50’s un peu mélancolique et sentant la fin de nuit alcoolisé et enfumé le Rock’n’Roll Trash bastringue Country Garage Bluesy si typique de l’esprit Powersolo émerge de vos enceintes avec un son d’une grande précision mais qui reste cru. Et surtout tellement en phase avec chaque titre.
Un régal !
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BABY SHAKES
Turn it up, K7, Digital
Lil’ Chewy Rds / Burger Rds
3ème album pour les new yorkaise, et ça n’est pas avec celui-ci qu’elles vont nous décevoir !
Car voici un must have pour tous les accro de Power Pop avec chant féminin. Ses touches Glam, et Garage Pop rendent chaque écoute bien riche et excitante…
Les deux précédents albums reviennent très régulièrement sur ma platine comme traitement idéal à la morosité. Celui-ci semble être dosé encore un peu plus fort !
10 chansons simples, et évidentes ! Comme la jam session d’Abba et des Sirens ! Ça se siffle sous la douche, s’écoute à fond dans la voiture pour les trajets dans les nuits chaudes et étoilées, ça fait gigoter des genoux et des hanches, et ça rend doucement zinzin.
Est-ce qu’on peut demander plus à un tel album intemporel, et définitivement jubilatoire ?
Moi je réponds non !!!
Et je le repasse une fois encore afin de me préparer à leur venue !
[BT]
En concert : Jeudi 26 Avril : BABY SHAKES (Power Pop, Usa) + The PADLOCKS (Power Pop trio), à La Cordonnerie, à Romans Sur Isère. GRATUIT !

dimanche 15 avril 2018

Chronique : SICK ROSE + TRIXIE & The TRAINWRECKS + MICHAEL KÖLMEIER




The SICK ROSE
Someplace better, LP, CD, Digital
Area Pirata
Depuis que le quintet italien a pris son virage Power Pop je me dis qu’un jour ou l’autre ils vont se faire produire par Ken Stringfellow. C’est fait. Une rencontre comme une évidence ! Et un résultat comme un fantasme de fan ! Après Dom Mariani précédemment c’est donc un autre chanteur guitariste compositeur qui se penche sur le cas Sick Rose. Les Usa après l’Australie… Mais en fait peu importe la provenance du producteur derrière la console ça ne change pas fondamentalement le style des Sick Rose. Ils pratiquent toujours une Power Pop onctueuse, mid tempo, très mélodieuse, posée, stylée, élégante, et, très personnelle.
La voix est caractéristique, reconnaissable entre mille, et définit énormément la musique du groupe. Un vrai chanteur c’est tellement bien ! Et sur cet album quelle mise en valeur !
Joliment équilibré ce nouvel disque balance entre instant hit qui rendent les premières écoutes immédiatement excitantes, en chansons plus ‘introspectives’ qui font qu’on découvre de nouvelles choses à chaque passage sur la platine ! ça fait plus de 2 mois que j’ai cet album sous forme de fichiers, mais putain que c’est bon d’avoir enfin l’objet dans les mains (il est aussi élégant que la musique qu’il contient) parce qu’ainsi on entend parfaitement la brillance et la précision des chansons !!!
Chaque disque à sa personnalité, sa couleur, sa tessiture… mais fondamentalement ça ne ressemble qu’a du Sick Rose. Et comme ils sont un des meilleurs groupes du genre encore en activité, et bien voici une fois de plus un album qui ne doit pas échapper aux addicts du genre Power Pop. Mais plus largement ! Sur ce Someplace better ils se replongent aussi délicatement dans leurs premiers amours Garage Revival avec la présence occasionnelle d’un orgue ou une mélodie de guitare presque Surf…
Vous aimez les chansons, les mélodies, le Rock, la Pop, les chanteurs qui savent être au bon endroit dans le titre, alors vous allez être régalé par les 11 morceaux de ce Someplace Better !!!
[BT]


TRIXIE And The TRAINWRECKS
3 Cheers to nothing, LP, CD, Digital
Voodoo Rhythm Rds
Bien sûr comme à chaque fois que je reçois un disque de chez Voodoo Rhythm Rds je suis excité et je le découvre avec intérêt.
Trixie a quitté son San Francisco natale à la fin des 90’s pour s’installer à Berlin, et depuis elle sévit dans divers groupes et aussi en tant que Trixie Trainwrecks No Man Band écumant la planète entière avec sa musique.
Cet album né de la rencontre de la demoiselle avec quelques musiciens entre Londres et Berlin nous fait découvrir 13 chansons issues du répertoire qu’elle joue depuis presque 20 ans. Ça explique sans doute pourquoi elles sont  comme des classiques dès la 3ème écoute de ce disque.
Entre Country et Blues (Trash on est chez Voodoo Rhythm quand même) avec beaucoup de guitare acoustique comme charpente des titres. Ce qui donne aussi une coloration (roots) Folk à l’album. Rajouté à ça un harmonica parfois bien Rockab’ à d’autres moments plus western spaghetti selon les besoins d’ambiance de chaque chanson…
Le backing band est impressionnant : Bruce Brand (si vous ne savez pas qui s’est… je ne peux plus rien pour vous) à la batterie ce qui est toujours l’assurance d’une classe folle, Paul Seacroft à la guitare et à la lapsteel… ce qui oriente bien là où on est ! Et Charlie Hangdog à l’harmonica. Bref avec le meilleur des zicos anglais gravitant autour de la Medway Scene mais pas seulement on se régale de la voix et des compos de Trixie. Ce combo respect l’esprit de cette musique mais ne sombre évidement jamais dans le revivalisme vain.
Je ne suis pas forcément très féru de ce genre de Country 50’s R’n’R / Blues mais cette fois j’suis carrément accroché !
[BT]


MICHAEL KÖLMEIER
Deux messieurs sur la plage, 250 pages, 22 euros
Actes Sud
Voilà un bouquin qui m’a fait bien marcher la boite à imaginaire. Quelque part entre réalité et fiction (ou pas). Car ce livre qui raconte le pacte que Chaplin et Churchill ont (ou n’ont pas) convenu pour se soutenir quand l’autre sombre dans une phase profonde de dépression, se fonde sur des faits historiques, et narre des moments iconiques de leurs vie et des moments plus personnels et moins éclairés de leurs biographies…
L’auteur joue sur la vraisemblable et le véridique pour nous faire adhérer à son récit, qui est immédiatement crédibilisé par l’image que donne la photo de couverture.
Un livre, et une histoire (Histoire ?) qui est rendu plausible et constitué par le verbe. Car au commencement était le Verbe.
Plutôt que de me demander ce qui s’est véritablement passé entre ces 2 icones de leurs temps je me suis engloutit dans ce récit, en me disant que le narrateur qui est metteur en scène et marionnettiste savait forcément trop me manipulé pour tenter de lui résister.
Un livre immersif, dans une époque et dans deux intimités. Brillant, malin, attachant comme ses 3 personnages, un livre qui se déguste comme un whisky de 12 ans d’âge accompagné d’un cigare.
[BT]

samedi 14 avril 2018

Chronique : JAROMIL SABOR + BALTIMORE + HIPBONE SLIM ONE MAN BAND




JAROMIL SABOR
Second science, LP / Digital
Howlin’ Banana Rds / Casbah Rds
J’étais bien tombé en amour sur son album précèdent, et en plus on avait la chance de le voir sur scène avec son backing band à Grenoble. Revoici Jaromil Sabor et ses boys & girl avec son 4ème album.
Notablement plus coloré 90’s Indie américaine sa musique est toujours aux confluences de la Pop et du Folk, mais cette fois-ci on entend largement des cuivres ‘mariacchi’ qui donne au tout une ambiance très Tucson. Et c’est tellement plaisant.
Toujours à l’aise avec sa guitare acoustique qui sert le plus souvent de base à la chanson, Jaromil pose dessus des mélodies Pop qui lorgnent vers les mythifiés 60’s, et cette fois-ci, un tout petit peu vers la scène C-86, et aussi vers la Jangle Pop. Ce qui est déjà class !
Et en plus les arrangements donnent une autre profondeur à l’ensemble.
9 nouvelles chansons comme des offrandes pour les amoureux de la musique, des mélodies, et de la beauté délicate…
Merci !
[BT]


BALTIMORE
Summer Rain, CD, Digital
Autoproduction
Pour son 2ème  album le trio Clermontois frappe fort ! A la 1ère écoute je me suis tient on jurerait qu’ils sont suédois. Baltimore s’est donné les moyens de ses ambitions et pour la 2ème fois ils ont été enregistré et mixé par Ian Davenport (Supergrass, Stereophonics…) et masterisé par Emily Lazar (Bowie, Foo Fighters, Sonic Youth…), et le résultat est à la hauteur du pédigrée avec un son qui marque !
M’enfin ce qui compte plus que tout ça reste la musique et là on se tarte bien ce Power trio ! Qui manie le Rock en faisant fi des étiquettes ! L’idée c’est de balancer des titres solides & impactant sans se réclamer d’une école, ni copier qui que ce soit (en démarche assez rare par les temps de catégorisations qui courent)… Entre les Manic Street Preachers et le grunge il y a un grand espace dans lequel s’engouffre Baltimore. Parce qu’ils ne font pas que jouer sur la puissance l’album s’écoute avec bonheur dans un sens ou dans l’autre !
Ils ont emmagasiné 60 ans d’histoire du Rock et se font plaisir en traçant LEUR chemin. Sans se la raconter ni poser. De la musique d’addict du Rock pour ceux qui comme nous ne sont pas près de décrocher !
Pour celui-là aussi : Merci !
[BT]


HIPBONE SLIM
Si le monsieur sera en tournée française en formule One Man Band (c’est-à-dire que seul il chante, joue de la guitare et d’une batterie rudimentaire avec ses pieds comme un véritable homme-orchestre) Hipbone Slim sévit depuis près de 30 années dans l’univers musical anglais à travers ses différentes identités et avec ses différents groupes !

Aussi connu sous le nom de SIR BALD DIDDLEY il pratique tour à tour la Surf Music instrumentale, le Garage Punk, le Rockabilly, le Rhythm & Beat dans la grande tradition des groupes anglais des années 60…

Sous ces différents noms il apparait sur une soixantaine de disques sur des labels aussi influents que Voodoo Rhythm Records, Dirty Water Records, Beast Records, Alopecia, Ghost Highway Records, Soundflat Records, Hipsville, Sympathy For The Record Industry, Corduroy, Screaming Apple, Vinyl Junkie, Damaged Goods, Larsen Recordz, One million Dollar Records, Banana Juice… à travers la planète (Europe, Usa, Australie, Japon…)

30 ans d’amour des musiques issues des années 50 et 60, mais marquée par un esprit Do It Yourself directement hérité des années Punk, et propagées dans le temps présent !

Si vous possédez un des disques des groupes suivants alors vous le connaissez déjà :


Sinon : il est temps de le découvrir !



En concert : Mardi 17 Avril : HIPBONE SLIM ONE MAN BAND (Stompin Blues & rhythm Garage guitar by Sir Bald Diddley, Uk), au Brin de Zinc, à Chambéry – Barberaz. 19h00
Et :
Mercredi 18 Avril : HIPBONE SLIM ONE MAN BAND (Stompin Blues & rhythm Garage guitar by Sir Bald Diddley, Uk), à Urgence Disk, 4 place des volontaires, à Genève. 18h30. Prix libre.
Et :
Jeudi 19 Avril : KURT BAKER (Power Pop, Usa / Espagne) + HIPBONE SLIM ONE MAN BAND (Stompin Blues & rhythm Garage guitar by Sir Bald Diddley, Uk), au Trokson, à Lyon. Entrée libre.
Et :
Vendredi  20 Avril : HIPBONE SLIM ONE MAN BAND (Stompin Blues & rhythm Garage guitar by Sir Bald Diddley, Uk), au Bistro des Tilleuls, à Annecy
Et :
Samedi 21 Avril : Disquaire Day La Journée, & Troc culturel, avec : Marché disques, vinyles, livres + Expo, show case, DJs, démo, bar et petite restauration sur place…, au Musée de Valence, 4 places des Ormeaux, de 10h à 18h, entrée libre.
La Soirée, avec : HIPBONE SLIM ONE MAN BAND (Stompin Blues & rhythm Garage guitar by Sir Bald Diddley, Uk) + The BAD PELICANS (Surf Punk) + DON GLOW (Indie Psyché Garage) + DJs, au Mistral Palace, à Valence
Et surtout :
Dimanche 22 Avril : HIPBONE SLIM ONE MAN BAND (Stompin Blues & Rhythm Garage guitar by Sir Bald Diddley, Uk), au Midi / Minuit (ex Théâtre Le Petit 38), Rue Saint Laurent, à Grenoble. A 17h00 pétantes ! Dans le cadre des 25 ans de RADIO CAMPUS GRENOBLE




lundi 9 avril 2018

Chronique : MARTIN GORDON + The SCRUBS + RUNA + MONSTER MAGNET


  

MARTIN GORDON
Thanks you for all the fish, CD, Digital
Radiant Future Rds
Avec son long pédigrée (early Sparks, Jet, Radio Stars…) le bassiste, chanteur, compositeur, arrangeur… Martin Gordon s’amuse toujours à faire des albums, et c’est contagieux !
Je ne pensais pas qu’il puisse égaler son extraordinaire précédent album, et pourtant si !
Nouvel album home made avec un son spécifique, et une ambition musicale vaste, une instrumentation variés, des mélodies riches au service de chansons brillantes et mémorables… bref une fois encore une grande réussite.
Mélange hétéroclite mais dans le même temps cohérent entre : une opérette satyrique bien dans la tradition anglaise (comme sur son précédent album le génialissime, et je pèse mes mots ‘Gilbert, Gordon & Sullivan’) du cabaret berlinois (où désormais il vit) d’avant-guerre, de la polka (avec l’utilisation du groupe Polkaholix comme backing band, mais aussi à d’autres moment du Daniel Barenhoim’s Berliner Staatskapelle dans un registre différent), et de son héritage musical personnel (Glam, mais aussi cette Pop ambitieuse des années 70 qui n’avait pas peur d’utiliser des claviers pour enrichir sa palette harmonique.
15 chansons dans ce long et jamais lassant album.
La diversité des rythmes, mood & ambiances, genres, instrumentations, influences / références produisant 14 titres (et un épilogue) forts qui tiennent parfaitement ensemble mais qui sont d’un impact incroyable individuellement !!!
Gouaille cockney, flûte, kazou, scie musicale… voilà qui nous sort de l’ordinaire ça m’a fait penser à Mercury Rev dans la volonté de créer une musique populaire de notre époque qui soit d’un très haut niveau qualitatif et aussi immédiatement efficace, tout en faisant un pas de côté par rapport aux habitudes du temps.
Au fil des très très très nombreuses écoutes (j’ai reçu ce disque en décembre) chaque chanson est devenue ma préférée à un moment ou un autre.
Martin Gordon définit ça comme de l’agit-pop.
Moi je dis : UN GRAND DISQUE !
[BT]


The SCRUBS
Skull and dolls, CD, Digital
Area Pirata Rds
Il est très réussit ce 1er album ! Un pied dans la tradition (reprise de Be A Caveman) et un dans la modernité (cf. la pochette, ou ce son de guitare sec qui peut se rapprocher de celui des Subsonics avec cependant une approche musicale différente). Le dosage est minutieux sans trop ni d’un côté, ni de l’autre.
On se rapproche pas mal de la vague 80 du Revival Garage Punk, avec l’orgue façon Farfisa, la Fuzz, les sources d’inspirations 60’s Beat / Garage / Pop…
Mais les Scrubs pratiquent ça avec une petite retenu qui les sort du côté rétro forever. Ça se joue à rien, le dosage est simplement assez différent : des mid tempo surtout, posés, parfois languides, même si ils peuvent accélérer aussi. La Fuzz est assez réglée au minimum afin que le son de la guitare reste très distinctif et mélodieux. Les cœurs sont posés le plus souvent de façon discrète, on sait qu’ils sont là mais ils ne s’imposent pas… Mais attention quand il faut balancer une pure décharge de Garage Punk les Scrubs sont là aussi. Mais ils ne le font jamais en forçant le passage à coup d’épaule, plutôt en livrant un titre ultra catchy et distingué !
Voilà pourquoi ce 1er album et ses 14 chansons se déguste avec délectation parce que les Scrubs sont capable de se diversifier et donc le disque s’apprécie du début à la fin et retour !
[BT]


RUNA
Rito estacional, LP, Digital
BCore Disc
Ce power trio barcelonais possède en son sein 2 membres des Los Tiki Phantoms. Avec Runa ils produisent (comme ils le faisaient dans leur autre groupe) une musique qui joue avec les codes mais essayent de se décaler de ce qui se fait ‘classiquement’.
Car il est bien compliqué de faire rentrer Runa dans une case.
Le plus simple serait de dire que le trio fait de l’Indie Punk… mais ce serait bien réducteur tant ils puisent dans la Power Pop, l’Indie 90, le Post Punk, mais aussi (un peu) dans le Post Rock, le Hard Core mélodique (mais pas trop), le Punk 77 aussi, la Pop Indie late 80… bref un amalgame qui tient grâce au chant en espagnol, la voix, et surtout une utilisation de rythmes qui sont faussement simples sur des tempo relativement posé mais qui sont capable de changer au sein d’une même chanson. Si cette chanson nécessite d’être bâtie autour d’un gimmick de violoncelle hé bien Runa n’hésite pas… tout en restant toujours focalisé sur la mélodie.
Moi j’avoue me régaler avec ce 2ème album de Runa, qui vous ravira si vous avez assez d’ouverture d’esprit pour apprécier les ambitions musicales de groupes tels que Hüsker Dü, Violent Femmes, Wire… Runa n’en copie aucun mais ne se met pas de barrières mentales !
https://bcoredisc.bandcamp.com/ 
[BT]


MONSTER MAGNET
Mindfucker, LP, CD, Digital
Napalm Rds
Une fois de plus on retrouve le gang de Dave Wyndorf tel qu’en lui-même avec sa mascotte sur la pochette, cette voix caractéristique, ce son de guitare Heavy Psyché… rien de neuf sous le soleil en somme me suis-je dis à la 1ère écoute.
Et puis…
Bien sûr…
Comme à chaque fois la magie a opéré !
Rapidement ! Déjà au 2ème passage j’étais bien à fond dans ce Mindfucker ! C’est vrai que les dernières sorties (albums et réenregistrements – réinterprétation de certaines de leurs œuvres) montraient un groupe bien en forme.
Et le petit nouveau enfonce le clou !
Avec un gros marteau, bien Heavy !
10 titres plutôt directes, puissants et tirant un poil moins sur le stick du Psyché. On pourrait trouver cet album dans une veine assez Stoner. Heureusement pour la majorité des groupes de ce genre on ne classe pas réellement Monster Magnet dans cette catégorie parce que ce Mindfucker met la fessée à un paquet de monde !
Direct. Puissant. Un ravissement
[BT]