samedi 30 septembre 2017

Chronique : FOUR BY ART + DARTS + DAYOFFS + JAMIE 4 PRESIDENT



FOUR BY ART
Inner sounds, Cd, Digital
Art Rds / Area Pirata
Pour moi tout commence par cette belle et intrigante pochette qui instille son charme vénéneux dans mon faible cervelet.
Puis il y a la musique de ce quatuor italien qui manie le concept de duel guitares / orgue avec maestria ! D’autant plus que les guitaristes sont 2 et que l’organiste utilise différents types de claviers en fonction de ce que nécessite la chanson. Four By Art évolue dans un Sixties Garage / Revival 80 / Paisley Underground. Mais aime aussi teinter fortement sa musique de Groove R&B (Hammond, cuivres, chœurs féminins, flute traversière). Bien sûr ils aiment aussi la Pop. Ce qui explique leur focalisation sur les chansons !
Et puis ils ont dans leurs influences du Freakbeat, un peu de Prog et de Weird Folk, peut-être même un rien de Blues… Psychedelia ? For sure my dear !!!
Et puis il y a l’Histoire de ce groupe qui sévissait au début des années 80 dans la très fertile scène italienne. Et qui revient avec ce nouvel album 30 ans après. Et franchement ça ne sonne pas daté, ils ont une pèche et un entrain incroyable et surtout une capacité à composer et interpréter des chansons mémorables. Avec en plus une très forte personnalité !
[BT]


The DARTS
Me.Ow., LP, CD, Digital
Dirty Water Rds
1er véritable album pour ce super-band féminin après deux 10’’. J’avais été accro à leurs précédents enregistrements et c’est rien de dire que j’attendais celui-ci avec impatience ! Beaucoup d’impatience ! Bonne nouvelle ce disque arrive bien plus vite que je ne m’y attendais.
Et je dois reconnaitre que j’ai été pas mal désarçonné par les premières écoutes puisque les Darts ont un peu modifiées leur cocktail.
Elles ont musclée leur jeu, leur son, s’offrant de beaux duels guitare / orgue.
Elles laissent un peu de côté leurs tendances Power Pop (mais sans abandonner la mélodie) pour plonger dans le 60’s Garage Punk avec délice.
Trépidant. Envoutant. Acéré. Plein de putain de titres killers qui s’immiscent en vous pour y rester bien longtemps !!!
En fait cet album égale les meilleures productions du Garage Revival 80 (Miracle Workers, Creeps…) sans aucunement sonner dater ou passéiste. Un must qui régale à chaque chanson. Pas de point faible et pas de temps mort.
Du bonheur et de l’efficacité.
Le top !
[BT]


The DAYOFFS
S/t, LP, Digital
Emerald & Doreen Recordings
Alors eux je ne sais pas d’où ils sortent (New York mais ils ont des noms à venir de loin : un russe et un japonais) mais sur leur 1er album le duo démontre une grande habilité.
Les références qu’on donne les concernant (Teenage Fan Club, Ash, Boo Radleys…) m’ont fait saliver et écouter ce disque avec curiosité. Et que j’ai bien fait !
Sans être de la plus grande originalité ils manient la mélodie Pop avec une simplicité et une évidence qui ravira tous les fans les plus exigent du genre. Ça nous replonge avec nostalgie et joie dans les meilleures heures de l’Indie Pop late 80 early 90.
Une petite louché de Shoegaze aérienne et envoyé c’est pesé !
11 titres qui distillent du bonheur sans arrière-pensée. Simple direct et touchant sa cible quand et comme il faut !
[BT]


JAMIE 4 PRESIDENT
The heartbreak campaign, LP, Digital
BCore Disc
Avec ce nom là et ce titre d’album ils sont vraiment dans le cœur de l’actualité. 3ème album pour ce groupe anglo espagnol, le 1er pour BCore Disc. Ses membres ne sont pas de jeunes innocents et ils ont un passif et une expérience qui leur permet de créer des chansons qui font mouche. Constitué de membres de Wild Animals, Fuckaine, Bullit, Please Wait les Jamie 4 President sont bien mieux qu’un side project de plus.
Musicalement le groupe évolue entre Pop, Indie Pop, Power Pop, et Pop Punk.
Les guitares sonnent très propre et précises, les mélodies sont incroyablement, immédiatement et immanquablement inoubliables !
J’avais pas connaissance d’eux avant ce ‘Heartbreak Campaign’ mais quelle jolie découverte. De plus ils évoluent avec des références qu’on a peu l’habitude de voir sitée ce qui donne une vraie fraicheur à leur musique.
Question référence il faut imaginer les Lemonheads période ‘It’s a shame about Ray’, ou Weezer des meilleures moments. Car ici, sans copier, on à la même volonté de créer une musique simple, directe, efficace, qui touche immédiatement les oreilles et le cœur. Du College Rock comme on en rêve et comme il en arrive si rarement
Guitares électriques, guitares acoustiques, chœurs, mélodies… Chez Jamie 4 President il y a tout ce qu’il faut et tout ce qu’on aime !!!
[BT]


mercredi 27 septembre 2017

Chronique : LIVINGSTONE + KAVIAR SPECIAL + CATS NEVER SLEEP



LIVINSTONE
S/t, CD, Digital
VS Com
Ce jeune groupe frenchy qui sort ce fort goutu 1er album a une démarche plutôt atypique puisqu’ils avaient déjà effectués 3 tournées aux Usa avant de l’enregistrer. Et la musique de Livingstone aussi nous éloigne de ce qu’on entend généralement de la part des groupes de chez nous. Ils amalgament Indie Rock Bluesy, Stoner allégé, Pop puissante façon 90 dans des chansons qui ont souvent l’impact et l’efficacité du College Rock. Certains titres sont des modèles du genre et font penser au niveau de l’équilibre entre la tension et la mélodie à ce que les BRMC n’ont plus été capable de refaire depuis leur 1er album. Les morceaux se succèdent sur cet album très bien construit et équilibré, chacun sonne à mes oreilles comme une évidence. La formule du Power Trio fonctionne à plein et Livingstone nous livre de ces chansons qu’on aime dès la première écoute. Et qui misent bout à bout constituent un album que j’aime réécouter souvent. Très souvent !
[BT]
En concert : Vendredi 29 Septembre : LIVINGSTONE (Indie Rock Blues Stoner) + DON PAPA (Rock’n’Roll), au Farmer, à Lyon. Prix libre.


KAVIAR SPECIAL
N2, LP, CD, Digital
Howlin’ Banana Rds / Beast Rds / Modulor
Dans l’univers très bouché (encombré) de l’Indie Garage Psyché Pop actuel les garnements mal embouchés de Kaviar Special distillent leur talent avec vigueur !
Avec leur attitude de morveux ils balancent de bonnes mélodies qu’ils épaississent de Fuzz, sans jamais bourriner. Les Kaviar Special sont fins dans ce qu’ils font, mais ils n’hésitent pas à poser leurs bites sur la table, car jamais ils n’oublient que l’essence de cette musique c’est le ROCK.
En cela ils me rappellent aussi pas mal d’excellents groupes Garage des 90’s qui n’oubliaient ni la tension, ni le son revêche ! Cependant Kaviar Special a aussi un gros côté actuel mais j’aimais ils ne sombrent dans la mièvrerie rampante…
Un album qui se joue et se rejoue souvent car il assure de bout en bout !
[BT]
En concert : Vendredi 29 Septembre : KAVIAR SPECIAL (Indie Psyché Garage) + The JACQUES (Indie Rock, Uk), à Château Rouge, à Annemasse (74)


The CATS NEVER SLEEP
Massage, LP, CD, Digital
Le Pop Club
Dans le monde surchargé des jeunes gens actuels qui se réclament du psychédélisme Cats Never Sleep s’éloigne du tout venant en proposant une œuvre variée et profonde qui évitera de les confondre avec les minets convenu (ça peut aussi s’écrire en deux mots).
Empreint de beauté et de mélancolie ce disque se place bien ailleurs que dans une seule case plus ou moins revivaliste. Car sur son 1er album (enfin !) le quintet suisse montre une grosse capacité de song writing à la confluence de nombreuses ‘traditions’ et parfaitement dans une certaine idée de la ‘modernité’.
Œcuménique leur musique se gorge de Pop 60’s de Country élégiaque de Kraut de Folk vaporeux de Rock de musiques Indie dansantes post 2000 de Psychédélisme donc mais aussi d’influences venant de tout autour du globe (Afrique, Asie surtout) tout ceci appliqué par touches pointillistes forme un album ‘impressionniste’ et impressionnant, plein de couleurs, de nuances et de contrastes.
Ce qui le positionne très au-dessus de ce qui sort habituellement !
[BT]
En concert : Mercredi 4 Octobre : CHEAP STAR (Power Pop soyeuse) + The CATS NEVER SLEEP (Indie Garage Psyché Pop, Suisse), au Brise-Glace, à Annecy. Gratuit.



dimanche 24 septembre 2017

SOLARFLARES + PHONOGRAM 1 + DELTA T Revue + SLOKS



The SOLARFLARES
Can satisfy you, LP, Digital
Damaged Goods Rds
De ce génial groupe il ne me manquait que ce disque. Alors bravo et merci à Damaged Goods qui le réédite en compagnie des 2 LPs qu’avaient publié Twist Rds (de Guernesey) au tout début des années 2000 : « Psychedelic Tantrum » (qui est un must) et « That was then… and so it is » (tout autant).
Solarflares c’est typiquement le combo pour lequel le terme de Super-band a été inventé, jugez-en plutôt : Graham Day (Prisoners, Prime Movers, Graham Day &, Senior Service…) + Allan Crockford (Prisoners, Prime Movers, Galileo 7…) + Wolf Howard (Goodchild, CTMF, Buff Medways, Spartan Dreggs…). Ça calme !
Sauf que contrairement aux autres réunions de musiciens connu qui le plus souvent ont accouchés d’une sourie les Solarflares ont fait une véritable carrière et ont produit une œuvre riche de 5 albums.
Dont ce « Can satisfy you » originellement édité par le groupe sur son propre label et constitué de chansons & d’enregistrements disparates.
Sachez cependant que vous allez être totalement emballé par ce disque dont le seul défaut était de ne pas avoir bénéficié d’une plus large exposition. Ce qui est là corrigé !
Pop Power Groovy Rock Proto Freakbeat avec duels orgues guitares et des voix et des chœurs partout. Medway Sound ? Garage Rock ? Tellement plus que ça ! Une élégance héritée de la scène Mod. Un sens de la composition et des mélodies époustouflantes de simplicité et une puissance d’interprétation revigorante !
Ici nous avons droit à 4 covers revitalisées/personnalités par les Solarflares et les débuts de Parseley (Dutronc, The Adventure of Parsley…) au sein du combo à l’orgue et aux voix qui diversifie encore le champ musical du groupe.
Cette sorte de disque spécial Fan-Club vaut décidément mieux que cette image, étant l’égale de leurs ‘véritables’ albums : un must pour les mélomanes !
[BT]


PHONOGRAM 1 – Ex Britannia
GILLEN Kieron, McKELVIE Jamie, WILSON Matt
Glénat Comics
Je ne suis pas du tout, du tout, un lecteur de BD. Mais en passant à la médiathèque du centre-ville à Grenoble j’ai eu comme l’impression que la couverture de celle-ci me faisait de l’œil. Véritablement. Alors je me suis laissé tenter.
Apparemment la rencontre des 2 auteurs de ce Comics a été une bénédiction pour eux et leur carrière (le coloriste arrivant bien après, pour l’édition française).
Entre fantastique comme on pouvait l’envisager dans les early 70’s et revival late 80’s / early 90’s pour l’amour de la musique Indie de l’époque cet ouvrage à plein de qualité.
Une histoire bien secouée, des références qui font plaisir, un dessin assez magnifique (même colorisé) une qualité d’édition haut de gamme…
Et ce que j’ai beaucoup aimé c’est que : un, on se fout de l’intrigue (de sa continuité et / ou de sa rationalité), deux, ça m’ a fait découvrir une paire de groupes que je connaissais pas et réécouter des choses oubliées, il y a un humour et des réflexions que j’aime beaucoup (comme de se moquer de ceux qui utilisent le terme roman graphique, ou sur la réécriture de l’histoire…), et, alors que cette série à démarrer en 2006 on peut la lire à l’aune du brexit avec un œil neuf… ou pas ! Faut peut-être pas donné à une BD plus de contenance qu’elle n’en a, ou alors si !
A vous de voir.
Ces trois gars sont aussi ‘connu’ pour Young Avengers et la série The Wicked + The Devine… autant vous dire que pas par moi. Mais j’ai bien envie de lire les 2 autres tomes de cette série et leurs autres trucs…
[BT]


DELTA T Revue de Musique
Voilà encore un bel exemple du rôle primordial des passeurs : puisque c’est sur l’insistance de ma libraire (Les Modernes, rue Lakanal, Grenoble) que j’ai fait l’acquisition de cette revue. J’ai, à titre perso, une forte tendance à me méfier comme de la peste de ces trucs qui intellectualisent le Rock. Surement parce que ma relation aux disques & musiciens que j’aime est plus émotionnelle que cérébrale. Alors c’est vrai qu’avec son titre et sa présentation très arty cette revue ne m’avait pas attirée de prime abord.
Dans les pages de ce n°4 plusieurs articles / interviews sont consacrées au graveur de vinyles dont Radio France a fait l’acquisition (puis à contribuer à développer) et aux usages qui en sont fait par cette grande maison. Cependant en dépit du fait que ces entretiens avec les responsables / utilisateurs soient intéressant, j’ai du mal à me persuader que ce soit autre chose qu’un gadget. En tout cas c’était un sujet qui m’était totalement inconnu et il est ici abondement traité.
En revanche le long, factuel et éclairant entretien avec le président du Calif (Club Action des Labels Indépendants Français) m’a énormément intéressé. Notamment parce qu’il rappelle que la musique est une industrie (culturelle si ça vous fait plaisir, mais d’abord une industrie) et donc que les données économiques y sont primordiales !
La partie dévolue aux musiciens est souvent très arty (selon moi un peu artificielle mais ce sont mes goûts personnels), ceux-ci développent des idées avec lesquels il n’est pas nécessaire d’être toujours en accord pour se lancer dans la lecture jusqu’au bout. Mais au moins il y a des réflexions. Et j’étais bien content de lire Chevalrex qui explique l’idée derrière son label Objet Disque. J’ai été pas mal agacé par le papier sur les années Post Punk et ses relents de ‘c’était mieux avant’. Et ce en dépit du fait que je partage pas mal de points de vue de l’auteur sur le monde actuel il y a quand même dans cet article une part de nostalgie, par un gars qui a vécu les 2 périodes qui commence en parlant de subjectivité et d’égo donc… ceci n’engage peut-être que celui qui écrit, ou moi…
96 pages imprimées couleurs en format 18 x 28, très riches et jolies iconographies. Pour 12,50 euros. Demandez-là à votre libraire, ou ici :
[BT]


SLOKS
7’’, digital
Resurection Rds / SOB Rds / Double Face Rds 
Trio turinois bien vénère ! Et qui l’assume. Batterie, guitare et chant féminin arraché !
Du Garage Punk et du brutal.
Mais pas seulement. Car la voix et la musique se nourrissent de Post Punk, Hc Core et d’un peu de Noise.
Le tout toujours joué dans un esprit Rock et avec un brin de mélodie.
Sloks c’est des titres (quatre) insidieux et rampants qui s’accrochent bien à vos oreilles pour s’enfoncer profond dans votre cortex. YES !!!
[BT]                        
En concert : Jeudi 28 Septembre : SLOKS (Garage Punk, Italie), Urgence Disk, 4 place des Volontaires, à Genève. 18h30. Prix libre
Et :
Vendredi 29 Septembre : SLOKS (Garage Punk, Italie) + THEE SWEEDERS (Soul Trash Garage Roll), au 648 Café, à Marcellaz (74)
Et :
Samedi 30 Septembre : SLOKS (Garage Punk, Italie) + THEE SWEEDERS (Soul Trash Garage Roll) + NURSE (), à La Spirale, à Annecy



lundi 18 septembre 2017

Chronique : GLORIA + The KEYS + OS DRONGOS + RUBY THE HATCHET


GLORIA
In excelsis stereo, LP, CD, Digital
Howlin’ Banana Rds
Ok c’est gonflé d’appeler son groupe Gloria, mais disons que ça oriente vers un certain univers et une certaine période musicale…
Comme le laisse espérer la pochette nous voici également dans un monde féminin, beau, accueillant, douillet, où on s’installe pour tomber amoureux.
Le chant des sirènes qui autrefois tenta Ulysse… Un rêve éveillé et évanescent où les mélodies, les instruments, les voix se mélangent en permanence pour créer un univers BEAU.
Ça me fait un peu penser aux écossais de Haight Asbury, avec la délicatesse des groupes qui sortaient sur Sarah Rds ou K Rds mâtiné d’une délicatesse Pop Sixties…
Je ne m’attendais pas à tomber sur un album comme celui-là ni d’être autant chamboulé par lui !!!
[BT]
En concert : Vendredi 22 Septembre : GLORIA (Pop Psyché merveilleuse) + The SPRING FOLK ORCHESTRA (Folk Rock) + SHAOLIN TEMPLE DEFENDERS (Funk / Soul), au Abattoirs, à Bourgoin-Jallieu. Concert Gratuit !


The KEYS
You can’t beat me if I’m not playing, LP, Digital
Another Rds
La musique de ce jeune homme solitaire (mais très entouré) pourrait être un salmigondis bien pénible et prétentieux. Or pas du tout. Tout au contraire même.
Car Boris Paillard agglomère parfaitement auprès de sa guitare aux cordes nylon énormément d’univers musicaux piochés tout autour de la planète. Pour un résultat qui tient ensemble grâce au côté Indie bricolo tirant vers les 90’s qui fonctionne à plein pour attirer dans son orbite des sonorités venues des Balkans, du Klezmer, de la Mauritanie ou d’Hawaii. Et une vaste gamme d’instruments (violon, saxo, trompettes, banjo, clarinette, mandolines…) et de chœurs, féminins pour la plupart, qui viennent magnifier la voix du jeune homme qui à composer tout ça seul, mais à réunit autour de lui pour enregistrer ce 8ème album au Pays de Galles une vaste sélection de musiciens locaux qui ont parfaitement compris son projet musical !
Magnifique.
[BT]
En concert : Vendredi 22 Septembre : The KEYS (Alt Indie Folk’n’Pop, Allemagne) + MISTER BISHOP (Weird World Music) + HAPPY JOY BLISS (Pop Punk), au Farmer, à Lyon


OS DRONGOS
Out of the box?, LP, Digital
Bleeding Gold Rds
J’avais bien aimé leur 1er EP sortit il y a une paire d’année, j’avais cependant une petite réserve sur le côté fourre-tout. Mais ça n’est plus du tout le cas sur ce 1er album !
Les chansons ont chacune une vraie direction, en dépit du fait que Os Drongos nourrie son Indie Rock de nombreux éléments épars et disparates qu’ils agglomèrent pour créer leur style perso.
Donc nous voici avec un disque qu’on pourrait aussi qualifier de Noisy Pop, ou de Post-Gaze, qui se nourrit un peu de Psychédélisme, d’Indie 90, d’une pincée de Cold (pensez The Cure période ‘Desintegration’), de pleins d’effets (mais jamais trop selon moi) qui parfois plonge loin jusqu’à une Reverb’ façon Surf indolente. Et aussi de beaucoup de voix de types divers.
Vraiment une belle grosse surprise !
[BT]
En concert : Samedi 23 Septembre : OS DRONGOS (Indie Psyché Rock) + JAGANNATHA (Psyché Rock) + performances artistiques en direct, à La Salle Louis Barran, à Moirans (38)


RUBY THE HATCHET
Planetary space child, LP, CD, Digital
Tee Pee Rds
Le quintet du New Jersey nous sert là son 3ème album. Une belle pièce pour les fans de Heavy 70’s qu’ils mélangent de Space Rock avec un petit côté Occult Rock bien sentit !
Les particularités de Ruby The Hatchet sont : les duels Orgue Hammond / Fuzz Guitar, et, l’alternance de chant féminin (principalement) et masculin.
Cependant ce ne sont pas les seuls intérêts de ce disque. Le fait qu’il soit le cul entre 2 chaises le rend difficilement rentrable dans une case. Et par ailleurs ses influences 70’s sont bien nourrie de relent 60’s (un peu Soul parfois, avec quelques moments tirant vers le Weird Folk).
A l’image de sa belle pochette avec cet album on est en présence d’un fort agréable travail ! Qui sans chambouler le monde donne du plaisir et créer du voyage interne…

[BT]

samedi 16 septembre 2017

Chronique : RUBBER EGGS + DEAD END + CORRIDOR + JOSS COPE



RUBBER EGGS
EP, CD, Digital
Autoproduction
Ce trio de Palerme revient avec un nouvel EP sur lequel il donne la pleine mesure de son talent et de sa musique.
La formule Orgue / Basse / Batterie chant produit ici quelque chose d’assez inattendu. Un mélange de Garage Psych Punk bien dans la tradition 60’s et Revival 80 mais très mâtiné par le Psyché Prog italien des 70’s et 80’s (m’étonnerait pas qu’ils écoutent No Strange par exemple mais pas seulement). On trouve aussi une petite touche Heavy 70’s bien tempérée par l’esprit et les mélodies très marquées 60. Un petit relent Weird Folk, une louchée d’Indie narcotique 80 (Spacement 3 / My Bloody Valentine). En plus certains membres ont joué du Post Rock donc ils ne sont pas bloqué dans le passé (la preuve ils mettaient récemment en téléchargement gratuit une cover de Of Montreal).
Résultat on a un travail sur le son précis, compact, pas du tout passéiste (avec utilisation de sonorités de claviers assez variées) et une mise en valeur de la voix de David Orsi qui tient également l’orgue. Cette voix masculine se teinte souvent d’intonations féminines ce qui colore et enrichie leur musique !
Rubber Eggs revendique aussi comme influences The Cure (ça peut s’entendre un peu sur le 4ème et dernier titre de ce EP) et aussi Sabbath & Led Zep’ (là c’est plus par touches pointillistes) une sorte de grand écart dont le point médian serait le Garage Prog Psyché Punk…
Une incroyable découvert que ces RUBBER EGGS ! Depuis 2012 ils ont autoproduit de nombreux bootlegs à écouter sur leur bandcamp…
[BT]
En concert : Mercredi 20 Septembre : RUBBER EGGS (Garage Indie Psych Pop excellent, Italie) + DJ, au Théâtre Le Petit 38, 38 Rue Saint Laurent, à Grenoble. 20h00 pétantes ! P.A.F : 5 euros (+ 2 euros d’adhésion annuelle)



DEAD END
Suicide notes, CD
Crucifux Rds
Fondé à la fin des années 90, sortant son 1er album en 98 sur Dialektik Rds (toute une époque…) Dead End est passé à l’auto production en 2003. Ce « Suicide notes » est leur 5ème album. Et vu la ténacité qu’il a fallu à Wattie leur leader / compositeur / chanteur / guitariste pour sortir ces 16 chansons, ce titre est assez ironique.
En effet il y a un un gap de 7 ans depuis leur précédent album ‘Clusterfucktabulous!’ (que j’avais beaucoup beaucoup aimé), mais ça valait le coup d’attendre. Et pour récompenser les fans de leur patience Dead End sort immédiatement après ce nouvel album un CD 6 titres inédits en édition limité.
Bon je ne suis pas dingue de cette pochette mais sans doute va-t-elle bien avec le sens du thème de l’album…
Musicalement entre le Punk 77 et la Power Pop mais sans revival, ni appliquer de recette, Dead End à une vraie pate pour écrire des chansons mémorables. Et s’amuse avec les codes comme le prouve ce pur titre plein de Oï Oï sautillants.
Sur les morceaux les plus posés la voix tire un peu vers le gros Robert (Smith) ce qui donne une coloration à l’ensemble qu’on a peu l’habitude d’entendre coller avec ce type de musique.
En tout cas une chose est sûre : CET ALBUM EST UNE GROSSE MACHINE A TUBES !!!!

[BT]


CORRIDOR
Supermercado, CD, Digital
Requiem Pour Un Twister / Michel Records
En fait ce qui m’a le plus étonné avec cet album c’est qu’il ne fait pas du tout Rock du Québec : pas d’accent, pas de références au Rock d’ici trop évidentes, pas d’humour un peu balourd… Loin des clichés quoi.
En fait Corridor sort son nouvel album qui les place dans une vague très 2017 de groupes qui puisent à la fois dans l’Indie Rock 90, le Post Punk 80, le Math Rock 2000, le Psyché Rock 2010… Le tout avec une production résolument de maintenant. Et comme pas mal de confrère ils chantent en français des textes intéressants parfois poétique toujours bien écrit et sans accent. Une sorte de croisement entre Julien Gasc et Chocolat disons. Avec une grosse personnalité et un son de guitare très travaillé et assez personnel… Leurs morceaux sont parfois teinté d’un peu de Touching Pop ce qui rend leur musique riche et hyper sortant des sentiers battus !
[BT]
En concert : Mardi 19 Septembre : CORRIDOR (Indie Rock/Post Pop, Montréal) + BRYAN’S MAGIC TEARS (Psyché Rock), au Sonic, à Lyon



JOSS COPE
Unrequited Lullabies
Gare du Nord, LP, CD, Digital
Ce gars est le frère de Julian avec qui il a collaboré pendant un moment. Un pur briton (c’est très évident dans sa musique et son attitude, son chant…) qui joue avec 3 musiciens finlandais et donc cet album a été enregistré à Helsinki. Alors que l’ambiance est pas mal Old England… c’est-à-dire dans un esprit Psychedelia typiquement anglais, avec un côté automnale, romantique, Shelley / Turner… Swinging London, Weird Folk…
Là où cet album est très fort c’est que rien de tout ça ne sonne rance ou passéiste / nostalgique. Certes la vague actuelle au psyché (de pacotille) aide à faire de ce disque quelque chose de pas trop en décalage dans le temps. Mais ce qui frappe avec ce ‘Unrequited Lullabies’ comparé aux puceaux actuels c’est la vaste différence de niveau et de talent. Joss Cope réalisant un album intemporel. Mieux que ça : hors du temps (dans une acceptation qui renverrait pas mal à la New Wave of Science-Fiction pour son côté non conformiste et ambitieux).
Bref un album qui a de la surface et surtout plein d’un max de succulentes chansons !

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mardi 12 septembre 2017

Chronique : DUSTROY + The COWBOYS + FREAK GENES + HEADCOATEES



DUSTROY
Star in the grey sky, CD, Digital
Autoproduction
Ben il aura été long à venir ce 1er album de Dustroy (beaucoup de changements de personnels expliquent la lenteur du processus) mais ça valait vraiment le coup d’avoir attendu autant, vu que ce disque est bien au-dessus de ce qu’on pouvait attendre à l’écoute de leurs précédents enregistrements (qui étaient pourtant loin d’être nuls).
Avec cet album Dustroy se range dans la catégorie Stoner Metal rampant (si tant est que cela existe). Une musique bien Heavy grâce à la frappe lourde de leur batteur. D’ailleurs sur ce disque la rythmique est primordiale est bien reconnaissable du fait du son limite Batcave / Post Punk Wave du bassiste qui augmente le côté sombre et mélancolique de la musique de Dustroy.
Une sensation renforcée par le côté parlé – chanté de la voix qui parfois s’étire jusqu’aux lamentations.
Et sur ces mid tempo le travail des guitares est saisissant avec un équilibre et une précision qui n’est pas pour rien dans la réussite de cet album !!!
[BT]
En concert : Vendredi 15 Septembre : DUSTROY (Stoner) + STRAWBERRY JUICE (Alt Rock), à l’Engrenage, 27 rue Jean Prevost, à Grenoble. Prix libre.


The COWBOYS
Volume 4, LP, Digital
Drunken Sailor Rds
Cet album était d’abord sortit en cassette et chez Drunken Sailor Rds (j’adore le nom de ce label anglais et son catalogue est vraiment top niveau !) a pensé, et je partage cet avis que ça ne pouvait pas rester ainsi donc le voici disponible en vinyle !
The Cowboys c’est un trio de Bloomington fondé par deux ex Homostupids et un ex Pleasure Leftists (ce qui à moi ne disais rien à priori…) produit là un de ces grands disques de Pop underground intemporels que les afficionados se repasse sous le manteau. Un secret qui se mérite.
Ce disque s’appelle Volume 4 et il y en a bien eu 3 avant qui apparemment s’écoutent par ici : http://musicalfamilytree.com/band/cowboys_the et étaient sorti seulement en cassette et digital. Ce qui dis beaucoup sur le groupe et son attitude hyper maniaque, arty, underground, et snob (ce qui de mon point de vu, et dans ce cas-là, est une qualité).
Des vrais amoureux de la musique en tout cas.
Leur Pop Indie sautillante et souvent up tempo se mérite. Mais quand on tombe dedans il est difficile de s’en passer ! Musicalement il y a dans la musique des Cowboys l’efficacité à la première écoute du T Rex des grands tubes, un côté Art Pop grinçant à la TV Personnalities, la morgue et l’écriture d’un Elvis Costello, une mini touche crooner, l’entrain des Barracudas, et des Buzzcocks. Le tout avec un côté résolument non passéiste assez subjuguant !
Comme en plus cet album contient une grosse cargaison de tubes… je dis : foncez écouter The Cowboys, ils distillent de la joie avec profondeur !
Leur nouvel album éponyme sortira le 23 septembre chez Hozac Rds / Drunken Sailor Rds. J’attends ça avec une impatience !
[BT]


FREAK GENES
Playtime, LP, Digital
Alien Snatch Rds
Comme tout ce qui vient de ce label berlinois je me suis jeté sur cet album avec intérêt. D’autant plus que je trouve leur nom très bon.
Ce groupe mancunnien qui sort là son 1er album 16 titres (c’est gonflé, mais réussit) à une touche totalement anglaise ! Nous ramenant pas mal vers l’Art Punk (Swell Maps), les Buzzcocks du début, Art Brut (le groupe, mais finalement pas que), et pas mal de ce que Billy Childish fait en solo ou avec certains de ces potes dans la veine la plus ‘artiste’, et aussi ça me fait un peu penser à ce que Adam & The Ants faisaient à leur tout début (un Post Punk qui ne connaissait pas de règles, ni très fixé sur une rythmique)…
Enfin vu qu’on est à Manchester (et que les Freak Genes ont déjà de la bouteille avec leurs autres groupes : Proto Idiot et The Red Cords) ils sortent de ces chansons des choses accrocheuses et un peu irritantes, car parfois elles donnent envie de se gratter tellement elles s’accrochent à votre peau !
Finalement bien actuel dans sa volonté de faire un truc loin du mainstream et du tout-venant étiqueté Garage Rock, mais tout en gardant une efficacité quasi Power Pop et avec une touche Indie actuelle.
Enfin foin des étiquettes, descriptions façons pignoleur, et de longs discours, tout ce qui compte c’est que j’aime beaucoup cet album (qui m’a rappelé la fraicheur irrévérencieuse des Squares, la class quoi).
[BT]


The HEADCOATEES
Punk Girl, LP, Digital
Damaged Goods Rds
Pour célébrer les 20 ans de sa sortie Damaged Goods Rds rééditera le 29 septembre cet album des Headcoatees ! Brillante idée !
Quand tu as un titre d’album comme celui-là il faut assumer (et assurer). D’autant plus quand tu te permets de faire des covers de titres aussi connus que : Teenage Kicks, Pinhead et ça plane pour moi. A titre personnel non seulement je trouve ça risqué mais aussi, le plus souvent inutile. Sauf que dans le cas des Headcoatees elles savent ce qu’elles font et sont sûr de leur talent. Et elles le prouvent avec muscle et morgue. En plus elles balancent entre ces classiques leurs compos qui s’intègrent parfaitement à l’ensemble pour aboutir à un album qui claque le baigneur à plein temps !
Medway Sound avec un hommage au boss Billy Childish. Art Punk, revisitation du Rock’n’Roll originel avec l’unique personnalité des Headcoatees.
12 chansons pour un album succulent qui montre toute l’étendue du talent des 4 filles, trop longtemps vues comme les petites sœurs de qui vous savez. Cette réédition arrive à point nommé pour rétablir une vérité historique : les Headcoatees étaient un grand groupe !
Sortie le 29 septembre.
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