lundi 29 septembre 2014

Chroniques : PLANET OF ZEUS + MARS RED SKY + MARBLE ARCHE + BARDO POND live



PLANET OF ZEUS
Macho libre – CD (le vinyl est épuisé)
B-Otherside Records
Excellent nom de groupe pour ce quatuor grec. Et quel titre d’album !
11 titres en 46 mn, ça vous donne une idée de où on pose les pieds : là c’est un Stoner franc, massif, efficace, puissant et direct ; ligné Fu Manchu du début (ou early Clutch) dans la capacité à pondre des riffs hyper évident et de la plus grande pertinence. Deuxième album pour Planet Of Zeus qui commence à avoir une grosse réputation dans la scène Stoner puisqu’ils ont été à l’affiche DU festival du genre, le Desert Fest’ à Londres !
PUISSANT serait un bon qualificatif, mais pas seulement. Il y a aussi des instrumentaux planants qui sont posés pour permettre de reprendre son souffle avant de se ramasser une bonne baffe !!!
Le chanteur à une voix éraillé qui est parfaite pour cette musique. Les deux guitares posent des riffs mastards et sur-efficace ! Un putain de bon album qui botte le cul comme il faut, et vous donne envie d’escalader l’Everest pour aller à son sommet crier votre colère !
[BT]
En concert : Mercredi 1er Octobre : Blizzard Mountain Festival, Le Warm Up, avec : PLANET OF ZEUS (Stoner, Grèce) + GOATFATHER  (Greasy Stoner) + ENLARGE YOUR MONSTER (Desert Rock), à la péniche La Marquise, à Lyon


MARS RED SKY
Stranded in Arcadia, LP, CD, Digital
Listenable Rds
Leur premier album avait été une révélation. Ce deuxième est plus qu’une confirmation, c’est une ELEVATION !
Le trio creuse encore plus son sillon Stoner Spatial. Ça joue parfois plombé mais toujours au bord du planant, avec des relents Kosmich Music qui enrichissent leur Heavy 70’s. Et par-dessus cette musique, des harmonies vocales quasi célestes. Ce qui apporte une saveur presque ‘Pop’ assez inusitée dans le genre. Et aboutit à des titres qui sonnent parfois comme des hymnes !
Mars Red Sky c’est une musique complexe et précieuse mais pas verbeuse ! Précise, riche, et, toujours intense ! Tant dans les moments les plus aériens que dans les plus plombé.
La complexité dans la musique jouée mais aussi dans le dosage entre calme et force, ainsi que dans l’évolution des thèmes à l’intérieur des morceaux, et entre les différents titres.
J’attendais avec impatience cet album, il comble tous mes espoirs, et semble bien partit pour être un de ces disques qu’on écoute pendant de nombreuses années qui donne à entendre encore et encore des moments qu’on n’avait pas  remarqué auparavant !
[BT]
En concert :
Jeudi 2 et Vendredi 3 Octobre : Blizzard Mountain Festival, avec : MARS RED SKY (Heavy Space Rock, excellent) + LIBIDO FUZZ (Heavy Blues Psyché) + SPACE FISTERS (Speed Stoner) + NAAM (Psychédélic Rock, Brooklyn) + LOADING DATA (Stoner) + BUDDY & CHIEF (Heavy Garage barré), au Brin de Zinc, à Chambéry – Barberaz
Et :
Samedi 13 Décembre : MARS RED SKY (Stoner Pop Spacial, excellent) + YEAR OF NO LIGHT (Noise Post Metal), au Marché Gare, à Lyon


MARBLE ARCH
The Bloom Of Division, LP, Digital
Requiem Pour Un Twister / Le Truc Mécanique
Héritages multiples pour la musique de Marble Arch qui finalement sonne très 2014 : Pop évanescente, Psyché, Shoegaze, Post Rock cinématique, Dream Pop, Noisy Rock, Electro narcotique, C86…
On ne sent pas le côté bricolé seul dans son appart’ même si la production est très maitrisée elle est parfois intentionnellement un peu ‘trash’ sur certaines plages, ça rend ce 1er album encore plus attachant.
Anglophilie galopante (normal : English do it better) et rétro futurisme plein gaz pour un résultat qui évoque tout à la fois : Kim, Field Mice, Mary Goes Round ou un Squarpusher en pleine descente de neurasthénie, voir un Mogwai qui aurait oublié d’être chiant.
Cette pochette est une bonne indication concernant le disque qu’elle contient !
Beau comme un rêve cotonneux !
[BT]

Mardi 16 Septembre : BARDO POND, la Cave 12, Genève
Quinze ans que j’espère voir ce groupe. Si je n’écoute pas les albums de Bardo Pond tous les jours j’ai de grandes périodes où je me nourris de cette musique si particulière.
Bien sûr il a fallu faire la route jusqu’à Genève pour concrétiser ce rêve, ce qui a eu l’avantage de les voir dans une salle sans limiteur et donc où on entendait les aigues (la veille à Valence pour les Supersuckers ils manquaient beaucoup même si le concert, dans un genre radicalement différent, était torride).
Cette soirée à réussit à combler toutes mes attentes (et elles étaient très élevées) en même bien plus. Difficile d’exprimer avec des mots ce que j’ai ressentis pendant ce moment d’incroyables émotions.
Musicalement Bardo Pond sur scène c’est comme un orage qui gronde : l’incandescence de l’éclair et la menace du tonnerre. La puissance des guitares, et, la fragilité de la voix et de la flute. La vibration des cordes. Celles des instruments, et celles qui résonnent en vous. La musique de Bardo Pond fouaille au fond de vous pour tenter de découvrir si une âme ne s’y cacherait pas !
Prenez tous les groupes Post Rock de la planète mélangez les avec tous les groupes Stoner du monde et vous n’atteindrez pas l’intensité que Bardo Pond produit sur scène !
Comment décrire leur musique si particulière à ceux qui ne l’aurait jamais entendu (pourtant le groupe existe depuis 1991 et à sortit pas loin de 10 albums) ?
Noisy, ça c’est évident, mais aussi mystique (la flute les tirant vers la vibration si particulière d’albums comme ‘Led Zeppelin III’ ou ‘Astral Weeks’), No Wave, Shoegaze, Pop, Psyché, Kraut mâtiné des brumes de Glasgow… En fait on peut cumuler les qualificatifs mais seul Bardo Bond fait cette musique.
Ce qui est surprenant de prime abord c’est à quel point ça ne sonne pas du tout daté, revival 90 ou quoique ce soit d’autre. En fait il faut constater à quel point différents courant actuels ont puisé largement dans leur musique.
La dernière fois que j’ai été aussi embarqué par un concert c’était les White Hills, et c’était déjà à Genève (où d’ailleurs ils rejouaient le lendemain).
Quel moment merveilleux !
[BT]



mardi 23 septembre 2014

Chroniques : The EXCITEMENTS + The ZEMBLAS + BEAUTIFUL SUNDAYS+ 69 en concert à Grenoble



The EXCITEMENTS
Sometimes too much ain't enough, LP, CD, Digital
Penniman Rds / Differ-ant
Deuxième album pour ce groupe espagnol qui avait été remarqué sur son 1er pour la qualité de ses chansons Soul Sixties et la beauté de sa chanteuse qui évoque visuellement Tina Turner jeune, et qui a une voix très maitrisée qui se colle parfaitement à cette musique. Toujours dans la même veine rétro Soul (filiation Otis Redding : pas mal de lover mais aussi des accélérations qui secouent franchement l'âme et les hanches) avec un bon groove et un son pas trop stéréotypé (excellente idée d'avoir pris Mike Mariconda à la prod', lui leur a fait un son chaud, distinctif et puissant, class et soyeux, bref LE truc quoi). The Excitements ne font pas une musique pasteurisée, certes ils regardent dans le rétro mais n'ont pas ce côté coincé du cul de la plupart des puristes revivalistes. Voici un album qui les rapproche du niveau de Sharon Jones et de ses Daptones. Le groupe tricote bien ses mélodies, breaks et groove, sans jamais tomber dans l'esbroufe. Les cuivres et la guitare sont bien créatifs mais sans en rajouter. The Ecitements sortent un album capable de rallumer le soleil en plein cœur de l’automne !
[BT]
En concert : Jeudi 25 Septembre : The EXCITEMENTS (Soul) + KABARET (Electro Cabaret Swing), ATTENTION CE CONCERT EST transféré SALLE BERLIOZ, sur le campus de Grenoble / Saint Martin D’heres


The ZEMBLAS
Too Much Too Soul, LP
F.F. Fascination Rds
Ok on peut dire : exercice de style, ou hommage à propos de ce 1er album. Surtout en cette période de vague Néo Soul 60’s. Sauf que : au vu du pédigrée des lascars qui jouent là-dedans la sincérité ne fait aucun doute. Ni le talent !
Et le résultat : c’est juste un putain de chouette album dédié à la délivrance du corps et de l’âme.
Un peu dans l’esprit de ce que les Slow Slushy Boys font depuis un moment… The Zemblas c’est du Rhythm & Blues 50’s et de la Soul joué par des gars qui ont un background Rock, de la class et savent y aller en finesse ! Ce qu’il faut, comme il faut, où il faut !!!
Pour commander (ce que je vous recommande vivement) vous pouvez envoyer un mail directement ici : elbratch@free.fr
[BT]


BEAUTIFUL SUNDAYS
Tangled Throughts About You, 12’’, Digital
Crapoulet Rds
Ils se sont associés à 13 labels pour sortir ce 12’’ des argentins de BEAUTIFUL SUNDAYS et chaque écoute prouve qu’ils ont bien fait.
La première écoute ne m’avait pas du tout convaincu ! Mais il faut écouter ce disque à plein volume pour en apprécier toute la substance !
Car les Beautiful Sundays (quel bon nom, non ?) font du Hard Core, mais dans l’esprit Hüsker Dü c’est-à-dire : arraché quand c’est nécessaire, et mélodique quand il le faut, soit la plupart du temps.
On peut relever dans leurs influences un peu de Pop Punk, un peu de Punk 77 (Boys, Lurkers ?), un peu de Pop Core britannique, un peu de Hard Core mélodique, un peu de Power Pop, même de l’Indie Pop 90 et du Hard Core première vague… Cependant tous ces éléments n’aboutissent pas à un résultat qui donne dans le rétro, mais au contraire dans une musique qui tente d’emmener le Hard Core Punk vers quelque chose d’actuel !
8 titres sur une face, l’autre ayant un dessin imprimé dessus, ce qui donne à ce disque un côté œuvre d’art… regardez la pochette pour vous en convaincre !
Très bluffant ces argentins. Sur les 8 chansons ici présente, une est chanté en espagnol, ce qui me fait penser à quelques groupes actuels de chez BCore Disc le label madrilène qui eux aussi puisent dans un certain passé pour amener de la fraîcheur à leur musique…
CHAUDEMENT recommandé ! 
http://crapoulet.fr/
[BT]

Jeudi 11 Septembre : 69 à Grenoble.
Pour moi 69 en live c’est la première fois, je n’étais pas à Grenoble lors de leur passage au Ciel la salle qui jouxte le Control Studio (http://controlstudio.bandcamp.com) où a été enregistré leur FOR-MI-DA-BLE-MENT INUSABLE album « Adulte »), mais de l’avis général ce soir c’était bien mieux ! Encore une soirée très réussie drivé par Parquet Sonore (www.facebook.com/parquetsonore) l’asso spécialisée dans les concerts en appartements. Bon ce soir c’est un atelier de menuiserie qui accueille 69, dans une ambiance au départ très bricolo peace punk. Mais 69 va nous plonger immédiatement dans sa musique où se ressent une menace rampante, sournoise inquiétante, ce qui les rend beaucoup plus excitants que la majorité des groupes qui tirent leurs influences des années 80. Si vous ne connaissez pas 69 imaginez que les Jeunes Gens Modernes aient démarré dans les années 2010. Cold Wave / Electro Pop / Noise / Post Rock / Rock planant / Post Punk… dans un amalgame unique. Synthé Punk ? SynthéS / guitare / voiX. Un seul chanteur, plusieurs micros, plein d’effets = plusieurs voix. Boucles, boites à faire du bruit…69 produit une musique dont on reconnait les éléments mais qui n’appartient qu’à eux ! Intense, avec un son un peu gras, comme certains GRANDS vins blanc des pays de la Loire à qui un peu de gras est nécessaire pour révéler toute la force de leurs aromes. Le meilleur concert de rentrée possible ! Et un des grands moments de 2014 où on aura déjà été passablement gâté !
[BT]


mercredi 17 septembre 2014

Chroniques : LITTLE TROUBLE KIDS + STEEPLEJACK + PAUL COLLINS + MATGAZ "T’arrives ou tu repars ?"



LITTLE TROUBLE KIDS
Haunted Hearts
Autoproduction / La Baleine
La vache comme ça fait du bien d’entendre un album d’un groupe actuel qui ne fait pas du psychédélisme. Ni du sous Rock Indie hype brooklyno-san franciscain…
Le (désormais) trio, après avoir évolué en duo mixte, belge propose un album qu’il n’est pas facile de rentrer dans une case.
Ce qui lui donne une sorte de postmodernité très actuelle. Sa diversité de sonorité faisant indéniablement parti de son charme.
La voix féminine est un des atouts majeurs de ce disque mais pas le seul, loin s’en faut ! Les 10 chansons tiennent énormément en haleine et fixe l’attention de l’auditeur.
J’ai eu cette album il y a presque 6 mois, mais comme finalement le groupe à eut une proposition pour une sortie française je n’en parle que maintenant. Au moment où j’avais reçu ce 3ème album j’étais tombé sous son emprise. Puis quand j’ai su qu’il fallait patienter pour en parler je l’ai gardé sous le coude, maintenant le revoici dans le lecteur et putain il est toujours aussi impressionnant et addictif.
Alt-Rock froid avec un ‘glaçage’ façon Post-Punk / Batcave revisité par un Magritte bricolo Rock de 2014… Se rajoute là-dessus une sorte de Pop Country bricolo malade, dont le poison s’insinue par les oreilles pour descendre jusqu’au fond du cœur. Sans oublier des passages Noisy froid captivants.
Mécanique, presque déshumanisée la musique de Little Trouble Kids malgré son côté ‘enfermement’ est une bouffée d’air frais dans une production musicale sur saturée de disques interchangeables et souvent ennuyeux.
[BT]


STEEPLEJACK
Dream Market Radio, 2LP, CD, Digital
Area Pirata / Rock Bottom / Psych Out Rds
Font chier ces italiens, ils remettent en question plein de mes certitudes sur le Rock.
D’abord en réussissant un double album complètement parfait de bout en bout. Alors que jusque-là je professais qu’un double album c’est forcément un disque au mieux à moitié réussit, puisqu’il y a toujours un trop de morceaux, beaucoup trop (en même temps cette théorie continue à avoir une vraie pertinence malgré l’exception que constitue ce ‘Dream Market radio’). En plus un double album c’est quand même un pur ego trip de musicien. Les Steeplejack évitent aussi cet écueil. Pourtant vu la musique qu’ils pratiquent ça pourrait sombrer dans la branlette de zicos, mais le trio italien est toujours sur le fils du rasoir mais ne se coupe jamais.
Rock Psyché parfois planant, parfois flirtant avec le Progressif, d’autre fois avec la Weird Folk rurale des 60’s. Les Steeplejack aiment la musique improvisée (qui a longtemps constitué l’ensemble de leur set), mais ici ils y ajoutent pas mal de passages Heavy, et d’autres tirant vers le Death Country…
Fondé dans la deuxième partie des années 80, séparé entre 92 et 99 les Steeplejack ont une discographie importante mais le groupe même pendant ses périodes d’activation a eu des moments assez discrets, donc c’est une chance et un privilège de se retrouver avec cet album complexe, lumineux, inclassable. Qui a nécessité 5 ans de compositions et d’enregistrement. Le résultat est à la hauteur du temps investit.
Les morceaux sont longs et complexes 15 titres pour 74 mn, mais ils balancent entre la beauté et la noirceur de l’âme et ils sont d’une folle intensité ce qui rend chaque écoute palpitante ! C’est un cliché que de dire que ce disque incite au voyage intérieur mais aussi vers des horizons lointains sur cette planète ou ailleurs…
Merveilleux (dans toutes les assertions du mot).
[BT]


PAUL COLLINS
Feel The Noise, LP, CD, Digital
Alive Rds
2014 ça aura été mon année Paul Collins, j’ai eu la chance de le voir sur scène au Mistral Palace à Valence, et voilà qu’arrive un nouvel album que je n’attendais pas.
Et un BON !
Un peu Power Pop bien sûr, un peu Pop, un peu Rock. Avec toujours cette facilité évidente pour pondre des chansons qui semble atemporelle. Perfect Pop Songs serait un titre plus approprié. Cette fois elles sont au nombre de 12 et c’est le pied, ses compos sont toujours aussi forte et réussie, ce qui rend ça reprise de ‘Reach out I’ll be there’ presque dispensable, dans la mesure ou quand on écrit des titres aussi bon pourquoi allé pêcher un morceau aussi connu. Surement pour donner une indication à ses fans.
Qui de toute façon auront acheté cet album et ils s’en délecteront pendant un moment.
Si vous ne connaissez pas Paul Collins vous pouvez aisément commencer par celui-ci c’est un parfait exemple de ce qu’il a fait de mieux dans sa longue carrière, sans tomber dans la nostalgie pour autant. Juste un BON ALBUM !
Mais signé Paul Collins et ça ça dit tout.
[BT]


MATGAZ
T’arrives ou tu repars ?
60 Jours sur la route avec James Leg et Mars Red Sky
Kicking Rds
170 Pages imprimées, format 14,8 x 21 cm
Ce livre est un carnet de route signé par Mat Gaz le batteur de Mars Red Sky qui accompagne également le Reverend James Leg sur ses tournées européennes.
Ça commence par des comptes rendus de concerts traditionnels, le truc raconté par un des membres du groupe. Un tour report comme dans n’importe quel fanzine / magazine quoi. Et là je me dis quel intérêt de publier ça sous forme de livre (à part la beauté de la couverture couleur signée Jean Charles Poupard, et pour le portfolio de 18 pages) ?
Puis vient le premier gros morceau du livre… Après quelques dates au Brésil les Mars Red Sky devaient se rendre aux Usa pour jouer et surtout enregistrer leur nouvel album. Mais leurs visas ayant été annulés ils se sont retrouvés coincé à Rio !
Et là, la chance leur a enfin sourie puisqu’ils y ont rencontré Gabriel Zander et son Superfuzz Studio. Finalement c’est là qu’ils ont fait leur mirifique « Stranded in Arcadia ».
J’avais eu la chance de les interviewer pour le n°131 d’ABUS DANGEREUX (www.abusdangereux.net) et ils m’avaient narré cette histoire de façon très vivante (ce qui n’est jamais simple quand on fait l’interview par mail), mais là c’est encore mieux : le gars Mat Gaz vous raconte tout ça par le menu et de l’intérieur. Passionnant.
C’est à ce moment que je repère que la pochette de cet album est en train de me faire de l’œil dans la pile de CDs qui me fait face (pas de hasard dans la vie). Je le repose sur la platine et comme à chaque fois qu’il y est revenu (et il y est revenu un gros paquet de fois) je me dis que cet album est Extra-ordinaire. Sans doute à cause de l’aventure qu’a été son enregistrement. Du moins en parti. Le talent du groupe y étant fortement pour quelque chose.
A peine revenu de Rio Mat Gaz enchaine avec une tournée européenne de James Leg (ce qui explique en partie le titre de ce livre). Et surtout il prend son rythme de croisière au niveau écriture, en se laissant plus allé sur les digressions perso qui apportent un gros plus aux compte rendus de tournée. Par exemple l’hommage, simple, discret et sincère à son prof de batterie et aux joies de la transmission du savoir est juste totalement parfait.
Il y a aussi un côté « Guide de survie en milieu Rock’n’Roll, ou comment assuré sur toute une tournée, en 10 leçons » très très plaisant.
Mat Gaz a une façon d’écrire qui doit ressembler à sa façon de parler avec plein d’expressions personnelles (mini lexique en fin de bouquin) qui donnent à l’ensemble un côté vivifiant. Jamais cynique. Toujours positif. Et souvent drôle. En plus d’être un formidable batteur (d’ailleurs il faut que j’aille écouter Epiq, son ‘autre’ groupe) ça doit être le gars facile à vivre en tournée… ce qui explique aussi cela.
Autant j’étais dubitatif au début, autant je me suis laissé bouffer par ce bouquin. Immersion totale. Ça m’a redonné envie de partir en tournée, et, de monter un groupe.
Le plus souvent les livres sur le Rock que j’ai lu peine à transmettre un tout petit peu de l’enthousiasme primordiale a cette musique (peut-être que j’en ai trop lu aussi), mais ce bouquin Mat Gaz est tout simplement EUPHORISANT !!!
Oublie tes antidépresseurs : LIT !
[BT]
A propos de MARS RED SKY ils seront en concert :
Jeudi 2 et Vendredi 3 Octobre : Blizzard Mountain Festival, avec : MARS RED SKY (Heavy Space Rock, excellent) + LIBIDO FUZZ (Heavy Blues Psyché) + SPACE FISTERS (Speed Stoner) + NAAM (Psychédélic Rock, Brooklyn) + LOADING DATA (Stoner) + ELECTRIC TAURUS (Heavy Blues 70’s, Dublin), au Brin de Zinc, à Chambéry – Barberaz
Et :
Samedi 13 Décembre : MARS RED SKY (Stoner Pop Spacial, excellent) + YEAR OF NO LIGHT (Noise Post Metal), au Marché Gare, à Lyon

mercredi 10 septembre 2014

Chroniques:The VASELINES + TIJUANA PANTHERS + WATANG! + UP THE ZÏNES n°14



The VASELINES
V For Vaselines, LP, CD, K7, Digital
Autoproduction – La Baleine
Il/elle sont forts ! Arriver à sonner et à être encore plus frais maintenant qu’à leurs débuts c’est balaise ! Vraiment balaise ! Si si. Voilà un album à faire écouter à tous ces vieux chevaux de retour de la scène Rock qui nous encombrent de leurs présences lourdingues et inutiles (des Stooges, à… Pixies…).
10 chansons ravissantes, fraîches comme la rosée. Finement écrite et enregistrées avec légèreté. Et le support d’un gros paquet de guest de toute la scène écossaise (Belle & Sebastien, Teenage Fan Club + des jeunes pousses…).
Un disque dont tu tombes amoureux dès la 1ère écoute et qui continuera à émouvoir ton petit cœur de fan d’Indie Pop à chaque écoute.
Avec par rapport à la recette habituelle du duo un côté sixties langoureux fort agréable.
Le titre de cet album est génial. L’ALBUM AUSSI !
Rien n’à jeter, tout à aimer.
Peut-être même leur meilleur disque à ce jour. Pour le moins leur album le plus complet et le plus constant !
[BT]


TIJUANA PANTHERS
Wayne Interest, LP, CD, K7, Digital
Innovative Leisure / Because Music
Pop / Indie 90 / Surf / Power Pop / Post Punk / Garage / Country… bref un mélange qui fait de ce trio californien un groupe bien dans l’air du temps de la scène Indie actuelle. Cependant…
Il y a aussi une touche plus ‘traditionnellement Rock’ dans leur musique qui les distingue du lot. Et aussi 2 chanteurs qui se partagent le lead ce qui donne à cet album une grande diversité et surtout renouvelle la fraîcheur du truc tout au long de ces 14 chansons. Qui sont parfois : simples, évidentes, directes ; d’autres fois subtilement ‘orchestrées’ (orgue, chœurs…) pour nous sortir du trépidement des guitares. Bien vu.
Pas facile de donner une référence ou de les faire rentrer dans une seule case. Tant mieux !
D’ailleurs la diversité est un des points fort de cet album qui n’en manque pas. Le Tijuana Panthers se sortent parfaitement de la vraie fausse bonne idée que constituait la reprise du ‘Evereybody’s Happy Nowadays ». Non seulement ils en donnent version très intéressante, mais en plus leurs compositions ne pâtissent pas de la comparaison avec le monstre des Buzzcocks. C’est vous dire le niveau de cet album !
[BT]


WATANG!
Miss Wong, CD
Area Pirata Rds
A la 1ère  écoute je me suis dit que ce groupe avait bien entendu le conseil de Steve Albini : il faut toujours commencer et finir un album par des morceaux très fort.
Sauf que après 6 passages sur ma platine il me faut bien constater qu’il n’y a pas que ces 2 titres-là qui sont terribles, mais aussi tous les autres.
Side project de membres des groupes italiens Legendary Kid Combo, The Cleopatras, The Albino’s, fondé en 2013, voici leur premier effort, une sorte de mini album de 8 titres (en 22 mn) que des perles de Surf Instrumentales, pas vraiment dans le trip revival des pionniers du genre, mais assez marqué par la scène Surf Garage des années 90…
Pas mal d’orgue pour le côté Garage Rock, mais aussi pour donner une dimension B.O. Vu la pochette, leur nom et le titre de ce disque on sent bien également l’influence B Movies / Kung Fu Films… qui se ressent aussi dans les mélodies des morceaux.
Actuellement beaucoup de groupes semblent se revendiquer de l’influence de Takeshi Terauchi, mais les Watang! y ajoutent aussi des choses qui les positionnent pas loin des Vice Barons par exemple.
Un disque pleinement aboutit, dès leurs débuts. Je vais continuer à m’en délecter et espérer une suite rapidement !
[BT]
P.S : Watang! devrait sortir avant la fin de l’année un deuxième 10’’ chez Green Coockie Rds (l’excellent label grec) en coproduction avec les toujours impeccables italiens de Area Pirata Rds. Je vais suivre ça de près !!! 

UP THE ZÏNES n°14
60 pages A5 photocopiés, 2 euros + 3 timbres
Après un petit break qui m’a fait craindre que Jean François ait raccroché les gants, voici enfin le n°14 de ce fanzine consacré aux fanzines. Avant que ne lui succède le 15 (qui devrait voir le jour très bientôt) et le 16 qui sont en cours de finition et de bouclage.
Grandes nouvelles !
J’adore lire des fanzines, et Up The Zïnes c’est une sorte de Méta-fanzine. Une compilation de ce qui se fait de mieux et de plus intéressant dans le domaine, car Jean François son rédacteur est lui aussi un fan de fanzines ; il a une analyse et une réflexion sur la question  qui est pointue & pertinente. Résultat dans ce n°14 : 44 chroniques de fanzines. Et pas des trucs écrits à l’emporte-pièce, mais des comptes rendus poussés avec un avis et une analyse critique. Passionnant. D’autant que dans le lot il y en a un certain nombre que j’ai moi-même déjà lu, donc ça me permet de comparer nos avis. Bien évidement je ne suis pas toujours parfaitement d’accord avec lui, mais j’avoue que ses remarques sont souvent extrêmement pertinentes.
Egalement au sommaire des interviews bien poussées des rédacteur /trice des zines suivants : This Isn’t Heaven, This Sucks (7 pages), Meantine (14 pages avec Maz, le pied vu que je le lis à travers ‘ses’ différents zines depuis presque 20 ans), Impressions (12 pages).
Dire que ce fanzine est une lecture indispensable si on veut savoir ce qui se fait de passionnant dans la presse underground est totalement un euphémisme !!!

[BT]

mercredi 3 septembre 2014

CHRONIQUES: BALDUIN + BRUCE JOYNER And ATOMIC CLOCK + TWISTER COVER + The STICKY BOYS



BALDUIN
All in a Dream, LP
Sunstone Records
Exercice de style ? Oui !
Rétro Pop… Pop éternelle… Pop orchestrale… Pop baroque… Pop Psyché… lignée Zombies avec des arrangements tirant vers John Barry (épinette, cordes, chœurs…).
Un hommage à l’innocence et à la beauté d’un temps perdu. Façon Alice Au Pays des Merveilles.
Revivaliste ? Bien sûr !
16 merveilleuses Pop songs en 44 mn. Courtes. Jolies. Ultra efficaces.
Une réussite impeccable ! Et implacable !
Quel intérêt de faire ce genre de disque en 2014 ? Le même que de déterrer des bandes originales oubliées : donner du plaisir aux fans
Et question plaisir Balduin n’est pas un ingrat.
« All In A Dream » : oui ! Pas mieux !
Parfois lyrique cette musique nécessite plusieurs écoutes pour s’immerger dedans (ce qui est un PLAISIR vu le bonheur que distille cet album). Des écoutes attentives qui font aussi prendre conscience que les références du bonhomme vont plus loin que les sixties. Avec un côté B.O. de films 70’s + un intéressant (et riche) côté Rock ‘planant’ des années 2000.
Bref le genre de disques qu’on aime sans retenu.
[BT]


BRUCE JOYNER And ATOMIC CLOCK
The Devil is beating his wife, LP, CD
Closer Rds
Le truc de Bruce Joyner sous ces airs de ne pas y toucher : c’est sa capacité à écrire des chansons qui vous restent dans l’oreille !
Et ça ne date pas d’hier. Quand ce nouvel album m’est arrivé entre les mains je me suis mis en quête d’autres disques du Monsieur, et après écoute je trouve qu’il n’y a jamais de baisse de qualité dans son œuvre, et ce nouveau projet ne déroge pas à la règle !
Elégance, finesse, force, facilité (mais dans le meilleur sens du terme) : TALENT !
Entre un Rock éternel / éternellement adolescent et amoureux, une certaine vision de la Pop (ni vulgaire ni putassière) avec une touche de Death Country et parfois des élans Folk.
En plus si les Atomic Clock qui l’accompagnent ne sont pas des perdreaux de l’année, ils savent comment faire sonner une chanson. Cet enchainement de 12 perles nous donne un album constant, complet et super excitant. Une sorte de perfection après laquelle le Boss coure depuis un gros paquet d’années maintenant.
La carrière de Bruce Joyner est certes longue mais cet album à la vigueur d’un jeune homme. Cette carrière est bien remplie d’excellents albums, mais celui-ci concours pour être son meilleur !?! Ouai, rien que ça !
Impressionnant.
[BT]


TWISTER COVER
Machines, CD
Autoproduction
Dans la série des disques bien nés celui-ci fait fort !
Le groupe d’abord est constitué de talentueux briscards qu’on a déjà aimés dans : Les Privés, Holy Curse, Backsliders, Chebacca All Stars. Ils ont ensuite pris Pit Samprass (Burning Heads) pour enregistrer ce 1er album. Un disque qui fait suite à leur EP inaugural.
Musicalement il n’y a pas moyen de faire tenir ce quintet dans un style et ça c’est une bien bonne chose. En plus le son de cet album et aussi totalement hors des normes de productions actuelles c’est là aussi un atout dans le jeu du groupe.
Par ailleurs leur chanteur et lui aussi difficilement comparable. Bref de prime abord j’ai mis un peu de temps à rentrer dans ce disque. Mais ça vient vite. Et ça vient bien.
Parce qu’il y a là-dedans une vraie personnalité intéressante, et des morceaux. Des morceaux. Des morceaux : TERRIBLES !!! Du Rock qui puise à de nombreuses sources pour tenter un amalgame qui soit : LE LEUR !
Twister Cover
106 Faubourg Saint Vincent
45000 Orleans
10 euros port compris pour cet album : c’est donné !
[BT]


The STICKY BOYS
Make Art, CD
Listenable Rds
2ème album pour le trio parisien qui additionne son Heavy Rock d’une touche de Punk Rock, l’assaisonne d’un rien de Hard Rock 80, et le pimente d’une lichette de Hard Core mélodique.
Les chansons sont relativement simples mais atteignent leur but : vous faire chantonner en chœur, secouer les genoux ou agiter le sac à poussière.
Cependant il faut quand même s’en méfier un peu de ce côté basiques, quasi simplet, car le trio tire le maximum de tout ce qu’il a ! Notamment le bassiste qui est toujours bien présent là où il faut. J’ai une petite réserve sur le son de caisse claire mais ça c’est mon côté enculeur de mouches qui ressort.
Car au final ce qui compte avec les Sticky Boys c’est qu’ils font des chansons qui donnent du plaisir et qu’on réécoute pour se mettre le cœur en joie.
[BT]