lundi 28 mars 2016

Chroniques : EYES SHAKER + BIRTH OF JOY + CAMELSPIDERS + GALILEO 7



EYES SHAKERS
Paon paon, LP + CD inclus
Autoproduction
2ème album du duo orgue / batterie (avec un nouveau batteur en son sein). Entre 70’s Rock, Garage Sixties et des choses bien inspirées d’une certaine scène des années 90 qui a remis au goût du jour une vision bien trash du Blues.
Avec un orgue qui fait un peu penser à Deep Purple (qui fut un grand groupe avant de sombrer) aux Doors (heureusement sans le chant ni la mystique lourdingue de Morrison) et beaucoup à une sorte de Garage Rock orgue souvent jouer avec la fougue de Mötörhead. Même si les Eyes Shaker aiment bien les mid-tempo sur lesquels ils prouvent qu’à deux on peut faire preuve d’une vraie musicalité. 
De plus le groupe bénéficie d’un chanteur qui fait ce qu’il faut avec class et donc sans en rajouter inutilement, mais avec assez de coffre pour coller à la musique bien chaude.
Un bon gros son concocté à la maison dans leur Big Balls Studio (le mastering est assuré par David Weber au Studio des Forces Motrices) : puissant et CHAUD qui met bien tout en valeur de façon forte et précise !
En plus la pochette est magnifique !
[BT]
En concert : Samedi 2 Avril : The BIRTH OF JOY (Rock Psyché excellent, Pays Bas) + EYES SHAKER (Heavy Soul Organ Rock Psyché), à La Source, à Fontaine


BIRTH OF JOY
Get Well, LP, CD, Digital
Suburban Rds / SPV / Long Branch Rds
Un pote m’avait dit qu’il trouvait ce nouvel album assez balourd donc c’est avec circonspection que je l’ai glissé dans le lecteur.
Eh bien après plusieurs écoutes je ne suis pas d’accord du tout.
Je le trouve même très réussit !
Les Birth Of Joy se sont éloignée de l’ombre tutélaire des Doors depuis une paire d’album, et avec ce ‘Get well’ ils étendent encore le champ d’action de leur formule batterie / basse / orgue / chant.
Tirant parfois leur 60’s Organ Rock vers certaines élévations de l’âme qui fait penser au Led Zep III, ou allant jusqu’à y adjoindre des touches de Sleaze Rock bien moite, amalgamant une rythmique tribalo / electro à un riff d’orgue torride sur une de leur chanson…
En fait c’est ce qui apparait le plus dans ce nouvel album des chansons qui se distinguent les unes des autres !
Les Birth Of Joy pourraient même convaincre les moins bornés des fans de Stoner (ceux qui supportent l’orgue comme élément moteur) mélodieux façon Fu Manchu / Torche grâce à son son d’Hammond bien épais sur une paire de titres.
Dans cet album impec’ de bout en bout les 10 chansons possèdent ce qu’il faut en matière de Psyché Sixties pour être assez dans l’air du temps tout en se démarquant grâce aux autres éléments adjoints !
[BT]
En concert : Vendredi 1er Avril : BIRTH OF JOY (Organ Rock) + SULFAT’ KETAMINE (Heavy Blues), à La Cave à Musique, à Mâcon
Et :
Samedi 2 Avril : The BIRTH OF JOY (Rock Psyché excellent, Pays Bas) + EYES SHAKER (Heavy Soul Organ Rock Psyché), à La Source, à Fontaine
Et :
Mardi 5 Avril : BIRTH OF JOY (Organ Rock) + LAST TRAIN (Rock puissant), au Jack Jack, à Bron (69)


CAMELSPIDERS
One second, CD, Digital
Autoproduction
Voilà un groupe qui défend une certaine idée du Rock. Un truc chaud, sale et humide… Et ferraillant à coup de guitares…
Et pour bien rendre ce côté chaud sur leur 1er album ils ont décidé de l’enregistrer dans leur studio de répèt’ (basic track en live, puis en rajoutant des éléments ici et là), et de donner aussi à entendre des titres directement captés sur scène. Le tout montrant bien un groupe qui excelle sur scène, et également sait composer des chansons qui sont du Rock éternel dans ce qu’il a de meilleur c’est-à-dire avec une bonne dose de mélodies, de peps, de puissant et de finesse.
Résultat nous voici avec un disque du fait de ce choix de production au son incandescent et compact : celui d’un vrai gang qui joue du ROCK.
Lignée australienne mais par son versant mélodieux (Hoodoo Gurus et les Stems font partis des covers dont ils aiment régaler le public), avec un œil à la fois sur une certaine scène Garage, et l’autre vers le Glam (NY Dolls pour un amour commun du R’n’R originel). Pas impossible que les Dogs et toute cette scène Rock with class à la française les ai bien fait triper aussi (ainsi on pourrait voir une connexion grenobloise : Batmen / Chameleon’s Day). De même pour les éléments du Punk 77 qui savaient torcher des chansons.
Car c’est avant tout ça les Camelspiders : un gros sens du riff, une rythmique solide et qui joue droit, un chanteur capable de moduler sa voix pour coller sur les mélodies afin de pondre de vraies bonnes chansons de Rock.
Avec tout ce qu’il faut dedans pour qu’on s’en souvienne longtemps.
Et ils nous en desservent 18 sur ce 1er album (en 54 mn) qu’ils arrivent à rendre parfaitement digeste grâce à ce petit quelque chose en plus qui fait la différence entre les bons groupes et ceux qu’on aime !
[BT]
En concert : Mardi 5 Avril : The GALILEO 7 (Garage Groove / Pop Power, Uk) + CAMELSPIDERS (Rock éternel et excellent), au Maïly’s, 27 rue Jean Prevost, Grenoble. 19h00.


The GALILEO 7
False Memory Lane, LP + 3 track bonus CD, CD, Digital
Fools Paradise Rds
3ème album pour ce super-band anglais, qui commence tranquillement et qui vous laisse vous installer douillettement dans son univers et à partir du titre 4 (celui qui donne son nom à l’album) on est totalement happé, entouré, subjugué par cette musique ultra élégante.
Depuis longtemps on sait le talent d’Allan Crockford : Prisoners, Prime Movers, mais aussi les mésestimés Solar Flares, The Stabilisers, Goodchilde, et je pense qu’il m’en manque alors que lui ne manque jamais ses albums ! Et c’est ce que confirme ce « False Memory Lane » !
Les deux premiers étaient déjà FOR-MI-DA-BLE ! Celui-ci a encore un petit charme en plus !!
Et quand un groupe que vous aimez beaucoup sort un nouvel album les premières secondes d’écoute sont primordiales. Là avec celui-ci les premières mesures de la chanson d’ouverture m’ont fait immédiatement rentrer dans l’album (je n’en suis toujours pas sorti). Dès ce titre inaugural j’ai retrouvé la musique du quatuor que j’ai déjà tant aimé, tout en notant que celle-ci avait un peu évoluée en s’enrichissant ! Un album construit, qui commence dans un mood un rien mélancolique et finit allegro vivace ! Avec l’envie de le réécouter à nouveau !
Si vous êtes déjà intéressés par au moins un des groupes d’Allan Crockford alors vous serez là en terrain connu, et loin d’être inférieur à ce qu’il a fait précédemment.
Sinon imaginez un mélange de Paisley underground, Medway style, Pop, Garage Sixties Revival, Power Pop, Freakbeat, et surtout de Pop ; tout ça se mélange, s’amalgame, s’inter pénètre, se carambole… Le résultat est : UN GRAND ALBUM DE PLUS dans la grande carrière du monsieur. 
[BT]
En concert : Lundi 4 Avril : The GALILEO 7 (Garage Groove / Pop Power, Uk), au Thunderbird Lounge, à Saint Etienne
Et :
Mardi 5 Avril : The GALILEO 7 (Garage Groove / Pop Power, Uk) + CAMELSPIDERS (Rock éternel et excellent), au Maïly’s, 27 rue Jean Prevost, Grenoble. 19h00.
Et :
Jeudi 7 Avril : GALILEO 7 (Garage Power Pop, Uk), au Bombshell, à Clermont-Ferrand


lundi 21 mars 2016

Chroniques : TOM BEAULIEU + TISIPHONE + MISSING SEASON + BAZOOKA



TOM BEAULIEU
Alice’s garden, CD,
Autoproduction
Il est presque aussi difficile de qualifier la musique de ce monsieur que de se la procurer (le plus simple c’est de lui commander directement ici : livedog777@yahoo.com).
Alors qu’une myriade de minets à travers la planète tente de recréer le bon vieux temps du Psychédélisme Tom Beaulieu lui vit totalement dans une autre dimension ! Produisant une musique à nulle autre pareille.
Poésie voir spoken word sont au programme cette fois ci par Mary Vaeni à propos du jardin d’Alice (d’où le titre).
Et tous les deux Tom & Mary semblent nous envoyer un message depuis l’autre côté du miroir.
Folk Psyché Weird très aérien. D’une grande beauté. Parfaitement léger, loin de tous les effets faciles actuels.
Un peu cotonneux comme si vous étiez invité à voyager dans un rêve créer par ces deux têtes.
Elle raconte une histoire à propos de ses souvenirs, entre les chansons, qui elles sont inspirées par ces souvenirs…
Musicalement le registre s’étend parfois à l’utilisation d’éléments d’électro cheapo sans que cela n’altère ni la personnalité musicale ni l’effet d’élévation de l’âme procuré !
[BT]


TISIPHONE
1st LP, LP, Digital
Automate Rds
Avec ce 1er LP Tisiphone prouve qu’il / elles sont mieux qu’un groupe de plus dans cette vague revivaliste 80 Post Cold Synthé Wave…
Principalement parce que contrairement à leurs concurrents il est bien difficile de nommer un seul groupe tutélaire pour qualifier leur musique !
Car le trio puise beaucoup aussi dans la Touching Pop, le Post Punk, et des choses qui viennent clairement de la fin des années 90 (Math - Post Rock) avec un côté Pop bricolo assez frais et qui rend surtout chaque chanson mémorisable ! Très réussit !
[BT]
En concert : Samedi 30 Avril : TISIPHONE (Post Cold), à La Bobine, à Grenoble. Apero concert. Prix libre.
Et :
Vendredi 13 Mai : TISIPHONE (Post Cold), au Maïly’s, 27 rue Jean Prevost, à Grenoble


The MISSING SEASON
Getting Back, LP, CD, Digital
Les Disques Normal
Bon nom de groupe et un titre d’album qui est très signifiant. Etant passé d’un duo à guitares acoustique a véritable groupe (quintet) pour ce 5ème album The Missing Season replonge à fond dans les 90s. Mais pas que. On peut aussi y entendre des réminiscences de l’Indie Pop 80. Mais pas que. Indéniablement voici le genre de disque parfait pour ce temps du recyclage méticuleux.
Si vous avez aimé un moment ou un autre Weezer, Guided By Voices, Wedding Present… alors ce disque est pour vous. Une sorte de Rentals sous tranxène, un poil Lo-fi… Total Slacker Rock. Le genre à avoir fantasmé sur les premiers Juliana Hatfield.
Alors pour tous les jeunes d’aujourd’hui, si vous vous demandez comment c’était la première moitié des années 90, moi j’y étais et j’en ai bien profité !
Cependant si la période actuelle est indéniablement plus dure en même temps musicalement il se passe de choses vraiment de qualité. Ce serait dommage de rester bloqué sur le rétro.
[BT]


BAZOOKA
Useless generation, LP, CD, Digital
Mondo Mongo / Slovenly Rds
Garage Punk Fuzz Psyché Noisy et méchant. 2ème  album par ce quatuor grec en colère. Vindicatifs et loin des minets de l’Indie Garage Psyché Pop. On comprend pourquoi ils sont colère, et ils transforment cette énergie en une boule de chansons agressives mais aussi mélodieuses. Ecrasant (la concurrence) et la tradition Garage Punk Sixties avec pas mal de trucs qui peuvent rappeler la scène Garage Trash Lo-fi des 90’s sans jamais tomber dans l’inaudible ni le punk as fuck, ni le n’importe quoi.
Déjà leur 1er album éponyme sortit par Slovenly Rds m’avait bien bien marqué le cervelet. Celui-ci les fait faire un bon de géant qui va régaler un paquet de monde !
Bazooka ne joue pas toujours sur les mêmes sonorités ce qui rend l’album varié et dynamique.
Même le son de l’orgue est menaçant. Titres scandés et martelés pour bien vous rentrer dans le crâne. Et y rester longtemps !
[BT]
En concert : Mercredi 30 Mars : Mars : BAZOOKA (Garage Noisy, Grèce, Slovenly Rds), au Trokson, à Lyon. Entrée libre
Et :
Jeudi 31 Mars : BAZOOKA (Garage Noisy, Grèce, Slovenly Rds) + THICK (Garage Rock), au C.B.G.C., à Gigors et Lozeron (26)


lundi 14 mars 2016

Chroniques : WHISKY OF BLOOD + MARS RED SKY + LES FUSES



WHISKY OF BLOOD
Sexy woman of the devil, CD, Digital
Autoproduction
Ce que j’aime dans ce groupe c’est le croisement entre l’univers Metal avec des trucs venant de la scène Heavy Sleaze californienne des 80s. Imaginez un Poison avec de grosses burnes, ou Mötley vraiment sur puissant. Whisky Of Blood (quel bon nom programmatique : on sent le groupe taillé pour la scène et pour la fête) s’ingénie à écrire des riffs ultra solides qu’ils posent sur une rythmique précise et puissante. Ils rehausse le tout de la bonne dose de mélodies pour rendre chaque titre bien vibrant, avec des solos ciselés & pas trop bavard, et, d’un hurleur caractérisé (une sorte de Coverdale turbo compressé avec une petite touche de Bernie, avec Un clin d’œil sur vitaminé vers le David Lee Roth des grandes années).
Bref l’alchimie qui convient entre 4 gars qui font un barouf parfaitement structuré pour te botter le cul !
Whisky Of Blood réussit l’exploit d’être véritablement Metal tout en se gavant de Heavy Rock ! Une recette que peu ont maîtrisée.
Sur cette album très ciselé (à l’allemande, ou à la suédoise si vous voyez ce que je veux dire) les Whisky Of Blood utilisent leurs héritages des années 80 sans jamais sombrer dans un sombre revival.
Le gang ne s’encombre pas la tête de références et joue du Whisky Of Blood ! C’est d’ailleurs cette impression qui ressort le plus de ce 2ème album : un gang qui a gagné en homogénéité et dont la progression est flagrante.
Le son de cet album est précis ET surtout : bien puissant !
Un « Sexy woman of the devil » qui contient un bon gros paquet d’hymnes à chanter en concert. Ce qui me rend impatient de les voir live !
[BT]
En concert : Samedi 26 Mars : NASHVILLE PUSSY (High Energy R’n’R / Heavy Rock, Usa) + WORRY BLAST (Hard & Heavy) + WHISKY OF BLOOD (Heavy Glam), à la Bifurk, à Grenoble. 19h00.


MARS RED SKY
Apex III (Praise For A Burning Soul), LP, CD, Digital
Listenable Rds
Si le précèdent était d’une approche / accroche immédiate avec son côté animal, incandescent. Ce nouveau fait lui plus appel à la réflexion, au cerveau (pour ceux qui ont encore quelque chose d’accroché entre les oreilles). Il creuse plus loin et profond en vous mais de façon plus méticuleuse, clinique.
Tirant parfois vers un certain univers qui pourrait évoquer Yes (en bien moins pompeusement pompeux) tout en explorant plus largement le Psyché Planant qui est son univers unique Mars Red Sky conçoit encore une œuvre palpitant de bout en bout.
Plus construit toujours aussi intense !
Et au final assez incandescent comme le laisse entendre le titre. Avec beaucoup d’éléments très planant (les effets sur la guitare et les voix) avec un rythmique terriblement précise, un gros son de basse (mais pas en permanence) et un batteur au jeu très fin. Plombant mais aérien.
D’ailleurs c’est bien ça qui fait l’unicité de Mars Red Sky : se groupe vous ratatine par sa légèreté ! Totalement unique dans un segment musical sur saturé de groupes très conservateur, les Mars Red Sky ont trouvé depuis leur début un truc hyper personnel (imaginé le ‘Deserter song’ de Mercury Rev joué avec des guitares plombées) qui développe une fois de plus vers une direction très intéressante, aventureuse sans devenir absconse. Hyper addictif !
[BT]
En concert : Mercredi 6 Avril : MARS RED SKY (Stoner planant et excellent) + STONED JESUS (Stoner, Ukraine), au Marché Gare, à Lyon
Et :
Dimanche 10 Avril : MARS RED SKY (Stoner planant et excellent) + STONED JESUS (Stoner, Ukraine), à La Coopérative de Mai, à Clermont Ferrand


LES FUSES
Les quadriporteurs de la mort, CD, Digital
Autoproduction
Ce Trio Rock québécois sort là son 1er album après un EP inaugural.
Ce qu’il y a de bien avec la conception du Rock par les gars de la belle province c’est qu’ils pensent vraiment ROCK. Et pas variété Rock comme trop de français. Donc là nous voilà avec 9 chansons qui tirent entre Garage Rock, Punk, Stoner… souvent sur des mid tempo, avec un chant en français mixé bien dans la couche de guitares. Ce qui donne un ensemble bien compact, épais et mastoc. Pour autant cet album ne manque pas de subtilité ni de mélodies.
Un peu répétitif, imposant mais jamais dans l’excessif. Avec des titres qui se distinguent bien et qu’on a envie de rejouer souvent car il y a régulièrement des choses nouvelles à entendre dedans.
[BT]
En concert : Vendredi 8 Avril : LES FUSES (Rock, Canada) + HOT CHIBERS (Rock Punk), au Kitapena, à Voiron (38)
Et :
Samedi 9 Avril : JOSE & The WASTEMAN (Rock) + LES FUSES (Rock, Canada), au Trokson, à Lyon. Entrée libre.
Et :
Vendredi 15 Avril : POW WOWS (Fuzz Beat Garage Pop, Canada) + JOSE & The WASTEMAN (Rock) + LES FUSES (Rock, Canada), au Maïly’s, 27 rue Jean Prevost, à Grenoble
Et :
Samedi 16 Avril : POW WOWS (Fuzz Beat Garage Pop, Canada) + JOSE & The WASTEMAN (Rock) + LES FUSES (Rock, Canada), au Point Bar, à Paladru (38)




vendredi 11 mars 2016

Chroniques : SOL HESS & the + SO PITTED + REBELS OF TIJUANA



SOL HESS & The SYMPATIK’S
The things we know, LP, CD, Digital
Catulle & Ramon Rds / P572
Tient un groupe gonflé et aventureux ça nous change des revivalistes / suiveurs… Pour leur 2ème (le premier était déjà une merveille) album les bordelaise balance une merveille d’Indie Noisy Pop profonde et intense comme du Tindersticks, parfois secoué comme du Gallon Drunk, parfois Post Rock comme du Mogwai qui aurait oublié d’être chiant Tirant vers une certaine Pop Progressive aussi. Et avec quelques réminiscences de The Fall.
En fait tout ce name droping hétérogène pour bien vous montrer que Sol Hess & The Sympatik’s ne se contente pas de suivre, ils utilisent leur culture musicale pour faire un pas en avant afin de développer leur personnalité musicale qui s’épanouie un peu plus ici. Ne craignant pas au milieu de son titre le plus secoué de poser un long pont façon Dub. Et ça marche !
Un poil différent de son prédécesseur avec un côté Progressive Pop Noisy (si cela signifie quelque chose) plus développé. Son appréhension est un peu plus longue mais forcément elle allonge les plaisirs d’écoute et réécoute de ces 7 titres (plus une ghost track, je sais je spoil, en 45 mn) totalement accrochant !
[BT]
En concert : Samedi 23 Avril : SOL HESS & The SYMPATIKS (Indie Post Pop Noisy, excellent), à Krazpek Myzik, à Lyon


SO PITTED
Neo, LP, CD, Digital
Sub Pop
10 titres en 28 mn. Premier album qui avoine sévère. Noise Rock froid, robotique, répétitif, en croisement brutaliste avec la première vague anglaise du Rock Industriel de la fin des années 70. Chaque titre est très mémorisable : il se cramponne fermement à vos neurones. D’autant que l’ensemble du disque donne une sensation très physique d’agression.
Ajouter à ça un peu de Post Punk et de Post Cold. Et vous comprendrez pourquoi ce jeune trio a convaincu Sub Pop de les signer.
En dépit de son côté minimal dans la musique l’impact de l’album est lui Maximal ! Et il fait maxi mal à tes dents !!!
[BT]


The REBELS OF TIJUANA
N°3, LP, Digital
Le Pop Club
Jusque-là je n’avais pas été totalement emballé parce que ce que j’avais écouté des enregistrements précédents de ce groupe. Mais cet album-là me convainc un peu plus à chaque écoute.
Les Rebels Of Tijuana valent bien plus que le reste de la scène Néo Yéyé à laquelle ils étaient rattachés !
En fait si le groupe a des accointances de ce côté-là, et aussi du côté ‘Garage Rock’ à l’anglaise, et variété haut de gamme française (Dutronc grand cru), le quintet genevo-lyonnais est surtout un groupe de Pop bien lustré. Qui aime aussi le Rock, et les bonnes chansons quel que soit la langue du chanteur.
Alors que je trouve les textes (et le chant) dans groupes / artistes la plupart du temps indigent, voir consternant, les Rebels Of Tijuana s’élèvent très au-dessus de la mêlée avec des paroles malignes et un chanteur qui se pose juste sans excès, ni esbroufe. Certes pas un grand chanteur, mais un bon ! Et qui sied à ravir à la musique sur laquelle il se pose délicatement !
[BT]



lundi 7 mars 2016

Chroniques : JON SPENCER BLUES EXPLOSION + ROVER + GARDEN GANG + PIERRE ROBIN



JON SPENCER BLUES EXPLOSION
Freedom tower – No Wave Dance Party 2015, LP, CD, Digital
Bronze Rat Rds
Parfois à quelque chose malheur est bon. Du fait que la tournée ait été repoussée pour raison médicale je me suis repenché sur ce dernier album en date du Jon Spencer Blues Explosion que j’avais écouté un peu vite la première fois et en plus à partir d’un lien de téléchargement.
Là je l’ai écouté attentivement et depuis une source physique et putain ça change tout !
Si j’avais hâtivement conclu : ‘ouai ok encore Jon Spencer qui nous refait ses vieilles recettes’ j’ai bien changé d’avis. Et cet album que j’avais trouvé bon, maintenant je sais qu’il est très bon, et qu’il claque bien la gueule.
Certes le Jon Spencer Blues Explosion nous ressort ses vieilles recettes, mais surtout il nous ressort ses meilleures recettes, et comme ils sont les seuls à faire ce genre de musique, c’est le pied. Du JSBE, comme c’est écrit dessus ! Pas de mauvaise surprise possible, au contraire plutôt une très bonne avec cet album varié qui est un hommage musclé à New York et aux musiques qu’elle a enfanté. Ça a surement stimulé le trio qui revient en très très bonne forme !
A confirmer sur scène !
[BT]
En concert : Mercredi 9 Mars : JON SPENCER BLUES EXPLOSION (JSBE quoi) + GEMMA RAY (Dark Pop, Berlin, Bronze Rat Rds), à La Belle Electrique, Grenoble


ROVER
Let it glow, LP, CD, Digital
Wagram
Je ne connaissais pas son 1er album, mais ce 2ème me fait bien craquer.
Pop avec grandeur… ou grandiloquence (comme Arcade Fire avant qu’ils ne deviennent vaniteux, et donc ennuyeux).
Si la pochette lorgne ostensiblement vers un modèle à la Bowie, je dirais qu’on se retrouve avec un Brian Ferry Electro Pop 2016 mélancolique.
Un pied côté Pop mythique et un autre du côté du son de notre temps.
Un album rare qui ne contient que des ‘tubes’ et qui garde quand même une vraie cohérence et qui produit un plaisir d’écoute sans cesse renouvelé grâce à la qualité de ses chansons faussement évidentes… De prime abord je ne serai pas tombé sous le charme de ce disque dont la destination semble trop ‘grand public’ pour moi, mais cela eut été une grave erreur de ma part de passer à côté… Beaucoup de beauté pour se monde de brutes.
[BT]
En concert : Samedi 12 Mars : ROVER (Pop Electro) + MANOLO REDONDO (Folk Rock / Dream Pop), à La Belle Electrique, à Grenoble


GARDEN GANG
Middle class symphony, LP, CD, Digital
Still Unbeatable Rds / True Trash Rds
Ah ben voilà un disque hyper enthousiasmant ! Une bonne dose de Pop Punk une autre d’Indie Pop survitaminé (pensez à Liberator de « Too much of everything »). Avec tout ce qu’on a aimé chez les Boys / Chelsea et autres Damned de la grande période. Une belle louché de Glam’n’Punk à la suédoise et un bassiste qui parfois s’empare d’une contrebasse. Des cuivres sur certains titres, une 2ème voix féminine… bref le genre d’album idéal et intemporel qui rappel pourquoi on aime le Rock !
Et pourquoi on hante les disquaires à la recherche de ce genre de pépites. Pas dans la hype mais pile dans nos cœur. Pas un chef d’œuvre, mais un de ces albums parfait qui font le sel de toutes vraies discothèques dédiées au Rock !
[BT]


PIERRE ROBIN
Groupes Pop à mèches, 1979 – 1984
Actes Sud Rock
C’est la lecture de la chronique de ce livre dans le dernier numéro en date d’Abus Dangereux (http://www.abusdangereux.net) qui m’a donné envie de m’attaquer à ce bouquin, car ayant vécu de plein pied les années 80 j’avoue garder un souvenir douloureux de cette période Pop synthétique à minets. Et dépits de cela Pierre Robin (à l’époque jeune parisien très impliqué dans cette vague en tant que fan hard core et qui a déjà raconté cette période très marqué par ce style dans un roman : ‘Jeunesse Dorée’). Résultat un livre vif écrit avec le cœur, mais aussi avec l’intellect (mais sans excès) et très complet sur le sujet. Passionné, donc intéressant à lire même pour un réfractaire au style de vie et de musique de Visage, Duran Duran, Spandau Ballet… La contextualisation et l’analyse ‘sociologique’ sont à la fois bien vue et sans emphase. Le rappel des sources d’inspirations de cette vague à fit revenir Roxy Music sur ma platine, et, par réaction mes groupes préférés de Blonde Pop (d’ailleurs si quelqu’un se lançait dans un livre sur les scènes Indie anglaise de la 2ème moitié des années 80 : je suis preneur).
Ce qui est bien dans ce livre c’est que Pierre Robin évoque un paquet de ‘cas’ de groupes plus ou moins rattachés au sujet stricto sensu et que dans le lot il y aura forcément des choses en rapport avec vos goûts. Moi je suis gâté il y a un chapitre sur Adam & The Ants.
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dimanche 6 mars 2016

Chroniques : The GUESTS + THEE JEZEBELS + STAY + DIG IT n°66



The GUESTS
Red scare, K7, Digital
Sabotage Rds
4 titres formidables par ce quatuor de Philadelphie, mélangeant Synth Punk, Post Cold, Goth Art Rock, Indie Pop…
Ça me fait un peu penser à la Touching Pop française de la 2ème moitié des années 80, et particulièrement à Mary Goes Round (étonnant que personne n’ai eu la brillante idée de rééditer leur excellents disques, que fait Infrastition Rds ? http://www.infrastition.com). Mais avec plus de synthé agressif…
Bien dans ce retour des sonorités froides des 80s qui se répand actuellement dans la scène Indie mais avec une grosse touche Pop (limite C86 / Jangle Pop). Pour un résultat bien convainquant et déjà un tube ultra accrocheur ‘Sick of it all’ et son gimmick de synthé addictif.
Très fort pour un premier EP !
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THEE JEZEBELS
Mover & a groover, EP
State Rds
2ème EP chez State Rds pour le trio de filles qui arrachent bien leur mélange de Pub Rock et de Glam. Un peu comme une version plus rêche de The Sirens… Bien que l’on sente chez elles un héritage très anglais : ben ouai quoi, le Glitter, le Glam ou le Pub Rock qui les ont inventé ? et qui le pratiquent le mieux ? Les britons ! Et les Jezebels s’inscrivent parfaitement dans la ligné. Ajoutant à ça une petite touche Trash Rock (Cannibals) et Medway Sound…
Ça n’est pas souvent que je chronique des EP (je suis trop feignant pour ça) alors je peux vous dire que quand ça arrive c’est que ça vaut le coup !
4 titres, 4 baffes ! C’est pas compliqué à comprendre. Avec un son cru qui nous change de tous les revivalistes proprets. Les Jezebels tournent un peu, qui aura les tripes de les faire venir en France ? En tout cas je suis chaud pour les faire jouer à Grenoble.
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STAY
The Mean Solar Times, LP, CD, Digital
Picture In My Ear / Rock Indiana
Pour leur 5ème album les barcelonais de Stay voient les choses en grands et se font plaisir avec  Owen Morris (Oasis, The Verve) à la production et Andy Bell (Ride) à la guitare sur 3 titres.
Indie Pop Psyché.
Très Indie Pop donc ! Pas mal marqué par Creation Rds, Teenage Fanclub, la scène du Nord de l’Angleterre et de l’Ecosse. Pas trop son versant shoegaze plutôt les choses véritablement Indie Pop late 80s / early 90s. Imaginez une sorte d’Oasis avec seulement Noel Gallagher au commande bien emmanché dans le Psychédélisme. Une vision du Psyché qui peut aller jusqu’au Birds avec leurs accents Folk Pop aériens, 12 cordes, tambourins. En passant par des trucs plus Sixties mais sans passéisme. Cela étant dû pour partie à l’utilisation délicate de l’orgue. Une œillade vers Madchester parfois pour le côté ‘dansant’. Un album varié et très agréablement fait !
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DIT IT n° 66
56 pages A4 en noir et blanc, 5 euros
Je suis toujours heureux quand je trouve dans ma boite aux lettres le nouveau numéro du Dig It fanzine (ça c’est l’avantage d’être abonné) !
Et avec ce n°66 ça attaque très fort dès la très belle couverture.
Bien sûr ce qui compte le plus c’est le contenu, et là c’est régalade à tous les étages !
Entre pures découvertes : le film réalisé par Tav Falco, les français d’Asphalt, Mondo A Gogo (en dépit du fait qu’ils existent depuis 20 ans), We’re Loud / Jaime Paul Lamb, Henri Hebert, Streetwalkers. Et les confirmés mais passionnants : Barrence Whitfield & the Savages, New York Kleps / Jean-Luc Jousse, Bob Wayne, Twin Arrows, James Leg.
Plus des idées / sujets brillants : l’interview du disquaire toulousain Le Labo, JJ Rassler (le guitariste entre autre de DMZ, collaborateur de longue date de Dig It) qui s’attaque enfin à raconter l’Histoire de DMZ, le compte rendu du Fantastic Dracula Carnival week-end, une page sur les récentes rééditions du back catalogue des Fuzztones. Sans oublier un entretien avec le boss des Editions des Fondeurs de Briques à propos du livre « Sur la route avec Bob Dylan » qui a su donner au non fan que je suis l’envie de le lire (tout comme le long compte rendu du dit livre par Alain Feydri) et qui allèche le fan de fanzinat Rock d’excellence avec l’anthologie de Nineteen qu’ils vont sortir très vite (renseignements et achat ici : http://fondeursdebriques.perso.neuf.fr).
Et comme cerises sur le Mc Do : les chroniques disques et fanzines + la rubrique What’s Going On? signée Patrick Foulhoux qui y rajoute (pour mon bonheur) What’s Bookin’ On? pour nous faire découvrir un certain nombre de Polars ou de livres sur le Rock (mais pas seulement). Le PIED !
Je vous recommande de vous abonner au podcast (gratuit) du Mighty Dig It Radio Show. On peut les télécharger ici : http://digitradio.unblog.fr  ou s’inscrire pour les recevoir chaque semaine.
Abonnement 4 numéros = 20 euros. S’abonner est la meilleure façon de soutenir les fanzines et leur donner de l’allant, alors vous savez ce qu’il vous reste à faire !!!!

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