STEEL PANTHER
Balls out
CD, LP, Universal Republic Rds
Si vous pensez que le Math Rock, le jansénisme, la constipation, le réalisme socialiste et Terrence Malick c’est bien alors, passez votre chemin !
Il fut un temps où le Hair Rock dominait le monde, où Def Leppard, Cinderella, Bon Jovi, Guns’n’Roses… étaient des Dieux. Dont la seule philosophie était : Fun, Fun, Fun, ce qui valait bien toutes les conneries de Deleuze & son orchestre. Bref un temps où on se prenait moins la tête. Steel Panther rêve de ce temps là.
Steel Panther c’est du Rock de MECS. Con à bouffer de la bite par paquet de 12. Et c’est bien comme ça. 4 gars maquillés comme des camions volés et peroxydés façon Amy Winehouse. Avec un humour lourd comme une enclume (comme le montre la subtile pochette), mais qui déclenche vraiment des éclats de rires même si on ne pratique pas le meilleur anglais de la planète. Par exemple le titre « 17 girls in a raw » arrive immédiatement après la chanson « Just like Tiger Woods » et ça c’est pas un hasard.
Voici une sorte de concept album sur le S.E.X ! Pas une chanson qui n’aborde le sujet, toujours de façon très drôle. Un disque cochon. Mais tout est bon dans le cochon ! Et il y a intérêt au vu de leurs références. Très marqués par Van Halen du début, Steel Panther saupoudrent leurs chansons de références ou de clin d’œil à Poison, Guns’n’Roses, Alice Cooper, Europe (bon là c’est limite), David Lee Roth… Le tout dans un fragile équilibre entre révérence et humour, mais sans la moquerie cynique inhérente à l’époque.
Steel Panther ne se prend pas au sérieux, mais fait sa musique très sérieusement. En tournée européenne ce printemps, mais rassurez-vous ils ne passent pas dans le coin, on va pouvoir se couvrir d’ennui avec les groupes prétentieux habituels.
Steel Panther ne se prend pas au sérieux, mais fait sa musique très sérieusement. En tournée européenne ce printemps, mais rassurez-vous ils ne passent pas dans le coin, on va pouvoir se couvrir d’ennui avec les groupes prétentieux habituels.
Pour vous régaler matez vous les clips c’est un bonheur, dans le genre. Ce disque est un vrai BON album (même si 14 chansons, c’est une de trop, mais on ne va pas mégotter) et je vous prie de croire qu’en matière de groupes qui se maquillent faut pas ma la faire parce que j’en connais un rayon. Steel Panther réussit le parfait mélange d’hommage et de création de sa propre personnalité. Un disque qui donne de la joie à chaque écoute.
[BT]
POW WOWS
Nightmare soda
LP, Get Hip Recordings
L’avantage d’avoir perdu mes notes prises pour la chronique de cet album c’est que je me retrouve à l’écouter à nouveau 5 mois après sa réception, et je constate qu’il se bonifie comme un grand cru.
Dès leur premier album ces canadiens ont trouvé le juste mélange pour mettre en avant leur personnalité : Garage + Pop arrangée mais pas trop. Une fois encore Get Hip a eu le nez creux en dégottant ce jeune groupe, mais ça, ça n’est pas une surprise, et ils cadrent très bien avec leur catalogue.
Plein de mélodies faussement simples avec ‘arrangements’ posés par petites touches impressionnistes pour ne pas sembler surcharger la chanson. Attention, au milieu de cet ensemble bien ouvragé POW WOWS (il n’y a qu’en France que ce nom est ridicule) sont capables de saloper le son d’un titre et de muscler leur jeu pour ne pas sombrer dans la monotonie.
[BT]
Playground of the damned
CD, Shadow Kingdom Rds
C’est compliqué pour moi de parler du nouvel album de Manilla Road car j’ai conscience de ne pas être objectif puisqu’ils font parti des très (très très) rares groupes dont j’ai TOUTE la discographie, et en plusieurs formats qui plus est, vu le jeu des rééditions…
Comme à chaque fois que j’écoute un nouvel album depuis leur réactivation de 1999 je suis un peu déçu. Comment pourrait-il en être autrement avec un groupe qui à démarré en 76, qui à sorti ses 3 albums majeurs (des chefs d’œuvre pour moi) au cœur des années 80, et, que depuis ce temps là leur musique s’est inscrite dans mon ADN. Bien que je ne sois plus un Heavy Metal kid depuis longtemps j’écoute encore leurs albums très régulièrement. Même les plus récents, qui à chaque fois se révèlent avec le temps avoir chacun beaucoup d’intérêt et une certaine capacité à développer (et même tenter de bousculer) le style très particulier de la musique de Manilla Road.
Car ce groupe pratique un ‘truc’ qui n’appartient qu’à lui, une sorte de Heavy Metal épique (non, ne partez pas, il n’y a pas ici tous les clichés du genre) marqué par des longs passages instrumentaux ce qui est plutôt rare pour un trio. Ce qui frappe en premier dans cette musique c’est la voix ultra caractéristique de Mark Shelton, grave et placée, qui ne crie quasiment jamais et ne growl pas non plus. Ensuite, le son de sa guitare est UNIQUE, non je n’exagère pas du tout, croyez moi ils sont pas mal à avoir essayé de le reproduire sans pouvoir s’en approcher. Il tisse des solos particuliers qui sont plutôt de longues digressions qui amènent à un certain voyage mental (comme sur le 2ème CD du dernier Cathedral pour ceux à qui ça parle, mais dans un style très différent). En tant qu’anthropologue de formation Mark Shelton utilise les mythes, civilisations et religions anciennes et disparues comme thèmes de ses albums, mais sans les clowneries néo paganistes ou satanistes qui fleurissent chez les esprits faibles des différentes scènes Métal, mais plutôt envisagés du côté historique ou en tant que ‘saga’. Ce qui est un idéal support pour la musique de Manilla Road.
A propos de cet album j’ai lu que le son était brouillon, et là, je dis : non. Il est différent ! Dans un temps où tout le monde sonne de la même façon (des branleurs Indie de Brooklyn, aux groupes Death Metal, de la scène Garage Punk aux big stars du R’n’B) : lisse et aseptisé, avec le même type de mastering surgonflé, clinique et policé, c’est un rafraîchissement appréciable d’écouter une production qui sort un tant soit peu de ce consensus mou.
Manilla Road se fout des crétins qui écoutent des mauvais mp3 mal compressés/piratés sur un baladeur bas de gamme. Ils enregistrent toujours dans le même studio, prennent le temps qu’il faut et sortent le son qu’ils pensent devoir convenir à chaque nouvel album (et il est souvent différent de celui de ses devanciers). N’oubliez pas que ceci est malgré tout un album de Heavy Metal et qu’il a besoin d’être écouté FORT pour révéler sa substance !
Si Manilla Road traite de mondes et de périodes révolues, sa musique s’adresse sans doute à des amateurs de musique qui ont aussi, semble-t-il, disparu. Des gens capables de se laisser submerger par une œuvre, d’arrêter le temps pour se laisser envahir par une vibration. Dans une époque frénétique de surconsommation de la musique, où elle est jugée par des bloggeurs sur la foi des 20 premières secondes des 3 premiers morceaux, un album long rempli de titres qui s’allongent selon la nécessité et ayant une production qui sort de l’ordinaire a peu de chance de trouver un nouveau public. Mais nous les die hard fans on se repassera cet album, une fois encore.
Avez-vous envie de laisser vos oreilles s’ouvrir, jusqu’à ce que ces uniques mélopées kidnappent votre âme ?
[BT]
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