VIBROMANIACS, le 20/01/2012, au Poulpe, à Reignier (74)
Le truc avec les concerts dans les bars c’est : ça passe ou ça casse ! Soit t’es bon soit on te lynche (surtout dans les coins de bouseux comme ici, à 10 bornes de chez moi).
Les Vibromaniacs c’est du Garage Punk cryptique : Farfisa, Fuzz et basse Vox… comme on n’en fait plus depuis longtemps, mais que j’adore toujours depuis que je suis tombé dedans il y a plus de 20 ans. Leur album chez Nova Express Rds est une de ces pépites méconnues du genre, que je me balance régulièrement et que je vous recommande fortement !
Les Vibromaniacs ont de la bouteille (normal, ils sont de Dijon) et ils attaquent le set avec un son qui bave comme il sied à cette musique. En gros 45 mn très réussies dans le genre (reprise de ‘Ain’t no friend of mine’ et compos largement à cette hauteur). Ça fait dodeliner de la tête et bouger le genou… peut-être un peu sur le frein quand même, vu les conditions du lieu minuscule le batteur se retient de taper pour ne pas couvrir tout le monde.
Mais une touche du Farfisa se coince et ils doivent faire une pause d’une grosse quinzaine de minutes pour réparer.
Ça reprend, plus fort, plus compact et avec plus de rage. Et là ça me transporte, je danse comme un possédé. Le pied terrible !
Ils font même une reprise du ‘California über ales’ qui est gigantesque (et faut pas me la faire, j’ai passé la semaine sur le mini album de la Guantanamo School of Medicine).
Nouvelle pause pour réparer le Farfisa, et ça réattaque une 3ème fois. Moins dedans bien sûr. Mais eux ne veulent pas arrêter et ceux qui sont devant ne veulent pas qu’ils partent…
Pas le concert du siècle c’est sûr, mais, au milieu, 20 minutes de magie ! De celles après lesquelles on court tous d’un gig à l’autre.
[BT]
The MONSTERS + MOVIE STAR JUNKIE, le 21/01/2012 à l’Usine, à Genève
Dans une interview un écrivain américain déclarait que son rêve c’était d’être un marin italien. Drôle d’idée, mais pourquoi pas, surtout si ce sont les Movie Star Junkies qui font la bande son ! Tant ce quintet transalpin évoque pour moi la meilleure musique au monde pour marins bourrés. A la fois surexcité et en équilibre précaire sur un seul pied. Et c’est pour ça qu’ils sont GRANDS !
Comme à chaque fois qu’ils sont sur scène mon corps ne peut s’empêcher de gigoter et mon esprit de naviguer bien loin de lui.
Par rapport au concert de l’année dernière à Grenoble c’est plus ou moins la même chose, le son est un poil plus fort, mais un peu moins clair (ils ont fait quoi des aigus pendant cette soirée ?). La set list un peu différente et certains titres ‘réarrangés’, et ça tarte toujours terriblement. Un des rares groupes que je connaisse et qui ne joue jamais assez longtemps à mon goût. Quand c’est bon comme ça je suis toujours partant pour en reprendre.
The MONSTERS évidement c’est le gros morceau de la soirée pour la plupart des gens venues en très grand nombre, et très très apprêtées… le Rock c’est de + en + visuel. Les Monsters l’ont d’ailleurs toujours su : costumes de scène avec veste rouge pour tout le monde, drapeaux floqués Trash au dessus des amplis, disposition de scène particulière avec les 2 batteurs qui se font face, etc.
Bon les Monsters sont une sorte de légende que tout le monde rêve de voir (comme Billy Childish avec n’importe lequel de ses groupes, sauf que les suisses jouent moins souvent), et autant les albums sont bien sans être des tueries complètes, autant sur scène le côté best off + la puissance (ben 2 batteries ça sert), le look, l’attitude, et l’excitation de la rareté… ça fait prendre la sauce.
Beat Man est très en forme, il parle entre les chansons en 4 langues : anglais, italien parfois, swiss deutch (ils sont de Bern) et français avec le gros accent caricatural du bernois moyen. Quelques références helvético-suisses qui ne doivent pas être faciles à décrypter pour ceux qui ne sont pas du coin.
Les Monsters jouent peu et ne répètent pas souvent donc leur répertoire de scène n’est pas très vaste et parfois il y a des ‘trous’ dans les morceaux… Mais ils compensent avec l’enthousiasme et l’énergie !
Le concert dans un 1er temps est vraiment bon, puis faiblit un peu, avant d’assommer tout le public sur les titres de rappel.
Bref, j’ai vu les Monsters !
Et ça l’fait !
[BT]
J.C. SATAN
Hell Death Samba
LP, CD, Slovenly Rds
Quand ce groupe hétéroclite (3 français, 2 italiennes) était venu nous visiter cet automne pour un des tout meilleurs concerts de 2011, cet album n’était pas encore sortit des presses. Mais comme leurs chansons sont très marquantes dès la 1ère écoute, j’avais déjà de bons points de repères quand je l’ai mis dans le lecteur. Et après un gros gros paquet d’écoutes j’en arrive à la conclusion que voici un VRAI album pleinement réussit ! Sans aucun moment faible. Une musique ambitieuse mais simple, sorte de Néo Psyché Garage Indie Bricolo qui à une gueule terrible, et une personnalité vraie !
L’alternance et/ou le mélange des voix masculine et féminine facilite le boulot et rompt la monotonie que l’écoute d’un album sur CD produit parfois. Mais rien de ça chez J.C. Satan, ce groupe prolifique (ils préparent déjà et on même commencés à enregistrer leur 3ème album) à une grande capacité à produire des chansons inoubliables, où la guitare se mélange / se répond / se confronte avec l’orgue.
Et puis se son ! A la fois abrasif et policé, puissant et clair, évident mais jamais lisse. Notamment parce que putain là on entend les aigus !!! Se son unique donne l’impression que ces 12 chansons sont une pile de diamants.
[BT]
3ème album de la série de disques qui ont changés ma vie :
ADAM & the ANTS
« Prince Charming »
(Epic)
J’ai eu un choc, dont je ne suis toujours pas remis, en 1981 quand j’ai vu le clip de ‘Stand and Deliver’ à la télé (surement dans Décibelles sur FR3). Traumatisé par le look néo pirate (à l’époque je ne savais pas que je serai toujours à fond dans les groupes de gars qui se maquillent, pourtant au collège je couvrait déjà mes intercalaires de photos de Mötley Crüe période ‘Shout at the devil’ découpées dans l’édition française de Metal Attack qui venait d’apparaitre en kiosque, enfin ça c’était avant d’écouter leur album qui vaut vraiment rien, contrairement à ‘Theatre of Pain’ qui est meilleur, et là ils ont des déguisement à base de dentelles de couleurs, un ravissement).
Mais foin de longue s sur mes obsessions, revenons à Adam & the Ants qui m’à obsédé de ce moment là jusqu’à maintenant. Sur la seule vision du clip je me suis mis en quête de l’album sans connaitre le nom du groupe puisqu’évidement on ne parlait jamais d’eux dans la presse Rock française qui était déjà pompeuse (c’est vrai dit donc des gars qui porte du rimmel, c’est pas sérieux, c’est même louche). Alors que sur leur île il n’en allait pas de même, Adam & the Ants y étant un phénomène énorme (genre Bolan mania) grâce à leur capacité à envoyer leurs singles directement dans le Top 10 (presque aussi régulièrement que les Beatles, T Rex, et les Jam… une belle lignée).
Puis un jour miracle : je tombe nez à nez avec la pochette dans un magasin de Hi-fi du centre de Bonneville (la sous préfecture de la Haute Savoie, c’est pas un miracle rock’n’rollien ça ?).
Une pochette qui si on la regarde attentivement est partiellement ratée, notamment à l’intérieur du gate fold la sur impression des personnages découpés au milieu d’un décor de château est un mauvais montage (on dirait Jason & les Argonautes). Mais au final on s’en branle, car ce qui compte, et c’est ce qui n’a jamais été compris de ce côté de la Manche, c’est la musique.
Et Adam Ant épaulé du fidèle Marco Pironi sont de très fins compositeurs qui torchent riffs et mélodies imparables comme Bowie/Ronson au mieux de leur forme. Avec des arrangements imposants mais pas envahissants. Et en réussissant se tour de force qui consiste à intégrer à la Pop la plus efficace le rythme des tambours du Burundi (une idée qu’Adam à peut-être piqué à Malcolm McLaren, un exploit ça, ça doit bien être le seul type au monde qui ait tiré quoique se soit de ce vieux requin. Qui pour se venger et récupérer une partie du succès colossal des Ants à fabriqué de toute pièce un groupe concurrent mené par une nymphette pré pubère : Bow Wow Wow et écrit un tube pour eux ‘C30, C60, C90’).
De nos jours tous les albums d’Adam & the Ants bénéficient d’une superbe réédition, remasterisation, avec bonus et livret abondants… Il serait sans doute temps pour vous d’écouter ça avec vos oreilles et non pas avec vos à priori.
Ils sont très recommandables, chacun ayant son propre charme, du 1er qui fait penser au meilleur de Siouxsie Sioux (Marco Pironi étant monté sur scène avec eux pour leur 1er concert), et le ‘dernier’ de 1995 où il capitalise sur le succès de la Brit Pop qui lui doit pas mal.
Bien qu’en fait Adam & the Ants se soit UN STYLE UNIQUE qui me remplit de bonheur à chaque fois ! Et ça, ça va être dur de vous le décrire avec des mots.
Maintenant faites confiance à vos oreilles !
[BT]
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