mercredi 11 janvier 2012

kroniks:CHERIBIBI n°7+KID BOMBARDOS+SIMON LIBERATI+MC5

CHERIBIBI n°7
(92 pages A4 imprimées couleurs + N&B)

C’est toujours un plaisir de recevoir un nouveau numéro de ce méga fanzine consacré aux cultures populaires. Ce n°7 ne déroge pas. Son thème central est réservé aux Adults Only. Et on commence par une interview des vétérans Punk anglais The Members, enchaîné avec celle du vétéran jamaïcain Winston Francis qui ‘introduit’ un dossier sur la chanson paillarde en Jamaïque (6 pages qui vous feront chercher plein de galettes qui semblent bien savoureuses). Un article sur les oubliés du skabilly The Forest Hillbillies, un autre sur ‘Le sexe qui parle’ un porno des 70’s (mais qui a aussi du sens). Une (trop) courte interview de la réalisatrice italienne Lina Wertmüller, un article sur 2 séries de romans lestes des late 70’s en France. Une interview des reggaemen The Congos. Un hommage à la chanson Sex, Drug & R’n’R. 4 pages de rétrospective sur la carrière d’une de la 1ère vamp de l’histoire du cinéma : Musidora. 5 pages (avec de belles reproductions de ses tableaux) sur le travail du peintre Clovis Trouille. Des chroniques de disques. Un long dossier de 16 pages sur les films de vengeance féminine sous titré ‘Dead Men Don’t Rape’ (qui devrait plaire à tous les fans des Maudits Films). Un papier sur le roman Fuckwoman qui reste assez dans le thème des films abordés juste avant. Des chroniques BDs, et de B-Movies.
Pour mon plaisir un très long (et très intéressant) entretient avec l’écrivain anglais Steward Home, qui revient sur ses années de jeunesse à Londres à la fin des 70’s quand il était une sorte de Skinhead Situationniste. C’est vraiment une expérience de vie étonnante. Comme est un tour de force son roman Slow Death (qui pourrait enfin être réédité en français), sûrement un des 5 livres que j’ai le plus aimé dans la décennie écoulée. Et la régalade continue avec Class War une nouvelle de Stewart Home traduite, avec un bon cocktail : du sexe, de l’anticipation et de la politique. On fini presque avec la genèse de Cheribibi, une aventure commencée il y a 20 ans. Et on boucle sur ma rubrique récurrente préférée : les chroniques de fanzines.
[BT]

KID BOMBARDOS           
Turnin’ wrong
CD, SOBER & GENTLE
Jeune groupe bordelais qui présente ici son premier album après 2 EP sortit depuis leur formation en 2009. Ils pratiquent une Pop Indie enjouée, le plus souvent up tempo qui nous ramène d’une certaine façon à la fin des années 80. Contrairement à certains groupes d’ici on ne subit pas un accent anglais rédhibitoire, ce qui permet de se délecter complètement de ces 12 vraies chansons. Qui explorent plusieurs territoires de la mélancolie à l’ensoleillement, toutes sont servit par un fin sens de la mélodie. Et dans chaque titre il y a un truc (comme ces percus carraïbéennes qui viennent se fondre dans une des mélodies de pure Pop) voir plusieurs qui accrochent. Même si certains nécessitent pas mal d’écoutes pour révéler leur profondeur. Mais dès la 3ème on découvre qu’il n’y a rien à jeter sur cet album un peu hors des modes & tendances actuelles, ce qui le rend encore plus savoureux.
[BT]

SIMON LIBERATI
“Jayne Mansfield 1967”
196 pages, 16 euros, éditions Grasset
Pour la 1ère fois de ma vie j’achète un roman (français) de la rentrée littéraire, et la même année on m’en offre un 2ème. Le problème étant qu’entre le moment où j’ai eu envie de le lire et celui où je m’y suis attaqué celui-ci c’est retrouvé avec le prix fémina et donc on en à beaucoup beaucoup entendu parlé, ce qui à conséquemment fait baisser mon désir initiale. D’autant que, comme j’en avais été prévenu par tous les commentateurs de la vie littéraire (en France dans ce domaine on n’est pas en manque), ce roman commence par une longue et virtuose description de l’accident qui coûta la vie à Jayne Mansfield en 1967. Bien. Simon Liberati semble avoir ce type d’obsession, comme les personnages du ‘Crash’ de J.G. Ballard, pourquoi pas. Mon point de vu concernant la virtuosité trop exposée que ce soit dans le Math Rock, les solo de Heavy Metal, le cinéma ou la littérature c’est que ça n’est pas ma tasse de thé. Mais finalement ici c’est moins dans l’épate que je ne le craignais. Même si dans le genre on à pu déjà lire ça chez certains auteurs de polar américain bien branché médecine légale (typiquement Patricia Cornwell avant qu’elle vire gay républicaine donneuse de leçons et que je cesse de la lire).
Moi ce qui m’intéresse chez Jayne Mansfield c’est le personnage iconique, bigger than life et finalement très Rock’n’Roll dans sa vie (ça me rappel des concerts organisés à Lyon par l’association Jayne Mansfield Bares Everything).
Ce roman est comme un concert commençant par un solo de batterie ! Ensuite, il y a de bons moments, des sortes de vignettes décousues, c’est la volonté de l’auteur qui se focalise sur quelques ‘historiettes’ des derniers mois de la vie de son personnage.
Un roman à thèse : Jayne Mansfield serait l’apogée, le déclin, et, la chute de la star de cinéma inventé & promotionnée par le système des majors compagnies hollywoodiennes. Le truc en vrai avec Jayne Mansfield c’est qu’elle se rêvait gigantesque, qu’elle s’est donnée beaucoup de mal pour que sa légende soit ainsi ! Même avec ses réelles qualités d’écrivain Simon Liberati, l’auteur, est débordé par Jayne Mansfield l’auteur de sa propre vie et de sa propre postérité et légende. Quand brutalement pages 196 le texte s’arrête (comme la vie de Jayne Mansfield, ainsi comme il avait commencé) je me suis retrouvé encore très sur ma faim. Un peu comme avec la Nouvelle Cuisine, c’est bon, mais ça ne remplit pas complètement son office.
[BT]
P.S : C’est dommage que ce livre ait obtenu un prix car maintenant il est vendu avec un bandeau rouge, alors que je l’ai avec une jaquette sur laquelle on admire une photo de Jayne Mansfield dans sa voiture qui fait comprendre pourquoi elle à été un tel fantasme masculin, et plus…

Voilà, cette semaine je commence une série à la con (j’ai piqué l’idée sur un post de facebook, c’est te dire si c’est con) :

Un disque important pour moi chaque semaine de l’année 2012… j’ai fait la liste, et il y aura du lourd (et j’ai déjà la liste pour 2013, si on ne fait pas péter la planète avant).

Cette série doit beaucoup au succulent ouvrage de Patrick Foulhoux «Le fond de l’air effraie – abécédaire Rock dérangé » (Pyromane Records) www.pyromanerecords.com/le-fond-de-lair-effraie-4/
Et il n’y à pas moyen de commencer autrement que par :

MC5
« Kick Out The Jams »
LP, Electra
1984, j’ai 15 ans et ma vie va irrémédiablement changer (et il faudrait que je vous explique ça avec des mots) : mon cousin part vivre à Mexico et me confie la garde de sa discothèque. D’un coup me voilà avec plus de 150 nouveaux albums (alors que ma jeune collection n’en compte qu’une quarantaine, et que le meilleur du lot c’est ‘Killer’ d’Iron Maiden, pour donner une idée du niveau d’intérêt de mes goûts de l’époque, eh oui je suis un Heavy Metal Kid, forever). Mais dans tout ce gros lot il n’y a rien qui retient mon attention, beaucoup (trop, toujours trop) de Rock planant allemand des années 70 & autres trucs chiants, inécoutables et vomitifs (Magma, Peter Hammill, Van Der Graaf…).
Sauf que…

Dans la pile il y a 2 albums qui vont TRANSFORMER ma vie et ma vision du monde, ‘Never Mind The Bollocks’ (dont il faudra bien que je vous parle un de ces jours), et surtout

« Kick Out The Jams » !

De là est venu ma mystique de bruit.
Tout est là ! Dans cet album.
Du plus évident : le High Energy R’n’R, jusqu’au Free Jazz, de la Noise au Punk, tout ce que je vais écouter ensuite m’a été révélé ici !

Quasiment rien ne viendra jamais au dessus de cet album en plus de 25 ans de quête (sauf « A love supreme », un album qui n’appartient pas à cette galaxie, et, peut-être aussi le disque qui sera l’objet de cette rubrique la semaine prochaine).
Comme tous les (rares) albums aussi intenses je ne l’écoute que très rarement tant il semble me bruler les terminaisons nerveuses.
Mais il est là !
Et c’est bien le plus important !

Tout est génial sur cet album : la pochette quais spatiale ! En plus c’est un gatefold.
Le son, l’intensité (et puis c’est un live et j’ADORE les live, comme cette liste le montrera).
Et le beau gros et épais vinyle… juste le sortir de la pochette la première fois c’était déjà énorme. Et ça me reprends les tripes à chaque fois.

Enfin bref c’est difficile (voir impossible) de mettre des mots pour expliquer la tempête qu’à été ma rencontre avec ce maelstrom sonore, qui à totalement bouleversé ma destiné.
Sans « Kick Out The Jams » je serais probablement resté un bon gars de la cambrousse fan de Metal.
[BT]

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