mercredi 26 décembre 2012

Chroniques:BMX BANDITS+DARSOMBRA+The SETTING SON


BMX Bandits
In space – LP, CD,
Elephant Records
Attention, le titre d'ouverture va vous happer : un amalgame étrange et formidablement réussit de leur style premier, avec une touche de Sisters Of Mercy (mais sans le gras) de M/A/R/R/S (sans rythme) le tout produit dans la stratosphère par Joe Meek. Et après c'est mort : on devient très vite accro à cette Pop spoutnik. Beauté, élégance, finesse, intelligence, richesse et surprise voilà ce qu'est cet album ! Inattendu, long (15 chansons), complexe et formidable.
Ceci venant d'un groupe dont je n'espérais plus de nouvel album. Mais finalement rien que de très logique : la K7 redevient à la mode, et donc les BMX Bandits sont de retour. Sauf que la période C86 est enterré depuis longtemps et les BMX dont la musique à toujours évoluée d'album en album, font désormais une Pop très arrangé, et je dirai même 'adulte' si ça ne sonnait pas grossier.
A la première écoute il faut quelques titres pour y retrouver ses petits, mais vite on se glisse dans cet univers chaud et accueillant avec son côté rétro qui semble emprunter au meilleur de la musique populaire des années 40 et 50 sans aucune touche de revival : l'inspiration pas la copie. Sur une chanson comme 'All around the world' on dirait un croisement entre Abba (ce qui pour moi est un grand compliment) et les Kinks de la période 'Arthur'. Avec des arrangements luxuriants : cordes, bois, cuivres, voix... Une prod' gigantesque, mais sans démesure, plus une judicieuse touche de mélancolie. Un équilibre risqué mais maîtrisé.
Certaines chansons pourraient avoir été composées par le Tom Waits de la première période, d'autres par Costello, mais le tout à la sauce BMX BANDITS !
[BT]

Darsombra
Climax community – LP, CD, Digital
Exile On Mainstream Rds 6 Differ-Ant
Big trip baby ! 4 titres en 75 mn… donc on joue sur la longueur, on a (et on prend, parce qu’on se le donne) le temps de se poser et de planer. De plus chaque morceau semble se déverser dans le suivant pour créer un ensemble qui ressemble à une grosse, longue et copieuse pièce qui fait bouger les lignes et vous emmènera dans de nombreux endroits différents ! Difficile de décrire ce projet musicale ‘instrumental’ et sans batterie… quelque part entre le plus planant du Sludge, la musique répétitive, et le plus extatique de kraut, plus des touches psyché et prog… Avec une densité et une personnalité forte, car il est difficile de faire du name dropping sur la musique de Darsombra.
4 pièces musicales assez différentes les une des autres mais formant un grand tout. On va du Drone planant quasi atone à des passages à la guitare acoustique qui rappèlent le formidable album solo de Wino (sortit sur ce même label). Les 23 mn de la pièce d’ouverture sont comme des vagues et vaguelettes successives d’effets, de drone, de lamentations qui laissent une grosse place à votre imagination. Bref une expérience musicale qui se décrit peu, mais se vie beaucoup !
[BT]

The Setting Son
Before I eat my eyes & ears – LP
Bad Afro Rds
Pour ce 3ème album les Setting Son calment le jeu et trouvent une nouvelle voie pour leur musique, qui se caractérise désormais par un travail qui implique à fond les deux guitares et l’orgue qui s’entremêlent, s’entrelacent dans des sonorités aiguës et aigrelettes qui servent d’écrin aux voix. Beaucoup de voix sur ce disque ! Le lead vocal ayant une voie de tête assez aigu lui-même. Et il est soutenu quasi en permanence par une chanteuse et par beaucoup de chœurs. Tout ceci donne un énorme caractère à la musique des Setting Son : entre Pop 60’s, Garage Pop, Blonde Pop, Pop Psyché… Un album des CHANSONS, courtes, élégantes, mélodieuses, et très construites, qui s’enchaînent toutes pour constituer une sorte de mini Pop Operata ! Du pur bonheur en branche ! Chaque chanson prise individuellement est un hit.  Et assemblées, ces 10 titres constituent un des albums les plus stimulant de la fin 2012.
[BT]


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