vendredi 8 mai 2020

Chronique : DATURA 4 + GOLDEN SHOWER + MELENAS + THOMAS REVERDY


DATURA 4
West Coast Highway Cosmic, LP, Digital
Alive Rds
Merde alors si je m’attendais à ça !?!
En fait, puisque j’ai tous les disques précédents du quartet australien je pensais avoir une idée assez précise de ce que j’allais entendre ici. Et pif ! Pas vraiment !
Le titre qu’ils ont donné à leur chanson d’ouverture « West Coast Highway Cosmic » est très signifiant, totalement en adéquation avec son contenu musical ! Pas étonnant que ce soit aussi le nom qu’ils ont donné à leur album !!!
La 2ème chanson semble nous embarquer vers la Nouvelle Orleans en plein trip 70’s. Avec un rythme swampy et une ambiance poisseuse où l’orgue s’éclate bien et la guitare lui répond ! Il y a même de l’harmonica sans que ce soit gênant !
Sur la 3ème chanson (oui oui chanson) le batteur s’en donne à cœur joie avec une belle grosse frappe à la John Bonham / Bill Ward, et les guitares ne veulent à être en reste, sans pourtant forcer le trait ! Ni étirer inutilement le morceau ! C’est d’ailleurs une constance (Bonacieux) de cet album, ce qui vient probablement du pédigrée des membres du groupe, les morceaux restent tendus et concis. Là où beaucoup de leurs con-frères dans le style étirent inutilement les titres, se tirent sur la tige et nous infligent d’assister à leurs masturbatoire satisfactions, Datura 4 privilégie efficacité de la chanson ! Toujours !
Et des chansons ils savent en faire, et de tellement bonnes !!! Ils le démontrent une fois de plus ici, et ça donne envie de s’embarquer avec eux sur cette autoroute cosmique en direction de la côté ouest, le coude sur la fenêtre de sa Fastback, sur un tapie volant, ou dans un hydroglisseur de l’espace… L’équipage Datura 4 vous à concocté un voyage qui sera un ravissement pour vos oreilles !
http://www.alive-records.com/artist/datura4/
[BT]
GOLDEN SHOWER
Dildo party, CD, Digital
Area Pirata Rds
Les italiens sont toujours branché sexe apparemment !
Cependant l’album apporte plus de diversité que ce que son titre laisse augurer. Et même plus de diversité que sur leurs précédents ! Si ils aiment toujours les bons coups vite fait ! Ils ont introduit pas mal de Rhythm & Beat dans leurs répertoires, et ça innerve pas mal de leurs nouvelles chansons !
On est toujours dans la veine Garage, mais un peu différente de leurs albums précédents, sans rien renier, mais avec un côté un poil Swampy qui pourrait les rapprocher des Gallois de The Primevals avec même l’adjonction de quelques discrètes notes de saxo.
Mais l’album penche aussi vers un versant plus Power Pop late 70’s de fort bon aloi ! Ce qui le rend très intéressant de bout en bout ! Un titre plein de ‘ouh ouh’ qui ferait très Glam, mais bien sûr qu’on va le faire ! Et même qu’on va l’enchaîner avec une tornade Soul Garage furieuse à donner un coup de vieux aux Fleshtones.
Avec des chansons (13 quand même) assez variées pour ne pas lasser et suffisamment homogène pour que ce soit une vraie œuvre cohérente !
Par ailleurs il bénéficie d’un agencement très élaborer avec des titres aux riffs joués tendus a en faire bander Wilco Johnson qui alternent avec des morceaux plus ‘relaxés’ afin de faire bouger le bassin, bootie shake ou coup de pelvis… à vous de choisir, ou pourquoi pas prendre les deux camarade !
Encore un super album signé par les Golden Shower !!!! Business as usual, mais on ne s’en lasse pas.
[BT]
MELENAS
Dias raros,
Trouble In Mind / Differ-Ant
2ème album pour ce quartet féminin de Pampelune, qui chante en espagnol. Elles proposent une Pop Indie proto Dream Pop, un peu Psych Rock, assez lymphatique et traînante. Languide et rêveuse. Et la langue espagnole colle parfaitement à l’ambiance de ce disque ! Donnant à l’ensemble une saveur unique ! La combinaison des diverses voix (lead, chœurs…), des guitares entre Acid Fuzz et Jangle, des mélodies, et des rythmiques le plus souvent nonchalantes est un atout maître dans le jeu de Melenas, les mettant un pas de côté de ce qui se fait traditionnellement.
En aucun cas mièvre ou ennuyeux. Au contraire. Cet album subjugue par sa beauté rampante.
Grâce à un travail très fin sur les sonorités des guitares, effets et même aussi de claviers (non, ne fuyez pas, ils ne sonnent pas véritablement en tant que tel, et c’est un des mérites de cet album, d’ailleurs ça n’est pas le seul) glissés sous, sur ou avec les couches de guitares, on aboutit à un disque d’une belle créativité et qui nécessite plusieurs écoutes pour bien l’appréhender car il y a beaucoup de choses à entendre et écouter dans ces 11 chansons !
C’est un ensemble très Pop, très frais, fragile, innocent et pure.
Une musique comme on la rêvait chez Sarah Rds back in the days… (ou actuellement chez leur enfant putatif Elefant Rds). Mélangée avec une certaines élégance Noisy Pop. Mais sans jamais sombrer dans le revivalisme ou la nostalgie fin 80/early 90.
Melenas compose des chansons intemporelles qu’on déguste avec un vif plaisir en 2020, qui certes auraient pu être entendu durant des décennies précédentes, mais et c’est bien plus important, nous donnera encore bien du plaisir dans les années qui viennent !
[BT]
THOMAS B. REVERDY
L’hiver du mécontentement, 220 pages 7,10 euros
J’ai Lu
Où se mêlent la vie des gens ordinaire, William Shakespeare, et les bouleversements nationaux et internationaux du temps.
Enfin, plutôt la vie extra-ordinaire des gens ordinaires, car la jeune femme qui est le personnage central du roman qui se déroule à Londres durant l’hiver 1979 est : coursière à vélo, actrice (amateur) dans une ‘compagnie théâtrale’ constituée que de femmes et va interpréter le rôle de Richard III, en colère (et même au bord de la révolte) contre la domination masculine, sensible aux combats syndicaux, à celui des squatters, et à un musicien de Jazz qui cherche à jouer des formes libérées des formes… Ce qui peut faire un peu beaucoup pour le même personnage… Comme si un écrivain français de gauche cochait beaucoup des ‘bons’ sujets actuels pour les projeter un peu en dépit d’une certaine ‘véracité’ historique dans un passé et un lieu reconstitué.
Donner toutes ces caractéristiques à sa personnage principale c’est peut-être un peu beaucoup, mais, après tout : A Little Ain’t Enough !
Qu’importe puisque c’est aussi cela la fiction !
Beau styliste, sans excès, mais beau styliste !
C’est parfois presque sur-écrit, mais jamais tout à fait !
Et le livre se précipite un peu sur la fin, mais parfois se précipiter sur la fin, c’est bien !
L’intention de l’auteur était de raconter ce moment de basculement qui était intervenu quasiment sans que cela se perçoive véritablement (arrivée de Thatcher, puis Reagan, les Bush… le capitalisme ultra financier, la mondialisation…). Et il est savoureux de lire ceci pendant le printemps du confinement alors qu’émergent toutes ces ‘attentes’ concernant le monde d’après… Wait And See !
Mais si vous attendez en lisant ce roman vous ne le ferez pas inutilement, d’une part parce qu’il donne beaucoup de plaisir en tant que lecteur, et il développe (sans didactisme appuyé) quelques questionnements intéressants, qui sont valable de tous temps !
[BT]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire